Monda Solidareco n-ro77 page 6

(77, 6) Mai 2003

Les réseaux du Nord et le Congo-Kinshasa

REC

Les lecteurs de Monda Solidareco connaissent le Réseau Européen pour le Congo auquel le Fonds Mondial a adhéré en 1994. Le REC était créé quelques temps plus tôt au moment où, au Zaïre, la Conférence Nationale Souveraine cherchait à établir un programme de transition entre la dictature de Mobutu et la démocratie. A ce moment, s'était créée une concertation d'organisations européennes pour mettre en place des projets de développement d'intérêt national. Se basant sur l'expérience du Conseil Régional des ONG du Sud-Kivu, le Réseau Européen pour le Zaïre (REZ) a encouragé les ONG des autres régions à créer leurs propres Conseils Régionaux, les CRONGD, puis une structure nationale s'est mise en place, le CNONGD. Puis le REZ a organisé ou soutenu des échanges entre régions et entre le Zaïre et l'Europe, des équipements en informatique et en liaison télématique, des formations telles que le projet de création de radios de développement… Quand le Zaïre est devenu République Démocratique du Congo, le REZ est devenu e REC et s'est doté de statuts.

CCAC - GLAN

1994, c'est l'année du génocide au Ruanda : au moins 500.000 morts au Ruanda, 2 millions de réfugiés au Sud et Nord-Kivu (Zaïre), et une situation dramatique au Burundi. A ce moment, les organisations européennes à connotations religieuses ont créé deux réseaux pour répondre à l'urgence que présentait le Ruanda et qu'il fallait considérer dans son environnement géopolitique. Les organisations catholiques ont créé la CCAC (Concertation Chrétienne pour l'Afrique Centrale) tandis que les organisations protestantes créaient le GLAN (Great Lakes Advocacy Network). Par la suite la CCAC et le GLAN ont créé un bureau commun en Belgique et ont entrepris un travail de plaidoyer politique (lobbying) auprès des décideurs européens pour les questions concernant le Ruanda et le Burundi.

1996 au Sud-Kivu éclate une rébellion contre le pouvoir mobutiste, mais qui en fait cachait bien d'autres enjeux. Cette rébellion que certains ont appelée "guerre de libération" a enflammé la quasi-totalité du pays, chassé Mobutu du Zaïre et installé Kabila-père en avril 1997 à Kinshasa.

A ce moment, beaucoup ont cru, et nous aussi au Fonds Mondial, que viendrait enfin une ère de paix et de redémarrage économique. Mais ce fut de très courte durée, car une nouvelle rébellion pluripartite a éclaté en 1998, menaçant le pays de complet éclatement.

Vers une fusion

Dès 1996, le REZ/REC a dû se lancer dans un travail de contacts et de relations diverses avec les politiques, les institutions européennes, universitaires ou de développement, les journalistes pour que la question politique du Congo-ex-Zaïre soit correctement traitée, et donc également à l'intérieur d'un plus grand ensemble géo-politique incluant le Ruanda, le Burundi et autres pays frontaliers. Les analyses et objectifs du REC rejoignaient ainsi ceux du CCAC/GLAN.Alors pourquoi ne pas travailler franchement ensemble ? Pour répondre à cette question, le REC a décidé de se faire évaluer par des experts extérieurs. Le rapport de cette expertise concluait à l'intérêt manifeste d'une fusion entre les trois réseaux. Cette fusion est maintenant décidée et va produire au 1^er janvier 2004 un vaste réseau de plus d'une centaine d'organisations européennes concernant le plaidoyer politique en faveur de l'Afrique Centrale ou Afrique des Grands Lacs.

Mais le Fonds Mondial dans tout cela ?

Le Fonds Mondial est une mutuelle transnationale de financement du développement. Nous reconnaissons évidemment l'utilité de faire les pressions nécessaires pour que les décideurs européens prennent de bonnes décisions. Mais nos buts statutaires ne vont pas jusque là, et nous ne sommes pas assez de bénévoles pour nous lancer dans toutes sortes d'opérations supplémentaires. Le REC nous a intéressés tant qu'il s'occupait de développement et de mise en relations avec les partenaires congolais à travers les CRONGD. Maintenant que sa ligne est exclusivement politique, il paraît raisonnable de nous retirer de cette structure. C'est ce qu'a décidé notre Conseil d'Administration des 12 et 13 avril.

Mais nous ne tirons pas un trait brutal sur 9 années de collaboration :

Les bulletins du REC sont hébergés dans notre ensemble de sites Internet "citoyens-du-monde" – "fonds-mondial", et le demeureront jusqu'à ce que la nouvelle structure issue de la fusion REC-CCAC-GLAN crée son propre site.

9 années nous ont permis de tisser quelques liens avec un bon nombre d'organisations belges, néerlandaises, suisses, etc… Ces liens pourront être maintenus.

Et nous retrouverons vraisemblablement le nouveau réseau au travers du CRID qui s'intéresse désormais à ce grand réseau, car plusieurs organisations membres du CRID font déjà partie des réseaux actuellement en cours de fusion.

En route donc pour une nouvelle forme de soutien à nos amis mutualistes de la R.D.CONGO !

Daniel Durand


	(77, 6) Mai 2003 Les réseaux du Nord et le Congo-Kinshasa


	REC Les lecteurs de Monda Solidareco connaissent le Réseau Européen pour le Congo auquel le Fonds Mondial a adhéré en 1994. Le REC était créé quelques temps plus tôt au moment où, au Zaïre, la Conférence Nationale Souveraine cherchait à établir un programme de transition entre la dictature de Mobutu et la démocratie. A ce moment, s'était créée une concertation d'organisations européennes pour mettre en place des projets de développement d'intérêt national. Se basant sur l'expérience du Conseil Régional des ONG du Sud-Kivu, le Réseau Européen pour le Zaïre (REZ) a encouragé les ONG des autres régions à créer leurs propres Conseils Régionaux, les CRONGD, puis une structure nationale s'est mise en place, le CNONGD. Puis le REZ a organisé ou soutenu des échanges entre régions et entre le Zaïre et l'Europe, des équipements en informatique et en liaison télématique, des formations telles que le projet de création de radios de développement… Quand le Zaïre est devenu République Démocratique du Congo, le REZ est devenu e REC et s'est doté de statuts. CCAC - GLAN 1994, c'est l'année du génocide au Ruanda : au moins 500.000 morts au Ruanda, 2 millions de réfugiés au Sud et Nord-Kivu (Zaïre), et une situation dramatique au Burundi. A ce moment, les organisations européennes à connotations religieuses ont créé deux réseaux pour répondre à l'urgence que présentait le Ruanda et qu'il fallait considérer dans son environnement géopolitique. Les organisations catholiques ont créé la CCAC (Concertation Chrétienne pour l'Afrique Centrale) tandis que les organisations protestantes créaient le GLAN (Great Lakes Advocacy Network). Par la suite la CCAC et le GLAN ont créé un bureau commun en Belgique et ont entrepris un travail de plaidoyer politique (lobbying) auprès des décideurs européens pour les questions concernant le Ruanda et le Burundi. 1996 au Sud-Kivu éclate une rébellion contre le pouvoir mobutiste, mais qui en fait cachait bien d'autres enjeux. Cette rébellion que certains ont appelée "guerre de libération" a enflammé la quasi-totalité du pays, chassé Mobutu du Zaïre et installé Kabila-père en avril 1997 à Kinshasa. A ce moment, beaucoup ont cru, et nous aussi au Fonds Mondial, que viendrait enfin une ère de paix et de redémarrage économique. Mais ce fut de très courte durée, car une nouvelle rébellion pluripartite a éclaté en 1998, menaçant le pays de complet éclatement. Vers une fusion Dès 1996, le REZ/REC a dû se lancer dans un travail de contacts et de relations diverses avec les politiques, les institutions européennes, universitaires ou de développement, les journalistes pour que la question politique du Congo-ex-Zaïre soit correctement traitée, et donc également à l'intérieur d'un plus grand ensemble géo-politique incluant le Ruanda, le Burundi et autres pays frontaliers. Les analyses et objectifs du REC rejoignaient ainsi ceux du CCAC/GLAN.Alors pourquoi ne pas travailler franchement ensemble ? Pour répondre à cette question, le REC a décidé de se faire évaluer par des experts extérieurs. Le rapport de cette expertise concluait à l'intérêt manifeste d'une fusion entre les trois réseaux. Cette fusion est maintenant décidée et va produire au 1^er janvier 2004 un vaste réseau de plus d'une centaine d'organisations européennes concernant le plaidoyer politique en faveur de l'Afrique Centrale ou Afrique des Grands Lacs.
	Mais le Fonds Mondial dans tout cela ? Le Fonds Mondial est une mutuelle transnationale de financement du développement. Nous reconnaissons évidemment l'utilité de faire les pressions nécessaires pour que les décideurs européens prennent de bonnes décisions. Mais nos buts statutaires ne vont pas jusque là, et nous ne sommes pas assez de bénévoles pour nous lancer dans toutes sortes d'opérations supplémentaires. Le REC nous a intéressés tant qu'il s'occupait de développement et de mise en relations avec les partenaires congolais à travers les CRONGD. Maintenant que sa ligne est exclusivement politique, il paraît raisonnable de nous retirer de cette structure. C'est ce qu'a décidé notre Conseil d'Administration des 12 et 13 avril. Mais nous ne tirons pas un trait brutal sur 9 années de collaboration : Les bulletins du REC sont hébergés dans notre ensemble de sites Internet "citoyens-du-monde" – "fonds-mondial", et le demeureront jusqu'à ce que la nouvelle structure issue de la fusion REC-CCAC-GLAN crée son propre site. 9 années nous ont permis de tisser quelques liens avec un bon nombre d'organisations belges, néerlandaises, suisses, etc… Ces liens pourront être maintenus. Et nous retrouverons vraisemblablement le nouveau réseau au travers du CRID qui s'intéresse désormais à ce grand réseau, car plusieurs organisations membres du CRID font déjà partie des réseaux actuellement en cours de fusion. En route donc pour une nouvelle forme de soutien à nos amis mutualistes de la R.D.CONGO ! Daniel Durand