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Démographie

Le drame est là

Dix milliards d'hommes, de femmes et d'enfants peupleront la terre dans 60 ans. Deux fois plus qu'aujourd'hui. Pourtant, avec 5 milliards de membres, la population mondiale pose déjà bien des problèmes : migration rurale massive, entassement dans des villes monstrueuses où ne peuvent déjà plus être assurées l'hygiène et la sécurité. Déstructuration sociale. Pollution tenace de l'eau, de l'air, du sol et, pardessus le marché, destruction de l'ozone protecteur. Sous-alimentation chronique, famines périodiques, analphabétisme, etc.

Jamais l'humanité n'a compté autant de pauvres : un milliard d'êtres humains sont plongés dans la pauvreté absolue. Leur nombre ne cesse d'augmenter : 200 millions de plus qu'en 1970. Et l'on prévoit la poursuite de la croissance humaine au rythme de 97 millions d'habitants de plus chaque année. (*)

Le drame est que si toute l'humanité devait se mettre à consommer proportionnellement autant que les occidentaux, de nombreuses ressources de la planète seraient épuisées en quelques années.

A vrai dire, personne ne sait quoi faire pour endiguer la montée de cette marée humaine. Certains pays asiatiques interdisent à leurs ressortissants d'avoir plus d'un enfant par couple. Mesure rationnelle sans doute, mais qui blesse les hommes et les femmes dans leur désir fondamental de paternité et de maternité. On compte aussi sur l'élévation du niveau de vie pour que, automatiquement, les femmes arrivent à limiter d'elles-mêmes le nombre de naissances. Mais les progrès économiques sont bien lents et ne se font pas sentir partout. L'Afrique, par exemple, et quoi qu'on fasse, va tripler sa population d'ici 60 ans... En même temps, dans bien des contrées, la terre arable diminue chaque année.

On peut donc s'attendre à des poussées migratoires qu'il sera difficile d'endiguer.

On le voit, le drame est là si rien n'est fait pour mieux réguler l'utilisation des biens terrestres, pour éviter non seulement certaines destructions irréversibles, mais aussi les gaspillages de matières premières.

Dès maintenant, il faut s'atteler à la restauration des capacités productives de la nature. Il faut développer les trésors de l'imagination humaine dans toutes les directions et améliorer la productivité en respectant les environnements, ainsi que les rythmes de croissance, si cela favorise le maintien ou la reproduction des ressources.

C'est dès aujourd'hui qu'il faut commencer à préparer la table où viendront s'asseoir les générations futures, sinon elles ne trouveront plus de place au " banquet de la nature ". On voit aussi que l'humanité devra s'organiser autrement pour mieux se réguler et se répartir les espaces et les richesses de la terre. Le temps du partage et du gouvernement mondial approche. Le temps aussi du véritable progrès. A savoir celui qui favorise une authentique montée humaine, permettant à l'homme de prendre toute sa dimension. De toute manière, il faut le savoir, la tâche est urgente et considérable et tout le monde doit y participer.

Daniel Durand

 

* source d'informations : rapport des Nations Unies sur la question démographique.

 

page réalisée par Daniel Durand