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La fin de l'année 1996 a été marquée principalement pour Réseau Solidarité par le traitement des conséquences de sa campagne sur les conditions de fabrication des jouets de grande diffusion (telle la "poupée Barbie") dans des ateliers douteux (douteux au point de vue du respect des droits élémentaires des travailleurs) d'Extrême-Orient ainsi que par son implication dans la campagne "Libère tes fringues" orchestrée par Artisans du Monde qui poursuit un objectif similaire dans le domaine de la confection.

Ces campagnes sont de longue haleine, car les remous qu'elles provoquent chez les commanditaires européens de ces ateliers ainsi que dans les entreprise locales sont importants et suscitent, bien sûr, des ripostes pas toujours élégantes ni vraiment fondées. Un exemple : la firme Eden, installée en Thaïlande, mais à capitaux autrichiens, visée par une action de pression de Réseau-Solidarité sur divers diffuseurs français (dont les réactions vont de la plus positive à la plus négative), a d'abord consenti de négocier avec les travailleurs et a conclu un accord acceptable sur les conditions de travail et d'exercice du droit syndical ; puis voici que brutalement elle a fermé l'usine sans préavis, déménagé le matériel... en Ecosse et licencié les 400 employés en toute illégalité ! Bien sûr, les collectifs thaïlandais continuent le combat. Cette expérience montre à la fois le parfait cynisme de certaines entreprises qui délocalisent leurs activités dans des pays d'accueil peu regardants sur les conditions de travail et leur extrême sensibilité à leur image de marque dans l'opinion. Raison de plus pour insister dans le sens de plus de justice sociale, n'en déplaise aux tenants idéologiques du libéralisme sauvage !

L'enjeu de tout cela est d'obtenir la mise en place systématique et le respect de codes de déontologie régissant les rapports entre fournisseurs et diffuseurs, ces derniers ayant généralement les moyens d'imposer un minimum d'éthique du travail aux premiers. Certains s'y emploient d'ailleurs de bonne foi, d'autres ne veulent pas en entendre parler. Mais l'exemple des premiers prouve que c'est immédiatement possible.

D'autres actions sont en cours, concernant la défense de populations colombiennes coincées entre les exactions de la guérilla et de milices para-militaires liées aux grands propriétaires, sur un fond nauséeux de trafic de drogue, et aussi la défense des droits syndicaux dans les bananeraies "multinationalisées" du Costa Rica.

Alain Cavelier

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