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Luanda (Angola) : quartier Iraq-Bagdad
Questions à Michel Dialundama - Témoignage de Fernando Kankani

Luanda, quartier Iraq-Bagdad, Angola : 4000 familles délogées depuis 2009,
sans solution. Les morts se succèdent

C'est un quartier de l'Angola où vivaient 30.000 êtres humains y compris les Citoyens du Monde; démoli par le Gouvernement de la Province de Luanda jetant tout le peuple dans la rue et l'espace est vendu aux millionaires et membres du parti au pouvoir. Malgré toutes les manifestations, le Gouvernement ne donne aucune solution sauf des mensonges. Conséquence: déjà 77 morts par cette misère, environ 200 malades. Le Gouvernement ne veut pas les voir dormir ensemble dans un lieu dehors et il ne leur donne aucun endroit pour s'abriter.

Nous demandons la voix des uns et des autres pour défendre vivement ces 30.000 humains en danger. C'est donc la Communauté Iraq-Bagdad

Paris, le 26 janvier 2013

Assemblée des Citoyens du Monde - ASCOP

A l'unanimité, l'Assemblée des Citoyens du Monde dénonce la destruction du quartier "Iraq-Bagdad" à Luanda en 2009 ainsi que les conséquences pour les 4000 familles qui n'ont pas été relogées et vivent sans toit jusqu'à maintenant.

Extrait du compte-rendu de l'Assemblée

Questions à Michel Dialundama,

Déjà à plusieurs reprises, vous nous avez alertés sur la situation dramatique que vivent les habitants de votre quartier "Iraq-Bagdad" de Luanda. Sachez tout d'abord que nous sommes sensibles à cette situation humaine insoutenable qui est absolument contraire aux droits humains.

Jusqu'à présent, nous n'avons fait que diffuser l'information brute que vous nous avez fait connaître, mais nous pouvons faire plus si vous nous fournissez quelques détails. Je vous pose donc ces questions, et à partir de vos réponses, nous pourrons rédiger un texte de soutien qui pourra servir à un plaidoyer en faveur de toute cette population.

- Quelle est la date de la destruction du quartier ?

-Le quartier est detruit au mois de juillet en 2009, du 20 au 29.

- Combien de temps auparavant les habitants ont-ils été prévenus par les autorités ?

-Les autorités n'ont pas donné de préavis; c'était une surprise. Auparavant il y a eu un ensemble d'entreprises qui ont traduit le quartier en justice au tribunal provincial de Luanda voulant s'approprier notre quartier, mais le tribunal a rejeté leur procès, nous donnant raison. C'était en 2008 que le tribunal a prononcé la sentence; ce premier cas n'avait rien à voir avec le gouvernement; ce collectif d'entreprise est privé.

- Quel était le statut des habitants : propriétaires ? locataires ? ou occupants sans titre ? Y a-t-il eu quelques indemnités versées ?

- Les habitants étaient des propriétaires au foncier ayant acheté les parcelles aux ayant-droits coutumiers quand la legislation Angolaise reconnaissait encore le droit foncier de Chefs coutumiers

C'est à peine que le gouvernement venait de voter la nouvelle loi qui dit que la terre appartient à l'Etat. De toutes façons, les gens commençaient déjà à légaliser leurs parcelles de terres et leurs constructions à la Municipalité, à la Commune, etc, se conformant au plan d'urbanisme et payant le montant exigé par la fiscalisation avant de construire. Evidemment, comme le quartier est né après la guerre, beaucoup parmi ceux qui ont construit avant que les instances du gouvernement commencent à fonctionner normalement, ceux-là n'ont pas traité les dits documents; le sceau du chef coutumieux suffisait.

-Après la destruction du Quartier Iraq-Bagdad, le gouvernement n'a pas versé d'indemnités; nous n'avons rien reçu.

- Quels sont les différents niveaux d'autorité élue que nous pourrions démarcher ? (quartier, ville, province, Etat ...)

- Pour traiter ce problème il faut contacter le Président de la République d'Angola car c'est le gouvernement central qui a lancé le programme de démolition que les provinces exécutent. Et les nouveaux propriétaires de l 'ex- Iraq-Bagdad ont des liens les plus raprochés du président de la République.Cependant, le Dossier Iraq-Bagdad est confié par le Gouverneur de Luanda au bureau de gouvernorat de Luanda-GPL.

- Quels sont les différents niveaux d'autorité administrative ou coutumière de ce quartier ?

-Le chef coutumier aussi est chassé par le gouvernement dans ce même delogement. Nous pouvons retrouver ses traces mais il a très peur de se prononcer. Dialundama Michel est resté le seul responsable dans ce sens. Il est le Président de la Communauté Iraq-Bagdad, reélu le 18 août 2009 par l'Assemblée du peuple. Il subit la pression du gouvernement avec autant de calomnies pour le faire fuir; ils ont tenté de créer un contre mouvement parallèle qui donnait raison au gouvernement voulant meme destituer Michel, mais cela a échoué.

- Y a-t-il eu des propositions de relogement ?

- Le gouvernement a menti au peuple en proposant le relogement après avoir produit des manifestations fortes,et jusqu'aujourd'hui nul n'a été relogé.

- Quelles sont vos demandes urgentes et vos souhaits ? (santé, encadrement des enfants ..)

- Nos demandes sont d'avoir l'espace où vont habiter toutes les 4000 familles soit 30.000 habitants avec des conditions d'habitabilité ex: l'eau, l'électricité, les tentes, le transport publique, l'école pour nos enfants, l'aide sanitaire internationale et les matériaux pour construire nos maisons définitives.

C'est aussi de compenser nos économies, nos biens commerciaux. Chacun doit facturer ce qu'il a perdu.

- Quelles sont les activités économiques de la population ?

- L'actuelle activité économique du peuple aujourd'hui c'est la vente ambulatoire; ils sont donc devenus miserables.

Dialundama Michel , à Luanda.


Témoignage de Fernando KINKANI N'KANU

Je m’appelle Kinkani N’kanu Fernando né le 10 décembre 1955 à Certo-Damba, dans la Province de Uige en République d’Angola, je suis marié et père de 6 enfants, citoyen du monde enregistre au Registre International de Paris, membre de l’Association Universelle d’Espéranto, membre de la Ligue de droits de l’homme à Colmar, Fondateur et vice-président de l’association Euro-Afrika solidarité, enseignent de la langue espéranto aux demandeurs d’asile à Colmar.

Je vais dans un premier temps vous expliquer rapidement mon parcours de vie puis j’exposerai l’historique de mon quartier Iraq-Bagdad, raison qui m’a poussé à venir solliciter l’assistance sociale internationale pour les 4.000 familles donc presque 30.000 personnes qui sont restées sans abris, passants la nuit dans des conteneurs abandonnés, dans des kiosques au marché donc ils sont devenus des SDF (sans domicile fixe).

Pour terminer, je exposerai sur mes activités ici en Europe et plus-précisément de nôtre association Euro - Afrika Solidarité: 5 ans après ma naissance dons en 1961, lors de la guerre coloniale en Angola (1961-1975) les colonialistes portugais ont brûlé mon village « certo-damba » moi à cette époque j’avais une petite sœur et un petit frère derrière, avec ma famille été obligé de fuir la guerre pour me réfugier en République Démocratique du Congo à pied, nous avons marché presque 180 km.

En 1975, il y’a eu l’indépendance en Angola, mais je n’ai pas été tenté de regagner mon pays natal, parce-que les deux partis politiques principaux (MPLA et UNITA) s’affrontaient et ceci jusqu’à en l'an 2002, où a eu lieu une semblant paix (réconciliation entre les deux partis) après la mort de Jonas Sanvimpi le chef de file de l’UNITA, cette mort a apaisé les conflits dans mon pays.

Après 4 ans d’observation, donc en 2006 date à laquelle j’ai souhaité rentrer en Angola, après avoir vendu tous mes biens en République Démocratique du Congo, j’ai décidé de rentre définitivement avec toute ma famille pour m’investir et participer au développement de mon pays qui a accumule beaucoup de retard, à cause de 41 ans de sanglante guerres (14 ans de guerre coloniale et 27 ans entre les partis ), arrive en Angola (Luanda), je rencontre mon jeune frère Michel Dialundama qui était secrétaire de notre ONG (KER : Konga Espéranto Rondo) au Congo. Il m’avait précédé et dirige un quartier qu’on appelle Iraq-Bagdad à Luanda.

Depuis que le gouvernement a détruit le quartier Iraq-Bagdad, les 4 000 familles délogées sont restées sans solution jusqu’à présent. Le quartier a été démoli du 20 au 29 juillet 2009, endommageant ce qui suit : maisons, écoles privés, magasins, églises, fontaines d’eau potables, dépôts d’aliment ou de ciment etc… 89 morts, les uns sur place, les autres au fil du temps suite à cette misère dans laquelle le gouvernement nous a plongés. C’est vraiment inhumain, à cette démolition, le gouvernement a envoyé à cette mission des militaires avec des auto-blindés, des jeeps de PM, des chiens, des motos, des tracteurs, tous armés jusqu’aux dents avec 3 hélicoptères appuyant la force terrestre contre un quartier civil sans armes.

Et à présent Dialundama Michel qui avait fui Luanda pour craindre les réprimandes est revenu. Les réunions se sont multipliées afin de lancer une nouvelle vague de pression, exigeant au gouvernement un relogement sans délai. Moi j’ai été chargé de chercher les voies et moyens ici dans les pays de grande démocratie, de voir comment nous pouvons porter plainte contre le gouvernement Angolais dans la juridiction internationale et solliciter les organismes qui défendent les droits de l’homme pour nous aider à avoir une suite en notre problème de sans logement parce que c’est un droit fondamental. Droit à un TOIT pour tous.

KINKANI N’KANU Fernando
83 rue du Logelbach - 68000 Colmar

Commentaires

 Nul ne peut être arbitrairement privé de sa propriété. Un droit mondial supranational est nécessaire pour la protection de tous les droits humains. Daniel

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