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ESSAI AUTOUR D'UNE TRANSFORMATION MONETAIRE
par Michel Portal

Vers une monnaie sans argent

L'énormité des tricheries sur les marchés monétaires n'augure rien de bon pour la population (inflation, chômage). Il faudrait une banque enfin éthique. Nous la tenons peut-être avec la proposition qui suit. Ici la banque éclate, chacun a son relevé de compte personnel - et honnête - dans sa poche. Les opérations de crédit et de débit sont libellées en euros (dollar ou autre unité). Ils sont fictifs (comme ceux des banques qui ne sont souvent que promesses) mais correspondent pourtant à un échange réel de bien ou de service. Par ce moyen, on peut arriver à gagner sa vie avec une vraie monnaie sans argent.

Vers une monnaie sans argent

Ou la banque individuelle et portative

Il s'agit d'élargir le système de troc amélioré des S.E.L. (300 systèmes d'échanges locaux en Fr). Dans les SEL chacun tient son "carnet de J.E.U." (j'en ai un) "Jardin d'échanges universel". C'est poétique, mais il serait plus fort de parler maintenant de carnet ou relevé de comptes.

Pour stimuler l'économie locale, nous pouvons largement nous passer des banques habituelles pour beaucoup d'opérations. La véritable richesse ce sont nos bras et nos têtes. La monnaie n'est qu'un signe d'échanges entre nous. L'argent officiel manque, se dévalue et ça paralyse beaucoup de personnes alors que bras et têtes de toutes et de tous sont là; avec ou sans argent !

Un relevé de compte ne remplace pas la monnaie officielle, il n'a pas le même "cahier des charges". L'argent n'y rapporte pas d'argent. La masse monétaire en circulation est parfaitement connue: elle est égale à zéro. Les échanges se font librement, de gré à gré (étymologie de commerce = un merci réciproque).

Pourtant de simples feuilles de comptes honnêtement remplies peuvent remplacer pièces, billets ou chèques (1). Cet outil peut accomplir des choses dont l'officielle est incapable... jusqu'à présent du moins! Un relevé de débits et de crédits fonctionne encore lorsque l'argent est absent. Sur le papier, toutes les actions utiles peuvent obtenir une reconnaissance et une valeur. Notamment pour les personnes privées de ressources: mères au foyer, enfants, jeunes, handicapés, vieillards et pauvres. Il peut y avoir une mobilisation de nombreux acteurs sans argent. Plus le pays est pauvre plus l'effet peut être rapide et massif.

Pour démarrer: une équipe locale dont les membres se connaissent déjà, va fabriquer les feuilles de compte. Ce sera le premier cercle destiné à s'élargir s'il y a réussite. Si quelqu'un refuse de participer, aucune pression ne doit être faite sur lui. L'adhésion est libre: une monnaie n'existe que dans la confiance.

Qu'inscrit-on sur les relevés? Deux grandes possibilités s'ouvrent: celle des SEL et celle d'une "banque éthique":

- (BE): on inscrit la valeur correspondant à l'échange, traduite en monnaie officielle (euro). Rien d'illégal sans quoi les banques seraient dans l'illégalité en utilisant très souvent des euros qui ne sont que des promesses (2)! Avantage: l'unité est familière. Inconvénient: moindre prise de conscience de la réalité des rapports sociaux qu'avec une unité monétaire fictive. On risque plus de s'arrêter aux prix actuels des travaux (mépris de certains, sur-cote d'autres).

- (SEL): un prix évalué en temps de travail. Par exemple: 1 heure - de travail bien fait - vaut 60 pépites. Un quart d'heure 15. Une demie-heure 30. On est "ailleurs", ce qui peut-être très agréable, mais il y a difficulté pour traduire le juste prix (en pépites) des matériaux utilisés qui s'ajoutent au temps passé. Il n'y a pas que le temps qui soit de l'argent!

Dans les deux cas, chacun devient son propre "teneur de compte" (On utilise le même modèle de relevé) et de fait voit l'historique des crédits, des débits récents et le solde de son (ses) partenaire(s). C'est le contraire d'un système anonyme (3).

La tenue des feuilles de compte pose tout de suite la question des erreurs (souvent involontaires), mais aussi celle de la véracité des écrits et des échanges donc de l'honnêteté des partenaires. A ce sujet nous ne devons pas être angéliques: mieux vaut avoir une veille au plus proche des faits. La transparence entre partenaires est déjà une donnée remarquable mais un conseil de contrôle (qui ne sert pas ou peu) vaut mieux que d'être désarmé devant des comportements frauduleux. Les "faux monnayeurs" existent avec toute forme de monnaie (y compris électronique) et ils ne s'éliminent généralement pas d'eux-mêmes tant qu'ils profitent! On peut avoir affaire à une bande organisée... Le conseil n'est pas "supérieur", mais il a besoin d'être (provisoire au début, puis élu par les sociétaires). - Ces personnes sont également payées (en pépites?) -. Avec un conseil pour règler les litiges, une équipe peut prendre le risque d'un lancement local (sans argent ou presque puisqu'il faut quand même du papier, des stylos, un temps pour écrire et pour vérifier).

Celui qui a rendu service ou vendu quelque chose voit son compte augmenter.

Celui qui a bénéficié du service ou de l'objet voit son compte diminuer du même montant.

Il suffit alors de noter les résultats pour les partenaires sur une feuille que chacun signe.

Par sa signature, chacun engage sa responsabilité, la nécessité de pouvoir répondre si contestation il y a un jour.

Après deux avertissements ou une mauvaise foi évidente, l'affaire sera portée devant le conseil de cette "monnaie sans argent".

Attention: un compte énormément négatif (ou positif) n'est pas automatiquement frauduleux, mais il faut pouvoir l'expliquer au conseil.

Les signatures engagent les signataires. Chacun garde les feuilles terminées pour les remettre à son rythme au conseil du village, du quartier du coin ou du réseau. Et avoir de nouvelles feuilles... dont le modèle aura sans doute besoin d'évoluer. Là, les personnes de service et d'expérience en contrôlant peuvent déjà conseiller, encourager... Au début et en cas de plainte, elles vérifieront en détail l'exactitude des relevés et, s'il y a lieu, effectuent les corrections avec le sociétaire. Quand l'examen est fini, chacun reporte le dernier solde, positif ou négatif, sur le relevé suivant. Et ainsi de suite. Comme vous le voyez les fonctions de justice restent inséparables de la question monétaire. Si la base ne fait pas ce travail, il sera règlé plus tard, par d'autres et avec plus de frais.

Comme le SEL est un troc amélioré, la formule proposée est un S.E.L. élargi par l'inscription d'une monnaie ayant cours. Nous devenons nos propres banquiers et nous gagnons notre vie (ou une partie) sans passer par le monopole bancaire.

Travailler la terre pour autrui, fournir des fruits, des légumes, des oeufs, de l'eau, du bois, faire la cuisine, faire le ménage, un lit, reconstruire un mur, réparer un vélo, un moteur, un bateau, garder des enfants, aider une personne âgée, apprendre à lire, à compter (Un enfant peut déjà apprendre à un autre enfant). La source des pépites (ou des euros) est sans fin! Un dessin, une peinture, une chanson, une poésie, l'élimination de bestioles nuisibles (mouches, moustiques,...), le classique cirage de chaussures, la suppression d'un trou sur une route, faire un jouet, etc...peuvent se traduire en plus ou en moins sur notre compte.

En marge des crises financières, les expériences de monnaies complémentaires existent depuis 1929 (au moins). Elles se multiplient actuellement mais ici on va plus loin. La banque éclate et devient réellement populaire, individualisée. Les nécessités éthiques sont présentes dès le remplissage du relevé, mais on les retrouve dans les systèmes électronico-mathématiques les plus sophistiqués: elles sont incontournables. L'histoire a déjà montré que, si la réussite devient contagieuse, la malhonnêteté écroule toute tentative.

Il ne faudrait pas croire qu'un système "sans argent" se limite aux services et biens de base parce que c'est la réalité au début (ce qui n'est déjà pas si mal). Avec le "WIR" par exemple des entreprises suisses ont prouvé l'efficacité du système au niveau industriel et même fiscal.

Les monnaies complémentaires ont entraîné des plaintes officielles de banque centrale (Wörgl 1933 billets trop ressemblant aux vrais), mais aussi des exemples de collaboration (Agences locales). Un rapport de la Deutsche Bank a démontré le côté positif des monnaies locales (regiongeld). Il y a eu des plaintes en justice de la part de politiciens (Lignières en Berry 1956), mais pas de ceux qui comprennent l'intérêt général. Si l'expérience "marche" bien quelque part, il faut prendre langue avec les contributions locales pour trouver la juste quote-part, le pourcentage d'impôts payables en "euros-pépites" aux autorités utiles d'un territoire plus vaste.

Comptons en pépites, en grains de sel, en gourdes, en euros, en dollars; ou autre unité qui vous plaira, l'essentiel est dans l'accord honnête de gré à gré. Ce relevé de compte que l'on porte sur soi est une décentralisation aboutie de la banque. Pour chacun il peut devenir peu à peu son porte-monnaie (4), une vraie capacité simple et sérieuse; quasiment sans argent, mais pas sans temps.

Il faut accepter de commencer petit, ponctuellement, très petit: l'étape de la confiance ne peut être court-circuitée à aucun échelon.

Cette banque éclatée est une forme possible de résistance non-violente à la crise imposée de l'extérieur. Une occasion d'initiatives économiques de proximité pour beaucoup de personnes actuellement démoralisées, malades, voire stérilisées économiquement. Une possibilité de mobilisation économique, d'éducation à la gestion honnête, de lutte contre notre fréquent "illétrisme monétaire" (quasiment rien pendant toutes nos scolarités et aggravations du problème par complications mathématiques et langagières). Nous pouvons rapidement prendre conscience de ce qu'est l'essence de la monnaie: un outil et non une valeur en soi. Délaissons le capitalisme (5) mais pas l'éthique universelle, ni la liberté.

(1) Pourquoi actuellement faisons-nous confiance aux banques privées pour enregistrer nos "dépôts à vue" et ne ferions-nous pas confiance au voisin que nous voyons en chair et en os? Les risques de malhonnêteté existent toujours. Ne sont-ils pas équivalents? Sauf qu'avec la banque ou l'informatique (même avancée) les dégâts peuvent se propager à grande échelle.

(2) "Ceci dit la monnaie Banque Centrale est-elle du "vrai argent" plus que la monnaie banque commerciale? On peut en douter: le "vrai argent" c'est celui en lequel nous avons confiance, tous. La monnaie Banque Centrale d'Argentine n'a pas tenu devant la peur des Argentins dans la qualité de leur monnaie" a écrit AJH.

(3) A quoi sert l'anonymat sinon à cacher, à se cacher? Peur ou volonté de pouvoir? Pourquoi cacher ce qui est honnête?

"Si on prétend que le système est anonyme, c'est qu'on renonce en réalité à tout contrôle" a écrit MJ.

(4) un groupe peut très bien adopter un relevé électronique avec un logiciel ad hoc sur téléphone portable mais en ne déléguant les yeux fermés la responsabilité des soldes.

(5) Je signe ce texte mais en réalité beaucoup de gens qui s'intéressent aux monnaies peuvent y retrouver un peu leur travail. C'est déjà en réalité un ouvrage collectif.


travail de vulgarisateur sur la monnaie

Voici, nourri de lectures de spécialistes divers, mon travail de vulgarisateur sur la monnaie... peut-être lisible?

La réforme du système monétaire international (SMI) est peut-être le chemin le plus court pour arriver à l'amour.

Mieux comprendre le phénomène “monnaie”

Lorsque les matières premières sont là, lorsque les techniques existent, lorsque les humains qualifiés sont en nombre et ne demandent qu’à travailler, peut-on admettre que seul un “manque d’argent” ralentisse ou arrête l’économie et la distribution des biens et des services?

Nous sommes tous impliqués dans les systèmes monétaires qui permettent des échanges. Ce qu'on appelle "état", "état souverain" (et la "monnaie" qui va souvent avec) peut se manifester à plusieurs échelles: mondiale, européenne, nationale, régionale, locale, familiale et même individuelle. Chaque échange - comme déjà le troc - peut être équitable ou inéquitable. Ainsi la question éthique se pose avant toute monnaie, avant donc l'or, l'argent ou autre matières précieuses qui ne sont que des ersatz (volables et trompeurs) de confiance.

Celui qui “bat monnaie” (pièce, billet ou signe électronique) l’émetteur, reconnaît avoir une dette envers celui qui lui a fourni un bien ou un service: il le paye. Si la confiance règne, l’échange est volontiers accepté et il se diffuse. Tant que la confiance dure, l'échange est transmissible à autrui. Le détenteur de monnaie peut alors choisir de rembourser une dette, d'épargner ou de s’approprier quand il le décide une part de la richesse de la communauté délimitée par ceux qui ont librement confiance en cette monnaie.

Une monnaie qui veut s’étendre et durer ne supporte pas la malhonnêteté parce que celle-ci détruit la confiance. Toutes les civilisations ont usé et usent de moyens de paiement: objets divers, pièces, différentes formes de billets et maintenant très majoritairement (+ de 90%) des signes électroniques pouvant circuler à la vitesse de l’électricité d’un compte à un autre. Avec toutes les formes de monnaie, la confiance et l'éthique qui va avec, est complètement incontournable. Pendant des siècles l'or a fait illusion et certains y croient encore! Mais c'est seulement la suite de l'histoire du veau d'or dont il faut sortir, non par la religion uniquement mais par un contrat social éthique.

La monnaie est une création humaine - artificielle comme l’espéranto notez-le - généralisée. Chacun a une mini-part de responsabilité dans l'ensemble, mais certains (souvent anonymes) beaucoup plus que d’autres à cause des flux monétaires qu'ils orientent! La population comprend de plus en plus mal qu’il reste impossible de réviser l'outil, de le refondre quand celui-ci devient toxique, criminel ou plus banalement usurier par suite de prises d’intérêts excessives par rapport au service rendu. Il s’agit alors d'argent "non-gagné", de spéculation sans travail, littéralement de "fausse monnaie" qui, sous couleur d’anonymat, vole le travail et l’entreprise d’autrui.

Au-dela du légitime dédommagement de l’inflation (tant qu'elle existe), d'honoraires rétribuant justement le travail du système bancaire et de l’augmentation de richesses due au travail des humains (rémunéré ou non car beaucoup d'activités utiles ne sont pas monnayées; par exemple celui des mères au foyer) l’argent ne "fait" de l’argent qu’en le subtilisant à d’autres. Tout intérêt supplémentaire est usure, mensonge et vol.

Pour plier "l’industrie financière" à l’honnêteté nécessaire, nous devons en quelque sorte généraliser, laïciser les valeurs éthiques particulières aux différentes communautés, qu'elles soient ethniques, idéologiques, de classes ou de castes, philosophiques ou religieuses - communautés athées et agnostiques incluses -. Nous devons nous appuyer sur les valeurs universelles véritablement communes au coeur de toutes les morales. J'en compte quatre: interdit de l'inceste, interdit de la violence, du mensonge et du vol. Aucune civilisation n’a pu vivre durablement en pratiquant l’inceste. Mais pratiquer la violence -qui commence par le mépris-, le mensonge et le vol relèvent d’une étroitesse finalement voisine; privative de liberté, d’égalité et de fraternité.

L’exigence éthique est nécessaire à nos monnaies et, au fond, nous n'avons pu inventer des monnaies que parce qu'une confiance régnait. L'éthique est naturelle à notre espèce; voilà la révèlation. L'exigence morale spontanée est au moins aussi forte que la tentation de violenter, de mentir ou de voler. Charles Darwin a écrit:" Nous ne pouvons freiner notre sympathie, même sous l'effet de la raison la plus rigoureuse, sans détériorer la part la plus noble de notre nature". L’exigence éthique est aussi d'ordre esthétique: elle sera toujours avec nous; décuplée, centuplée monétairement par la rapidité et le nombre des opérations de banque à chaque minute. De plus, au vu de nos actuelles capacités de production, il ne faudrait plus crier à l'assistanat mais à la lucidité lorsque des voix s'élèvent pour que chaque humain de tout continent, enfant, adulte ou vieillard, bénéficie d’un revenu d'existence pour assurer son essentiel et sa dignité. Revenu indépendant de tout emploi puisque les techniques sont là, les hommes qualifiés également et que seul manque, non pas le travail, mais le travail rémunéré et les billets électroniques ou de papier qui vont avec. Pour faire formule: chacun a droit en héritage à une pépite du stock mondial d'or.

Les politiciens de tous bords - malgré le recours au suffrage universel depuis des décennies - n’arrivent pas à maîtriser l’argent; sale comme propre. Au contraire c’est souvent lui qui les tient. Pour sortir de cette situation qui mène à l’horreur dans laquelle rien d’écologique (échec de Copenhague) ou de pacifique (G à 20 seulement sur 192 nations) ne peut vraiment avancer, il faut construire un nouveau pouvoir citoyen. En plus des traditionnels (et utiles) pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire, nous avons besoin d’un pouvoir monétatif. Les politiques, la banque et le fisc ne vont plus seuls s'occuper d’argent, ils auront à faire aux citoyens ordinaires -Tout le monde n'a-t-il pas une connaissance expérimentée (et ancestrale) de la monnaie? - Des citoyens tirés au sort et acceptant cette tâche peuvent ébranler le château. Des citoyens complètés par des élus des travailleurs de la banque et des contributions pour unir bonne volonté et compétence. Copions et adaptons le système des jurys d'assises qui a relayé le pouvoir des rois afin de rendre justice en démocratie.

La création monétaire n’est ni une affaire privée (situation actuelle), ni un monopole d’état (ex-URSS) mais c’est, sans conteste, une affaire publique. A nous de trouver les voies pour introduire un regard citoyen, non-routinier et moral à la BCE, au FMI, à l’OMC... Tant que la réforme mondiale stagne, nous pouvons créer et utiliser des monnaies locales complémentaires, à condition qu’elles soient suffisamment équitables pour engendrer la confiance sur leur zone et par là éduquer. Depuis 1930 les tentatives se multiplient.

Nous pouvons aussi, nous travailleurs, actifs rémunérés ou non, artistes, artisans, commerçants, fonctionnaires et ouvriers diviser le capitalisme. Jouer le capitalisme industriel (celui qui travaille) contre le capitalisme actionnarial sans contre-pouvoir (celui qui exploite des rentes avec intérêts croissants, corrompt avec ses stock-options et provoque avec ses bonus, parachutes dorés et salaires impudents).

Créer une monnaie honnête n’est pas tout. Crédit à qui et pour quoi faire? Les citoyens ordinaires ont là des initiatives à prendre pour construire un crédit social au moyen de conseils citoyens auprès des institutions financières. Peut-être en commençant par négocier non plus seulement individuellement, mais collectivement nos contrats de prêts, d’épargne et de crédits auprès des banquiers. Faisons pression pacifiquement mais fermement, sans oublier qu'une partie croissante d’entre eux, démoralisée par des goinfreries ambiantes, est prête à coopérer avec nous. Nous devons gagner notre place d’acteurs économique et financier. Rappeler que l’argent déposé sur nos comptes et celui qui circule (et les nourrit) sont notre propriété ou notre location (souvent trop chèrement payée). Qu’elles doivent a minima se mettre d’accord avec nous pour en définir l’usage.

Michel Portal


L'argent n'est pas tout et l'activité humaine n'est heureusement pas limitée au système marchand! Ce texte pose cependant la question d'un contrôle du système monétaire à tous ses niveaux (local, national et international); comme valeur et comme technique.

Accorder crédit ou pas à tel ou tel projet n'est-ce pas commander?

Pourquoi n'avons-nous aucun délégué élu pour contrôler la BCE? Une BCE indépendante des gouvernements: c'est bien. Une BCE dépendante de banques privées pour ses emprunts: n'est-ce pas la confiscation du bien commun?

Nos démocraties politiques sont visiblement en voie d'épuisement. Pour leur secours et l'avenir de l'être humain, faisons naître une démocratie financière.

Constituer une démocratie financière (1.4)

Un espéranto financier

"Nous ne pouvons freiner notre sympathie, même sous l'effet de la raison la plus rigoureuse, sans détériorer la part la plus noble de notre nature"* Charles DARWIN.

Subjectif ou objectif l'échange entre membres d'une même espèce est naturel. L'échange de base de type monétaire est le troc. Notons qu'il permet déjà l'injustice si l'échange est inéquitable.

Pour faciliter le troc, l'assouplir et le généraliser, l'invention d'une référence commune, une monnaie - coquillages, dents de cochon... ou billets de banques - est progressive mais universelle, tout à fait transculturelle. Même si elle doit se défendre contre faux-monnayeurs et autres malhonnêtes, la monnaie est un outil remarquable. Comme le troc, elle n’échappe pas au besoin de confiance; besoin strictement réciproque. Avec raison elle a été comparée à une circulation sanguine dans le corps social.

Remarques préalables

Avant d'entrer plus en finances, il est nécessaire de mesurer deux faits.

  • Depuis des siècles, les Humains ont inventé et mis au point des machines. Celles-ci accomplissent de plus en plus de tâches répétitives, manuelles et logiques. Au point qu'il n'existe plus de travail rémunéré pour tous (alors que nombreuses activités nécessaires sont en souffrance parce qu’insolvables). La connexion travail/revenu fonctionne de plus en plus mal créant de la misère au sein même de l’abondance (voir déjà la crise de 1929).
  • Le plafond de l'injustice économique est crevé depuis longtemps. Les variations de richesse entre égaux (égaux=membres d'une même espèce) sont scandaleuses. C'est encore pire si, au lieu de comparer les revenus, on examine les patrimoines.

Pour arrêter l'injustice galopante, la guerre économique et le gaspillage écologique, nous devons découpler en partie: travail et revenu. Solution: un revenu d'existence acquis à chacun de la naissance à la mort. Chacun devient en somme "fonctionnaire" pour une part, il échappe à la crainte du lendemain et en contrepartie devient chargé de la création de sa propre activité. Inventer ou intégrer une entreprise utile, lui permet de gagner plus et de contribuer davantage à la richesse collective.

Un revenu d'existence pour tous est sans doute la façon correcte d'aborder la question des flux migratoires de plus en plus déséquilibrés, massifs et violents.

Toute valeur morale mise à part, les biens matériels existent. Ils sont là, techniquement, rapidement disponibles pour les besoins de tous. Avec une monnaie obéissant à l'intérêt général, les organisations mondiales et nationales peuvent décider des contributions nécessaires pour ce partage premier. Elles pourraient s’y appliquer comme elles s'appliquent au sauvetage des banques faillies.

La crise a bien trop duré

Depuis longtemps le (très vieux) mur de l'argent s'écroule. Il continuera de provoquer des drames tant que l'humanité qui a besoin maintenant d'une conscience planétaire, écologique et démocratique, n'aura pas imposé une orientation monétaire correcte. “La paix n’est pas l’absence de guerres, mais un pas vers la justesse”.

Un G20 vient d'avoir lieu. Pour caricaturer: on efface l'ardoise financière d'un libéralisme échevelé, sur le dos des puissances publiques et de leurs membres les plus vulnérables...sans qu’il y ait intention claire de ne pas recommencer. Beaucoup d'informations diffusées compliquent la réflexion, restent à la surface du problème ou veulent nous le faire oublier. Pourtant nous ne devons plus lâcher cette question cruciale de la monnaie sous peine de malheurs renouvelés. Les négociations financières internationales ont à devenir permanentes et transparentes, ouvertes à tout pays, toute communauté, comme un embryon de gouvernement, pardon, de gouvernance planétaire et locale.

Le point

Comme le confessionnalisme intégriste, comme l'étatisme sans limite, le libéralisme sans frein est violent et assassin. Les mathématiques financières et équations de Fischer ou autre n'y changeront rien. Le problème pour nous est maintenant de ne pas nous venger des exploitations, mais de réguler juste entre collectivismes et individualismes également immoraux dès qu'ils deviennent exclusifs.

Après une grande puissance publique abusive (l’ URSS) morte avec la chute du mur de Berlin en 1989, en 2008 c'est le privé anonyme, caché derrière la FED qui doit accepter sa fin. Aura-t-il l'élégance et le savoir faire d'un Mikhaïl Gorbatchev? On peut en douter: son pouvoir est tellement ancien et habituel.

Les banques centrales privatisées par des anonymes ont un pouvoir illégitime et nous devons le leur ôter. Nous avons à réaliser des trocs équitables via une et des monnaies humanisées. L'humanité a certes besoin de démocratie politique, elle a aussi un besoin de démocratie économique et, pour y entrer, de démocratie financière.

Question de philo et d’éthique

Toute valeur, y compris les plus certaines - ici liberté et intérêt général - a besoin de limites (cf Albert Camus "Le premier homme"). Le pouvoir de l'individu doit être assuré et limité. Le pouvoir de l'état, même au nom du "Bien Commun", doit aussi être assuré et limité (et le pouvoir d'une église quelconque "au nom de Dieu" aussi. Mais c'est un autre sujet).

Question d'éthique, même si ça s'analyse comme une erreur tactique ces jours-ci, je dis dès maintenant que, sans être libéraliste, je suis partisan de liberté. Nous ne devons pas attendre des prises de pouvoirs, artificiellement bolchéviques (= majoritaires en russe) sous l’action de groupes extrémistes manipulables par l'argent, pour défendre la liberté.

Ce qui heurte dans le libéralisme n'est pas la liberté, mais la liberté sans limites et donc sans éthique.

Ce qui heurte dans tout collectivisme ou communautarisme n'est pas une laïcité soucieuse de liberté, mais un athéisme ou une croyance obligatoires.

Constituer un pouvoir financier démocratique

Le personnel politique actuel n'a pas l'autorité suffisante

Le personnel politique actuel, nos représentants souvent choisis à travers des scrutins contestables (listes entières, vote blanc ignoré, proportionnelle excessive ou bafouée), grevé de cumuls malgré des sondages perpétuellement contraires, surchargé de responsabilités de leurs propres aveux, pas assez nombreux au total, trop bien traité en haut des échelles hiérarchiques et trop chichement en bas (Les Conseillers municipaux et autres fantassins de la démocratie constituent une sorte de "Tiers état" du monde politique au sein duquel existe un vrai gisement d'emplois utiles) n'a pas l'autorité suffisante pour qu'on lui remette, en plus, un pouvoir sur l'argent... Argent qui trop souvent “fabrique” le personnel politique professionnel!

L'humanité a besoin de se constituer un nouveau pouvoir, un pouvoir autonome par rapport aux argentiers anonymes, dégagé des partis en place et des "politiciens de métier" (forme de cléricalisation du politique).

Pour maîtriser la finance, un embryon développable existe

Le pouvoir politique actuel, démocratique seulement des lèvres autrement dit quand il ne sait pas faire autrement, confie les condamnations en assises - tâche difficile s'il en est ! - à des jurés, citoyen-nes ordinaires, tirés au sort, vous ou moi. A ces neuf personnes s'ajoutent, en France, trois juges professionnels pour allier compétence avec... sincérité. Les résultats de ces jurys mixtes sont supérieurs à ceux d’autres formules (justice royale ou justice d'état, tribunaux révolutionnaires).

En adaptant cette référence aux finances, nous pourrions constituer par tirage au sort des conseils, des jurys enrichis de professionnels élus par leurs pairs afin de gérer, veiller, contrôler l'activité bancaire; de la banque mondiale et des banques centrales aux banques locales; sans oublier les banques commerciales et les banques insuffisamment coopératives. Bref coller un oeil citoyen et un oeil spécialisé sur toute la chaîne bancaire.

Trois directions à conjuguer ensemble pour l’action

Deux institutionnelles et une, citoyenne et non violente de rappel.

1- Les états nationaliseraient leurs banques centrales, elles-mêmes contrôlées citoyennement et professionnellement par des jurys ad hoc. Elles seraient en négociations permanentes avec un FMI lui aussi contrôlé et géré avec des citoyens, tirés au sort. Mandat unique et renonciation à tout autre mandat ou affaire.

2- Les puissances publiques ne nationaliseraient pas les banques d'affaires, commerciales ou mutuelles et de crédit local. Il existe un levier pour demander des comptes aux banques où des clients déposent leur argent. Ils restent propriétaires de ces sommes. A vrai dire, nous trouvons la "sécurité bancaire" trop chèrement payée.

Les directions auraient à devenir obéissantes à leurs conseils sur la base: un humain égale une voix. Et non plus suivant le nombre d'actions ou de parts de chacun! Les rémunérations des acteurs auraient à se diriger vers des normes naturelles repérées scientifiquement (de la moitié au double de la norme). Les chefs ont déjà l'avantage d'avoir des métiers plus intéressants que leurs subordonnés et il est malsain pour eux, leur famille, leurs amis qu'ils travaillent trop.

Les taux de crédit des prêts d’investissement et de consommation seraient limités à un maximum (taux d'usure variable mais connu et enseigné dès l'école) fixé par un FMI rénové, lié à une ONU démocratisée...

Tout ceci est trop vite dit et nous ne nous leurrons pas sur les capacités d'initiatives institutionnelles...du moins au début du mouvement d'assainissement financier à mener.

3- A chaque fois que les réformes institutionnelles sont insuffisantes au sommet ou au niveau des souverainetés nationales, nous pouvons délibérément créer et user de monnaies locales. Ce mouvement signifie que des groupes de citoyen-nes ne peuvent plus, ne veulent plus patienter et décident de vivre, un peu ou beaucoup, vers davantage de justesse et de justice dans leur coin.

Avant cette extrémité - pacifique -, les équipes d’initiatives citoyennes locales peuvent prendre l’habitude de demander audience, de proposer, discuter avec les responsables locaux des banques comme ils vont rencontrer régulièrement les élus politiques.

Les monnaies locales sont à voir, non à la place mais à côté des monnaies officielles; en concurrence en somme vers un mieux disant. Elles sont une prolongation des systèmes d'échanges locaux (SEL) où réémerge le troc.

Les premières monnaies locales modernes après les "Assignats", les "Greenbacks" d'Abraham Lincoln, apparaissent en Allemagne dès 1930. A ce jour, on en dénombre plus de 50. Elles se manifestent pour limiter ou dénouer des crises (Allemagne, Berlin, Autriche, Suisse (WIR), France (Lignières-1956, ticket restaurant, chèques vacances), Argentine 1998, Japon, USA (Time dollar), Royaume-Uni (Livres spéciales dans plusieurs comtés en 2008...). Elles s’institutionalisent s’il le faut, disparaissent ou se folklorisent quand une économie plus satisfaisante revient. Un rapport de la Deutsche Bank sur les "Regiongeld" a confirmé leur utilité, le rappel à un ordre monétaire qu'elles représentent.

L'argent ne travaille pas

Le meilleur avenir monétaire est sans doute dans un équilibre entre:

  • une monnaie mondiale unique, comme un sage espéranto bien régulé,
  • et des monnaies plus ou moins locales qui font jeu commun avec les diverses cultures et langues maternelles et imposent s'il le faut les évolutions nécessaires pour qu'un mur d'argent anonyme ne confisque plus les trésors ou la simple survie de millions d'humains en endettant le monde entier. L'argent par lui-même, ne travaille pas; ce sont toujours des humains qui effectuent les diverses activités. Un crédit distribué équitablement est le levier d'une économie utile à l'initiative individuelle et au bien commun.

* On pourra valablement contester la Nature lorsque le nombre de morts par catastrophe naturelle dépassera celui des morts par guerres et autres violences sociales ou individuelles.

Auray le 23 04 2009


POUR FAIRE TOMBER LE MUR DE L'ARGENT (1.5)

Tout (langues, ethnies, nations, religions et laïcité, cultures, classes, âge, sexe, etc...) peut nous diviser tant que la question du partage des richesses - autrement dit celle du système monétaire - n'est pas prise en mains politiquement. Chacun de nous est copropriétaire, ou mieux co-usufruitier, d'une part de l'économie. L'argent, personne ne peut dire: "Je ne suis pas concerné".

Gauche et droite sont des concepts dépassés sur le plan monétaire. C'est une division nuisible au peuple et entre les peuples (Europe à droite, Amérique latine à gauche, par ex.) pour transformer le mauvais maître en bon serviteur. Quand le système financier craque privant l'économie et les populations de liquidités, et qu'à la base naissent toutes sortes d'initiatives citoyennes, on a mieux à faire! Des interventions locales lucides peuvent aider chacun-e à comprendre où se trouve la vraie richesse dont la monnaie n'est que le signe. Un signe sans valeur par lui-même.

Déjà 1929 avait entraîné la naissance d'une monnaie "de service" à Wörgl dans le tyrol autrichien, suite aux décisions courageuses de quelques personnes dont son maire. Pilotée par un grand économiste revenu de ses années d'illusion, l'expérience fut un succès et devint contagieuse alentour. Cela décida les autorités centrales à arrêter autoritairement cette pratique. Il en reste trace, un pont notamment. Seule justification: les billets ressemblaient trop à la monnaie officielle!

Après guerre, Lignières en Berry en France (cf Science et vie n° 488 de mai 1958) fut le théâtre d'une initiative très bien préparée et scrupuleusement honnête comme la précédente. Malgré son effet dynamisant sur l'économie locale, elle fut à son tour interdite au bout de deux ans par un certain François Mitterrand, ministre alors de Guy Mollet...

Chercher des i-liens historiques de ces affaires peut s'avérer utile. Mais elles ne sont pas les seules et les luttes plus récentes d'auto-protection de populations contre leurs prédateurs monétaires accompagnent chaque crise de liquidités.

La lutte qui vaut - celle que n'ont jamais entamé les mouvements anarchistes, socialistes et communistes officiels; pas même la Commune de Paris - est celle d'une réforme monétaire réaliste. Cette réforme est entamable par les deux bouts: globalement et localement.

Magistrale quand elle part de l'amont (mais blocages et poudres aux yeux sont nombreux). Résistante et imaginative quand elle monte depuis l'aval. Quasiment chaque canton, commune ou autre réseau peut-être un point de départ d'une action de salubrité monétaire.

En haut:

- Rétablissement de l'apanage de la création monétaire à la puissance publique, contrôlée par un quatrième pouvoir après l'exécutif, le judiciaire et le législatif: le pouvoir monétatif. Pouvoir à constituer indépendamment des pouvoirs politiques exécutif et législatif. Pouvoir monétatif renforçant à sa manière l'autonomie du pouvoir judiciaire. Nous avons quelques idées là-dessus.

La modernité et l'efficacité bancaires se confondent avec l'honnêteté. Une banque fiable a besoin d'être indépendante des gouvernements et des partis, indépendante d'intérêts privés facilement usuriers et dépendante d'un regard public éthique et démocratique.

Pour obtenir une gouvernance correcte des activités bancaires, nous devons faire naître puis constituer un nouveau contre-pouvoir monétaire. Celui-ci ne peut émaner de politiciens non-élus, mal élus, contaminés par l'argent et, de plus de leur aveu même, surchargés de responsabilités par cumuls de mandats.

Chaque institution bancaire (mondiale, d'état, commerciale ou mutuelle) serait gouvernée par un conseil constitué:

  • en majorité de citoyens (de clients ou de sociétaires) tirés au sort publiquement, acceptant cette charge et renonçant à tout autre mandat électif. Le tirage au sort, tout en restant d'esprit démocratique (ça peut nous arriver à tous), permet d'échapper à des élections fréquemment contrôlées par l'argent ou affaiblies par l'abstention.
  • complétés par des spécialistes de la banque élus par leurs collègues de travail
  • et par des experts des contributions élus de même par leurs collègues.

Ce gouvernement bancaire n'est pas utopique comme on peut le craindre. Il s'inspire des jurys d'assises. De par la loi, chacun-e de nous peut un jour ou l'autre y être convoqué. Pour rendre la justice, ce tribunal unit une majorité de citoyens tirés au sort (9) et des juges professionnels (3).

La formule résulte d'un cheminement historique. Elle permet à la justice d'échapper à la routine des professionnels sur des questions constamment épineuses. D'échapper aussi à élections douteuses sans quorum atteint. Le mixte "amateurs-professionnels" permet d'éviter deux écueils repérés: les tribunaux d'exception (exclusivement professionnels) et les tribunaux révolutionnaires (exclusivement amateurs).

Les cours d'assises jugent d'affaires humaines extrêmement difficiles. La capacité du citoyen y a été démontrée; la faisabilité d'une démocratie véritable aussi. Les procès valent bien en complexité les problèmes monétaires... résumables, si on veut bien, à des additions et des soustractions.

Le "bien commun financier" pourrait utiliser ce type de pouvoir issu du peuple avant tout fractionnement en camps.

  • Cessation de création monétaire par les banques qui peuvent rester privées et se recentrent sur leur métier: mettre en relations prêteurs et emprunteurs au meilleur prix. Chacune est dotée d'un conseil d'administration unissant usagers, délégués du personnel bancaire et observateurs élus des services des contributions.
  • Mise en circulation de l'argent créé sans dettes via des crédits pour des projets sociaux et écologiques, décidés sous la responsabilité bienveillante mais ferme d'un pouvoir monétatif indépendant des intérêts privés comme des états.


Avenir de la monnaie: ni étatismes, ni individualismes privés (1.9)

  • L'argent n'est pas tout mais la monnaie se retrouve dans toutes les cultures. Artificiel - et seulement légal - l'argent rattrape pourtant tout le monde: riche ou misérable, de droite comme de gauche, croyant ou incroyant, etc... et partout sur la planète! Donnons force publique, et pas simplement étatique, à ce lieu commun objectif. Les banquiers privés anonymes comme les états-propriétaires ont montré leur double incapacité à accomplir cette tâche: distribuer une monnaie saine. Beaucoup disent "L'argent est le nerf de la guerre". Si nous le domestiquions, il pourrait devenir instrument de paix. Pour transformer "le mauvais maître en bon serviteur" nous devons constituer un pouvoir monétaire; indépendant au maximum de l'exécutif et du législatif, inspiré par le judiciaire et ancré dans l'esprit de démocratie: un pouvoir "monétatif"(1).

    Pour ce pouvoir monétaire que les citoyens ont à forger, des élections classiques ne sont pas adaptées: elles sont poreuses à l'argent, l'histoire le montre! D'autre part les politiciens, de leur aveu même, sont déjà surchargés de travail et de responsabilités: ce ne serait pas sage de leur en attribuer davantage. Nous pensons qu'un "gouvernement de l'argent" et donc des banques locales, commerciales, d'états, mondiales ou autres institutions financières, est possible au moyen de conseils citoyens attachés à chaque organisme s'occupant de monnaie. Ces conseils regrouperaient une majorité de citoyennes tirés au sort et acceptant cette charge. A ces tirés au hasard il conviendrait d'ajouter des élus des travailleurs de la banque et des contributions afin de garantir une compétence financière. De nombreuses personnes peuvent penser qu'il s'agit là d'une forme d'abandon du suffrage universel, mais il n'en est rien. La monnaie, répétons-le, touche tout le monde (comme la justice). Chacun a une expérience et peut intervenir (2).

    Nous ne devons pas voir le système bancaire comme monolithique, entièrement mauvais ou trop compliqué. Il va du plus humain au pire gangstérisme pillant tout, y compris les fonds publics. Suivant les pays, des banques, de nombreuses petites banques honnêtes ou réellement mutualistes et participatives existent ou peuvent se créer localement. Cette banque près des intérêts des populations peut sortir d'une timidité par rapport aux argentiers dominants et autres mégabanques de spéculation et de contrôle partial des crédits. Appuyée sur des forces citoyennes, elle peut en accord avec les forces politiques de proximité, déclencher un mouvement d'appropriation légitime des monnaies par leurs acteurs pour dépasser la crise... Des citoyennes peuvent prendre l'habitude d'aller voir leurs banquiers - non plus seulement individuellement - mais en délégation, comme ils rencontrent leurs élus politiques. Ceci afin de négocier des crédits plus équitables...voire se mettre d'accord le jour venu sur une diffusion de monnaie locale de résistance et de partage... garantie par des spécialistes. Beaucoup disent que ces propositions sont intéressantes, mais pour qu'elles puissent atteindre l'efficacité il faut réexaminer en profondeur le travail des banques et autres institutions financières.

    Effectivement il y a deux "métiers" à démêler pour sortir de la crise monétaire permanente et entrer dans un respect de l'écologie et de l'activité de chacun; rémunérée ou pas. - Soient les banques et institutions financières spéculent et "font de l'argent avec de l'argent" (non-sens économique) et elles relèvent socialement d'un système d'impôts et de taxes mondial à l'heure des "paradis fiscaux". - Soient elles gardent les dépôts de leurs clients et organisent le crédit à l'économie réelle en mettant en relation emprunteurs et prêteurs à des taux tenant compte de l'inflation-déflation et de la croissance-décroissance mais en tous cas éloignés de l'usure (3). Il faudra qu'elles choisissent entre ces deux métiers. Et nous devons soutenir cette seconde banque-là - locale voire artisanale - contre les gangsters prédateurs spéculateurs (4). Les gens de Wörgl (1"2-1"3) en Autriche ou de Lignières (1956-1958) en France, pour s'en tenir à ces deux cas car il y en a d'autres, ont défriché la voie et nous montrent un chemin. C'est un chemin d'honnêteté complète, irréprochable sur le plan financier, éthique (5). Une constante: s'il y a soutien politique local, il y a attaque par les hautes sphères politiques qui n'hésitent pas à utiliser une justice instrumentalisée. Il faut se préparer à un combat résolument non-violent mais déterminé. Sans concessions à l'égard de ceux qui en sont encore à vouloir faire exister Mammon.

    (1) pour parler à l'allemande. (2) Le modèle non-utopique existant dans le cadre du pouvoir judiciaire, est celui du jury de cour d'assises. Il réunit citoyennes et citoyens tirés au sort avec des juges professionnels pour assurer la compétence. Les résultats de ce type de jury mixte sont supérieurs à ceux des jurys uniquement professionnels ou exclusivement amateurs. Le tirage au sort figurait déjà au programme de la première tentative démocratique. (3) Ce qui n'est pas le cas actuellement où les mégabanques cachent leurs prédations sur la consommation derrière des sociétés de crédit qui sont en fait leurs filiales et prêtent à des taux scandaleux. (4) Pour en savoir plus. Je ne suis pas un pro de la monnaie et je ne vais pas le devenir. La monnaie ordinaire va de mains en mains et normalement sert plusieurs fois. Avec une monnaie qui circule bien on n'a pas besoin de masses monétaires énormes. Mais au total, les monnaies officielles actuelles circulent très mal. Elles sont gangrenées par la thésaurisation qui immobilise et la spéculation qui engendre une circulation intense sans effets économiques positifs et avec des risques négatifs pour les entreprises réelles.

    La monnaie spéculative (très majoritaire, actuellement de "% à 97% des transactions. Cela indique le niveau de notre "congestion" monétaire) va hyper vite d'un "paradis" à un autre. Cela fabrique soi-disant "de l'argent avec l'argent". En réalité c'est seulement de l'argent qui change de poche. Il y a des spéculateurs voleurs et des spéculateurs volés. Cette monnaie qui en apparence va très vite est en réalité immobilisée pour la population et l'économie réelle. Elle "rapporte" sans coûter alors que tous les autres biens et services occasionnent des frais de garde ou de conservation. Si le vol s'arrêtait entre mégabanques on pourrait en sourire. Mais une drogue est une drogue. Un trader et sa banque, un joueur en état de manque est prêt à tout pour se refaire! Il vend alors du réel et nombre d'entreprise sont mises en panne et les travailleurs au chômage. Par cette suite la spéculation vole, confisque, stérilise de l'énergie humaine et la dirige. La monnaie possédée par des banques et autres institutions financières qui jouent au casino, ne contribue pas ou peu à faire tourner l'économie (ou alors pour des projets qui ont peu à voir avec l'intérêt général). Pour la majorité des gens et des entreprises utiles, c'est l'anémie monétaire permanente plus ou moins grave. Le pillage s'accentue aussi à travers des intérêts prélevés en chaîne tout au long des processus productifs. Intérêts sur les fonds prêtés aux entreprises. Intérêts sur des prêts à la consommation à des taux usuriers. Sur un bien ou un service les intérêts cumulés peuvent facilement représenter la moitié du prix payé. La bourse au jour le jour devrait être fortement taxée.

    Ce rythme de prêts journaliers, par semaine ou quinzaine n'a rien à voir avec les nécessités des entreprises réellement productrices de biens et de services. La prise de risque est une nécessité de l'innovation, mais la spéculation est un mal. Il est indispensable de revenir les pieds sur terre et de taxer de plus en plus les transactions au jour le jour et les produits financiers qui ne fabriquent de l'argent qu'à partir d'argent. Ces taxes pourraient alimenter un légitime pouvoir supra-national né d'une ONU plus opérationnelle. L'affreuse confiscation est bien installée. Tous les états même les mieux gérés tombent dans les dettes. Les états et des services publics qui ne peuvent (article 104 de Maastricht ou 123 de Lisbonne) battre monnaie souverainement doivent eux aussi passer par des prêts privés. (5) Pour mieux imaginer comment sortir d'une crise multiséculaire, il faut regarder les choses de l'argent où nous trempons tous, par un autre bout: celui de la fraternité humaine et des valeurs éthiques, conditions du "vivre ensemble". Quelle est la source de la valeur monétaire? Cette valeur n'est jamais dans le billet ni dans l'or ou autre "refuge" artistique ou diamantaire qui la cache et la réifie. La valeur est dans les échanges humains eux-mêmes. Ceux-ci sont faussés, découragés ou poussés à la violence par une monnaie partiale qui enrichit les riches et multiplie les pauvres. Au contraire ils sont enrichis et facilités par une monnaie équitable irriguant l'ensemble du corps social et donnant confiance. Le battage de cette monnaie - quel que soit l'étendue de son territoire - appartient aux peuples dans le cadre d'une éthique extrêmement attentive à la justice. Banque de Law, assignats et accreditos argentins n'ont pas disparus pour rien...ils balisent des impasses. Si des monnaies craquent à cause de cupidités et de malhonnêtetés accumulées et deviennent incapables de se réformer, il faut en installer d'autres, nettement plus fidèles à l'échange équitable entre individus également dignes.

    Ceci a presque été pratiqué en 1945 lorsque la république fédérale d'Allemagne ruinée après la guerre a créé un Deutsch Mark longtemps exemplaire. Auparavant ceci avait été pratiqué avec succès localement. Et réprimé - dès que la réussite arrive - par les institutions officielles (gouvernements et justice de l'époque). Mais des Wörgl (1"2-33) et des Lignières (1956-58) honnêtes et multipliées ne pourront être interdites sur l'ensemble des cinq continents. La crise actuelle est loin d'être finie, elle provoque des tentatives monétaires autonomes ( SEL, WIR, Argentine 1998, Allemagne, Espagne, France, Italie, Angleterre 2008, etc...).

    Un esprit de "fédération de monnaies équitables" capable de chasser les monnaies perverses peut arriver assez vite à l'heure d'internet. Plus les autorités monétaires et politiques mondiales manifestent un "manque de courage", une complicité pour éviter d'affronter la réalité de la captation de richesse induite par le système monétaire en vigueur, plus les réactions défensives seront nombreuses. Ca vaut mieux que les écroulements sociaux ou les chantages violents... Ca n'aura pas que des avantages... ni que des inconvénients! Ce sera un retour à l'essentiel, au nécessaire, à la simplicité, au local à plus d'écologie. Ce sera aussi une démarche vers la généralisation de versement de revenus non liés au travail puisque le travail n'est plus garanti à tous dans les faits. Cette distribution à tous d'une part significative du PIB est la parade pour éviter des catastrophes en nous mettant de fait "ensemble". Depuis que, dès les débuts du xxième siècle, l'abondance de production est possible grâce aux machines. L'abondance des biens et services de base est possible pour tous, mais elle est systématiquement annulée par une soi-disant surproduction. Cette surproduction est factice et résulte du fait que des milliards de personnes sont insolvables.

    Un revenu de dignité non lié à un emploi rémunéré, pourrait anéantir cette insolvabilité et permettre d'acheter du lait ou autres denrées "surproduites"! Fin de la faim? Il ne faut pas croire que la majorité des gens resterait oisifs avec un modeste revenu sans travail! Le bénévolat, les travaux séculaires des femmes au foyer, non-rémunérés et combien utiles, l'auto- entreprise - au noir s'il le faut - les activités créatrices inventées pour survivre ont toujours existé et pourront se développer plus largement et plus librement. Parmi les modifications du climat humain (premier climat risquant de se dégrader ou de s'améliorer) on peut espérer en premier un climat plus convivial, moins crispé et plus coopératif. Sans doute faut-il aussi avoir l'intelligence de mutualiser la recherche et l'échange des trouvailles des uns et des autres. Certaines multi-nationales après avoir tenu indûment le haut du pavé= seront mises en vente par tranches. Qui s'en plaindra? Bien des projets économiques sont certainement démesurés mais, plus gravement encore, mal orientés.

    Les priorités devraient viser: - l'agriculture (biocompatible, soutenable, durable, évidemment), - une éducation initiale et permanente la plus largement répandue (avec un espéranto libre comme base linguistique de la diversité des nations pour faciliter une intercompréhension populaire) - une baisse importante de l'énergie humaine consacrée au militaire violent. L'attaque militaire (chaude ou froide, nucléaire ou pas) doit être déclarée hors la loi. Une armée n'est légitime que sur son propre territoire et pour sa défense. La suppression de l'attaque est une utopie, mais l'éthique et l'intérêt bien compris la soutiennent. Elle a le mérite d'être "frontièrement" claire et modifie profondément la liste des états et des forces privées observables comme "voyous". En résumé pour faire évoluer les choses économiques et monétaires à l'abri des idéologies religieuses, antireligieuses ou politiques, nous trouvons comme solution la création d'un "pouvoir monétatif" à constituer le plus indépendamment possible des pouvoirs exécutif, législatif et même judiciaire (bien qu'il s'en rapproche)


 

Michel Portal
avec l’intervention de multiples correspondants amis, spécialistes ou non

41 rue du Château
F 56400 Auray
Breizh / France / Ewropo

Ce texte s'interroge sur la façon de créer un pouvoir citoyen sur le système financier.

(Dans ce texte je laisse largement de côté la misère, la question de l'écologie et celle de l'utilité réelle de telle ou telle production.)

Comment, par exemple, mettre en place une banque centrale au service de la population? Et plus généralement un système bancaire délié des spéculateurs financiers sans scrupules, et aussi un système non-soumis aux gouvernants plus ou moins bien élus et structurellement suspects de viser avant tout leur réélection ou l'intérêt privé de leur parti?

Contrainte supplémentaire: il ne faut certainement pas reculer sur l'Europe! Nous voulons l'Europe, mais une autre Europe.

Comment envoyer dans un même mouvement le marché non-régulé et prédateur dans les cordes, et avancer vers une union politique respectueuse des diverses cultures présentes, c'est-à-dire fédérale?

Comment installer ce pouvoir financier citoyen qui n'existe pas encore?

Rappel: rendre la justice, créer la monnaie constituaient, constituent des bases du pouvoir royal.

Il est "naturel" qu'en démocratie le peuple prenne le relais du prince.

L'argent ayant appris depuis longtemps à instrumentaliser les élections, le tirage au sort de citoyens, bien que surprenant, peut constituer le meilleur (ou le moins mauvais) moyen pour créer une présence populaire sans passer par la case "élections".

Par le tirage au hasard, on replonge dans le procédé des origines, grecques, de la démocratie. Passé l'étonnement on découvre que sa logique permet de mettre tous les citoyens dans le coup. Diriger, décider peut arriver à tous. C'est une motivation forte pour l'étude dès le jeune âge. C'est aussi affirmer la valeur de chaque être et assumer jusqu'au bout l'idée de démocratie à laquelle nous prétendons croire.

J'entends alors bien des critiques fondées sur les nécessaires précautions à prendre. Pour sortir de ces craintes justifiées ne suffit-il pas de poser - aux sélectionnés du hasard, après les avoir informés d'éléments monétaires objectifs, éveillés aux risques de pressions violentes, en leur accordant une liberté complète de réponse - de poser la question: acceptez-vous cette charge? L'affaire est à creuser: c'est évident mais il y a là une mine à explorer.

Le précédent judiciaire

Dans l'acte de rendre justice, le tirage au sort existe. Les jurys d'assises populaires sont inscrits dans la loi de notre pays et, je crois, de beaucoup d'autres en Europe et ailleurs. Visiblement on n'a pas trouvé mieux pour assurer l'acte, ô combien difficile, de juger

Observons que les neuf jurés tirés au sort sont majoritaires dans l'outil, mais ne sont pas responsables seuls. Ils sont accompagnés de trois juges professionnels, compétents, mais minoritaires.

L'alliage (3/4, 1/4) mêle une fraîcheur populaire laïque sincère mais trop peu expérimentée et amateure, avec la technicité de spécialistes experts mais potentiellement sujets à la routine et à des formes, pas forcément religieuses, de "cléricalisme".

Resterait à rendre impeccable la liste des citoyens proposée au hasard, car il y a à dire de l'actuelle.

Le tirage au sort n'est bien sûr pas une panacée, pourtant les statistiques, par rapport aux tribunaux uniquement professionnels, lui sont favorables. C'est une bonne surprise, appuyée sur l'histoire, bien que la question de juger soit unanimement reconnue comme particulièrement difficile.

Un transfert possible

Après un tirage au sort de citoyens contribuant déjà à rendre justice, venons à la monnaie. Ce n'est pas un problème plus difficile. Les complications résultent trop souvent de la volonté de quelques uns de cacher la réalité pour mieux dominer.

Prospectons, car la situation actuelle ne peut durer et nous envoie dans le mur. Les politiciens ne maîtrisent pas l'argent c'est trop souvent l'inverse, les fonctionnaires d'état non plus et les banquiers livrés à eux-mêmes ont, corporativement, failli.

Le contrôle, la surveillance, l'orientation, la co-direction, la gouvernance des banques et autres institutions bancaires, sages (ça existe?) ou remises au pas par une loi nouvelle s'enrichiraient d'organismes-conseils dérivés des jurys judiciaires populaires.

On peut imaginer des solutions multiples pour diverses tailles de territoires. Des agences locales aux "majors" en passant par filiales et groupes divers. Une variété de solutions locales pourrait être favorisée par le mouvement planétaire des monnaies complémentaires (1). Des rapports officiels ou scientifiques, des expériences depuis les années trente en démontrent l'efficacité socio-économique.

Des experts de l'argent, élus des travailleurs de la banque et du fisc, viendraient s'adjoindre aux citoyennes et citoyens tirés au sort afin de jouer le rôle des juges professionnels d'assises. Organiser ces élections incomberait au pouvoir législatif du territoire concerné.

Conclusion

Le feu de la crise va redémarrer. Sa date exacte importe peu: il aura lieu. Préparés psychologiquement nous pouvons rester calmes et lucides au milieu de l'affolement réel ou programmé même si nos outils sont juste ébauchés. Nous pouvons motiver des millions de chômeurs, tous les sous-employés et maltraités.

Spéculons, la spéculation n'est pas automatiquement malhonnête. L'investissement démocratique est jouable si nous y croyons.

La simplicité, la compréhensibilité du projet "poil à gratter" ou "schmilblic" pourra mobiliser en notre faveur. Beaucoup de citoyens apparemment absents des luttes ces temps-ci ou saoulés de discours qui finissent par donner l'impression de ne plus rien comprendre (même quand on est spécialiste) prendront le risque de l'action: "Après tout, faisons nos comptes, qu'a-t-on à perdre?" Le problème "crève les yeux", mais peut-être plus pour longtemps!

L'argent est une création humaine, le système est donc transformable par la volonté d'êtres humains.
Certes, l'argent n'est pas tout! mais il colle à tellement de problèmes depuis des siècles...
La richesse n'est pas l'argent, mais le bien ou le service qu'il remplace. L'argent fait illusion (2). Combien de temps?
L'engendrement de la monnaie sur notre dos est à peine croyable (3). Le problème nous crève les yeux. Combien de temps?
Nous pouvons avancer vers la démocratie si 100% de la monnaie naît avec le peuple... qui n'est pas seulement l'état!

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