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Je suis membre du Fonds Mondial
de Solidarité Contre la Faim, FCR Kalonge, Carte
n° 03 C 0576, Zone de Kalehe en République
Démocratique du Congo. Je suis aussi membre de la
Solidarité Agir Ensemble " SMAE".
Permettez-moi de vous demander
s'il y a des rapports symétriques entre le sommet
mondial de l'environnement, tenu en Afrique du Sud
dernièrement, et la mondialisation. Quelles sont les
relations concrètes entre les deux dans la
résolution des problèmes de
l'humanité.
Corneille M.M.
Votre question mériterait un long
développement tant les sujets abordés ici sont
importants et le discernement nécessaire dans cette
nébuleuse qui entoure le mot "mondial". J'y
réponds brièvement en soulignant quelques
points :
- Le mot "mondialisation" a été
inventé en juillet 1949, lorsque la ville de
Cahors (France) s'est déclarée "territoire
mondial lié à la communauté
mondiale". Depuis cette date, près de 1000 villes,
communes, territoires ou universités se sont
"mondialisées".
Ce mouvement de mondialisation est encore actuel puisque
votre ville de Kalonge s'est mondialisée le 11
avril 2001, ainsi que d'autres, tout dernièrement,
en France, au Kosovo et au Nicaragua.
- Le mot "mondialisation" a depuis été
détourné de son sens premier par des
économistes, journalistes et autres analystes,
pour désigner le phénomène des
échanges et de la circulation sans
frontières des personnes, de l'information, de
l'argent et des marchandises. Dans ce sens, certains lui
préfèrent le mot d'origine anglosaxone
"globalisation".
- La "mondialisation" économique, qui n'est
régie par aucune loi qui soit à la hauteur
des problèmes, conduit à des abus par les
pouvoirs de l'argent, à des violations des droits
économiques et sociaux des travailleurs et des
populations. D'où la naissance à travers
toute la planète et au sein de la
société civile, d'un courant dit
"anti-mondialisation" qui se fait fort de manifester et
de se faire entendre partout où les grandes
décisions politiques et économiques se
prennent. Ce sont les Forums de la société
civile, comme à Johannesburg, ou les
manifestations spontanées comme à Seattle.
En fait ce courant réclame que des instances
démocratiques contrôlent les faits et gestes
de mondialisation économique jusque là
qualifiée de "sauvage". Et donc curieusement, de
ce point de vue, les mouvements "anti-mondialisation"
sont foncièrement mondialistes. Notre ami Alain
Cavelier aurait dit "mondialogènes". Ces
mouvements de la société civile
étaient présents à Seattle, Paris,
Nice, Gênes, Johannesburg…
- Par contre les réunions officielles de
Seattle, Paris, Nice, Gênes, etc. sont des
réunions internationales : réunions "entre
États" soit à l'initiative d'un ou
plusieurs chefs d'État, soit à l'initiative
des Nations Unies : G7, G8, Sommet mondial, Sommet de
Davos : les décisions prises lors de ces
réunions ont des influences sur la vie des
citoyens de la planète, mais elles ne sont pas
nécessairement prises dans l'intérêt
des personnes, car les États, ou les puissances
économiques qui les contrôlent, jouent le
jeu dangereux de l'équilibre entre la sauvegarde
de leurs intérêts particuliers et la
coexistence plus ou moins pacifique entre les nations. Et
là, pour parler clairement, un Sommet mondial est
rarement "mondialiste".
- Reste donc à définir ce qu'est le
mondialisme. Je la puise dans la documentation des
Citoyens du Monde : Le
MONDIALISME est l'ensemble des idées et des actes
exprimant la solidarité des populations du globe
et tendant à établir des institutions et
des lois supranationales à structure
fédérative qui leur soient communes, dans
le respect de la diversité des cultures et des
peuples.
Le MONDIALISME s'efforce de proposer une nouvelle
organisation politique de l'humanité impliquant le
transfert de certaines parties de la souveraineté
nationale à une Autorité
Fédérale Mondiale capable de
résoudre, par décisions majoritaires, les
problèmes qui mettent en cause le destin de
l'espèce, tels que : faim, guerre, pollution,
surpopulation et énergie.
Donc, pour répondre à
votre question : un Sommet mondial tient de
l'internationalisme ; le Forum de la société
civile qui l'accompagne tend vers le mondialisme ; la
mondialisation économique tient du capitalisme,
tandis que la mondialisation de Kalonge, Cahors, Hiroshima
ou Lutterbach tient du mondialisme.
Daniel Durand
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