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(79, page 1) Décembre 2003

L'autre citoyenneté

L'actualité démocratique du Fonds Mondial a rarement été aussi fournie qu'actuellement : en octobre, nous participions officiellement, et pour la première fois, à une Réunion Plénière du Congrès des Peuples. En novembre nous étions impliqués dans la préparation et par la participation à plusieurs facettes du Forum Social Européen ; et dans quelques temps, dès que les conditions locales le permettront, se tiendra la première assemblée générale ouest-africaine du Fonds Mondial.

Ce sont trois évènements bien distincts, sans commune mesure quant aux objectifs, aux moyens mis en oeuvre et aux milieux culturels concernés, mais qui révèlent un certaine idée de la vie en société. Le bulletin de vote est certes le premier indice de la démocratie, mais c'est insuffisant. Combien de fois a-t-on vu la démocratie confisquée par ceux-là même à qui il avait été confié un mandat ? Les pressions de toutes sortes sur les élus sont telles qu'il leur est difficile de garder le cap des promesses électorales. C'est connu. Face à ce risque ou à cette réalité, l'isoloir n'est pas l'aboutissement de la démarche citoyenne, mais la véritable case départ d'une activité sociale cohérente avec son vote. Cette activité sociale peut revêtir des formes variées allant de l'entraide locale aux débats ou à la promotion de valeurs universelles, en passant par toutes sortes d'engagements associatifs, syndicaux ou politiques. Et, en définitive, cette activité sociale se présente comme une véritable force de proposition à l'intention des responsables politiques ou économiques, afin que de ces propositions naissent des lois capables d'assurer un progrès harmonieux de l'humanité.

Voilà bien le message qui ressort des différents forums sociaux qu'ils soient mondiaux (Porto Alegre, Mumbai) ou régionaux (Afrique, Europe...). C'est aussi vers cela que s'est engagé le Congrès des Peuples en décidant de la création d'une Assemblée consultative qui invitera aussi bien les organisations partenaires que l'expression citoyenne au travers de forums permanents ou thématiques. Et n'est-ce pas aussi la démarche des membres ouest-africains du Fonds Mondial ? Depuis l'Assemblée fédérale d'Abomey-Calavi, en août 2000, un processus se met en place pour que la vie du Fonds Mondial s'organise au niveau régional et pour que l'Assemblée générale régionale de 2004 à Ouagadougou joue un rôle de force de proposition auprès du Conseil d'Administration.

200 ans après avoir lentement retrouvé le chemin des urnes, 100 ans après la reconnaissance du droit à la libre association, le citoyen est en train d'acquérir un nouveau statut. Le Sujet qu'il était encore, même avec un droit de vote, devient un citoyen complet, un Participant avec lequel les responsables doivent désormais compter.

Daniel Durand


	(79, page 1) Décembre 2003 L'autre citoyenneté


	L'actualité démocratique du Fonds Mondial a rarement été aussi fournie qu'actuellement : en octobre, nous participions officiellement, et pour la première fois, à une Réunion Plénière du Congrès des Peuples. En novembre nous étions impliqués dans la préparation et par la participation à plusieurs facettes du Forum Social Européen ; et dans quelques temps, dès que les conditions locales le permettront, se tiendra la première assemblée générale ouest-africaine du Fonds Mondial. Ce sont trois évènements bien distincts, sans commune mesure quant aux objectifs, aux moyens mis en oeuvre et aux milieux culturels concernés, mais qui révèlent un certaine idée de la vie en société. Le bulletin de vote est certes le premier indice de la démocratie, mais c'est insuffisant. Combien de fois a-t-on vu la démocratie confisquée par ceux-là même à qui il avait été confié un mandat ? Les pressions de toutes sortes sur les élus sont telles qu'il leur est difficile de garder le cap des promesses électorales. C'est connu. Face à ce risque ou à cette réalité, l'isoloir n'est pas l'aboutissement de la démarche citoyenne, mais la véritable case départ d'une activité sociale cohérente avec son vote. Cette activité sociale peut revêtir des formes variées allant de l'entraide locale aux débats ou à la promotion de valeurs universelles, en passant par toutes sortes d'engagements associatifs, syndicaux ou politiques. Et, en définitive, cette activité sociale se présente comme une véritable force de proposition à l'intention des responsables politiques ou économiques, afin que de ces propositions naissent des lois capables d'assurer un progrès harmonieux de l'humanité. Voilà bien le message qui ressort des différents forums sociaux qu'ils soient mondiaux (Porto Alegre, Mumbai) ou régionaux (Afrique, Europe...). C'est aussi vers cela que s'est engagé le Congrès des Peuples en décidant de la création d'une Assemblée consultative qui invitera aussi bien les organisations partenaires que l'expression citoyenne au travers de forums permanents ou thématiques. Et n'est-ce pas aussi la démarche des membres ouest-africains du Fonds Mondial ? Depuis l'Assemblée fédérale d'Abomey-Calavi, en août 2000, un processus se met en place pour que la vie du Fonds Mondial s'organise au niveau régional et pour que l'Assemblée générale régionale de 2004 à Ouagadougou joue un rôle de force de proposition auprès du Conseil d'Administration.
	200 ans après avoir lentement retrouvé le chemin des urnes, 100 ans après la reconnaissance du droit à la libre association, le citoyen est en train d'acquérir un nouveau statut. Le Sujet qu'il était encore, même avec un droit de vote, devient un citoyen complet, un Participant avec lequel les responsables doivent désormais compter. Daniel Durand