La charte
agroécologique
Les familles paysannes au Sénégal ont un
besoin fondamental en eau, qui est leur premier gage
dautonomie. De plus, suite à lagriculture
intensive imposée par des occidentaux après la
colonisation, les sols démembrés et
déforestés se sont totalement
épuisés, se compactant et empêchant
leau de pénétrer dans la terre et de
recharger les nappes phréatiques.
Sahel People Service ne propose pas uniquement des moyens
financiers pour la construction de puits agricoles, mais
sappuie sur un projet global incluant la signature
dune charte agroécologique en six points et des
formations au Centre agroécologique de Ndiemane.
Les six points de la charte
agroécologique
- Création de diguettes antiérosives et
de haies vives constituées deuphorbes
tressés de branches épineuses pour
empêcher les divagationsanimales et retenir
leau des pluies annuelles. Pourquoi ? Les diguettes
antiérosives renforcées par des plants de
vétiver, andropogon, henné, manioc, patates
douces choisis en fonction du contexte
pédoclimatique, retiennent les eaux pluviales et
le sol quelles charrient. Leau reste dans la
parcelle, et recharge ainsi la nappe phréatique.
En ce qui concerne les haies vives, elles empêchent
dabord les grands troupeaux qui errent au
Sénégal de piller les cultures. Elles
recréent ensuite un bocage et un micro-climat,
favorables aux cultures et à la diversité
environnante.
- Fabrication de compost et de pesticides naturels.
Pourquoi ? La fabrication de compost est le moyen
traditionnel pour refertiliser les sols qui ont souffert
de lagriculture intensive, à partir de
matière organique, matière
entièrement naturelle très abondante
après lhivernage. En terme de pesticides
naturels, larbre traditionnel quest le Neem
est la base de fabrication de produits très
efficaces et également gratuits pour le
paysan.
- Interdiction de brûler les matières
organiques. Pourquoi ? Avec lagriculture intensive,
les résidus de culture dans les champs
gênaient le travail des machines. Ces
résidus étaient donc brûlés au
mois de juin, appauvrissant un peu plus les sols.
Lassociation veille aujourdhui à ce
quils soient récupérés et
compostés pour refertiliser les terres.
- Interdiction dutiliser des engrais chimiques,
des pesticides dangereux et des motopompes. Pourquoi ? Au
Sénégal, le milieu est plus fragile
quen Europe. De ce fait les pesticides et engrais
chimiques, en plus dêtre très couteux
pour les paysans, détruisent très
rapidement les sols et leurs écosystèmes.
Lusage des motopompes est aussi prohibé afin
de préserver et dassurer une gestion
équitable de la ressource en eau.
- Pratiquer la reforestation en saison humide, avec les
plants offerts par lassociation. Pourquoi ? La
reforestation est évidemment essentielle pour le
pays et peut ainsi recréer de véritables
oasis dans lesquelles les familles revivent de
façon autonome. De plus, elles forment une
barrière efficace face à
lérosion éolienne qui sévit de
plus en plus. La reforestation favorise le
développement de la biodiversité en
général.
- Pratique du sous-solage et plantation deuphorbe
sur les pentes versantes des grands champs. Pourquoi? Le
sous-solage permet de décompacter les sols en
profondeur, permettant ainsi à leau de
sinfiltrer et de recharger les nappes
phréatiques. Les plantations deuphorbe
retiennent les eaux de ruissellement et la terre
quelles charrient.
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