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(30,1) Septembre 1990

MEMBRES DE LA COMMUNAUTE MONDIALE

(...) 5 mois d'une actualité très dense, conséquence en partie des grands bouleversements de l'Automne 1989 dans les pays de l'Est européen. La libération des peuples de ces pays montre maintenant ses limites et ses revers :

La nouvelle économie de marché rend nécessaire le dégraissage des entreprises : à l'Est on licencie et de nouvelles pauvretés surgissent ;

Les marchands de canons recherchent d'autres conflits à armer... Ne peut-on pas trouver là une des causes du conflit Irak contre Koweït ? Et au-delà de celui-ci : Islam contre Capitalisme, Sud contre Nord ? Schéma peut-être trop simple, mais plausible.

Loin de ces préoccupations, ils sont des millions d'êtres humains de tous pays à souffrir en silence des inégalités, des injustices économiques ; ils sont des millions d'enfants qui meurent de faim en Éthiopie, au Soudan, au Brésil, au Chili, en Équateur, en Inde, en Thaïlande...

... Et les Occidentaux se replient sur eux-mêmes. La " bienfaisance " profite davantage aux nouvelles démocratie de l'Est Européen... comme pour mieux dévorer le Sud. Car il est clair, en effet, que le rééquilibrage Est - Ouest se fera au détriment du Sud. Deux exemples dans ce sens : En 1981, les Occidentaux n'ont-ils pas envoyé aux Polonais des oranges. d'Afrique du Sud, celles dont les mouvements anti - Apartheid demandaient le boycott ?... En 1989, les Roumains n'ont-ils pas reçu de l'Ouest des tonnes de chocolat ? Quelle culture résume mieux que la culture du cacaoyer la soumission et la misère paysannes des pays équatoriaux ?

AU FONDS MONDIAL, notre optique est tout à fait différente. Africains, Sud - Américains, Européens ou Asiatiques, Musulmans, Chrétiens, Animistes ou Athées, nous sommes d'abord des CITOYENS DU NONDE ; nous sommes MEMBRES DE LA COMMUNAUTE MONDIALE. Toute autre identité est plus le fruit du hasard que de la volonté.

Nous croyons que toute communauté se fonde sur un devoir personnel de SOLIDARITE. Notre solidarité se veut universelle, sans aucune frontière, pour que chaque participant puisse développer les moyens locaux de se libérer du spectre de la faim, de libérer sa pleine humanité.

Certes, nous, ne sommes pas nombreux (environ 600 dans 25 pays) ; certes, nos moyens financiers sont modestes et ne nous permettent pas de réussir malgré tout, mais nous travaillons, nous participons chacun du mieux qu'il le peut là où il est.

Dans ce numéro, les animateurs de projets prennent la parole : Mamadou N'Diathe Daniel Sirpa, Marie-Nicole NGAH, Jean Laybros. Ils nous disent ce qu'ils veulent réaliser ; ils racontent leurs débuts, les difficultés rencontrées, les échecs quelques fois... Ils nous disent l'espoir que véhicule une organisation de SOLIDARITE telle que la nôtre.

Daniel Durand


	(30,1) Septembre 1990 *MEMBRES DE LA COMMUNAUTE MONDIALE*


	(...) 5 mois d'une actualité très dense, conséquence en partie des grands bouleversements de l'Automne 1989 dans les pays de l'Est européen. La libération des peuples de ces pays montre maintenant ses limites et ses revers : La nouvelle économie de marché rend nécessaire le dégraissage des entreprises : à l'Est on licencie et de nouvelles pauvretés surgissent ; Les marchands de canons recherchent d'autres conflits à armer... Ne peut-on pas trouver là une des causes du conflit Irak contre Koweït ? Et au-delà de celui-ci : Islam contre Capitalisme, Sud contre Nord ? Schéma peut-être trop simple, mais plausible. Loin de ces préoccupations, ils sont des millions d'êtres humains de tous pays à souffrir en silence des inégalités, des injustices économiques ; ils sont des millions d'enfants qui meurent de faim en Éthiopie, au Soudan, au Brésil, au Chili, en Équateur, en Inde, en Thaïlande... ... Et les Occidentaux se replient sur eux-mêmes. La " bienfaisance " profite davantage aux nouvelles démocratie de l'Est Européen... comme pour mieux dévorer le Sud. Car il est clair, en effet, que le rééquilibrage Est - Ouest se fera au détriment du Sud. Deux exemples dans ce sens : En 1981, les Occidentaux n'ont-ils pas envoyé aux Polonais des oranges. d'Afrique du Sud, celles dont les mouvements anti - Apartheid demandaient le boycott ?... En 1989, les Roumains n'ont-ils pas reçu de l'Ouest des tonnes de chocolat ? Quelle culture résume mieux que la culture du cacaoyer la soumission et la misère paysannes des pays équatoriaux ? AU FONDS MONDIAL, notre optique est tout à fait différente. Africains, Sud - Américains, Européens ou Asiatiques, Musulmans, Chrétiens, Animistes ou Athées, nous sommes d'abord des CITOYENS DU NONDE ; nous sommes MEMBRES DE LA COMMUNAUTE MONDIALE. Toute autre identité est plus le fruit du hasard que de la volonté. Nous croyons que toute communauté se fonde sur un devoir personnel de SOLIDARITE. Notre solidarité se veut universelle, sans aucune frontière, pour que chaque participant puisse développer les moyens locaux de se libérer du spectre de la faim, de libérer sa pleine humanité. Certes, nous, ne sommes pas nombreux (environ 600 dans 25 pays) ; certes, nos moyens financiers sont modestes et ne nous permettent pas de réussir malgré tout, mais nous travaillons, nous participons chacun du mieux qu'il le peut là où il est. Dans ce numéro, les animateurs de projets prennent la parole : Mamadou N'Diathe Daniel Sirpa, Marie-Nicole NGAH, Jean Laybros. Ils nous disent ce qu'ils veulent réaliser ; ils racontent leurs débuts, les difficultés rencontrées, les échecs quelques fois... Ils nous disent l'espoir que véhicule une organisation de SOLIDARITE telle que la nôtre. Daniel Durand