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Un gouvernement apatride et neutre pour la gestion des problèmes mondiaux

Guy Patrick Blanc

Un pays ou un groupement de pays est-il capable de gérer les problèmes à une échelle internationale ?

Partant du postulat que lorsqu’une problématique importante de niveau mondial se doit d’être résolue, il est coutume que les pays ayant une puissance financière élevée prennent les rennes et décident du sort de pays moins influents sur l’échiquier mondial.

Ces pays, de part leur influence politique dans le monde et leur situation économique vont généralement régler les problèmes en y apposant le sceau de leurs propres idéaux selon leurs intérêts en tout premier lieu.

Généralement, lorsqu’un, deux ou plusieurs pays peu influents à l’échelle mondiale ou pauvres, se retrouvent engagés dans un conflit comme une guerre, un problème diplomatique, écologique, ou une catastrophe naturelle, ils ne sont pas les décideurs quant aux mesures à prendre visant une issue positive au problème. De fait, leur destin sera pris en main par les pays les plus puissants, ceux qui auront le plus de pouvoir, qui règleront le conflit en fonction de leurs intérêts financiers ou autres avant tout.

Lorsque le G20 se réunit pour tenter de trouver des solutions à des problématiques d’envergure internationale, on le sait bien, il défend d’abord les intérêts des pays qu’ils représentent avant d’évoquer ceux des autres nations.

De fait, on peut se poser la question de la capacité que possède un pays ou un groupement de pays à gérer les problématiques du monde de manière neutre sans d’abord envisager de préserver ses propres intérêts voire de tirer profit de certaines situations conflictuelles. Cela fut le cas lors de l’intervention des Etats-Unis en Irak à partir de 2002, ou de celle de plusieurs pays occidentaux en Libye très récemment.

La question de la neutralité dans une gouvernance mondiale semble être une nécessité de premier ordre dans la gestion des problèmes internationaux. Mais existe-t-il un pays ayant un positionnement assez neutre pour gouverner le monde de manière égalitaire ? Malheureusement, on ne peut répondre de manière évidente à cette question que par la négative.

La question de la neutralité

En partant du constat que des conflits d’intérêt apparaissent lors de la gestion des problèmes d’envergure internationale, il apparaît assez clairement que la gouvernance du monde se devrait de passer par une organisation mondiale neutre.

La neutralité impose de manière intrinsèque et extrinsèque des valeurs plus justes et induit moins de subjectivité.

Une organisation neutre n’interviendrait donc que de manière à répondre à un intérêt commun selon des valeurs plus humanistes que par le biais d’un gouvernement mondial géré par un pays ou un groupement de pays défendant ses propres intérêts.

Quelles sont les bases d’un gouvernement mondial neutre ?

Les bases de cette organisation trouveraient leurs fondements dans la suspension de l’appartenance à une nation de ses membres.

Cette neutralité serait effectivement envisageable si ces personnes n’appartiennent plus à leur nation d’origine. Car l’appartenance d’un individu à une nation ne peut être compatible avec une fonction neutre et objective dont le but serait de veiller à un équilibre mondial sans favoriser un pays par rapport un autre, comme c’est malheureusement le cas de nos jours.

Ainsi, les personnes souhaitant intégrer cette organisation devraient être déchus de leur nationalité lors de leur prise de fonction. Ils deviendraient en quelque sorte des apatrides ou plutôt des citoyens du monde. Ils seraient cependant en mesure de retrouver leur nationalité d’origine s’ils souhaitent quitter leur poste au sein de l’organisation.

Une telle organisation se devrait de représenter toutes les nations de manière indifférenciée, et ses membres seraient composés d’une population hétéroclite du point de vue de ses compétences et représentative des populations humaines.

Quels seraient les objectifs d’une telle organisation ?

Elle interviendrait dans tous les domaines ayant attrait aux problématiques mondiales d’ordres économiques, législatifs, écologiques, diplomatiques et tous types de conflits internationaux. Elle mènerait des actions à courts, moyens et longs termes. Son but premier serait de réguler les intérêts de chaque pays de manière plus équitable, régler les conflits, trouver des solutions aux grandes questions restant sans réponses telles que : comment réduire ou mettre un terme à la faim dans le monde, comment gérer l’utilisation des ressources naturelles de manière pérenne, telles que l’eau, le pétrole, le gaz, etc. ou encore comment baisser le taux de pauvreté de nombreux pays et rendre la vie plus digne, répondre à la question du climat… Mais aussi, comment prévenir les risques majeurs de tout ordre et cela de manière non lucrative selon des intérêts communs. Les questions d’éthique dans le domaine des sciences, des finances, de la politique etc. seraient traitées de la façon la plus équitable. Elle pourrait amener certains pays ou territoires à développer leur économie de manière plus autonomes ou encore à leur permettre d’adopter un système démocratique en prenant en compte leurs problématiques religieuses ou culturelles. La question d’une cohabitation des religions plus harmonieuse pourrait d’ailleurs être évoquée de manière plus ouverte et moins influencée. L’organisation aurait donc un rôle phare, de guide menant toutes les nations et leurs populations vers un avenir moins inégalitaire, plus sécurisant, et plus responsable.

Une organisation fonctionnant sans le monopole d’un pouvoir unique

L’organisation fonctionnerait de telle sorte que tout monopole de pouvoir par un individu ou groupe d’individus serait impossible. Peut-être que pour cela il faudrait instituer un système de concours externe ouvert à tous en ce qui concerne les premiers échelons de fonctions administratives, techniques, juridiques, scientifiques… Les hauts représentants seraient sélectionnés par le biais d’un concours interne ou externe pour des mandats de courtes durées et non reconductibles, tout comme les autres postes à responsabilité.

Les mesures importantes à mener ne pourraient en aucun cas être décidées par une seule personne, mais seraient votées par tous les membres de chaque pôle intervenant.

Les décisions concernant des mesures relatives à des situations de crises nécessitant une action urgente, seraient prises par une cellule créée de toute pièce, et réunissant des spécialistes capables de trouver des solutions optimales à la situation. Ces spécialistes seraient des individus qualifiés ayant apporté la preuve de leurs compétences et seraient dotés de fortes connaissances transversales.

Pour la mise en place d’un gouvernement mondial neutre

L’importance de la neutralité dans un gouvernement mondial semble être un élément très important pour répondre de manière objective et désintéressée aux grandes problématiques internationales. L’échec d’une gouvernance mondiale par les pays riches est évident lorsque l’on constate toutes les formes de disparité et leurs accroissements entre ceux-ci et les pays pauvres.

Sans compter la mondialisation des marchés financiers dont le fonctionnement de plus en plus complexe et quasiment anarchique commence à montrer les limites de leurs piètres équilibres et dont la nécessité d’une refonte semble plus que nécessaire.

L’augmentation de la fréquence des catastrophes naturelles, la paupérisation de certains pays et populations, le manque d’une réelle conscience écologique, l’augmentation de la population mondiale et ses conséquences sont autant problématiques pouvant peut-être être résolues par un gouvernement mondial neutre.

Ici n’est exposée qu’une mince ébauche de cette organisation. Il est peut-être important d’en développer son fonctionnement d’une manière théorique plus poussée, et de jauger de son éventuelle faisabilité et de son intérêt pour la gestion de problématiques mondiales communes à chaque nation et peut-être de son utilité pour l’avenir de la planète.

Une telle mesure s’apparenterait peut-être comme étant le fruit d’une utopie pour certains, cependant, il est des idées qui ne restent qu’au stade d’utopie à cause d’un pessimisme ambiant.

Certaines idées taxées d’utopies au départ sont devenues des réalités bien concrètes. Si l’on tenterait aujourd’hui de les remettre en question, on passerait pour fou.

Soyons optimistes et tentons, non pas de changer le monde, mais de l’améliorer.

 

Guy Patrick Blanc
le 16/08/2011

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