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On le redoutait, et nous y voici: le FONDS MONDIAL a désormais atteint les limites de sa capacité de financement. En clair, cela veut dire que les rentrées financières du FONDS MONDIAL ne suffisent plus pour couvrir toutes les demandes de financement acceptables qui lui sont soumises.

Les rentrées régulières de l'année 1995 se sont montées à 108.686,66 FF , et les sorties à 167.067,97 FF, dont 137.488,50 FF affectés aux Projets. Si l'avance de trésorerie a permis d'éponger ce déficit d'exercice, il est évident que nous ne saurions continuer à ce train.

Les raisons convergentes de cette situation sont de deux ordres que l'ont peut qualifier par succès et insuccès.

Succès: l'accroissement sensible des demandes de financement dignes de considération, avec des dossiers motivants et bien constitués. Il faut voir là le résultat du travail compétent de nos ONG locales partenaires, auxquelles le FONDS MONDIAL doit en outre une notable augmentation du taux de projets réussis. Ce succès s'accompagne bien sûr aussi d'une forte progression du nombre d'adhérents, mais comme il s'agit des régions démunies, le montant des cotisations versées par ces adhérents -bien que résultant d'efforts individuels très significatifs- n'accroît pas suffisamment le budget du FONDS MONDIAL.

Insuccès: les cotisations des membres des régions nanties, de même que les dons courants, sont en nette régression, même si certains membres augmentent spontanément leur propre taux de participation annuelle (et qu'ils en soient ici remerciés!). Soit parce que la "crise" pousse les citoyens à moins de générosité, soit à cause de la concurrence peu loyale des manifestations de raclage de fonds hyper-médiatisées (genre "Téléthon" en France), soit à cause d'un discrédit plus ou moins étendu de l'humanitaire suite à quelques scandales touchant au dévoiement des fonds collectés à d'autres fins que les objectifs affichés de certaines associations... toujours est-il que l'ensemble du mouvement associatif pƒtit d'une certaine désaffection.

Il nous faut donc prendre des mesures d'urgence pour pallier cette désaffection que nous espérons passagère. Agir a deux niveaux:

• au niveau de la présentation des dossiers, améliorer la responsabilisation à la solidarité transnationale des groupements qui sollicitent un financement; c'est ainsi que, sur une proposition de M. Kuadjo Yaovi (APGA, Togo), le Conseil d'Administration du FONDS MONDIAL a décidé le 28 Avril dernier que, désormais, seuls les groupements ayant cotisé pendant au moins deux ans au FONDS MONDIAL pourront déposer une demande de financement pour un Projet . Cette mesure à caractère conservatoire pourra être assouplie ou rapportée en fonction de l'évolution des ressources du FONDS MONDIAL.
• Une réflexion est lancée sur les moyens d'assurer auprès du public "nanti", du nord comme du sud, la promotion du FONDS MONDIAL. Jusqu'à présent nous n'avons guère su le faire, et il est impératif de trouver des idées neuves, concrètes, accessibles et efficaces. La porte est étroite: la contrainte, sur laquelle il n'est pas envisageable de revenir dans un cadre mutualiste, d'affecter la plus grande partie des ressources à l'exercice effectif de la solidarité, ainsi que les limites de nos disponibilités de bénévoles rendent notre marge de manoeuvre bien minime. Sans doute, dans ce contexte, la ressource humaine est celle sur laquelle nous devons le plus nous appuyer. Or la ressource humaine, amis mutualistes, c'est vous! que proposez-vous? le courrier des lecteurs est à votre disposition pour avancer cette vaste réflexion. Merci de vous sentir solidaires aussi en cette circonstance.

Le secrétaire-général

Jusqu'à présent, tout nouveau groupement adhérent pouvait immédiatement présenter une telle demande.

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page réalisée par Daniel Durand