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le kiosque des Citoyens du Monde

(68,1) Janvier 2001

  Après l'assemblée fédérale,

PERSPECTIVES ET REALITES

Sommaire du Fonds Mondial

Quelles perspectives pour le Fonds Mondial après l’Assemblée Fédérale, formidable consécration d’un engagement de 18 ans ?

Une dynamique nouvelle nous a animés pour la préparation de l’Assemblée fédérale et la réussite de celle-ci nourrit notre enthousiasme pour continuer. Au-delà des émotions des rencontres, nous avons hâte de reconduire une manifestation semblable, de constituer, après l’Europe et l’Afrique de l’Ouest, une troisième région où des délégués élus par leurs pairs siégeraient au Conseil d’Administration, de concrétiser la mise en oeuvre d’une fédération de régions au sein du Fonds Mondial.

Mais encore faut-il prendre le temps de faire bien les choses, de ne pas se précipiter. Aucune région à ce jour n’est apte ou prête à s’organiser en ce sens. L’Afrique Centrale, dont les membres nombreux sont conscients et soucieux de la pratique du Fonds, est encore hélas gravement perturbée par la guerre. L’Amérique du Sud présente quelques projets trop dispersés et trop aléatoires pour imaginer actuellement une organisation solide de ses membres. Ailleurs des projets se déroulent bien : Liancourt en Haïti par exemple dont nous saluons le remboursement de la première tranche (voir l’article de Bernard Muet) mais ils sont seuls dans leur région. Des contacts sont en cours en Inde, mais ce ne sont que des contacts...

Donc sachons attendre et soyons extrêmement attentifs à l’évolution des groupements, à l’émergence d’une volonté de se fédérer et à l’existence d’ONG locales capables comme en Afrique de l’Ouest d’appuyer les initiatives.

Sachons attendre mais en fait il y a fort à faire. Nos amis de l’Afrique de l’Ouest doivent d’ici à deux ans organiser les élections où chaque membre du Fonds désignera directement les délégués qui le représenteront au Conseil d’Administration.

Nous avons aussi à adapter le Règlement Intérieur du Fonds Mondial aux réalités tant il est vrai que les faits ou les idées précèdent la loi. Conçu dans l’esprit d’une avancée quasi simultanée de toutes les régions de la planète, il ne correspond plus sur certains points à ce qui s’est passé. Des changements sont aussi intervenus dans les techniques de communication. Il est donc nécessaire de corriger ou d’ajuster certaines de ses dispositions.

Sachons attendre mais ne tardons pas à entrer en relations avec d’autres ONG de développement afin d’échanger à propos de nos pratiques, de rechercher d’éventuels partenaires ponctuels et de nous faire connaître. Si, comme l’avait dit Salvador Allende, la santé et l’éducation sont des priorités du développement, la spécificité du Fonds Mondial reste l’accession à l’autosuffisance alimentaire. C’est dans ce sens que nous devons pousser et affiner notre réflexion et débattre.

Sachons attendre mais hâtons-nous de voir comment intégrer la pratique du micro-crédit dans notre fonctionnement tout en préservant l’exigence de mutualité, de solidarité et de réciprocité. Nos observations au Bénin et au Togo, les contributions de Marie-Martine Yobol et de Kuadjo Yaovi, vos expériences, vos propositions (que nous attendons) seront la base de cette recherche. La réussite de cette entreprise contribuera, et c’est très important, à l’enrichissement du Fonds Mondial et à son plus grand rayonnement.

Danièle Charier 

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