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René Ballaguy |
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Comme elle lexposait ici récemment, Fanny Evrard a pris conscience quimposer le globish renforce lhégémonie du capitalisme anglo-saxon dans les relations internationales. Son article a inspiré un fidèle lecteur, René Ballaguy, qui montre ici que lespéranto, au contraire, véhicule une "supra-culture" qui nefface pas les autres : Dans "La Grande Relève" 1157, jai particulièrement apprécié larticle de Fanny Evrard sur langlicisation forcée de nos sociétés (le globish), mais il nen est pas de même en ce qui concerne lencart mentionnant lespéranto. Car pour moi, lespéranto nest pas un cas à traiter à part, mais un phénomène unique en son genre dans toute lhistoire de lhumanité et qui aurait eu totalement sa place dans larticle en question. Par exemple, en mentionnant le rapport de François Grin Lenseignement des langues étrangères comme politique publique, commandé par le Haut Conseil de lévaluation de lécole, France [1]. Il faudrait chercher pourquoi, dans lavis de ce HCEE (n°19, octobre 2005), transmis au Ministère de léducation nationale, le troisième scénario présenté par le professeur Grin (lespéranto) est totalement absent, ainsi que toute référence à cette langue internationale envisagée comme solution à lenseignement des langues ? Revenons à lencadré de larticle de "La Grande Relève". Il se veut explicatif, mais il demanderait à être éclairci. Il y est dit de lespéranto : « toute sa culture reste à inventer. Mais quest-ce quune culture ? Nest-ce pas une manière collective dêtre présent au monde ? Alors que le globish est plutôt un moyen de colonisation, dasservissement, voulu et accepté, dixit La Boëtie [2]. à mon avis, une véritable culture ne peut pas être hégémonique. Cultures et langues sont intimement intriquées, voire indissociables. « Si une langue vit, elle a ipso facto une culture » [3]. Donc, au lieu de se poser la question de savoir si lespéranto a ou na pas une culture, il me semble plus clair de se demander si lespéranto est vraiment une langue (certains lont contesté) et la réponse concernant sa culture en sera concomitante. Pour sen rendre compte, jinvite tout un chacun :
En conclusion, lesperanto est une langue à part entière, une langue à haute valeur culturelle. Pour lauteure de lencadré en question, lespéranto serait, une « tentative », expression qui sous-entend un échec. Mais on ne peut réussir ou échouer que par rapport au but que lon se propose. Le but de Zamenhof était que quiconque semparant de cette langue ait une communication efficace dans la plupart des pays du monde. Lespéranto par sa facilité dapprentissage et dutilisation internationale est sans conteste une pleine réussite. Que cette langue ne soit pas plus répandue, cest un fait dont sont responsables des tas dirresponsables et des honnêtes bourgeois qui, hébétés, la bouche aphone, emplâtrée de leur dernier King Burger ne se sentent pas concernés. Lespéranto est une victoire trop importante pour en laisser sa diffusion aux seuls espérantophones ! Lespéranto, comme la paix, na jamais été essayé en grand. Aurait-on peur que tous les humains puissent vraiment communiquer entre eux ? Que lespéranto bouscule nos esprits formatés, je nen disconviens pas. Mais on ne doit pas reprocher à une passoire davoir des trous. Cest dans la nature même de lespéranto dêtre une langue a-nationale, ce qui ne lempêche nullement davoir une culture internationale. Quà la différence dautres langues elle ait été construite par le cerveau dun homme, donc dabord écrite, et parlée plus de quinze ans plus tard ne lui retire rien. En 1887, aucun fait culturel nest produit par lespéranto, il nen est plus de même après 130 ans de vie intense, malgré les guerres et les persécutions : oui, des espérantistes sont morts au goulag et en camp de concentration [14]. Lespéranto, par nature, dès le départ, respecte toutes les langues et toutes les cultures, il se pose donc comme une valeur culturelle bien réelle. à la question dune langue pour la culture de la Paix, on peut donc répondre avec le journaliste H. Masson [15] que lEspéranto est une langue
Car dès son origine, lespéranto sest déclaré contre le racisme, contre le nationalisme et a mis en pratique les valeurs de paix, de collaboration entre les peuples, de non violence (soutenu en cela par Tolstoï et Gandhi) ! Un exemple : la Croix-Rouge (à qui le Prix Nobel de la Paix fut attribué en 1917, puis en 1944, puis en 1963 avec la Ligue des Sociétés de la Croix-Rouge, au HCR en 1954) avait adopté une résolution en faveur de lespéranto lors de sa dixième conférence internationale, à Genève, en 1921. Son utilisation pratique a été démontrée durant la guerre 14-18 [16]. Puisque, dit-on, « tout le monde parle anglais », pourquoi les très nombreux anglophones qui nauraient donc pas besoin détudier lespéranto, lapprennent-ils ? Ne serait-ce pas sa culture quils recherchent ? La interna ideo ? Ils y respirent une atmosphère interculturelle que lon ne peut trouver nulle part ailleurs. Un linguiste nous expliquerait ici comment lespéranto a créé deux formes de poésie originales. Il nous montrerait en quoi sa flexibilité peut absorber sans problèmes toutes les particularités culturelles, japonaises ou chinoises comprises. Jencourage les lecteurs de "La Grande Relève" à aller y voir par eux-mêmes [17]. Enfin je conseille de prendre connaissance de la réponse de C. Piron à L.Ferry (ministre de la Jeunesse, de léducation nationale et de la recherche de 2002 à 2004) [3]. Albert Jacquard, généticien et essayiste, a accepté de parrainer notre campagne : lespéranto au Bac en 2010 ! « Ce que je suis, ce sont les liens que je tisse avec les autres » [18] Si vous voulez AVOIR, et de plus en plus, apprenez le globish cela vous sera peut-être utile Mais si vous désirez ETRE un dispensateur de vie, pour vous et les autres, apprenez lespéranto. Et vivez en Espérantie, le pays sans frontières ! René Ballaguy, Citoyen du monde parce que citoyen français. [1]Rapport Grin (Genève, 12 septembre 2005) : http://cisad.adc.education.fr/hce.... François GRIN, Docteur en sciences économiques et sociales (mention économie politique), est Professeur déconomie à lEcole de traduction et dinterprétation (ETI) de lUniversité de Genève, directeur-adjoint du Service de la recherche en éducation (SRED) du Département genevois de linstruction publique et Professeur invité à lUniversité de la Suisse italienne (USI) où il enseigne le cours Contesti multiculturali e multilingui della formazione. [2]Ch-Xavier Durand La nouvelle guerre contre lintelligence. http://www.vigile.net/archives/ds-medias/docs3/durand-3-propagande.html La Boëtie : http://fr.wikipedia.org/wiki/Discou... [3]Claude
Piron, Le défi des langues, Paris, 2e éd.
LHarmattan 1998. www.esperanto-sat.info,
(cliquer sur « Livres »). Réponse
à Luc Ferry : [4]Maurice Genevooix (1890 - 1980), interview à la radio sur la chaîne nationale par Pierre Delaire, le 18 février 1955. [5]http://fr.wikipedia.org/wiki/Paspor... et http://esperanto-france.org/esper... [6]http://www.dmoz.org/World/Esperanto... [7]Valeur propédeutique de lespéranto : http://fr.wikipedia.org/wiki/Va... [9]http://esperanto-panorama.net/franc... [10]http://www.esperanto65.fr/?p=159 [11]Europe,Démocratie, Espéranto : http://e-d-e.org/?lang=fr [12]http://www.esperanto-sat.info/artic... [13]http://www.ipafrance.org et http://de.wikipedia.org/wiki/Inte... (en allemand et anglais seulement) [14]Ulrich Lins, La dangera lingvo. Studo pri la persekutoj kontrau Esperanto, Bleicher-Eldonejo 1988. et Detlev Blanke et Sergej Kuznecov, Dua eldono, kun postparoloj, Moskvo : Progreso, 1990. http://www.esperantosat.info/articl... [15]Henri Masson et René Centassi, Lhomme qui a défié Babel : Ludwik Lejzer Zamenhof, éd. LHarmattan, 2001. http://www.esperanto-sat.info/artic... [16]http://esperanto-france.org/esperan... [17]http://www.esperanto.net/info/index... [18]Albert Jacquard, Petite philosophie à lusage des non philosophes, éd. Calmann-Lévy (1997). |
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