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L'ECONOMIE DISTRIBUTIVE DANS LA TRANSITION

Ungersheim, le samedi 21 novembre 2015

Présentes : 20 personnes.

Introduction :

La réunion à Bâle, début de cet été, n'a pas abouti à un résultat concret.

Pour reprendre la réflexion, démarrons avec l'énumération d'une part de nos " cris de révolte " :

  • " Sans papiers, sans travail, mais pas sans utopies "
    • " Résister, lutter, expérimenter "
    • " Le plus pour celles et ceux qui en ont le moins "
    • " Il est plus facile d'aller du Nord au Sud, que du Sud au Nord "
  • " Serrons-nous les coudes au lieu de jouer des coudes "
  • " Apprendre à nous enrichir de nos diversités "
  • " L'allocation universelle, un ticket social pour chacun, de la naissance à la mort "
  • " Partager l'Avoir, le Pouvoir et le Savoir "

L'Economie Sociale et Solidaire finance des projets durables.

L'accroissement des inégalités se poursuit : les 2 plus grosses fortunes du monde (Ikea, Lidl) sont plus importantes que le PIB de 48 pays pauvres.

Mais des actions et des expérimentations laissent présumer qu'un autre monde est possible…

1. La Maison de la Citoyenneté à Mulhouse par Lionel Faivre

Activités :

  1. Newsletter hebdomadaire " L'Echo des Alternatives Locales "
  2. Mouvement des chômeurs et des précaires de Mulhouse (groupe de paroles, actions communes, lien avec pôle emploi…)
  3. Mutuelle et prêts solidaires, microcrédits,…
  4. Magasin " pour rien "
  5. Cyber-projet : dans le but de réduire la fracture numérique, libre accès à internet, au traitement de textes,… Possibilité de faire des photocopies.
  6. " Banque du rêve "
  7. Projet de monnaie locale et solidaire
  8. Tissage de solidarités internationales : ex : Sénégal, avec les Rrom,…( ?)
  9. Apprentissage de l'esperanto
  10. Mensuel " Le Colibri "
  11. Atelier " A l'Unisson " = collectif d'entraide pour les femmes et al culture

// la MCM est en partenariat avec différentes ASBL :

  • " Justice, insertion, droit "
  • restaurant solidaire " La Table de la Fonderie "
  • Cassis ( ?)
  • Les Citoyens du Monde
  • Cours de français
  • CP68 (abolition de la dette publique)
  • + Insef inter, accompagnement emploi, Ritimo, …

Focus sur la " Banque du Rêve "

Idée de Roger de créer un site internet où l'on partage des idées, des projets, des initiatives, des utopies réalisées,… qui doivent être solidaires, écologiques et sociales. " http://banquedureve.wix.com/accueil " Références à UTOPIA de Thomas Moore

2 exemples :

1. " La Récré des lionceaux "

Des institutrices maternelles se sont regroupées pour définir des activités d'éveil pour les enfants (matinées musicales, sorties au parc, promenades en forêt,…)

= projet citoyen

2. Barefoot Collège 1972- Rajasthan- Banker Roy (?)

Formation de femmes illettrées par l'image à la construction de produits technologiques : panneaux solaires ou autres …

= exemple d'empowerment

Permet la promotion des femmes, soutient l'autosuffisance et le développement social, constitue une pédagogie des opprimés.

" C'est dans ses rêves que l'homme trouve la liberté ; cela fut, est, et restera la vérité "

2. L'entreprenariat dans la transition

Projet d'Ecotourisme par Guillaume Reffay

Guillaume a réorienté sa vie professionnelle en créant son propre projet : l'hiver il organise de voyages en traîneaux à chiens, voyages repris sous le label de l'Ecotourisme.

// il a adhéré au groupe " Sud-Alsace en transition ". Il a des compétences en webmarketing et tente de mettre sur pied une monnaie locale à Mulhouse.

Création d'une startup par Lazare Chatzithomas

Lazare met en garde l'assemblée sur les initiatives d'économie sociale qui créent du lien mais qui ne créent pas d'emploi. Ex : l'épicerie participative.

Par contre de nombreuses possibilités s'ouvrent à ceux qui seraient " entrepreneurs " : des métiers sont à réinventer ; des procédures permettant la création d' " autoentreprises " existent et peuvent être activées telles que les " SIC " (les salariés sont actionnaires dans un partenariat public/privé)…

Lazare met en garde chacun sur le risque de l'assistanat permanent et encourage les individus à garder leurs capacités à innover et à entreprendre.

Il défend une économie distributive et une économie circulaire, créatrice d'emplois.

Le projet est alors bon pour l'économie, la société et la qualité de vie.

Pour réaliser son projet, il faut passer par différentes étapes :

  1. Une utopie
  2. Traduire l'utopie en réalité en devenant acteur de la transformation économique. Dans ce cas, internet se révèle souvent un atout.

L'exemple réalisé par Lazare est une mini-entreprise qui vient en appui d'un système existant : il propose une garantie pour les produits de seconde main, dans le cadre d'une co-responsabilité " acheteur/vendeur " (si le produit ne fonctionne pas, les frais de réparation sont pris en charge par le vendeur).

Cette initiative augmente les échanges entre les personnes.

Lazare se situe à l'intérieur d'une économie qu'il souhaite transformer.

CAP40 est en lien avec la " vieille économie " ; les " startups " sont des entreprises innovantes et responsables, ne passant pas par le crowdfunding.

Lazare est au sein d'une équipe de 8 personnes ; il a créé 6 emplois.

L'objectif est de fonctionner en économie distributive.

Le travail se fait en équipe en toute transparence et en bonne collaboration.

// L'entreprise a une dimension sociale : ils extraient des données sur les produits appartenant à l'obsolescence programmée (appartiennent au RSE (?))

Ils s'inscrivent dans le DD.

Ils se sont constitués sur un partenariat public/privé.

Les fonds de départ ont été obtenus par le biais de Pôle emploi ; le crowdfunding peut venir en appui.

Il nous met en garde contre les " fonds voraces "… ( ?)

La question qui doit nous guider quand on veut fonder une entreprise est " qu'est-ce qui peut améliorer la vie des gens ? "


3. L'Economie Distributive dans la transition

Jean-Claude Mensh, maire d'Ungersheim

Jean-Claude est élu depuis 5 mandats mais n'en a pas moins une opposition autour de 20% dans sa commune.

Son programme est la Transition et il suit une démarche anticapitaliste, contre la dégradation de la planète et la déliquescence des liens sociaux.

Le modèle capitaliste ne peut entraîner le changement de société nécessaire ; il est arrivé en bout de course et nous sommes aujourd'hui dans le mur.

Au départ, Jean-Claude est issu du monde syndical où il a commencé à défendre les catégories défavorisées.

La particratie est bloquée par une force d'inertie en lien avec la course à l'opinion et la peur des résultats électoraux ; elle est devenue un simulacre, une parodie de représentativité démocratique. L'homme est unidimensionnel, consommateur aliéné et abruti…

La réponse est la Transition où le lien social entre les précaires et les privilégiés est amélioré ainsi que le respect de l'environnement.

Dans la situation actuelle, on est devant une augmentation permanente de la puissance des multinationales, qui augmentent leurs revenus // à une diminution des biens des plus pauvres.

A Unrgersheim une minorité a réfléchit, a agit et est confortée par le vote.

Mais, il souhaite pérenniser son action et prévoir le passage de flambeau.

Actuellement nous sommes dans l'adaptation, mais il faudrait une révolution !

Les électeurs désertent les urnes : 50% de votants. Les mandataires ne représentent que 20% de la population.

La Transition prône le partage des richesses, en douceur amis a-t-on le temps ?

Si réchauffement de plus de 2°, la fonte du permafrost va entraîner une augmentation du méthane (gaz à effet de serre), la diminution du plancton va acidifier les océans et augmenter la libération dans l'atmosphère de CO2,… on entre dans des cercles vicieux +++.

Certaines zones sont plus touchées : Bengladesh ; la Syrie : sécheresse et déstabilisation des villes… + conflits en lien avec les ressources : pétrole, eau,…

A Ungersheim :

Jean-Claude a proposé 21 actions, dont :

  1. Autonomie intellectuelle : liberté de penser et de parler ; pas d'aliénation à la société de consommation
  2. Biodiversité (atlas communal) : l'écosystème ne peut être maîtrisé
  3. Appartenance à la Citoyenneté mondiale
  4. Position anti-nucléaire
  5. Indépendance énergétique
    Une solidarité minière existait auparavant mais à l'intérieur de la corporation.
    La question énergétique, sur un mode jacobin, est centralisée, ce qui entraîne une perte de repères sur l'origine de la production et sur le prix de l'énergie.
    Le constat est le même pour la filière animale.
    Les citoyens sont éloignés de l'origine de production des biens, ce qui augmente leur dépendance.
    A Ungersheim, une part de la production de l'énergie se fait par les panneaux solaires (sur les bâtiments publics, dans les familles,…) et la biomasse.
  6. Autonomie alimentaire
    La diminution de la consommation de viande de 50% peut entraîner une diminution de 40% de la production des GES !

Il existe un frein à cette évolution dû aux lobbys de l'élevage intensif.

Or, si petits élevages, les possibilités de résilience sont plus grandes.

Dans ce domaine, on constate une diminution actuelle du nombre d'agriculteurs : de lus d'1.000.000 avant la guerre, ils ne sont plus aujourd'hui que 500.000…//le nombre de chômeurs est énorme !


Exposé d'Eric GOUJOT, cofondateur de la revue trimestrielle le COLIBRI, solidaire et distributif .

Eric nous fait part de son parcours : né dans une famille engagée, il travaille d'abord comme ingénieur dans le secteur automobile, entreprise créatrice de chômeurs !!

Il se pose de nombreuses questions et se tourne vers l'économie du DD et vers l'ESS, puis ensuite vers l'idéologie de Pierre Rhabbi : " il faudrait 3 terres pour permettre aux habitants de la planète de vivre comme les occidentaux "

Il fait des recherches au niveau de la NEF (??) puis du secteur Bio qui se développe peu et aujourd'hui semble récupéré par le marketing.

Dans la suite de ce parcours, il aboutit au journal Colibri dans lequel il relaiera la parole de Jacques DUBOIN, père de l'économie distributive.

Enfin, aujourd'hui, Eric est producteur de légumes-salarié.

Il nous explique les piliers sur lesquels repose l'économie distributive :

  1. Une monnaie différente (le $, l'euro, …sont liés à la dette).
    Une nouvelle monnaie est en lien avec les biens et les services que l'on produit, elle est créée en fonction des entreprises locales. Elle disparaît une fois qu'elle est consommée.
  2. Revenu d'existence, sans critère. Ce revenu est évalué en fonction de la production.
  3. Partage du travail (dont le revenu est séparé).
  4. Démocratie participative
  5. Suppression de la propriété privée pour une propriété d'usage des propriétés collectives. Celle-ci améliore les relations humaines.
  6. (réflexion sur l'amélioration de la PAC qui sert principalement Monaco et la Reine d'Angleterre… ???)
  7. Santé gratuite ou payante en fonction du niveau de l'allocation d'existence (1000 ou 2000 euros, si on paie ses traitements médicaux)


Bernard SCHAEFFER

Collectif du Haut-Rhinois pour l'abolition des dettes publiques

Le système capitaliste devrait ne pas tenir …la Transition, oui mais, comment ?

1) Ex : Varoufakis a eu un projet de monnaie complémentaire électronique…et s'est retrouvé tout seul. Il y a eu des dénonciations véhémentes de la classe dominante et il n'a eu aucune défense, ni en Grèce, ni ailleurs…

2) La dette est un mécanisme redoutable mis en place par les oligarchies financières du monde : celles-ci demandent une diminution d'impôts et prêtent avec intérêts !

Elles dictent leurs exigences. Ex : la totalité des impôts paient à peine les intérêts de la dette publique !

Or, peu de réaction du type " cela suffit ! "

Il s'est créé un " Collectif pour l'Audition des dettes publiques " (France-Grèce).

Celui-ci conclut que 59% (200 milliard d'euros) de la dette est illégitime en France.

Elle entraîne une captation des richesses par la classe dominante.

Qui s'insurge ?

3) Les Emprunts toxiques sont une petite partie du problème.

Les oligarchies financières se permettent de faire n'importe quoi. Les politiciens sont les amis des banques Ex : Philippe Richard, ministre des collectivités locales sous Sarkozy, président du CR " Champagne-Ardenne ", serait le payeur de la dette toxique de l'Alsace (à vérifier ?)

Conclusion : les dirigeants sont de plus en plus forts ! D'autant que les victimes sont passives !


Michel MULLER et Christian RUBECCHI

L'Alterpress68

S'informer et se former est vital or un pourcentage de la population ne croit plus ce qu'elle lit dans les médias, qui sont sous l'égide des grands groupes et l'ensemble des pages politiques sont ainsi communes aux différents journaux.

Cette presse est dévolue au modèle économique et social et elle appartient au milieu bancaire ; les idées qui dérangent ne se retrouvent plus dans les journaux classiques dans lesquels on retrouve les mêmes experts, les mêmes idées ; ils sont capables de parler de tout… Ex : Cohen…

Patrick Drahi à la tête du pôle presse AMG (Altice Media Group) et propriétaire de " Numéricable " a racheté " Libération " et le " Crédit Mutuel " est le 1er groupe de presse français !

Exception : l' " Humanité ".

Avant la guerre 57 journaux en France ; aujourd'hui : 12 quotidiens qui appartiennent à 2 groupes financiers. On assiste à une diminution des journaux d'information et des emplois ; de ce fait, les journalistes qui risquent de perdre leur place s'ils ne sont pas dans la ligne du journal, véhiculent une pensée unique.

On a cru à une nouvelle communication grâce à internet, nouvel espace de liberté, mais si c'est effectivement une révolution (telle l'apparition de l'imprimerie qui a généré également des débats d'idées, ex : Luther) et qu'un nouvel espace s'est ouvert, il a été rapidement pris en main par les grands groupes de communication ex : Google, … (qui de plus est américain !).

Internet a été présenté comme gratuit mais le prix se paie ailleurs (envahissement publicitaire, rachat de données…)

In fine, Internet transmet de l'information non traitée, non vérifiée, non mise en forme… qui pour se faire demanderait un travail par un homme de métier.

Comment réagir ?

Il faut passer à " autre chose " : le citoyen doit s'en emparer : mise en place d'un journal sur internet. Si peu d'argent : il reposera sur le bénévolat…

 

Notes du colloque prises par Marie Carlens

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