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(23,2) Juillet 1988

LA SOLIDARITE UNIVERSELLE
NON PAS MYTHE MAIS REALITE

Notre époque est dure. Des inégalités économiques choquantes sévissent sur tous les continents et si les conséquences en sont plus largement répandues et, en général, plus dramatiques dans les pays pauvres, elles n'en frappent pas moins d'importantes franges de populations des nations nanties. Partout, ceux qui ont une vie matériellement supportable et qui ont pu, selon l'expression de notre ami François Barré : " dynamiser leur conscience du partage ", partout ceux-ci se posent avec angoisse la question de savoir comment et où agir pour être efficaces.

C'est à ces questions que répond le FONDS MONDIAL DE SOLIDARITE dont MONDA SOLIDARECO s'efforce au fil des numéros d'expliquer la philosophie et de décrire les possibilités. Nous ne cesserons de répéter que nous ne portons aucun jugement de valeur sur les méthodes de nombre d'organisations humanitaires qui vont à l'urgent : permettre la survie de millions d'affamés du " Tiers-Monde " ou apporter l'Aide qui - lorsqu'elle n'est pas détournée - peut permettre à des populations démunies de se préparer un avenir meilleur.

L'on ne peut s'empêcher, cependant, de mesurer les énormes déperditions qui se sont produites au cours des dernières décennies : l'argent qui servit à remplir les poches d'intermédiaires locaux ; denrées alimentaires pourrissant en fermentant dans des docks abandonnés : désordre voulu ou subi ; manque de coordination des efforts ; fourniture de matériel inadapté aux possibilités matérielles ou intellectuelles des populations concernées... Le principe majeur du FONDS MONDIAL DE SOLIDARITE est, on le sait, pour résoudre ces problèmes, que les solutions devront jaillir des besoins ressentis et formulés de " projets " qui auront examiné la " faisabilité " et la rentabilité des actions envisagées, en sorte que le secours financier apporté par le FONDS puisse être, outre la source de subsistance renouvelée ; l'origine de solidarités efficaces sur d'autres points du globe.

L'idée de cette solidarité universelle n'est pas sans rencontrer des résistances qui trouvent leur fondement dans les très anciennes habitudes de repli sur soi nationaliste. Il est vrai que les dernières décennies ont vu la naissance et le développement d'une paupérisation accélérée de larges tranches de populations dans les pays riches du fait de l'accroissement du chômage. Dès lors la tentation est grande de refuser tout secours au " Tiers-Monde " et de " balayer devant sa porte. "

La réponse du FONDS MONDIAL DE SOLIDARITE à ce dilemme est différente : la solidarité doit s'exercer partout où le besoin s'en fait sentir, le malheur ne connaissant plus de frontières. C'est à l'appui de cette conviction que vient d'être accepté le projet de l'ASSOL ( Association de Solidarité Pour l'Emploi, la Formation et la Créativité) concernant le fonctionnement de la Maison des Chômeurs à NANTERRE (France). MONDA SOLIDARECO dans ses numéros précédents, et tout particulièrement le n° 21, en a rendu compte.

Rappelons que la " Maison des Chômeurs " se veut un lieu d'accueil qui offre une permanence de conseil juridique pour tous les problèmes que rencontrent les chômeurs, y compris dans leur réinsertion au monde du travail. Les ressources financières sont fournies par le revenu d'une ferme : le château de Bais (Mayenne). Les produits en sont accessibles au public par vente sur place. Bien que de création récente, cet organisme a déjà pu effectuer plusieurs des remboursements prévus dans le contrat : anneau de la chaîne de solidarité que le FONDS MONDIAL DE SOLIDARITE met en place, encouragement à la poursuite d'une action qui sort de l'utopie pour entrer dans la réalité.

Andrée Gaymard-Rollet

Andrée GAYMARD-ROLLE est Déléguée Élue au CONGRES DES PEUPLES, responsable du " Centre d'Étude pour une Éducation Mondialiste (CREPEM), auteur d'ouvrages sur le civisme mondial et membre du FONDS MONDIAL DE SOLIDARITE.


	(23,2) Juillet 1988 LA SOLIDARITE UNIVERSELLE NON PAS MYTHE MAIS REALITE


	Notre époque est dure. Des inégalités économiques choquantes sévissent sur tous les continents et si les conséquences en sont plus largement répandues et, en général, plus dramatiques dans les pays pauvres, elles n'en frappent pas moins d'importantes franges de populations des nations nanties. Partout, ceux qui ont une vie matériellement supportable et qui ont pu, selon l'expression de notre ami François Barré : " dynamiser leur conscience du partage ", partout ceux-ci se posent avec angoisse la question de savoir comment et où agir pour être efficaces. C'est à ces questions que répond le FONDS MONDIAL DE SOLIDARITE dont MONDA SOLIDARECO s'efforce au fil des numéros d'expliquer la philosophie et de décrire les possibilités. Nous ne cesserons de répéter que nous ne portons aucun jugement de valeur sur les méthodes de nombre d'organisations humanitaires qui vont à l'urgent : permettre la survie de millions d'affamés du " Tiers-Monde " ou apporter l'Aide qui - lorsqu'elle n'est pas détournée - peut permettre à des populations démunies de se préparer un avenir meilleur. L'on ne peut s'empêcher, cependant, de mesurer les énormes déperditions qui se sont produites au cours des dernières décennies : l'argent qui servit à remplir les poches d'intermédiaires locaux ; denrées alimentaires pourrissant en fermentant dans des docks abandonnés : désordre voulu ou subi ; manque de coordination des efforts ; fourniture de matériel inadapté aux possibilités matérielles ou intellectuelles des populations concernées... Le principe majeur du FONDS MONDIAL DE SOLIDARITE est, on le sait, pour résoudre ces problèmes, que les solutions devront jaillir des besoins ressentis et formulés de " projets " qui auront examiné la " faisabilité " et la rentabilité des actions envisagées, en sorte que le secours financier apporté par le FONDS puisse être, outre la source de subsistance renouvelée ; l'origine de solidarités efficaces sur d'autres points du globe. L'idée de cette solidarité universelle n'est pas sans rencontrer des résistances qui trouvent leur fondement dans les très anciennes habitudes de repli sur soi nationaliste. Il est vrai que les dernières décennies ont vu la naissance et le développement d'une paupérisation accélérée de larges tranches de populations dans les pays riches du fait de l'accroissement du chômage. Dès lors la tentation est grande de refuser tout secours au " Tiers-Monde " et de " balayer devant sa porte. " La réponse du FONDS MONDIAL DE SOLIDARITE à ce dilemme est différente : la solidarité doit s'exercer partout où le besoin s'en fait sentir, le malheur ne connaissant plus de frontières. C'est à l'appui de cette conviction que vient d'être accepté le projet de l'ASSOL ( Association de Solidarité Pour l'Emploi, la Formation et la Créativité) concernant le fonctionnement de la Maison des Chômeurs à NANTERRE (France). MONDA SOLIDARECO dans ses numéros précédents, et tout particulièrement le n° 21, en a rendu compte. Rappelons que la " Maison des Chômeurs " se veut un lieu d'accueil qui offre une permanence de conseil juridique pour tous les problèmes que rencontrent les chômeurs, y compris dans leur réinsertion au monde du travail. Les ressources financières sont fournies par le revenu d'une ferme : le château de Bais (Mayenne). Les produits en sont accessibles au public par vente sur place. Bien que de création récente, cet organisme a déjà pu effectuer plusieurs des remboursements prévus dans le contrat : anneau de la chaîne de solidarité que le FONDS MONDIAL DE SOLIDARITE met en place, encouragement à la poursuite d'une action qui sort de l'utopie pour entrer dans la réalité. Andrée Gaymard-Rollet
	Andrée GAYMARD-ROLLE est Déléguée Élue au CONGRES DES PEUPLES, responsable du " Centre d'Étude pour une Éducation Mondialiste (CREPEM), auteur d'ouvrages sur le civisme mondial et membre du FONDS MONDIAL DE SOLIDARITE.