|
||||||||
Dabo (Moselle), du 27 au 29 septembre 2002 |
||||||||
Rédaction: Bernard J. HENRY SOMMAIRE
Les 27, 28 et 29 septembre 2002, le Registre des Citoyens du Monde (ci-après, le Registre) a organisé deux Journées d'Études sur la Citoyenneté Mondiale. Le but en était de confronter la notion de Citoyenneté Mondiale aux réalités du monde d'aujourd'hui, puis d'en tirer les conclusions nécessaires à l'élaboration d'un plan d'action pour le futur proche. Il s'agissait notamment de savoir comment redonner vie aux institutions issues des rangs du Registre, en particulier le Congrès des Peuples, seule assemblée mondiale élue existante à ce jour, et par ce biais, de donner une nouvelle vigueur à l'une des idées les plus essentielles dans l'action du Registre : obtenir, face à l'Assemblée Générale de l'ONU, où siègent les représentants des Etats, la création d'une deuxième chambre composée de citoyens et élue par le corps électoral mondial, laquelle aurait le pouvoir de promulguer des lois et permettrait ainsi le passage du droit inter-national, soit qui s'applique entre les nations, au droit supra-national, qui est au-dessus des nations. Ce document a pour but de retracer le déroulement des Journées d'Études, mais aussi, et surtout, de dresser les conclusions des débats et d'officialiser les décisions qui y ont été prises, lesquelles devront servir à l'action et à la réflexion dans un avenir proche pour continuer plus que jamais à faire vivre l'idée, indémodable et indiscutable, que "nous sommes tous Citoyens du Monde". Henri CAINAUD (France),
Délégué Elu au Congrès des
Peuples 3. LES ATTENDUS DES JOURNEES D'ETUDE Daniel DURAND explique les raisons qui ont amené le Registre à organiser ces Journées d'Études. S'il a ainsi envoyé des invitations sur papier (160 en tout) et par courriels pour parvenir à constituer un groupe d'une quinzaine de Citoyens du Monde intéressés par la propagation de la citioyenneté mondiale et du mondialisme, c'est à la suite de l'échec d'un projet de rencontre à Genève (Suisse) entre les dirigeants du Registre et Douglas Mattern, Président de l'Association of World Citizens (ci-après, l'AWC) de San Francisco, et d'un tournée qui devait suivre chez plusieurs responsables de l'enregistrement dans la région. La participation des Citoyens du Monde d'Allemagne étant l'un des buts prioritaires de la rencontre, il fut décidé que celle-ci devait avoir lieu près de Strasbourg. Il convient en effet de rappeler que l'Allemagne connaît une importante activité Citoyenne du Monde, avec l'Association des Citoyens du Monde (Weltbürgervereinigung e.V.), le Mouvement Gaïa à Trier (Trèves) et la présence de World Citizen Foundation. Mais tout cela demeure très disparate et il semblait donc nécessaire de faire un point sur l'activité mondialiste dans ce pays. Ont été invités : - Allemagne, Suisse et Luxembourg : tous ceux qui avaient pris la peine de répondre au questionnaire envoyé par le Registre en 1999, ainsi que ceux qui se sont enregistrés Citoyens du Monde après ledit questionnaire - France : les Citoyens du Monde espérantistes de l'Est de la France. 4. PRESENTATION DU REGISTRE DES CITOYENS DU MONDE A cet effet, Henri Cainaud a apporté un tableau papier qui explique les liens entre le Registre, les organisations participantes et les diverses institutions qui en sont nées, plus spécialement le Congrès des Peuples. Daniel Durand rappelle que tout ce que nous ferons durant les Journées d'Etudes s'inscrit dans le respect de tout ce qui a déjà été fait avant nous dans ce même cadre. Il est rappelé que le Registre est issu du Front humain des Citoyens du Monde formé en 1945 par Robert SARRAZAC et d'un poignée d'amis, rejoints en 1948 par Garry Davis, qui a toutefois poursuivi par la suite une "croisade" en solitaire. De nombreux ouvrages consacrés au mondialisme relatent cet épisode crucial de notre histoire (voir BIBLIOGRAPHIE). Le Registre des Citoyens du Monde a pour buts : a) d'enregistrer tous les être humains de tous les pays qui se reconnaissent Citoyens du Monde ; b) de faire naître le plus rapidement possible une citoyenneté, une souveraineté mondiales, et des Institutions mondiales démocratiques. Le Registre est le seul organisme dans le monde habilité à distributer des cartes de Citoyens du Monde et à constituer des listes électorales en vue d'élections mondiales : Assemblée Constituante Mondiale, ou, dans un premier temps le Congrès des Peuples. Il est une préfiguration d'un service d'Etat Civil Mondial L'enregistrement comme Citoyen du Monde est l'acte fondamental par lequel l'individu reconnaît que le moment est venu d'organiser le monde planétairement et s'engage à tavailler à l'avènement de ce monde nouveau. Le citoyen du monde est donc celui qui se sent solidaire de tous ses semblables parce que la sécurité mondiale ne peut être assurée par des natios rivales et souveraines et parce que le seul moyen de sauver non seulement l'humanité mais encore toute la biosphère est de substituer au désordre idnternatinoal actuel un ordre mondial démocratique. La mondialisation est pour une collectivité ce que l'enregistrement est pour l'individu. (voir définition en annexe). La mondialisation des villes et communes est un concept qui n'est dû, en revanche, qu'au seul Sarrazac. C'est le Docteur Sauvé, Maire de Cahors (France), qui est le premier à mondialiser sa ville. Ont suivi le Japon, traumatisé par la bombe atomique, puis l'Amérique du Nord. Aujourd'hui, ce sont en tout près de 1000 villes qui sont mondialisées, sans compter les universités et institutions d'autres ordres encore. L'une des dernières mondialisations en date est celle en avril 2001 de Kalongé (République démocratique du Congo), chefferie de 50 000 habitants dont 7 000 avaient signé une pétition en ce sens. L'actuel Congrès des Peuples a été conçu en 1963 lors d'une réunion d'organisations mondialistes à Bruxelles (Belgique). Il constitue une étape vers la création d'une Assemblée Constituante Mondiale des Peuples. Aujourd'hui il compte quarante Élus, vingt titulaires et leurs suppléants élus démocratiquement et sur une base transnationale. Le corps électoral provient des Citoyens du Monde enregistrés, d'habitants de villes mondialisées et de membres d'organisationas mondialistes, en fonction de listes électorales fournies au Registre ou au comité pour le Congrès des Peuples. La 1ère élection s'est déroulée en 1969. Depuis la 5ème élection (en 1977), le Congrès des Peuples est pleinement autonome. La 10ème et dernière élection en date s'est déroulée le 19 novembre 1998, soit 50 ans jour pour jour après le coup d'éclat à l'Assemblée Générale des Nations Unies par Garry Davis et Robert Sarrazac Il faut toutefois déplorer une certaine "mise en sommeil" du Congrès des Peuples depuis les décès de Guy et de Renée Marchand, tour à tour Secrétaires du Congrès des Peuples. L'un des objectifs de cette réunion est aussi de trouver le moyen de revitaliser le Congrès des Peuples. Rappel des créations du Congrès des Peuples
Le débat Daniel Durand rappelle que le Registre n'est pas un mouvement au sens où il ne défend pas d'idées, mais un état civil mondial, un outil technique pour l'enregistrement. La preuve en est, jamais le Registre n'a donné aux Citoyens du Monde quelque mot d'ordre que ce soit et chacun reste entièrement libre de participer aux mouvements ou associations de son choix.. C'est ce qui fait du Registre le pivot de la Démocratie Mondiale, celui autour duquel peuvent se greffer tous les autres mouvements mondialistes moins "neutres" dans leur façon d'être. En un mot, les membres du Registre, loin d'être des idéologues, sont des rassembleurs. Guy Marchand avait été à l'origine d'une tentative de coopération avec le World Federalist Movement (ci-après, le WFM), avec lequel un accord avait été signé, qui créait au sein du WFM un Centre d'Enregistrement. Il s'agirait aujourd'hui de développer de tels accords avec d'autres organisations mondialistes en vue d'ajouter leurs membres au corps électoral du Congrès des Peuples. Il est rappelé qu'une critique souvent entendue au sujet d'un éventuel Gouvernement Mondial est que ce dernier pourrait devenir une dictature. C'est pour cela qu'il importe de préciser encore et toujours que celui que nous cherchons à instituer ne saurait être qu'un "gouvernement mondial démocratique". Liliane Metz-Krencker affirme que si dictature il y a, c'est bien celle qu'exercent actuellement le profit et l'argent, suivie en cela par Claudine Fischer qui déclare quant à elle: "P comme pouvoir devrait pouvoir être aussi P comme partage ", ce en quoi elle est généreusement applaudie. 5. DE LA CITOYENNETE MONDIALE A LA DEMOCRATIE Conformément au programme, deux groupes de travail distincts sont formés en fonction de l'appartenance linguistique : l'un travaillera en français et l'autre en allemand. Le groupe français se composera de Daniel Durand, Bernard J. Henry, Henri Cainaud, Geneviève Charpentier et Claudine Fischer. Le groupe allemand se composera donc de Liliane Metz-Krencker, Inge Grzyb, Botho Holzer, Barthold Olbers, Joseph Peschon et Claudius Schauffler. Bernard J. Henry et Joseph Peschon sont nommés Rapporteurs de leurs groupes respectifs. Daniel Durand fixe les thèmes suivants:
Rapport du 1er groupe Le groupe met en avant d'emblée le caractère obsolète de l'Etat-nation en tant qu'entité protégeant ses citoyens, ainsi que le gaspillage inhérent à la gestion purement nationale des ressources. Ces deux éléments en eux-mêmes prouvent déjà combien il est avantageux à titre personnel d'être Citoyen du Monde sous l'égide d'une Autorité Mondiale. Pour en convaincre le grand public, l'on peut ainsi évoquer la nécessité logique de solutions mondiales à des problèmes mondiaux, tels que l'exploitation des ressources naturelles qui ne peuvent dépendre des seuls États mais devraient être, au contraire, "mondialisées", telles des villes ou des institutions. Il en va de même des soins médicaux, précise Liliane Metz-Krencker, spécialiste du planning familial: la surpopulation contribue en effet à accroître la pauvreté et à engendrer des guerres. Le même problème se pose avec la malnutrition, qui ne devrait pas exister dans la mesure où, comme le rappelle Daniel Durand, la Terre produit deux fois plus de nourriture que de nécessaire à l'humanité. La faute en incombe à la recherche permanente du profit, système auquel le mondialisme doit permettre de substituer un mode de vie basé en lieu et place sur le bien-être des personnes. La question se pose à présent de savoir comment nous pourrions entrer en contact avec les personnes qui seraient intéressées par la Citoyenneté Mondiale. Trois catégories de gens existent à cet égard: ceux qui voudraient nous rejoindre mais ne savent pas où nous trouver; ceux qui ne sont pas très chauds et pourraient être "réchauffés" s'ils savaient où nous trouver; et enfin, ceux qui ne veulent pas en entendre parler et qui, par conséquent, ne nous cherchent même pas. Il s'impose donc d'établir une solide présence sur l'Internet, ainsi que de multiplier nos efforts pour profiter des apparitions supplémentaires amplifiées qui sont possibles dans les annuaires téléphoniques. Nous pouvons également organiser des publipostages, obtenir des encarts presse et organiser des assemblées de promotion auxquelles chacun (e) serait convié (e) à venir nous rencontrer et s'informer. S'engage alors un vif débat entre Daniel Durand et Claudius Schauffler, ce dernier souhaitant que le Registre, qu'il considère comme un "mouvement", prenne des positions tranchées et publiques sur tous les sujets en rapport avec le mondialisme. Daniel Durand maintient pour sa part que le Registre doit demeurer un instrument neutre, toute autre action devant avoir lieu dans un cadre associatif séparé qu'il convient de créer, le cas échéant. Claudius Schauffler cite notamment en exemple le WFM dont il est membre et l'AWC, où il siège au Comité consultatif. D'autres suggestions consistent à organiser des réunions d'informations telles que celles qu'organisent des sociétés américaines comme Tupperware® et Amway, lesquelles ont pour but d'établir un contact direct. L'on peut aussi, pour faire entrer des fonds supplémentaires, arrondir le coût de la Carte d'Identité de Citoyen du Monde, actuellement de 12,20 €, à 15,00 €, ce qui n'est toutefois pas dans les prérogatives de la réunion mais doit être décidé par le Conseil d'Administration. Se pose aussi le problème des contributions volontaires, vingt donateurs en assurant l'essentiel à ce jour. A bien y réfléchir, si chacun (e) des Citoyens (ennes) du Monde qui reçoit le bulletin donnait ne serait-ce que 20 € chaque année, ce serait un apport de 200 000 € au budget annuel Serait-ce là tant demander? Liliane Metz-Krencker souligne encore qu'il est important que nous prenions garde à ne pas donner l'impression que nous sommes une secte, ce qui est parfois l'idée que l'on se fait de nous, ainsi qu'à être en tous temps faciles à trouver. Il faut également que nous nous orientions vers les jeunes, et si besoin est, que nous allions dans les écoles parler de la Citoyenneté Mondiale. Claudius SCHAUFFLER préconise la création d'une Organisation de Jeunesse des Citoyens du Monde, dont la présidence serait confiée à un "jeune" Citoyen du Monde en la personne de Bernard J. Henry; ce dernier, quoique se disant favorable à l'idée en elle-même, refuse le poste sous prétexte "d'éviter un cumul de fonctions". Une autre idée est de lancer des appels publics, notamment par voie de presse, en vue de fédérer autour du Registre les autres organisations partageant de près ou de loin ses buts, lesquelles pourraient signer une Charte de Mondialisation et fournir ainsi des électeurs au Congrès des Peuples. Il est également recommandé que chacun se dote d'un "équipement personnel", ce qui consisterait notamment à apprendre une nouvelle langue et acquérir des capacités dans un domaine utile au Registre, par exemple la communication verbale. Enfin, Liliane Metz-Krencker met en avant la nécessité de promouvoir la Démocratie Mondiale, ce qui consiste dans un premier temps, dit-elle, à "supprimer les dictatures" - entendu, mais comment faire? Elle nous parle aussi de promouvoir les Droits "et les devoirs" de l'Homme, puisque, selon elle, les Droits humains sont non applicables sans Autorité Mondiale. Rapport complémentaire du 2ème groupe Le groupe s'est surtout soucié des difficultés qui attendent le Registre dans ses actions à venir. Daniel Durand évoque la nécessité de prendre contact avec les autres organisations mondialistes, en premier lieu au travers du Comité pour un Gouvernement Mondial Démocratique Committee for Democratic World Governement (ci-après, le CDWG), ce dans le but d'uvrer avec elles pour la création d'une Deuxième Chambre face à l'Assemblée Générale des Nations Unies. En tout état de cause, dit-il, il faudra procéder à un inventaire au sens large des organisations mondialistes. A ce propos, le groupe évoque les risques de fraternisation inconsciente avec des mouvements contrôlés de manière couverte par des sectes. Plusieurs participants font état de rencontres fortuites et malheureuses de cet ordre au cours de leurs activités mondialistes. L'un évoque même, en tant qu'ancien adepte d'une certaine religion, l'existence de "groupes d'infiltration" formés spécialement à s'immiscer dans les organisations telles que le Registre Il faudra donc redoubler de vigilance. Le groupe francophone s'interroge plus avant sur les chances de succès d'une démarche de contact avec des organisations mondialistes dans l'esprit, telles qu'ATTAC et Amnesty International. La suggestion est enfin faite de contacter ces dernières en leur offrant, dans un premier temps, de participer à la constitution du corps électoral du Congrès des Peuples. D'autres niveaux de participation peuvent être proposés à ces organisations. Après l'évocation du problème grave que représente l'épuisement des stocks, voire le manque total de livres et de brochures que pourrait distribuer le Registre pour l'information du public, Bernard J. HENRY, lui-même membre du WFM, pose au nom du groupe français la question de la place exacte qu'accorde le fédéralisme mondial aux Citoyens du Monde, le fédéralisme étant et demeurant un choix politique pour l'organisation du monde. Il conviendra de se remettre en mémoire les dispositions de l'accord signé entre le Registre et le WFM. Quant à l'agrément dont bénéficiait jadis le Registre auprès de l'UNESCO, il est crucial de déclencher au plus tôt la procédure permettant sa réactivation, laquelle peut être atteinte en deux ans - si, et seulement si, le Registre peut justifier de ramifications internationales actives, ce qui sera le travail des Centres d'Enregistrement. A cet effet, il s'imposera d'examiner la situation individuelle de chacun d'entre eux, certains ne fonctionnant plus que par une seule personne De ce problème découlent deux autres tout aussi importants. Premièrement, chaque Centre devrait être capable d'éditer son propre Bulletin d'information, ainsi que de fournir des informations au Bulletin édité par le Registre ; deuxièmement, la nécessité du reversement au Registre d'une quote-part des contributions volontaires reçues par les Centres. Henri Cainaud, Délégué Élu au Congrès des Peuples, prend la parole. Il explique que le Congrès, bien que fort de 100 000 électeurs répartis dans 110 pays, se trouve en sommeil depuis la mort de Renée Marchand, celle de son époux Guy en 1993 l'ayant déjà considérablement affaibli. Il s'agit donc de le réveiller, et ce de manière urgente. A cet effet est créé un Comité de Soutien, dont l'activité consistera à reprendre contact avec les Élus, et à proposer les changements nécessaires à la poursuite de la mission du Congrès des Peuples, puis, à terme, à recréer les conditions nécessaires à l'organisation d'élections régulières. Henri Cainaud est nommé Coordonnateur du Comité ; y sont également admis Daniel Durand, Liliane Metz-Krencker pour les traductions, Botho Holzer, Geneviève Charpentier et Claudine Fischer. Roger Wintrhalter, Josiane Ah Sim, Andrée Gaymard Rollet et Rolf Haegler seront également contactés, leur expérience en la matière étant requise pour cette tâche. 7. BIOGRAPHIES DES PARTICIPANTS Daniel Durand s'est enregistré Citoyen du Monde en 1976, après avoir lu un article de presse qui reprenait une invitation à des Journées d'Etudes à Caen (France) auxquelles il décida d'assister. Auparavant, il avait travaillé au sein d'organisations tiers-mondistes, et la réponse aux problèmes du Tiers Monde venait selon lui du mondialisme. Dès son enregistrement, il a intégré la Commission Faim et Développement du Registre. En 1980, Daniel devient Responsable du Centre du Maine-et-Loire, où il enregistre environ quatre-vingt nouveaux Citoyens du Monde. Il participe à quelques sessions de La Lambertie sur le mondialisme. En 1982, il participe à la création du Fonds mondial de Solidarité Contre la Faim, qui est adopté en septembre de la même année par le Congrès des Peuples. Cette même année, il décide d'apprendre l'espéranto, que le Fonds vient d'adopter comme langue de travail. En 1988, il devient membre du Conseil d'Administration du Registre, dont il prendra la présidence dix ans plus tard. Liliane Metz-Krencker est née d'une mère alsacienne et a eu dans sa vie deux pères, l'un naturel, l'autre adoptif. Son père adoptif fut combattant dans la France Libre et sa mère devint Citoyenne du Monde en 1949 grâce à Garry Davis qu'elle connut personnellement. Médecin, gynécologue de formation, Liliane Metz-Krencker a parcouru le monde pour enseigner l'éducation sexuelle et promouvoir le planning familial, étant convaincue que la surpopulation accroît la pauvreté et contribue à faire naître les guerres. Désormais en retraite, Liliane a vécu dix ans aux États-Unis et plusieurs années en ex-Union soviétique, où l'emprise de la Mafia sur la société après la fin du communisme finit de la convaincre qu'il était indispensable que des lois internationales existent pour empêcher de tels abus, dont les populations civiles font les frais. C'est ce qui l'amène à demander en 1990 sa Carte d'Identité de Citoyenne du Monde à l'AWC. Huit ans plus tard, elle s'affilie au Registre. "Tous les enfants poussent le même cri à la naissance, quelle que soit leur origine ou la langue qu'ils parleront plus tard", dit-elle. Citoyenne du Monde d'abord par l'exemple, Liliane passe chaque année l'hiver en Australie où vit sa fille, et où elle ne manque pas de continuer à travailler pour le mondialisme. Le parcours mondialiste de Bernard J. HENRY commence en 1992. Âgé de vingt-deux ans, fraîchement exempté du service militaire, il commence à s'intéresser à l'action de l'ONU, notamment à soutenir plusieurs agences de l'Organisation mondiale telles que l'UNICEF, le HCR, l'UNRWA et plusieurs programmes de l'UNESCO. "Après la guerre du Golfe s'est imposée à moi l'idée que la disparition du monde bipolaire ne pouvait céder la place qu'à un nouvel ordre mondial obligatoirement centré autour de l'ONU", dit-il. Mais la manière de procéder du nouveau Secrétaire Général, Boutros Boutros-Ghali, le révolte jusqu'à l'amertume, notamment dans le dossier bosniaque. En 1997, Kofi Annan prend les rênes. La même année, il contacte la World Service Authority de Garry Davis. L'année suivante, Bernard J. Henry devient membre du WFM ; deux ans plus tard, en 2000, il découvre par hasard sur Internet l'AWC, auprès de laquelle il s'enregistre comme Citoyen du Monde. En 2002, il fait connaissance de Troy Davis, président de la Fondation des Citoyens du Monde, et prend contact avec le Registre. Ayant été membre de la Résistance française durant la Seconde Guerre Mondiale, Henri CAINAUD a su, dès la fin de la guerre, que faire la paix dans le monde était devenu plus que jamais nécessaire. C'est depuis que le Registre existe qu'il y est enregistré. En 1972, il est élu au Congrès des Peuples à l'occasion du deuxième scrutin. Cette même année, il mondialise la ville d'Orval (France) dont il est le Maire. Vivant aujourd'hui à Dijon, il tient un Centre espérantiste dont la fréquentation est importante. Au cours des vingt-cinq dernières années, il a été à l'origine de 92 enregistrements de Citoyens du Monde. Il participe aux activités du Fonds mondial de Solidarité Contre la Faim et a jadis assisté à quelques sessions de La Lambertie. Henri estime que "le mondialisme est l'un des plus beaux idéaux qui soient". Cette espérantiste plus que convaincue a fait ses débuts en 1985, lors du Congrès Universel d'Augsbourg. C'est John Roberts, Délégué Elu au Congrès des Peuples, qui l'envoie au Siège du Centre Français d'Enregistrement à Paris où elle fait la connaissance de Guy et Renée Marchand. Trois semaines plus tard, elle prend sa Carte d'Identité de Citoyenne du Monde. Dix ans après, en 1995, elle prend la Présidence du Centre international espérantiste des Citoyens du Monde, poste auquel la voulait Renée Marchand qui voyait en elle la candidate idéale pour ce centre. La même année, Geneviève entre au Conseil d'Administration du Registre. Pour elle, la Citoyenneté Mondiale est "l'accomplissement d'un chemin de vie". Depuis l'enfance, elle savait que sa vie s'inscrirait dans le domaine de l'humanitaire, et en 2001, elle remarque dans le journal gratuit Sans Abri une pleine page consacrée spontanément par la rédaction aux Citoyens du Monde. C'est ainsi qu'elle le devient à son tour, avant de rejoindre en 2002 le Conseil d'Administration du Registre. Claudine est membre de l'équipe du Centre suisse de Romandie à Ogens, ainsi que l'inspiratrice du Centre de communication mondialiste. Claudine, mère de famille, est aussi une élue du Conseil Général d'Estavayer-le-Lac, l'assemblée législative élue de sa commune de résidence. Jusqu'en 1990, Inge Grzyb était citoyenne de la République démocratique allemande (Allemagne de l'Est), État communiste à l'existence duquel la chute du Mur de Berlin et la réunification subséquente ont mis fin. Ayant vécu jusqu'alors sous la dictature, Inge entend parler des Citoyens du Monde une première fois et entreprend un voyage aux États-Unis à l'été 1991, dans le cadre d'un voyage organisé pour des habitants de sa ville de Magdebourg. A New York, elle visite l'ONU où elle rencontre une guide russe, laquelle lui dit avoir tout abandonné, hormis ce travail de guide, pour une association. Inge lui demande de laquelle il s'agit et découvre ainsi l'AWC. En 1992, elle en devient membre et crée un Centre d'Enregistrement en Allemagne. Il y a cinquante-cinq ans, Botho Holzer, alors âgé de dix-neuf ans, fait la connaissance d'une jeune et jolie Canadienne vivant en Allemagne Dorothea Sheasby, qui est depuis devenue directrice du Centre d'Enregistrrement des Citoyens du Monde du Canada. Botho Holzer se propose de devenir Correspondant du Registre, ayant déjà deux recrues en vue, un Allemand et un Autrichien. Pour lui, le temps des frontières nationales est révolu, ce qui motive sa démarche auprès du Registre. Né en 1965, Stephan Mögle-Stadel est allemand et vit à Stuttgart. Diplômé d'histoire et de psychologie, il enseigne l'histoire-géographie et exerce aussi en tant que journaliste-écrivain, étant l'auteur d'un livre sur Dag HAMMARSKJOLD et travaillant actuellement sur un ouvrage consacré à Kofi Annan. En 1991, il fut le premier objecteur de conscience allemand à invoquer la Citoyenneté Mondiale. De 1993 à 1999, il fut Président de WFM Allemagne. Stephan croit beaucoup au travail de sensibilisation des jeunes et n'hésite pas à aller très souvent dans les écoles parler de la Citoyenneté Mondiale, ayant même été sollicité dans ce but à une certaine époque par la municipalité de Leipzig. Citoyen de Hambourg, Barthold Olbers est né un an après la fin de la guerre. Enfant, il joue dans des immeubles en ruines et n'entend parler parmi les adultes que de morts et de blessés chez leurs parents et amis. A seize ans, il participe à un échange scolaire avec l'Angleterre, ancien pays ennemi, puis, devenu étudiant, il séjourne en Tchécoslovaquie où il rencontre des soldats russes - le nouvel ennemi communiste. Barthold se rend compte que tous les êtres humains sont les mêmes au-delà de la politique, et que si les guerres existent, ce n'est pas parce que l'homme est mauvais mais parce que le monde est mal fait. A l'âge de dix-neuf ans, son opinion mondialiste est forgée. Il se consacre au mondialisme y compris durant son service militaire dans la Bundeswehr, qu'il dit être "l'armée de la paix". C'est depuis une visite au Siège de Paris au milieu des années 1970 que Barthold est correspondant du Registre. Goulnora Soultanova est née citoyenne de l'Union soviétique, dans la République asiatique d'Ouzbékistan. Elle dit avoir été "très chanceuse avec ses professeurs", car, dans l'Ouzbékistan soviétique, toutes les origines de l'Union se côtoyaient, ce qui lui a permis d'éviter de développer un esprit typiquement ouzbek, elle qui est née d'un père ouzbek et d'une mère tatare. Alors qu'elle étudiait la musique au Conservatoire a mûri dans son esprit la pensée directrice de sa vie: même si la jeunesse à laquelle elle appartenait savait déjà très bien que le communisme était sans avenir et n'hésitait pas à le critiquer ouvertement, le "socialisme scientifique" qui lui était enseigné comportait un principe positif qu'elle a conservé, et qui est que les êtres humains ne sont pas que des nationalités et ne peuvent se résumer à cela. Pour elle, l'art et plus spécialement les musiciens comme elle sont au-dessus des nationalités et l'art appartient à tous. Goulnora Soultanova vit depuis huit ans en Europe et est Citoyenne du Monde depuis 1998. Avec son mari, Joseph, elle a une petite fille de quatre ans, Melinda, elle aussi enregistrée comme Citoyenne du Monde. Selon lui, c'est dans son enfance que se situent les sources de son engagement mondialiste. Lors de son enfance à Luxembourg, il vivait dans l'immeuble municipal qui abritait le Ministère de l'Éducation, mais aussi, et surtout, la Communauté européenne du Charbon et de l'Acier (CECA), l'un des piliers de la future Union européenne. C'est cet environnement "transnational" qui fait naître chez Joseph Peschon un désir de Citoyenneté Mondiale dans un esprit humaniste. D'autant plus logique était cette orientation, selon lui, que le Luxembourg, pays petit et enclavé, est amené tout naturellement à regarder vers l'extérieur. Demeurant un Citoyen du Monde isolé au Luxembourg, Joseph combat cet isolement en publiant deux fois par an un bulletin d'information, Flash-Contacts-Echanges. Joseph est un haut fonctionnaire du Gouvernement luxembourgeois, chargé de la communication informatique. Avant d'être un Suisse allemand, Claudius était Allemand, ayant été enrôlé en tant que tel dans la Wehrmacht pendant la Seconde Guerre Mondiale avant de déserter. La guerre se termine, et en 1949, il vit près de Bâle, étudiant la musique à l'Académie. Il y rencontre Garry Davis avec lequel il fonde une association locale. En 1950, il participe avec le WFM à la première assemblée de l'histoire en faveur d'une Constitution Mondiale, dans le cadre prestigieux du Palais des Nations à Genève et en présence du Pandit Jawaharlal Nehru, héros de l'indépendance de l'Inde. Mais ce début "grandiose", selon lui, des Citoyens du Monde tombe à plat avec le déclenchement de la guerre de Corée. En novembre 1951, Claudius Schauffler refait parler de lui, cette fois à Paris, en se hissant avec un autre Citoyen du Monde d'Allemagne sur la statue du Maréchal Foch et en brandissant, aux côtés du drapeau des Citoyens du Monde, une pancarte sur laquelle est inscrite: "Nous demandons la révision de la Charte de l'ONU et l'addition d'une Deuxième Chambre élue par les peuples", message destiné à l'Assemblée générale de l'ONU qui se réunit au Palais de Chaillot voisin. Délogés par la police et les pompiers, les deux jeunes militants sont incarcérés avant d'être condamnés à l'expulsion du territoire français. Aujourd'hui, ce pianiste et professeur de piano est membre du WFM et du Comité consultatif de l'AWC. 8.- DEFINITIONS (Somme Mondialiste, tome 1, brochure n° 15, Club Humaniste, 1974) Enregistrement : "Est inscrite sur le Registre des Citoyens du Monde toute personne ayant approuvé et contresigné la formule d'enregistrement. Elle reçoit la carte d'identité de citoyen du monde et figure sur le Registre, embryon du futur Etat-civil mondial". Cette personne s'efforce de reconnaître ses responsabilités de membre de la Communauté mondiale, elle acquiert le droit de voter pour une représentation directe à une Assemblée constituante des Peuples, et, en attendant, au Congrès des Peuples." Mondialisation : "Acte par lequel une commune, une ville, un département, une région, etc se déclarent symboliquement territoire mondial, en adoptant le Charte de mondialisation par un vote de la municipalité ou de 50 % au du corps électoral. De même une entreprise, une université, une association, etc peuvent se reconnaître parcelle de la communauté mondiale à organiser en votant la charte à la majorité absolue". SIGLES ATTAC : Association pour la Taxation des Transaction financières et pour l'Aide aux Citoyens AWC : Association of World Citizens CDP : Congrès des Peuples WFM : World Federalist Movement BIBLIOGRAPHIE SOMME MONDIALISTE, 3 volumes. Des textes de base dûs à la collaboration d'une centaine de rédacteurs mondialistes. (Editions Club Humaniste, 1975) LA PAIX PAR LE DROIT MONDIAL, Clark & Sohn, (Presses Universitaires de France, 1961) LES PATRIES, Jean Diedisheim. (Editions La Baconnière, Neuchâtel, Suisse, 1967) VERS L'UNITE FEDERALE DU MONDE, Francis Gérard, (Editions Denoël, Paris, 1971) HISTOIRE ET IDEOLOGIE DU MONDIALISME, Rolf Haegler (Europa-Verlag, Zurich-suisse, 1972) UN OU ZERO, Guy Marchand (Editions Club Humaniste, 1972). LA PATRIE PLANETAIRE, Louis Périllier (Editions Robert Laffont, 1976). LE CONTROLE, CLE DU DESARMEMENT.Louis Périllier (Editions Club Humaniste, 1980) ANATOMIE DE LA PAIX, Emery Reves (Editions Jules Tallandier, Paris,1946) UNE MONNAIE POUR UN NOUVEL ORDRE MONDIAL, Charles Warin (Editions Club Humaniste, 1982). POUR UN CIVISME MONDIAL, Andrée Gaymard Rollet (Editions Club Humaniste, 1985) L'EMERGENCE DU DROIT MONDIAL. Jean-Marie Breton (Editions Club Humaniste, 1993). LE CONGRES DES PEUPLES (Editions Club Humaniste). MONDIALISATIONS (Editions Club Humaniste). 4,57 EUR REGISTRE INTERNATIONAL DES CITOYENS DU MONDE (Editions Club Humaniste). L'INSTITUT D'ETUDES MONDIALISTES (Editions Club Humaniste). AGENCE MONDIALISTE DE PRESSE : 1980 - 1990 (Editions Club Humaniste). L'EPOPEE GARRY DAVIS, Guy Marchand MAX HABICHT, une vie pour l'unité du monde,de Rolf Haegler. DEMOCRATIE MONDIALE, Dr J-Y Ollivier MONDIALISME, FEDERALISME EUROPEEN ET DEMOCRATIE MONDIALE, J-F Billion QUELQUES DISCOURS, Jean Rostand (Editions Club Humaniste). QUELLES PAIX ? COMMENT ? Théodore Pontzen (Editions Club Humaniste). Passport to Freedom, (Garry DAVIS )Seven Locks Press, 1991 My Country Is The World, (Garry DAVIS ) Juniper Ledge Publishing Co., 1985. |
||||||||