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Fin Juin, Lyon sera la capitale du G7.

Pour interpeller les décideurs politiques et l'opinion publique, de nombreuses associations se sont regroupées au sein d'un collectif intitulé : "reprenons l'initiative".

Afin de donner une voix au continent africain, grand absent du G7 officiel, l'un des sept groupes de "Reprenons l'Initiative", met une tribune à la disposition des Africains, ceci par deux actions :

• le jeudi 27 Juin, un grand colloque au Palais de la Mutualité "sortir du mépris. L'Afrique s'exprime"
• le vendredi 28 Juin, une manifestation de rue sur le thème des aléas de la démocratie "Un Homme, une voix".

Globalisation, mondialisation, normalisation sont les maîtres mots actuels du développement de nos sociétés, qu'elles soient au Nord ou au Sud. Suffisent-ils à faire face aux déséquilibres majeurs de la planète ? Le G7, qui se réunit à Lyon fin Juin 1996 se veut l'expression symbolique de l'efficacité du modèle industriel libéral. A-t-il compétence à dicter un modèle d'organisation de la planète ? Les nombreuses impasses dans lesquelles nous arrivons, qu'il s'agisse de la répartition des richesses, de l'emploi, de l'environnement, des guerres... montrent qu'il n'en est rien. S'il n'y a pas de contre-modèle à opposer - trop nombreux sont les peuples à avoir souffert de la volonté de quelques idéologues et gouvernants à vouloir en imposer un -, il y a en revanche des initiatives citoyennes, au Nord comme au Sud, qui sont porteuses d'espoir. Pour surmonter les grands déséquilibres, nous ne pouvons pas compter sur les seules décisions de quelques Etats, aussi puissants soient-ils.

Nous redoutons plus que tout une "démission collective", un comportement de consommateurs qui nous amènerait à déléguer trop facilement la gestion de notre quotidien à d'autres, qu'ils soient les dirigeants des entreprises où nous travaillons, les responsables des associations où nous nous rassemblons, les politiques de nos collectivités territoriales ou de nos gouvernements, en somme tous ces "leaders d'opinion" dont on pense trop souvent qu'ils peuvent s'exprimer pour nous.

Nous, acteurs de solidarité internationale, citoyens du monde, déclarons que nous "REPRENONS L'INITIATIVE".

Nous adressons ce message :

• aux décideurs, en leur signifiant que nous sommes attentifs à leurs faits et gestes et que, respectueux de leur légitimité élective, nous n'en attendons pas moins qu'ils rendent compte ;
• aux médias, en leur demandant de prendre en compte cette parole citoyenne ;
• aux autres acteurs de la société civile en marche, en les invitant eux aussi à reprendre l'initiative.

L'aide au développement est un sujet central de l'ordre du jour du G7, qui fera l'objet d'une réunion spécifique le samedi 29 Juin. Nous mettons en débat 7 questions qui sont autant d'enjeux prioritaires. Nous n'avons pas de réponse unique à y apporter ; les avis de chacun peuvent être différents mais nous sommes sûrs d'une chose : ces questions ne peuvent être passées sous silence !

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1ème question : Pourquoi les déclarations du G7, à Halifax en Juin 1995, favorables à l'allègement de la dette des pays les plus pauvres, ont-elles été si peu suivies d'effets ? Pourquoi pèse-t-il toujours une conditionnalité qui les vide de sens ?

2ème question : Pourquoi jouer prioritairement la carte de la dérégulation dans les échanges économiques ? Cela accroît la récession. Pourquoi ne pas aider à la constitution des zones de co-développement par grandes régions d'activité et d'échanges ?

3ème question : Pour quelles véritables raisons maintenir des embargos touchant à la santé ou à l'alimentation de populations civiles ? Il existe d'autres moyens diplomatiques dans les relations entre Etats.

4ème question : Quelles politiques met-on en place pour la sécurité alimentaire ? C'est un droit qu'il faut assurer à tous. Et pourtant les politiques agricoles et commerciales ne l'intègrent pas dans leurs objectifs.

5ème question : Peut-on coopérer avec l'Afrique sans la respecter politiquement ? L'expression de la créativité africaine dans les domaines politiques, culturels et sociaux mérite d'être entendue.

6ème question : Pourquoi la prévention n'est-elle pas la priorité en matière de sécurité et de construction de la paix ? Cela commence par la lutte contre les mines antipersonnel.

7ème question : Les Etats du G7 sont-ils décidés à donner aux Tribunaux internationaux sur l'ex-Yougoslavie et le Rwanda tous les moyens nécessaires à leurs missions ? Cela commence par l'exécution des mandats d'arrêt. L'impunité fait obstacle à la reconstruction d'une paix durable . Elle favorise la répétition des génocides.

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FOCUS : . Exemplarité zaïroise L'ancien agent de la CIA Mobutu est le prototype de ces "amis" que l'Occident (en l'occurrence la troïka France-Belgique-Etats-Unis) a légués à l'Afrique. Jouant du butin rentier des antagonismes ethniques, organisant une savante anarchie favorable à la généralisation du pillage, il a su se rendre indispensable à un noyau d'intervenants économico-politiques inspirant nombre de ses pairs africains. Tandis que le Zaïre s'englue dans une interminable transition, le système Mobutu surnage - et tire le meilleur parti de la présence au Kivu d'un million de réfugiés. Pendant ce temps, le pays continue sa descente aux enfers : exactions, ruine, criminalisation du pouvoir. Les élections générales, qui se profilent à l'horizon 1997, ouvrent deux options possibles à l'Europe et aux Etats-Unis : s'arranger d'une vaste manipulation, ou, comme au Mozambique, engager d'importants moyens pour soutenir la régularité du processus électoral. Cette seconde option ne serait pas forcément un mauvais placement...

Pour tous renseignements complémentaires :

REPRENONS L'INITIATIVE

chez Vétérinaires sans Frontières ERAC

14 avenue Berthelot

69361 LYON cedex 07

Tel 78 69 79 59

fax 79 69 79 56

Article reproduit avec l'aimable invitation de Pascal Lecaille.

 

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