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Identité humaine
Débat du 29 mars 2009
Créteil

Daniel : Ce dossier est une suite de la session du Congrès des Peuples à Liège en novembre 2007. Florian Ruymen, que nous ne connaissions pas auparavant, a participé au groupe Faire-ensemble@citoyens-du-monde et l'an dernier, nous nous étions rencontrés : Florian, Claudine Fischer, Jacques Lefrançois et moi-même, pour une journée de travail sur le contenu de la citoyenneté mondiale et différents problèmes qui se situent en Belgique autour de la question des sans-papiers. Et là Florian avait soulevé le problème d'un certain nombre de personnes qui sont en rupture de tout ce qui est " État ". Ils en ont assez de se faire trimbaler d'une administration à l'autre et de se trouver en permanence dans des situations d'échec, d'exclusion qui les conduisent à refuser le concept d'État. " J'en ai marre d'être Belge " ou " j'en ai marre d'être Turc ", je veux être reconnu comme " citoyen du monde " ou je veux être reconnu pour ce que je suis : un être humain. En tant qu'être humain, j'ai droit au respect, j'ai droit au respect des Droits de l'Homme en ce qui me concerne. Là était venue l'idée poussée par Florian de dire : Est-ce qu'il ne serait pas possible aux Citoyens du Monde de donner des titres d'identité, sans pour autant faire de ces personnes là des militants mondialistes, est-ce qu'on ne pourrait pas les reconnaître dans leur identité humaine ?

Au moins de novembre 2008, nous avons fait une réunion à une dizaine de personnes au local de Paris sur ce sujet là. En effet le sujet était poussé par deux autres personnes :une personne d'origine allemande, vivant à Paris, et une autre personne vivant à Aix en Provence qui avaient envoyé un courriel avec cette question : "Est-ce que des gens qui n'ont plus rien, peuvent-être reconnus en tant que personnes ?

On peut être sensible à cette question, mais en même temps, on doit éviter de tout mélanger. Le Registre des Citoyens du Monde est là pour constituer un électorat mondial ; il n'est pas là pour faire du social à ce point, quoique ce social-là soit une nécessité, soit une utilité. Est-ce que le Congrès des Peuples ne pourrait pas instituer un service nouveau auquel pourraient se référer des personnes qui veulent se référer plutôt au Registre des Citoyens du Monde ou au Congrès des Peuples, même s'ils ne sont pas des militants, même s'ils ne veulent pas participer à la démocratie mondiale, plutôt qu'à des États qui les excluent continuellement.

Roger : J'avais commis, auparavant, un précédent parce que j'avais délivré des cartes de citoyens du monde à des gens qui avaient fait la grève de la faim en vue d'être régularisés. On avait organiser des parrainages à Mulhouse et on leur avait remis officiellement des cartes de Citoyens du Monde, sachant que la Maison de la Citoyenneté Mondiale avait payé leurs cartes. - Il ne faut pas leur donner des documents et l'illusion qu'ils pourront avec cela passer les frontières - je crois que tout le monde est d'accord là-dessus -

Je ne vois pas qu'on puisse délivrer un certificat les reconnaissant et ne leur demandant rien. Quelle serait la logique des Citoyens du Monde qui les accepteraient sans leur donner la même citoyenneté que celle qui est normalement distribuée. Par contre, on peut leur demander qu'ils acceptent les principes de la citoyenneté mondiale. S'ils sont d'accord avec cela, ils en seront très honorés. Le document qu'on leur donne ne leur permet ni d'être régularisés, ni de voyager, mais il est le symbole d'une solidarité partagée avec eux.

Daniel : le risque dans cette démarche, c'est la récupération. Ces personnes qui sont en marge de la société, ne connaissant pas forcément grand chose de la citoyenneté mondiale avant qu'on leur en parle, et la tentation serait que l'on utiliser les marginaux pour faire avancer nos idées. Ceci dit, on pourrait très bien construire le monde de demain uniquement avec les marginaux : ce serait suffisant.

Roger : Il ne faut pas parler d'intégration, mais de " vivre-ensemble ". Faut-il demander aux migrants de s'intégrer, sans réellement demander aux résidents de réellement accueillir ? Vivre ensemble veut dire : s'enrichir de nos diversités et à travers cela trouver nos ressemblances.

Marie-Françoise. C'est une question extrêmement grave, d'abord parce que c'est la négation totale de la personne humaine et ensuite par le fait que ce soit l'Etat nation qui permette à l'être humain d'avoir une identité. La carte d'identité c'est cela. Et sans cette carte, on ne peut pas travailler, on n'est né nulle part et ne sait pas comment on s'appelle. Je suis d'accord qu'il faut " répertorier " les personnes au niveau de leur humanité. On ne peut pas, en tant que Citoyen du Monde, nier l'humanité de quelqu'un. Il faut bien sûr leur demander leur accord quant aux valeurs qu'on leur propose. Il est important que le Congrès des Peuples se saisisse de cette question là, y compris au niveau politique, voire avec l'ONU, car que fait l'ONU dans ces cas là ? elle les met dans des camps de réfugiés - car il faut que ces gens là reçoivent un statut qui leur garantisse l'accès à tous les droits en tant qu'être humains.

Daniel : Concrètement Le Registre pourrait être appelé à délivrer un certain nombre de cartes à des gens qui sont en situation délicate ou difficile. Il est proposé qu'il y ait un citoyen du monde référent qui parraine telle personne. Ce serait une déclaration sur l'honneur sans que le Registre n'ait une quelconque possibilité de pouvoir affirmer que les renseignements qui sont sur la demande de carte sont exacts : ni le lieu de naissance, ni la date de naissance, ni même le prénom ou les prénoms. Il y a ici une limite que le Registre connaît depuis toujours, puisque nous ne sommes pas un organisme officiel d'identité, que nous n'avons pas accès aux archives des mairies, et donc on ne peut pas affirmer que tous les renseignements qui figurent sur toutes les cartes de Citoyens du Monde sont exacts. Néanmoins, qu'un parrain puisse s'engager aux côté d'une personne en demande est une idée intéressante pour savoir déjà que cette personne n'est pas seule. Cette personne a ainsi acquis un petit statut minimum grâce à un citoyen du monde. Et d'un point de vue plus large (politique) cette démarche se trouverait garantie par le Congrès des Peuples qui, de son côté, s'engagera à ce que la simple identité humaine soit reconnue par toute institution de droit pour que la personne concernée puisse jouir de toutes les libertés et de tous les droits inhérents à sa qualité humaine.

Alain : Ceci doit être compris comme une recommandation de l'ASCOP auprès du Congrès des Peuples.

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