Il faut en finir avec l'équivoque
entretenue par l'ensemble des États - Nations sur
ce sujet. Fondé sur l'intention excellente de
protéger toute nation contre les ingérences
extérieures, l'Article 2, alinéa 7 de la
Charte des Nations Unies stipule : " aucune disposition
n'autorise les Nations Unies à intervenir dans les
affaires qui relèvent essentiellement de la
compétence nationale d'un État ".
Il est de plus en plus évident qu'il est fait
un usage abusif de ce texte ; on ignore
délibérément la restriction contenue
dans les mots " relèvent essentiellement " pour
invoquer une " souveraineté nationale absolue ".
En contre partie, lorsqu'un pays désire contourner
ce principe de souveraineté habituellement
proclamé, il recourt à l'argument
fallacieux de " l'appel au secours " lancé par un
peuple ami. L'histoire contemporaine en fournit maints
exemples : interventions des États-Unis au
Viêt-Nam, de la France au Tchad, du Viêt-Nam
au Cambodge, de l'URSS en Afghanistan ... Selon ses
options personnelles, chacun réagit en disant " ce
n'est pas la même chose ". Et pourtant, du point de
vue juridique qui nous occupe, les situations sont
identiques et se traduisent, pour les populations
concernées, par du sang, du deuil et des
larmes.
Or, tout ceci souligne une dramatique
incompétence de l'ONU.
Les Mondialistes préconisent tout autre chose :
la création d'une organisme mondial
habilité à faire respecter le droit
universel public et privé dans l'application des
principes de la Déclaration Universelle des Droits
de l'Homme. Cette proposition n'a rien d'utopique. Une
possibilité de mise en uvre immédiate
existe grâce à une relecture de cet Article
2 de la Charte.
Une Institution Mondiale d'Arbitrage pourrait
être créée avec les grandes lignes
suivantes :
- Composition : elle comprendrait des
représentants donnant toute garantie
d'objectivité, sans prédominance, ni
veto possible de quiconque.
- Attributions : elle répondrait
à tout recours de population, groupe ou
individu ayant à se plaindre de manquement d'un
État au respect des Droits de l'Homme
- Jugements : Ils seraient prononcés
à l'encontre, ou en faveur d'un
gouvernement.
- Moyens coercitifs :: Ils pourraient
être économiques (les États
signataires de la Convention s'engageraient à
les exercer, sous peine de subir eux-mêmes des
représailles).
En attendant une organisation fédérale
du monde, une telle Institution pourrait rapidement voir
le jour à partir des organismes actuels de l'ONU,
telle que la Cour Internationale de La Haye.
Andrée GAYMARD-ROLLET,
Déléguée élue au
Congrès des Peuples.