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Du côté d'ATTAC

L'AMI ( Accord Multilatéral sur l'Investissement ) était négocié dans le plus grand secret au siège de l'OCDE (Organisation pour la Coopération et le Développement Économique) à Paris depuis 1995. Ce dossier a fini par perdre son côté confidentiel, il a été largement diffusé grâce à l'Internet. La prise de conscience citoyenne qui a suivi, la mobilisation internationale, les efforts entrepris par les sociétés civiles ont fait échouer cet accord en octobre 1998. Cet accord répondait à une seule préoccupation : la protection et le traitement privilégiés des investisseurs en leur octroyant tous les droits. Toutes les obligations étaient assumées par les états. Le 30 Novembre, l'OMC (Organisation Mondiale du Commerce) ouvre les négociations de Seattle aux Etats-Unis sous l'appellation pompeuse " Millennium Round ". Agriculture, services, éducation, santé, propriété intellectuelle et artistique, biotechnologie, brevets du vivant, marchés publics, tout devient " marchandise ". Les règles sont unilatéralement dictées par " le marché " au mépris des droits de l'homme et des peuples, de l'intérêt général, de l'équilibre écologique de notre monde. Le mouvement international qui a terrassé l'AMI se mobilise à nouveau pour le contrôle démocratique des marchés financiers et de leurs institutions : il s'agit de se réapproprier ensemble l'avenir de notre monde.

A l'occasion de l'ouverture de la conférence ministérielle de l'OMC à Seattle les actions se multiplient et les groupes locaux d'ATTAC mobilisent autour d'eux militants et autres organisations pour faire du 27 novembre un succès. Il est difficile de rendre compte de la profusion. Cependant une chose est certaine : rien ne se fera sans vous. Vous êtes les seuls à pouvoir faire la différence et c'est pour cela que nous comptons sur vous pour ensemble faire de ces actions de véritables événements chamarrés, haut en couleur, intelligents. Nous ne sommes pas des marchandises. Nous proposons un monde où les échanges, la liberté de circulation des personnes et des biens, celle des idées et de la beauté, ne se résument pas à un profit fait sur l' appauvrissement de la majorité des êtres humains de notre planète. Nous proposons des méthodes, des règles qui garantissent à tous ! l' accès au progrès aujourd'hui accaparé par quelques-uns, à tous ! le partage des richesses communes, à tous ! Nous nous appuyons sur des constats, des études, des recherches qui se multiplient aussi bien dans les organisations non-gouvernementales comme ATTAC que dans les organisations internationales (le PNUD, la Banque mondiale, etc.). Il est grand temps de montrer que la démocratie est une valeur et une force et que nous en sommes, nous ! les garants.

(Attac-info 87, 16 novembre 1999)