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Les idéalistes souhaiteraient dépasser les murs des frontières pour enfin sattaquer sérieusement aux problèmes communs de notre planète avec une gestion mondiale et des décisions qui simposent à tous, mais le nationalisme revient en force, expliquant que la légitimité de laction politique ne peut se déployer que dans le cadre national. Comment sortir de ce dilemme qui paralyse notre action et laisse les problèmes universels, notamment environnementaux sans solution ? Lécologie nest-elle pas une question suffisamment prégnante pour devenir le fondement dune nouvelle citoyenneté, celle de notre Terre, dont nous navons quun exemplaire ? Fédéralistes et citoyens du monde Les tentatives dassociation cosmopolite de citoyens du monde ont abondamment fleuri aux xixe et xxe siècles avec lidée de construire un ordre moral universel qui ne dépende pas des États. Elles critiquent linsuffisance de la souveraineté des États et leur dénient le droit de sériger en seule instance législative. Sil existe un ordre dans lhumanité, celui-ci doit être défini à partir de luniversel et non à partir du particularisme national. Doù les projets de gouvernement mondial et de parlement universel. Le cosmopolitisme a une longue histoire note1. Sans remonter à lAntiquité et au Moyen Âge, insistons sur les projets de paix perpétuelle qui ont fleuri à partir des Lumières, notamment celui de labbé de Saint Pierre, en 1713. Le cosmopolitisme kantien sappuie sur luniversalisme de la loi morale qui doit sétendre à tout homme de cette planète. Mais il ne réussit pas à simposer car il oublie la particularité des cultures, la force des traditions et de lhistoire locale. Il propose une représentation dun ordre moral du monde. Il oublie la force des nations, la profondeur des intérêts nationaux qui ont provoqué tant de conflits aux xixe et xxe siècles. Cest dans cette ligne universaliste que se sont développées, dans les années 1945-1948, des associations de citoyens du monde et différentes organisations fédéralistes mondiales. Après un dramatique et violent conflit mondial, il fallait chercher des structures universelles permettant de dépasser les nations. En 1945, à lUniversité de Chicago, aux États-Unis, se réunit un comité pour la promotion dune Constitution du monde. En octobre 1946, les fédéralistes internationaux se retrouvent au Luxembourg et prennent le nom de « Mouvement pour un gouvernement fédéral mondial ». En 1947, à Montreux, en Suisse, 51 organisations fondent le Mouvement universel pour une confédération mondiale. Le cosmopolitisme contemporain est différent : il ne cherche plus à nier les États, mais il propose des règles communes à léchelle universelle et le respect des lois internationales. Il sest développé en particulier après la guerre froide, alors que le monde semblait se libérer des oppositions didéologies nationales qui lavaient menacé dun cataclysme nucléaire et qui avait mené les États-Unis à des guerres ruineuses, notamment au Vietnam. Cette conjoncture débouchait sur une nouvelle question mondiale au-delà de celle de la sécurité. Elle sinterrogeait sur la construction de la paix par la justice, par la solidarité entre les peuples, par des liens déchange et de circulation de plus en plus forts. Le monde devenait ouvert à tous, dans la libre circulation générale. La mondialisation mettait tout endroit de la planète en dépendance avec dautres, dans des liens commerciaux vitaux pour le maintien de lactivité économique de tous. Les échanges semblaient avoir réussi cet universalisme que la politique navait pas réalisé. Mais la mondialisation de la production et de la consommation est-elle suffisante pour garantir lavenir de la planète, dans une interdépendance généralisée qui éviterait les conflits pour demain ? Permet-elle de dépasser les frontières nationales ou enferme-t-elle en réalité dans la concurrence ? Certes, elle empêchera les guerres qui deviendraient trop coûteuses parce quelles viendraient interrompre les échanges commerciaux. Mais elle nest une garantie positive ni sur le plan de la justice, ni sur celui de lenvironnement, parce que cest elle qui pousse à la compétition et à la recherche déconomies de production et à laugmentation des rendements qui occasionnent tant dinégalités et la destruction de lenvironnement. Leçons européennes Dans le cadre européen, un certain fédéralisme cherche à dépasser les États sans les nier, dans ce que Jacques Delors a appelé une « fédération dÉtats-nations ». Mais, Jürgen Habermas propose daller au-delà avec ce quil appelle un « patriotisme constitutionnel » pour proposer aux citoyens une appartenance juridique directe à lEurope. Il sagit de rattacher les citoyens de ce continent à une loi commune européenne au-delà des différences historiques nationales. Lhistoire de soixante ans de construction européenne montre bien les heurs et malheurs de ce processus de dépassement des souverainetés nationales, qui reste trop abstrait et désincarné sil oublie la référence aux nations. Le réflexe nationaliste des dirigeants européens, poussés par des populations inquiètes pour leur avenir, rend la construction continentale particulièrement chaotique puisque beaucoup refusent une délégation de souveraineté à un niveau quils ne contrôlent plus. Chacun veut pouvoir garder la main sur les décisions qui le concernent, refusant de croire au principe de subsidiarité. Les États ne veulent pas abandonner le principe dunanimité pour les décisions les plus importantes. Du coup, la moindre réticence dun seul membre cause la faillite du tout. Le fédéralisme européen navance finalement que sous la peur de léchec. Pesant les avantages et les inconvénients de la démarche, les membres finissent par se décider pour avancer dans le fédéralisme. La crise de leuro provoquée en partie par la crise grecque a ainsi contraint à une fédéralisa26 tion, très prudente et limitée mais réelle, des décisions économiques et budgétaires.note2 La citoyenneté européenne supranationale avance, dans lurgence, sous la contrainte volontaire de lintérêt collectif immédiat, mais pas à cause dune dynamique de long terme. Elle nest pas comprise par le citoyen qui ne voit pas ce que peut signifier la souveraineté partagée ou la subsidiarité. Deux crises mondiales Au niveau mondial, des crises se présentent qui sont dues à la multiplication des acteurs ayant des intérêts différents. Les crises financières récentes en sont une illustration. Partie des États-Unis avec la crise des subprimes, la crise de 2008 a été générale. Elle sest reproduite en 2011 avec la crise grecque, alourdie de celle des dettes souveraines des pays européens et de celle de leuro. Après 2008, quelques nouvelles régulations ont été établies sur la taille des banques ou sur les fonds propres, mais bien des questions demeuraient. Dans ce cadre des finances internationales, le monde aurait pu faire un pas vers quelques règles communes : taxation des transactions financières, recapitalisation des banques, séparation des activités de dépôt et dinvestissement. Pourtant ce ne sont pas les États qui ont empêché la formation de ces principes, mais le marché financier lui-même par son attitude. Il échappe à toute régulation internationale et passe entre les mailles du filet étatique, notamment par les paradis fiscaux, où se réfugient la moitié des fonds disponibles sur la planète, y compris ceux des grandes banques internationales. En 2011, il fallut le risque dun démantèlement de leuro pour que des décisions soient prises par les politiques. En sauvant leuro, les nations européennes se sauvaient ellesmêmes. Mais ce nétait pas grâce à lopinion publique. À la question « êtes-vous prêts à faire des sacrifices personnels pour sauver leuro », 80 % des sondés répondaient massivement non. Cest dire aussi la distance entre la préoccupation individuelle et le marché qui brasse des milliards et qui ne semble pas fonctionner au bénéfice de tous. Mais il est une autre crise plus difficilement perceptible quil faut évoquer, cest la crise de lenvironnement. Tous les responsables politiques savent bien quil faut freiner le réchauffement climatique, protéger la biodiversité, limiter lusage des énergies fossiles au profit des énergies renouvelables. Or des évolutions sont perceptibles qui posent des questions pour la santé immédiate des populations (sans parler des catastrophes naturelles). La pollution atteint dans les villes des taux dangereux, les rivières déversent encore dans la mer des produits toxiques et du plastique que lon retrouve en grande densité au beau milieu des océans. Des politiques coûteuses ont été lancées pour corriger ces conséquences du développement. Mais lurgence de la crise financière a occulté la crise environnementale et les mesures qui avaient été engagées dans plusieurs pays, y compris en France avec le Grenelle de lenvironnement. Aux États-Unis, Barack Obama a dû en rabattre sur ses prétentions environnementales pour des raisons économiques. Sommet après sommet, les objectifs ne sont plus tenus : le réchauffement climatique dépassera 2° C sur toute la planète, avec son cortège de conséquences, sans savoir où il sarrêtera. La population semble avoir oublié la préoccupation environnementale, devenue invisible derrière la crise financière. Ces deux lieux de crise manifestent comment se construit un désordre mondial qui rapproche tous les citoyens du monde dans la soumission à des mouvements économiques ou financiers de plus en plus incontrôlés, mais aussi devant une incertitude profonde sur les conditions environnementales futures de leur vie quotidienne. Les demandes dautorité mondiale De ces crises financières et environnementales, il résulte un besoin de gouvernance mondiale. Les sommets G8 ou G20, ou les réunions de lONU autour du climat sont censés apporter des réponses à toutes ces questions. On célébrera en juin 2012 les 40 ans du premier Sommet de la terre qui eut lieu en 1972 à Stockholm #n3. La série de Sommets qui a suivi a-t-elle produit des fruits pour la gouvernance de lenvironnement ? La question de lordre mondial est donc clairement posée #n4 car aucun État ne peut faire face au caractère universel des nouveaux problèmes à affronter. LONU ne propose pas de réponse en dehors de négociations complexes limitées à des sujets spécialisés #n5. De plus, les négociations climatiques de lONU navancent quau gré des bonnes volontés des États, cest-à-dire selon les capacités des opinions publiques de comprendre les enjeux du problème. Or ces capacités sont très inégalement réparties, surtout dans le pays le plus pollueur de tous, les États-Unis. LOMC traite bien du commerce mais avec la limite du vote souverain de chaque membre, donc sans pouvoir supranational. La Banque mondiale ou le FMI apportent à leur manière leur concours à une solidarité financière. La FAO, lUnesco et dautres agences de lONU rendent des services évidents, mais ne construisent pas un ordre mondial. De nombreuses tentatives de synthèse de gouvernement mondial ont été tentées sur ce point, depuis lessai de morale politique sur la paix perpétuelle de Kant. On citera en particulier la publication en 1948 dun Schéma préliminaire dune Constitution mondiale par le Comité de Chicago, dans Common Cause. Cette République fédérale mondiale sappuierait sur des institutions élues indirectement ; elle aurait une armée mondiale et de nombreuses compétences. Mais ce projet comme tous les autres fonctionnent comme une utopie dessinée den haut. LÉglise catholique a suivi ces mêmes lignes en développant le principe dune autorité mondiale depuis des décennies, exactement depuis lencyclique Pacem in terris de Jean XXIII en 1963 #n6. Pendant la guerre froide, elle na pas repris ce discours, le sentant trop faible et trop éloigné de la réalité de lopposition entre les deux grandes puissances et la division du monde. Mais elle y revient avec Benoît XVI qui la repris dans Caritas in Veritate #n7, où il dessine, au-delà dune vision purement interétatique de la mondialisation, une synergie plus réaliste des efforts entrepris par toutes les instances internationales issues des États, mais aussi des agences spécialisées internationales, des associations, des syndicats et des Églises. Sa réflexion est encore précisée récemment par le texte du conseil « Justice et Paix » #n8 sur la crise financière et les perspectives dune « autorité publique à compétence universelle ». Jamais lÉglise na été aussi explicite sur son projet qui sapplique en loccurrence à la réglementation financière : cette Autorité pourrait inviter à une solidarité fiscale globale et à une « distribution équitable de la richesse mondiale ». Appartenance à la Terre Si lÉglise pose la bonne question dune Autorité mondiale, elle ne lapplique pas quaux réalités financières, mais aussi aux questions environnementales. Comme nous lavons dit, Benoît XVI la rappelé dans Caritas in veritate en mettant en perspective la défense de lhomme et celle de la nature #n9. Le pape ne tombe pas dans le piège dune « écologie profonde » qui oublie que la nature est au service de lhomme. Mais lenvironnement doit être défendu parce quil est la condition de la vie humaine. Il nest pas « un simple matériau dont nous pouvons disposer à notre guise, mais cest loeuvre admirable du Créateur, portant en soi une grammaire qui indique une finalité et des critères pour quil soit utilisé avec sagesse et non pas exploité de manière arbitraire ». Le pape propose ici une manière théologique dinviter à une appartenance à la Terre. Mais par de multiples aspects de son discours, il invite à une solidarité que les chrétiens partagent avec beaucoup. Nous pouvons tous nous interroger sur ce que nous laissons en héritage aux générations qui nous suivent. Cette seule planète sera-t-elle vivable pour les enfants qui naissent aujourdhui et qui seront dans la force de lâge en 2050 ? Cet argument de la solidarité intergénérationnelle devrait être plus parlant quune réflexion sur le droit, le bien commun mondial, toutes choses qui restent bien abstraites. Il ne sagit pas seulement de faire un bon organigramme dune autorité mondiale, mais de savoir comment sensibiliser les populations à lattachement à leur Terre. Un organigramme ne crée pas un attachement, une appartenance. Il dégage au contraire de sa responsabilité car il fait porter à dautres le soin de linitiative. Ainsi, nous passons dune citoyenneté du monde à une citoyenneté de la Terre. Ce passage est central et mérite explication. Il permet de passer de labstrait au concret, sans retomber dans le piège national. La Terre donne des droits et invite à des devoirs ; le droit à un environnement qui respecte lhomme et la nature et en favorise le développement, mais aussi le devoir de respecter cette nature. Les questions sur lavenir de la planète déplacent ainsi le débat de lautorité mondiale en charge de la paix et de la bonne coordination des finances ou du commerce mondial vers une gestion commune des ressources de la Terre. Cest aussi passer dun traitement, dans lurgence, des différends internationaux à une application aux questions importantes de long terme posées par lenvironnement. Comme dans la gestion de son temps personnel, il faut mettre la priorité sur les questions importantes avant de traiter les questions urgentes. Limportance à long terme des questions écologiques oblige ainsi à renverser la dynamique politique, qui sapplique surtout au court terme dans le cadre national. La citoyenneté de la Terre impose une prise en charge mondiale sur le long terme, tout en apportant une approche incarnée. Mais comment sensibiliser les citoyens à la nécessité dune telle autorité mondiale sinon en leur montrant que leur avenir sur Terre en dépend ? Lécologie nest jamais vraiment urgente. On peut reporter à lan prochain des mesures qui auraient pu être prises cette année. Mais sa prise en compte est tout à fait importante car la terre a des ressources limitées, autant en mer que dans les sous-sols. Elle a aussi une capacité limitée dabsorber les pollutions que nous produisons. Elle nous les renvoie parfois sous des modes les plus encombrants, telles les algues vertes qui envahissent la Bretagne à cause des nitrates déversés par lagriculture. Cest bien notre Terre, la seule que nous ayons qui est en train dêtre défigurée par lactivité humaine. Elle est rendue invivable. Plusieurs villes dAsie parmi les plus polluées du monde deviennent des pièges pour leurs habitants #n10. Lappartenance à la Terre dépasse toutes les frontières comme les pollutions de toutes sortes dépassent le cadre national. La question écologique se pose donc à tous, pour exiger un respect de la nature qui permette à lhomme de vivre. Mais il est vrai quelle ne se pose pas dans les mêmes termes au bord des fleuves pollués de Chine ou au coeur de Mexico quà côté dun village corse. Les inégalités creusent des différences profondes entre des populations. Les unes sont soumises à des pollutions massives ou doivent se battre pour répondre à leur besoin minimum deau, dautres vivent encore dans des grands espaces naturels protégés avec toutes les ressources nécessaires à disposition. Il est ainsi difficile dexpliquer à un habitant du Middle West américain que son pays est un des grands pollueurs de la planète alors quil possède espace et richesse de la nature à perte de vue. Pour faire vivre le sentiment dappartenance à la Terre, il faut prendre conscience des limites de cette planète et regarder le sens du lien dhumanité entre ses habitants. Souveraineté Or les citoyens des nations démocratiques ne perçoivent pas que cette démocratie où ils vivent « leur confère une souveraineté en partage» #n11, une responsabilité quils doivent exercer ensemble, les uns pour les autres. Elle ne leur donne pas seulement des droits quune autorité devrait leur garantir, des avantages quil faudrait défendre comme sils pouvaient décider seuls de leur avenir. La souveraineté est liée à la démocratie, cest-à-dire au vivre ensemble, à la relation avec les autres citoyens, voire à la défense des droits des autres citoyens. Autrement dit, elle donne des responsabilités par rapport à la communauté où ils vivent. La vie bonne pour tous sera loeuvre de chacun. Il ne suffit pas délire de bons gouvernants, il faut encore réaliser dans son comportement quotidien le projet que lon souhaiterait pour tous. Cette affirmation étant bien comprise, le débat doit se prolonger non plus sur la responsabilité qui dérive de la citoyenneté et de la souveraineté mais sur lespace où doivent se développer cette souveraineté et cette responsabilité. Elle névacue pas les responsabilités locales ou nationales de questions qui doivent être résolues à ce niveau, mais elle accepte le principe selon lequel les problèmes qui concernent la planète doivent faire lobjet dun débat entre tous les citoyens du monde. Il ne sagit pas dabord de contraindre par des lois extérieures, même si cela sera nécessaire, mais de faire comprendre que le citoyen, parce quil est libre, responsable et égal à tous les autres, doit se prononcer pour le bien et le juste dans la société mondiale. Parce quil est citoyen de la Terre, il ne peut pas se désintéresser de lempreinte écologique de son propre comportement. Cette affirmation est dautant plus vraie que la planète ne peut pas supporter un développement comme celui de la France ou des États-Unis pour les 7 milliards dhommes que nous sommes maintenant, encore moins pour les 9 milliards de 2050. Tous citoyens de la Terre Une telle prise de conscience peut être faite par chacun, non seulement par une sorte dobligation morale, mais par un intérêt bien compris, le sien propre, et celui de ceux qui lui sont proches et en même temps celui de ceux qui sont lointains. Car dans les questions climatiques, il ny a plus de différence entre celui qui est loin et celui qui est proche, sinon une capacité de défense inégale. Les inondations frappent la Nouvelle Orléans, mais aussi Bangkok. Les pics de chaleur toucheront Paris, New York ou Pékin. La hausse des températures sera générale et non locale. La montée des mers touchera le Bangladesh mais aussi la Vendée. Le fait dêtre à la même enseigne devant le climat, lécologie et la transformation de lenvironnement nous rapproche les uns des autres. Il renforce notre solidarité, marchepied de la responsabilité mutuelle. Il fait de tous les hommes des citoyens de la Terre. La souveraineté devrait sépanouir dans ce contexte et rendre plus facile les prises de décisions mondiales. Mais un tel mouvement ne coule pas de source car il ne faut pas sous-estimer linfluence et leffet de lindividualisme ambiant, de la volonté de tout décider par soi-même, de la défense des acquis et de la difficulté daccepter des limites à sa liberté. Internet, autant que le développement de lindividualisme éclaire et brouille à la fois le débat sur ces sujets. Le lien de solidarité est trop souvent distendu. Lappartenance à une commune humanité est menacée par cette limitation de nos horizons. Les scientifiques entre eux ne peuvent pas sentendre et ne sentendront pas. Il revient au pouvoir politique de se décider pour le bien commun pourvu quil trouve une majorité pour le soutenir. Cest dans une évolution lente, poussée par des débats intellectuels et des expériences de terrain, que les habitants de cette planète deviendront progressivement des citoyens de la Terre. Des événements naturels extraordinaires viendront le rappeler à la réalité si le citoyen était pris dans dautres préoccupations comme il la été en cette année 2011, positive pour la démocratie dans les pays arabes, mais funeste pour les finances mondiales, et plus encore pour lenvironnement qui est passé à larrière-plan de la scène. Pierre de Charentenay s.j. |
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Concernant le texte de Pierre de Charentenay, voici ce que j'ai noté en fin de lecture. Bien sûr, ce commentaire n'engage que moi-même :
Daniel Durand |
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