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LIBRES PROPOS

Raya Ginette Karsenty

Sujet tabou ? THAT IS THE QUESTION !

J'avais retrouvé un jour un ami anglais, connu, jeune adolescente, pendant la guerre, à l'époque héroïque de la résistance à l'agression nazie. Il aimait la France, d'abord " parce que c'est le pays des Droits de l'Homme. No ? "

Bien sûr, c'est le pays des droits de l'Homme et de la liberté : Et rien ne peut s'accomplir de réellement efficace, sans la liberté de penser et à fortiori d'agir dans quelque domaine que ce soit, dans un esprit de justice et d'équité, c'est à dire, dans la perspective du respect de l'autre : suivant la formule populaire : de Paris à Tombouctou, dans les terres les plus lointaines, les plus déshéritées, à quelque niveau que ce soit.

Le respect de l'autre, c'est aussi et avant tout, protéger le plus faible. Et c'est un honneur d'en avoir la charge.

Que dire de l'influence grandissante et vampirisante de tant d'associations ou sectes, qui s'imposent dans notre société, convaincues de détenir une seule et unique vérité, qui marquent leur territoire en dictateurs, de plus en plus tentaculaires, voire dangereuses ? Il est très dommageable que leurs moyens d'action soient en opposition avec notre conception de l'étique, celle de la démocratie et naturellement celle de la définition des Droits de l'Homme et du Citoyen : " Les hommes naissent libres et égaux en droit ... " Liberté, égalité, fraternité ".

Valeurs si bien représentées sur le plan mondial par l'ONU, l'UNESCO, l'UNION EUROPEENNE, l'UNICEF et tant d'autres perfectionnistes dans l'avancée de l'Humanitaire : des hommes et des femmes qui consacrent leur vie à ressourcer celle des affamés, des assoiffés de ces terres sans semences ni eaux, leurs petits avec cet air étonné d'être toujours vivants ...

Ces hommes et ces femmes qui n'empruntent pas de petits sentiers tortueux, mais la Voie Royale pour parvenir au point ultime d'où jailliront les premières gouttes du flot de joie d'exister.

Ces hommes et ces femmes qui n'annexent pas, mais qui accueillent.

Comment se protéger de ces groupuscules d'obédiences diverses, dont les intoxiqués contribuent à ternir les plus belles facettes de l'harmonie universelle ? Ces groupes stéréotypés, qui sous des discours débordants de flammes et de passion, portent, en réalité sur leur visage, le masque fameux de la Comedia del Arte : Celui de l'ENVIE. Ces corps Constitués qui déforment les notions de partage et de fraternité et cherchent obscurément à s'octroyer l'aura de ces messagers de paix et de fraternité authentique de tous bords, de toutes confession, si beaux avec cette expression dans leurs yeux d'anges en visite...

Comment ne pas être sensible aux réactions colériques des plus atteints par cette injure au caractère sacré de la liberté ? Liberté : c'est aussi celle de crier avec force son indignation lorsque la coupe est pleine : pleine de plantes vénéneuses et de trèfles à quatre feuilles déchiquetés.

Dans la Bible, un excellent conseil est dispensé dans " Les Dix Commandements " : " Tu ne convoiteras ni lai maison ni la femme de ton voisin ". Mise en garde bien explicite de Dieu de succomber aux pulsions d'envie et de jalousie. Ce sont bien elles qui forgent les armes des mouvements belliqueux, des conflits, voire des guerres, du besoin d'annexer le voisin. Le voisin, c'est aussi la contrée et par extension la nation. La maison c'est aussi le bien d'autrui ; et par quelle alchimie se commettent les guerres ? That 's the question " me répondit mon ami anglais, à qui je faisais part de ma réflexion.

Les hommes naissent libres et égaux en droit. " Cette assertion paraît être de l'araméen pour certains de ces originaux administrateurs de biens, des idées aux émotions avec, au passage, les objets sous diverses formes, dont le mode de procédure est l'emprisonnement psychique et relationnel pour ceux qui ne pactisent pas avec leurs règles marquées au sceau de l'ostracisme. Comment ne pas être interpellé par cette problématique, quand on est confronté à tant de souffrance morale et matérielle. " liberté chérie ! " Ce chant superbe, glorifié par les philosophes du XVIIIe siècle : Voltaire, Diderot, Montesquieu et tant d'autres chevaliers de la pensée éclairée, ce chant a-t-il encore vraiment droit de cité dans ce contexte étrange ? " That 's the question ? Sujet tabou ... me dit mon ami anglais ". Avec un sourire narquois. Est-ce le déclin du lumineux magnétisme de ce joyau offert à des millions d'individus, depuis des millions d'années " Tu aimeras ton prochain comme toi même " Non, n'est-ce pas, si cet autre commandement est enfin observé : " Tu ne convoiteras ni la maison ni la femme de ton voisin. " Vous allez encore me dire " That is the question ? " lançai-je à mon ami anglais ; " Yes, it is,vthat's the question ", me répondit-il, avec un sourire très narquois .. Mais il faut garder espoir " !

Alors me revint en mémoire ce vers de Paul Valéry comme une réponse à tous les désespérés, en quête d'une aube nouvelle : " Le vent se lève, il faut tenter de vivre ".

Raya-Ginette Karsenty.
14/11/2010

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