(26,2) Avril
1989
PESTICIDES : DANGER ! LE SUPERMARCHE MONDIAL DES PESTICIDES
Et oui, l'ignorance est souvent mortelle en matière de pesticides. Et le plus consternant est bien que ceux-là même qui bâtissent des fortunes sur la vente des pesticides se gardent bien de contribuer à combattre cette ignorance; au contraire. Car il existe un supermarché mondial des pesticides. En effet, la mise au point de ces substances fait appel à des moyens si considérables que seules quelques puissantes firmes multinationales se partagent le privilège de les produire. Le but d'un producteur de pesticides est évidemment de les vendre. Et, pour en tirer le meilleur profit, d'en vendre le maximum le plus longtemps possible. Aussi la publicité en faveur des pesticides est elle extraordinairement présente dans le monde entier, alors que l'information objective sur leurs inconvénients et leurs dangers est pratiquement inaccessible. Dans les régions nanties se sont développés des "contre-pouvoirs" qui parviennent à faire (difficilement) cette information et à peser sur les conditions de vente des pesticides ; ce sont généralement des Associations d'usagers ou de consommateurs, ou des laboratoires de recherche et des services de vulgarisation indépendants. |
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QUE FAIRE ?
Ce n'est pas facile, car TOUT reste à faire dans les Régions Économiquement Dominées. Nous proposons ici quelques éléments de réflexion et de comportement qui peuvent commencer une amorce de modification des attitudes vis-à-vis des pesticides.
C'est le point de départ obligé mais le moins accessible! La protection des cultures fait appel à tout un arsenal de connaissances et de techniques qu'il faut savoir doser et harmoniser. Parmi elles la lutte chimique n'est qu'un simple élément à l'égal des autres et qu'il ne faut en aucun cas privilégier, bien au contraire. Par contre les méthodes culturales sont trop souvent sous-estimées ou méconnues et il convient de les développer. Dans tous les cas, une bonne connaissance de la biologie et de l'écologie des déprédateurs et de la plante cultivée est indispensable : des formations doivent être faites sur ces sujets.
La " lutte intégrée " qui combine tous les moyens de lutte disponibles de façon à abaisser les dégâts jusqu'à un seuil économiquement tolérable, se développe lentement dans les Régions Nanties. Mais la plupart des connaissances nécessaires à son développement dans les régions tropicales économiquement dominées reste à acquérir (par la Recherche).
Chaque pesticide a ses " catégories d'emploi ", parfois nombreuses (pesticides " polyvalents "), parfois non (pesticides " spécifiques "). On ne peut pas utiliser n'importe quoi dans n'importe quel but ni n'importe quelles circonstances.
Pour une catégorie d'emploi définie, il est souvent possible de choisir les pesticides les moins dangereux pour l'homme et les moins dommageables pour l'environnement.
Il s'agit de l'époque, de la dose et du mode d'application en fonction de la biologie du déprédateur et du stade végétatif' de la plante à protéger.
Celle-ci concerne souvent les délais d'emploi pour éviter de vendre ou consommer des denrées avec des résidus toxiques, ou l'interdiction de certains produits sur certaines cultures.
Ces semences sont souvent traitées avec des fongicides extrêmement toxiques (organo-mercuriques entre autres), et leur détournement pour la consommation peut provoquer des empoisonnements généralisés (des centaines de personnes sont mortes de cela dans divers pays). Il ne faut jamais consommer les semences achetées a l'extérieur, ni les maintenir à portée d'enfants ou de personnes non informées.
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Alain Cavelier
BIBLIOGRAPHIE :
David MEIR, Mark SHAPIRO : " Pesticides sans, frontières " CETIM 1982.
Mohamed L. BOUGUERRA " les poisons du " Tiers-Monde "La Découverte, 1985.
page réalisée par Daniel Durand