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(27,1) Juillet 1989

Amazonie, Congrès des Peuples et Fonds Mondial

" Quel rapport voyez-vous entre le sauvetage écologique de l'AMAZONIE, ses minorités indiennes et extractivistes, les meurtres répétés de paysans, d'avocats, de syndicalistes brésiliens, le Congrès des Peuples et le Fonds Mondial ? "

Les relations entre les premiers termes sont faciles à identifier. En AMAZONIE se joue l'avenir du BRESIL et une bonne part de l'avenir du MONDE. Le BRESlL est actuellement un pays où l'Etat de Droit n'existe plus que dans les villes, et encore y est-il différent selon que l'on est puissant ou misérable. Dans les campagnes, ce sont les rapports de force qui priment sur le droit. Inutile de dire que la force, ça s'achète. Alors, bien entendu, ce sont les plus démunis qui en font les frais. Ça dure depuis des années ; 1 000 personnes ont été assassinées en 1988 dans des conflits ruraux au BRESIL ! Beaucoup de petits paysans, mais aussi leurs défenseurs : avocats, prêtres, ethnologues, syndicalistes. Dernière "vedette" abattue : Chico MENDES.

Chico MENDES, secrétaire du Syndicat National des Seringueiros - ces hommes qui exploitent extensivement, le latex de l'hévéa pour fournir le monde en caoutchouc naturel - défendait une conception intégrée de l'économie amazonienne. Respectueux de la fragile forêt et de tous ceux qui en vivent, il luttait pour que Indiens et extractivistes travaillent de concert à la mise en valeur de la forêt sans la détruire. Mais voilà : d'autres veulent la place pour faire de gigantesques élevages d'exportation. Les arbres et les hommes qui vivent là les gênent : ils abattent tout. Chico MENDES est mort en décembre 1988, et beaucoup d'autres autour de lui sont menacés du même sort.

Mais pourquoi citer ici le CONGRES DES PEUPLES et le FONDS MONDIAL ?

Simplement parce que la Présidente en exercice du CONGRES DES PEUPLES, notre amie Marie SARAGOUSSI, qui est aussi Administratrice du FONDS MONDIAL, vit là-bas, à MANAUS, où elle fait de la Recherche Agronomique. Elle participe avec cœur à tous les débats. Qu'on en juge.

Les 7 et 8 mars derniers, au nom des travailleurs de la Recherche Agronomique en Amazonie, elle est intervenue de force face aux Ministres fédéraux et aux Gouverneurs qui présentaient un rapport préparé en secret : NOTRE NATURE, pour la gestion de l'AMAZONIE et qui n'est qu'un texte creux destiné à tromper l'opinion internationale ; les mêmes jours elle participait à un premier cycle de débats sur les propositions alternatives pour le développement de l'AMAZONIE.

Puis elle partait dans l'ÂCRE, dans l'extrême Ouest du pays - là où on a tué Chico MENDES - pour participer activement à la Deuxième Rencontre Nationale des Seringueiros et à la Première Rencontre Nationale des Peuples de la Forêt.

Les 6, 7 et 8 avril elle coordonnait un deuxième cycle de débats sur l'avenir de l'Amazone : 24 associations, syndicats et O.N.G. y participaient : du jamais vu à MANAUS Un Forum permanent de débats était alors mis sur pied. C'est à ce moment qu'elle apprit que son ami Osmarino AMANCIO, successeur de Chico MENDES, avait fait l'objet d'une tentative d'assassinat à BRASILEIA, dans l'Acre, où il habite ; elle alertait ses amis à l'étranger (dont les Citoyens du Monde) pour intervenir auprès de la presse internationale.

Ensuite, à l'occasion de recherches sur la noix du Brésil dans la région de TEFE, elle entrait en contact - avec les Indiens Cocama, acculturés et sous-alimentés, qui commencent à réorganiser communautairement leur tribu. Puis conférence à TEFE sur le Forum qu'elle contribue à décentraliser au maximum.

Enfin, du 25 au 30 juillet prochains elle coordonnera une table ronde au Premier Symposium sur les alternatives pour résoudre le problème de la faim. Ça se passera dans une école supérieure qui se réclame de la pensée de Josué de CASTRO.

Josué de CASTRO... l'auteur de " Géographie de la Faim " et qui fut le premier délégué, élu au Congrès des Peuples...

Vous voyez, tout se tient ! (...)

Alain CAVELIER


	(27,1) Juillet 1989 Amazonie, Congrès des Peuples et Fonds Mondial


	" Quel rapport voyez-vous entre le sauvetage écologique de l'AMAZONIE, ses minorités indiennes et extractivistes, les meurtres répétés de paysans, d'avocats, de syndicalistes brésiliens, le Congrès des Peuples et le Fonds Mondial ? " Les relations entre les premiers termes sont faciles à identifier. En AMAZONIE se joue l'avenir du BRESIL et une bonne part de l'avenir du MONDE. Le BRESlL est actuellement un pays où l'Etat de Droit n'existe plus que dans les villes, et encore y est-il différent selon que l'on est puissant ou misérable. Dans les campagnes, ce sont les rapports de force qui priment sur le droit. Inutile de dire que la force, ça s'achète. Alors, bien entendu, ce sont les plus démunis qui en font les frais. Ça dure depuis des années ; 1 000 personnes ont été assassinées en 1988 dans des conflits ruraux au BRESIL ! Beaucoup de petits paysans, mais aussi leurs défenseurs : avocats, prêtres, ethnologues, syndicalistes. Dernière "vedette" abattue : Chico MENDES. Chico MENDES, secrétaire du Syndicat National des Seringueiros - ces hommes qui exploitent extensivement, le latex de l'hévéa pour fournir le monde en caoutchouc naturel - défendait une conception intégrée de l'économie amazonienne. Respectueux de la fragile forêt et de tous ceux qui en vivent, il luttait pour que Indiens et extractivistes travaillent de concert à la mise en valeur de la forêt sans la détruire. Mais voilà : d'autres veulent la place pour faire de gigantesques élevages d'exportation. Les arbres et les hommes qui vivent là les gênent : ils abattent tout. Chico MENDES est mort en décembre 1988, et beaucoup d'autres autour de lui sont menacés du même sort. *Mais pourquoi citer ici le CONGRES DES PEUPLES et le FONDS MONDIAL ?* Simplement parce que la Présidente en exercice du CONGRES DES PEUPLES, notre amie Marie SARAGOUSSI, qui est aussi Administratrice du FONDS MONDIAL, vit là-bas, à MANAUS, où elle fait de la Recherche Agronomique. Elle participe avec cœur à tous les débats. Qu'on en juge. Les 7 et 8 mars derniers, au nom des travailleurs de la Recherche Agronomique en Amazonie, elle est intervenue de force face aux Ministres fédéraux et aux Gouverneurs qui présentaient un rapport préparé en secret : NOTRE NATURE, pour la gestion de l'AMAZONIE et qui n'est qu'un texte creux destiné à tromper l'opinion internationale ; les mêmes jours elle participait à un premier cycle de débats sur les propositions alternatives pour le développement de l'AMAZONIE. Puis elle partait dans l'ÂCRE, dans l'extrême Ouest du pays - là où on a tué Chico MENDES - pour participer activement à la Deuxième Rencontre Nationale des Seringueiros et à la Première Rencontre Nationale des Peuples de la Forêt. Les 6, 7 et 8 avril elle coordonnait un deuxième cycle de débats sur l'avenir de l'Amazone : 24 associations, syndicats et O.N.G. y participaient : du jamais vu à MANAUS Un Forum permanent de débats était alors mis sur pied. C'est à ce moment qu'elle apprit que son ami Osmarino AMANCIO, successeur de Chico MENDES, avait fait l'objet d'une tentative d'assassinat à BRASILEIA, dans l'Acre, où il habite ; elle alertait ses amis à l'étranger (dont les Citoyens du Monde) pour intervenir auprès de la presse internationale. Ensuite, à l'occasion de recherches sur la noix du Brésil dans la région de TEFE, elle entrait en contact - avec les Indiens Cocama, acculturés et sous-alimentés, qui commencent à réorganiser communautairement leur tribu. Puis conférence à TEFE sur le Forum qu'elle contribue à décentraliser au maximum. Enfin, du 25 au 30 juillet prochains elle coordonnera une table ronde au Premier Symposium sur les alternatives pour résoudre le problème de la faim. Ça se passera dans une école supérieure qui se réclame de la pensée de Josué de CASTRO. Josué de CASTRO... l'auteur de " Géographie de la Faim " et qui fut le premier délégué, élu au Congrès des Peuples... Vous voyez, tout se tient ! (...) Alain CAVELIER