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Conférence à Angers de Guy Marchand le 17 novembre 1981 |
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Introduction de Daniel Durand -
Les Citoyens du Monde à l'ONU
(1948) - Le débat a porté sur : Les océans - Réchauffement climatique - Érosion des sols - la foi Bahaïe - L'information - Racisme, minorités - LICRA - Inter-national ou mondial ? - Esperanto - Le Défi Mondial - Niveau de vie mondial - Moyens techniques et institutionnels du programme - Mondialisme, non violence et pacifisme - La nature de l'homme est-elle la cause des guerres ? - L' éducation. Introduction, par Daniel Durand La souveraineté de l'homme Si l'homme semble être fait pour dominer la matière, il n'est pas fait pour dominer l'humanité. De l'humanité, l'homme ne doit dominer qu'un seul être : lui-même. L'homme est souverain, mais souverain de lui-même, c'est-à-dire capable de responsabilité. Les hommes sont faits pour vivre en société. Mais parce que les raisons et les façons de vivre diffèrent suivant chaque individu, parce qu'il y a un abîme entre celui qui cherche à avoir plus et celui qui cherche à être plus, il faut trouver un système social acceptable par tous. Le seul système actuellement connu qui respecte le mieux l'homme dans sa diversité est la démocratie. La démocratie n'existe que par les hommes ; elle doit aussi n'exister que pour les hommes. L'homme exerce sa souveraineté. Déjà l'homme, souverain par nature et par destination délègue une partie de sa souveraineté (par exemple en France : )
Mais l'homme n'a jamais encore délégué une partie de souveraineté à une Assemblée Mondiale dont le rôle urgent serait de traiter des problèmes mondiaux de survie et de vie, de survie d'abord, de vie ensuite.
Si, dans leur expression démocratique, la commune, le département, la nation existent, le PEUPLE DU MONDE, lui, n'est pas reconnu. Seul existe un embryon du PEUPLE MONDIAL : les Citoyens du Monde qui ont précisément entamé un processus démocratique en vue de la constitution de l'assemblée mondiale si nécessaire. Abus de pouvoir Lorsque nos chefs d'État essaient de régler les problèmes mondiaux, il s'écarte de la mission qui est la leur : alors qu'ils ont mission de défendre les intérêts de la nation, ils abusent de la souveraineté qui leur a été déléguée pour aborder des problèmes qui les dépassent. Depuis 30 ans, malgré plus de 2000 réunions officielles, le nombre annuel de morts de faim est multiplié par 5 et la menace sur chacun de nous de mort violente est multipliée par 1000. L'erreur de notre époque est d'avoir cru que l'Organisation des Nations Unies avait quelques pouvoirs. Or de par sa constitution, l'ONU n'a aucun pouvoir : elle ne peut émettre que des conseils ou résolutions qui en aucun cas ne peuvent être transformés en réglementation. Aucun gouvernement, aucune association, aucune parcelle du peuple mondial n'a jamais délégué à l'ONU la moindre miette de souveraineté Dans ces conditions, il est regrettable de voir tant d'énergie déployée vers l'ONU8 et ses agences spécialisées (OMS ? UNICEF ? FAO ) pour rien. L'ONU a cependant un certain pouvoir : celui de l'argent qui passe entre ses mains : mais force est de constater que cet argent a beaucoup plus servi à aider les Sociétés multinationales américaines que les miséreux de notre planète. Non, l'ONU ne peut rien, ni pour la paix, ni pour le développement, ni contre la faim, car cet organisation n'est pas porteuse en elle de la souveraineté du peuple mondial.
Texte écrit par Albert Camus
Je voulais vous demander : est-ce qu'il y a parmi vous des Gadzarts ? Le Directeur de l'École des Arts et Métiers m'avait dit qu'il afficherait la réunion. Je considère en effet que le mondialisme est utile pour ceux qui étudient les sciences et les techniques modernes ; car actuellement l'humanité court à son désastre parce qu'elle ne sait pas s'organiser selon les sciences et les techniques que les hommes ont réussi à créer. Finalement, je n'ai pas grand-chose à dire ce soir puisque mon ami Daniel Durand a déjà décrit en grande partie tout ce qu'est le mondialisme ; peu à peu j'essaierai de rajouter quelques anecdotes supplémentaires sur le mondialisme. MONDIALISME Le mondialisme, c'est l'ensemble de la citoyenneté mondiale, l'ensemble du fédéralisme mondial. " Mondialisme " est un mot que nous avons créé il y a environ une trentaine d'années et que nous avons fait rentrer récemment dans certains dictionnaires comme le Larousse ou le Petit Robert. Le " mondialisme ", c'est vraiment la logique même du raisonnement. Nous le disons continuellement, et les gens s'en aperçoivent en regardant la télévision, en lisant les journaux, en écoutant la radio : il y a des problèmes mondiaux. L'ORGANISATION DE LA PLANÈTE : UN GRAND RETARD Il y a quelques jours, tout le monde regardait atterrir la navette spatiale américaine Columbia faisant le tour de la Terre en une heure et demie : donc on se rend compte que la planète est quelque chose de très petit, de très réduit ; donc les sciences et les techniques ont permis de réduire les dimensions sensibles de la planète de façon considérable. Or les hommes sont toujours organisés comme ce qu'ils ont inventé il y a environ 3 ou 4 siècles, c'est-à-dire la forme de l'État, de l'État-nation avec une souveraineté nationale qui est de plus en plus absolue ; et voilà une forme d'organisation des hommes créée il y a plusieurs siècles que l'on vent continuer à maintenir alors que les problèmes sont mondiaux. Quand les États ont été créés, il y avait une grande partie de la planète qui était totalement ignorée. Les peuples pouvaient se faire certaines guerres les uns contre les autres pour essayer de s'étendre, dominer tout au moins son voisin, mais cela ne permettait pas la disparition de l'espèce humaine. Or maintenant les sciences et les techniques permettent avec certitude la disparition de l'espèce humaine ; il y a deux jours dans " Le Monde " vous pouviez lire un article d'André Fontaine : " Une guerre mondiale - c'est-à-dire la fin de l'espèce humaine - est possible d'ici quelques mois. Autrefois on disait quelques décennies, après on a parlé de quelques années, maintenant c'est quelques mois. C'est ahurissant. Les individus, les hommes politiques veulent rester organisés exactement de la même façon. Mais voilà ce que les mondialistes disent, ce que les Citoyens du Monde disent : "- Ceci est totalement illogique. Il faut donner aux hommes la possibilité de s'organiser sur une structure mondiale." Les hommes politiques ont à leur disposition une structure juridique qui s'arrête à la frontière nationale : alors ils vont aux élections, ils s'organisent, ils prennent le pouvoir, etc. mais ils sont bloqués par la " nation ", par la limite de leur pouvoir qui est limité à l' " État-nation souverain ".
Voilà : tous ces problèmes sont des problèmes mondiaux ; or l'homme politique n'a pas à sa disposition de structure juridique mondiale pour permettre de régler ces problèmes mondiaux. C'est tout cela le mondialisme ; c'est extrêmement simple. Nous voulons donner aux hommes politiques la possibilité de régler les problèmes mondiaux parce que les problèmes de la survie des hommes se posent à l'échelle mondiale. En lisant les journaux, vous pouvez vous rendre compte du désarroi des hommes politiques. Il y a quelques jours, Mauroy disait : " C'est catastrophique : il y a des gens qui sont pacifistes sur terre. C'est épouvantable : ils ne veulent plus la guerre. Dire qu'il y en a qui sont neutralistes mais c'est terrible cette chose là ! " Pendant toute ma jeunesse, on me disait : " Les Allemands veulent tuer tout le monde, ce sont des gens terribles " - et en effet ils ont fait une guerre mondiale - Maintenant ils sont pacifistes : " Oh mais c'est épouvantable, ils ne veulent plus faire la guerre : C'est terrible ! Comment va-t-on sortir de ce problème là ? " C'est le désarroi des hommes politiques. Il y a quelques jours encore, c'était Madame Indira Gandhi qui était venue à Paris. La veille, avait dit à la F.A.O . à Rome : " Les États-nations ont des armes dangereuses qui peuvent détruire l'humanité : c'est de la folie de s'armer ". Alors là c'était la raison qui parlait. Le lendemain, elle était à Paris pour acheter 150 mirages, c'est-à-dire tuer le voisin, faire une guerre mondiale Qu'est-ce que ça veut dire ? C'est le désarroi le plus complet. Pourquoi ? Parce que l'homme politique n'a rien à sa disposition pour éviter cet affrontement guerrier qui est inhérent à l'organisation même de l'État-nation : chaque État-nation est impérialiste, c'est-à-dire qu'il veut aller dominer le voisin, qu'il veut soi-disant son indépendance, mais au détriment du voisin. Donc l'homme politique n'a pas à sa disposition ce qu'il faut pour essayer de régler ses problèmes. Et là, vous verrez dans l'Agence Mondialiste de Presse - je crois que c'est le numéro 7 - il y a un article d'Indira Gandhi . Justement, ces gens là, nous les contactons de temps en temps, et quand ils ont une lueur de raison, ils se rendent compte qu'il manque des lois mondiales pour éviter la destruction de la planète, pour éviter qu'il y ait des millions de morts sur la planète. Et Indira Gandhi l'a dit : " Il faut limiter un peu les souverainetés nationales pour permettre de régler le problème de la faim ". Il y a quelques temps, c'était le Pape, quand il était à Hiroshima. Il a dit " La communauté internationale devrait ainsi se donner un système de lois pour régler les rapports internationaux et maintenir la paix, de la même façon que la loi garantit l'ordre national. " La nation est bien organisée ? Mais pourquoi ne pas organiser le monde de la même façon ? Certains des hommes politiques ont de temps en temps une de ces lueurs. Ils connaissent nos thèses mondialistes ; de temps en temps ils en parlent, mais jamais quand ils sont à une réunion où ils se trouvent tous en commun. Et voilà le drame dans lequel nous vivons. Ils sont au courant. Ils savent que nos thèses existent, mais ils n'en parlent par. Ils ont peut-être honte ; ils ont peut-être peur d'être en avant du progrès ; on ne sait pas. Mais ce qui se passe, c'est qu'ils n'en parlent pas. Les SEPT grands se réunissent de temps en temps : l'autre jour c'était au Canada ; mais il y a quelques années ils s'étaient réunis en Jamaïque. Il y avait là les 7 grands occidentaux qui étaient réunis ; or les 7 grands avaient été approchés par les mondialistes : ils connaissaient tous nos thèses mondialiste, tous, mais aucun n'en a parlé, en pensant que peut-être que le voisin pourrait rire de lui. Or s'ils avaient su que tout le monde était au courant de ces thèses-là peut-être se seraient-ils intéressés au problème ; peut-être auraient-ils pu sortir une solution ; or ils n'en ont sorti aucune. Des dernières réunions, on vous en a parlé : au Canada, aucune solution. A Cancun, ils sont tous allés dans un hôtel extraordinaire pour absolument rien. En septembre ils ont fait une réunion à Paris pour les pays les moins développés. Ils étaient 30 ou 40. Il y avait Jean-Pierre COT qu'on a considéré comme excellent, de génie, un type extraordinaire ; c'est inouï tous les compliments que j'ai pu entendre sur Jean-Pierre Cot, mais cela n'a servi absolument à rien, sauf pour ceux qui ont fait des conférences, des discours ; ils étaient très heureux d'avoir un grand public devant eux. Mais pour permettre de nourrir les gens, ça n'a servi strictement à rien. L'année prochaine, en 1982, aura lieu la 2ème session spéciale des Nations Unies sur le Désarmement à New York ; mais elle a eu lieu déjà en 1978 cette réunion : tout le monde s'était trouvé réuni là-bas : on a parlé énormément. Il y avait à l'époque 400 milliards de dollars par an d'armement à travers le monde : c'était une catastrophe ; c'était très dangereux ; plusieurs hommes politiques on dit " Il ne faut plus continuer à faire cela ". Quatre ans après, nous en serons à 600 milliards de dollars (au moins de juin). En quatre ans cela aura progressé de 50 % d'armement mondial et on n'a trouvé aucune solution. J'étais à New York en 1978. J'ai rédigé un article en disant " Échec de la conférence ". Eh bien en 1982 je vais reprendre exactement le même discours, parce que je suis certain qu'en 1982 à l'ONU ce sera aussi un échec. Pourquoi ? Parce que aucun homme politique ne veut prendre le vrai problème, c'est-à-dire celui du contrôle du désarmement, c'est-à-dire ce livre , le seul livre qui ait été écrit en entier sur le problème du contrôle du désarmement. Ce livre, je l'ai remis à Monsieur Mitterrand : quelques jours avant les élections, il se trouvait à l'UNESCO ; il fait une conférence. Je m'approche de lui : " Avez-vous le livre de Louis Périller, qui est un de vos amis que vous connaissez très bien ? " " Ah non, me dit-il, non, il ne m'a pas vendu son livre. " Je lui dis : " Tenez voilà ce livre, voilà votre politique de désarmement le jour où vous serez Président de la République ". Hier, j'étais au siège du Parti Socialiste, 10 rue de Solferino, et je leur dis : " La conférence sur le désarmement va commencer dans quelques mois, donnez-moi les papiers que vous avez sur le désarmement. Qu'est-ce que Mitterrand va faire pour cette conférence ? " Et alors, ils me remettent un vieux papier qui datait d'un ou deux ans. Mais il n'y a pas de programme suivi ; le contrôle n'y est pas du tout dedans, rien ; on ne parle pas de ce problème là. Alors à quoi cela sert ? On dit " on a une nouvelle politique " mais c'est pareil : Giscard, Mitterrand, c'est pareil ; Pompidou ou De Gaulle, c'est pareil ; ils ont tous la même politique de protection de la souveraineté de leur État, et c'est tout. Or si on ne s'intéresse pas aux problèmes de contrôle du désarmement, c'est-à-dire forcement une certaine ingérence à l'intérieur d'un État-nation pour aller contrôler su place les usines d'armement, ça ne sert à rien. Tous les pays du monde font la même chose. En 1978, lors de l'écriture de la résolution, le document final de la conférence spéciale du désarmement aux Nations Unies, ils ont parqué 14 fois dans le texte : " il faut un contrôle efficace du désarmement ". Et bien pour qu'il soit efficace, c'est ce problème-là. Or on ne veut pas l'étudier. Pourquoi ? Parce qu'on a peur d'un certain grignotage de sa souveraineté ; c'est pour cela que nous n'arrivons pas à progresser vers la voie du désarmement. Le mondialisme est né lors de la 12ème guerre mondial parce qu'un certain nombre d'entre nous - ici je vois que la plupart des personnes sont des personnes jeunes qui n'ont pas connu la guerre - mais nous qui avons connu, avons vécu ces années de guerre, nous nous sommes rendu compte qu'il fallait éviter que cela recommence. C'est pour cela que le mondialisme est né à cette époque-là - dans les années 43, 44, 45 - et pourquoi ? Parce que les gens cherchaient une solution. Or les données du problème avaient déjà été étudiées depuis fort longtemps. Il y a beaucoup de penseurs qui depuis des millénaires , des centaines d'années , des dizaines d'années ont pensé à ce problème. Il y a eu des Prix Nobel : déjà en 1913 un nommé Henri Fontaine parlait de limitation de la souveraineté des États : cela était absolument indispensable si on voulait éviter les prochaines guerres mondiales (qui n'avaient pas encore commencé : il le disait déjà en 1913). Même de Tzar de toutes les Russies, en 1898, a convoqué la première réunion du désarmement, parce qu'il trouvait qu'il y avait trop d'armées, que déjà cela devenait dangereux, qu'il fallait trouver une solution pour le désarmement. Alors les deux qui ont été contre, c'était, je crois, un général français et un colonel allemand qui ont lutté contre cette conférence en disant : " nous voulons être libres de nous faire la guerre si nous le désirons " ; et la réunion n'a servi à rien. Quelques années après, en 1908, 2ème réunion du désarmement où l'on essaie de discuter de ces problèmes : mais le français et l'allemand qui voulaient être libres et indépendants auront fait échouer encore cette conférence ; et la troisième devait avoir lieu en 1914 ; eh bien, les français et les allemands on réglé leurs problèmes autrement qu'avec la conférence, ce que vous connaissez fort bien. Alors on a créé la SDN, la Société des Nations ; et la Société des Nations, vous savez comment elle a échoué : avec la 2ème guerre mondiale. Pourquoi ? Parce que le problème du désarmement avec son contrôle qui était étudié à l'intérieur de la Société des Nations n'a jamais pu progresser. Après, on a créé l'Organisation des Nations Unies : nous avions un certain nombre d'amis, des juristes internationaux qui connaissaient le problème, ne serait-ce que René Cassin, Prix Nobel de la Paix, qui a étudié les problèmes de la souveraineté. Ces personnes ont dit " si on crée les Nations-Unies come on a créé la Société des Nations, cela ne servira absolument à rien ", comme vous l'avait dit tout à l'heure Daniel Durand ; et malheureusement, près de Washington, dans les 43, 44, un groupe de sages s'est réuni pour créer la charte des Nations Unies, et ils pensaient que ce problème de la limitation d'une partie de la souveraineté devait être inscrit dans cette charte. Mais en 1945, quand les hommes d'État sont arrivés à San Francisco pour parapher cette charte, les ministres des affaires étrangères : " Attaquer notre souveraineté nationale ? Ça, c'est impossible ". D'où l'article 2, paragraphe 7 dans lequel on interdit toute ingérence. Il faut protéger la souveraineté des États Et ainsi une petite ligne a suffi pour annuler complètement les bonnes intentions de la charte des Nations Unies. L'ALTERNATIVE : LE MONDIALISME C'est contre cette ligne que lutte le mondialisme, c'est contre ce paragraphe que sont nés les Fédéralistes mondiaux, les Citoyens du Monde pour dire : " Si vous voulez recommencer une nouvelle guerre mondiale, continuez à agir de la même façon, sinon écoutons les juristes internationaux qui pensent à la nécessité d'organiser efficacement la paix ". Et alors, non seulement l'ONU a été créée sans la limitation des souverainetés nationales, mais elle a été créée avec de la régression par rapport à la SDN. Zen effet à la Société des Nations il y avait quand même une commission interne qui étudiait les modalités du contrôle du désarmement. Or, le hasard a fait que notre ami Louis Periller, qui, à cette époque, était un tout jeune homme, faisait partie de la délégation française pour s'occuper du désarmement. Il a réuni toutes les notes qu'il avait prises il y a plus de 50 ans ; il a repris toutes ses études pour en sortir ce livre en rajoutant quelques contrôles supplémentaires qui n'existaient pas à l'époque comme le contrôle par satellites. Et c'est ce livre qui est sorti, que nous avons sorti au Club Humaniste et qui est le seule livre au monde sur les questions de contrôle où y sont reprises toutes les thèses qui avaient déjà été étudiées à la Société des Nations. VERS UNE COMMISSION DE CONTRÔLE L'autre jour, nous avons fait une réunion avec quelques personnalités politiques de la droite et de la gauche pour essayer de pousser encore à nouveau ce problème de commission de contrôle à l'intérieur des Nations Unies. Le Directeur des Nations Unies qui était là présent nous a confirmé non seulement que ce livre était le seul au monde sur ce problème-là, mais que les Nations Unies ne pouvaient pas créer de commission de contrôle. Il fallait que ce soit un État-nation qui le propose à l'intérieur des Nations Unies. Alors nous en sommes dans cette position-là : nous allons essayer de faire créer par la France cette commission de contrôle afin que le gouvernement la présente à une session plénière des Nations Unies. Réussirons-nous ? Ne réussirons-nous pas ? Nous n'en savons rien : mais ce que nous savons c'est que nous avons une liste d'hommes politiques autant de droite que de gauche, de l'ancien gouvernement et du nouveau gouvernement qui ont répondu sur ce livre en disant que c'était vraiment très intéressant et qu'il fallait continuer à étudier et à progresser dans cette voie-là. Malheureusement ils ne font encore rien ; alors nous espérons arriver à les pousser et peut-être qu'un jour la France proposera une commission pour étudier ce contrôle. DÉLEGATION PARTIELLE DE SOUVERAINETÉ A ceux qui achèteront ce livre, je dirai de regarder à la page 41 car j'ai demandé à mon ami Périller de mentionner un passage sur le mondialisme ; et en effet, tout contrôle, pour qu'il soit efficace oblige forcément à une certaine limitation de la souveraineté ; or nous avons dans le préambule de la constitution française un paragraphe qui mentionne : " Sous réserve de réciprocité, la France consent une limitation de souveraineté pour l'organisation et la défense de la paix. " C'est extraordinaire : les hommes politiques ont ce paragraphe et aucun ne veut l'utiliser. Alors l'autre jour, au Congrès de Valence, nous avons voulu profiter de la situation pour leur montrer qu'il y a quelque chose dans la constitution française qui est très valable. - les parlementaires ne savent pas cela - Je me souviens, il y a quelques années, il y avait une grande réunion dans une salle de la chambre des députés ; il y avait un certain nombre de députés et je pose la question : " Qu'est-ce qu'il y a dans le préambule de la constitution française ? Est-ce qu'on parle de limitation de souveraineté ? " Pas une main ne s'est levée, pourquoi ? parce que personne, aucun parlementaire ne connaît ce paragraphe. Or il existe, et il a été fait, introduit par un socialiste, André Philippe, et quelques années avant c'était Léon Blum qui avait suggéré ce paragraphe en disant : " jamais il n'y aura de désarmement s'il n'y a pas de limitation de souveraineté " Pendant le congrès de Valence, nous avons distribué à des milliers d'exemplaires à tous les délégués au Congrès de Valence du Parti Socialiste ce paragraphe de Léon Blum - que nous avons d'ailleurs mentionné dans le Journal LE MONDE, sous la forme d'une publicité à l'intérieur pour montrer que si les socialistes veulent vraiment la paix non seulement en France mais sur le plan mondial, il faut suivre les voies qui ont été tracées par leurs prédécesseurs, c'est-à-dire Léon Blum et André Philippe. Malheureusement jusqu'à ce jour, je n'ai reçu aucune réponse, mais l'espoir continue à nous faire vivre. Et j'espère qu'un jour nous arriverons à convaincre les socialistes de faire pousser en avant cette commission sur le contrôle du désarmement. Voilà une partie de la logique du mondialisme, le DESARMEMENT, ce par quoi le mondialisme est né. Mais ensuite nous avons vu au bout de quelques années, qu'il y avait d'autres problèmes qui se posaient au niveau mondial. Et je me souvient fort bien d'une réunion que nous avons eue à Londres, organisée par le Groupe Parlementaire Mondialiste de l'époque qui comprenait une centaine de Lords et de députés britanniques ; et dans cette réunion il y avait Lord Boyd Orr, Prix Nobel de la Paix, qui a été le premier directeur de la F.A.O. ?, vous savez cet organisme des Nations Unies qui étudie le problème de la faim dans le monde. Il y avait Josué de Castro qui était un médecin brésilien qui avait écrit la " Géopolitique de la Faim " et il y avait l'Abbé Pierre qui venait de créer les communautés Emmaüs. Et bien, ces trois orateurs ont dit, en 1950 : " Le problème n'est pas le problème Est-Ouest, - on commençait la guerre froide à ce moment-là - le vrai problème c'est le problème Nord-Sud : cette future révolution mondiale du miséreux contre le riche. Voilà le vrai danger. C'était en 1950. Et les hommes politiques ne se sont pas intéressés à ce problème. Puis tout d'un coup, on a vu un Président de la République qui a découvert ce problème - alors c'est lui qui l'a inventé ; tous les journaux en parlaient - c'était en 1974. Il s'appelait Valéry Giscard d'Estaing. C'était au Chili où il y avait une réunion. Puis voilà tout d'un coup il prend le problème Nord-Sud, une découverte de Giscard. Les mondialistes connaissaient le problème depuis 24 ans. Et puis maintenant, Giscard n'est plus là ; c'est Mitterrand qui est là avec des nouveaux : Mauroy, Jean-Pierre Cot, etc., ça y est : ils viennent de découvrir les nouvelles relations de la France avec le Tiers-Monde. Mais quoi ? Les mondialistes en parlent depuis 30 ans ! LES COURS DES MATIÈRES PREMIÈRES Alors Mitterrand a repris une de nos thèses : il en parle tous les jours maintenant, même dans la déclaration commune avec Indira Gandhi : c'est la stabilité des cours des matières premières. Vous savez très bien que lorsqu'un pays ne fait que du caco ou que du café, si les cours du cacao ou du café s'effondrent parce que un commerçant de Londres ou de New York a décidé de les effondrer pour essayer d'en acheter le plus possible à bas prix et le revendre beaucoup plus cher quelques temps après (c'est-à-dire la spéculation) à ce moment-là le pays est ruiné, le paysan est ruiné, c'est la famine. Il crève. Donc c'est tout à fait normal de stabiliser les cours des matières premières. Notre ami Robert Buron, qui a été ministre de nombreuses fois en France, qui est malheureusement mort, a parcouru le monde entier il y a une vingtaine d'années pour parler uniquement de ce problème-là. Les déclarations de Monsieur Mitterrand sont très intéressantes ; alors hier, je suis allé au Parti Socialiste et j'ai demandé : " voulez-vous me donner toute la documentation que vous avez, les études que vous avez faites sur le sujet que Mitterrand vient de mentionner depuis quelques temps et qui a été la déclaration commune avec Indira Gandhi et qui s'appelle " stabilisation des cours des matières premières " ? " Alors là, la personne qui avait vu Mitterrand il y a trois jours, que je sois descendu de Mars ou de Saturne, ça aurait été à peu près la même chose : ils n'avaient absolument rien ; ils ignoraient totalement tout ce problème. Je dis : - " Mais comment ? Le Président de la République était le Premier Secrétaire du Parti Socialiste, il ne parle que de ça maintenant et vous n'avez aucun sujet, aucun livre, aucune étude, rien là-dessus ? " - " Non nous n'avons rien ". alors que nous, nous allons peut-être sortir un livre de 250 pages dans quelques temps sur ce problème que nous étudions depuis 30 ans ! C'est quand même curieux de voir ce désarroi des hommes politiques devant les grands problèmes de notre époque. Les problèmes d'aujourd'hui concernent tous les pays du monde et il est absolument impossible maintenant de régler un problème uniquement au niveau d'un pays. Nos chemises, il paraît qu'elles sont faites en Italie ou bien en Malaisie ou bien en Corée du Nord ou du Sud ou d'ailleurs, etc.. C'est catastrophique parce que notre économie chancelle. Et bien oui ! Qu'est-ce que vous voulez, c'est comme ça. Ce sont les sciences et les techniques qui ont fait cette interpénétration de l'économie mondiale et vouloir la résoudre en un seul pays est totalement impossible. 30 % de l'économie française dépend des exportations françaises ; alors si on se coupe de l'étranger, il y aura 30 % de la richesse française qui n'existera plus et on verra notre niveau de vie baisser de 30 % du jour au lendemain avec des chômeurs, etc. Donc nous sommes dans une économie mondiale complètement interpénétrée, et çà, nos hommes politiques n'en veulent pas. Il disent : " on va fermer nos frontières de France, peut-être même d'Europe et on va mettre des tas de barrières. Voilà ce qu'on faisant il y a 20 ans, 50 ans, 100 ans. Ils n'ont rien trouvé de mieux. Pourquoi ? Parce qu'ils ne veulent pas étudier le problème sur le plan mondial. Or un jour, Mitterrand - c'était pendant la campagne présidentielle et c'est formidable ce que les candidats racontent de choses sensationnelles, - peut-être l'avez-vous entendu à la Télévision - Mitterrand a dit : " il faudrait faire payer les machines ". Ceux qui ont connu la théorie de l'Abondance de Jacques Duboin mais Jacques Duboin disait cela il y a 540 ans, que les machines sont en train de relever le travail des hommes. Si les machines remplacent le travail des hommes, les homes ne peuvent plus avoir de salaire. N'ayant plus de salaire, ils ne peuvent plus acheter le travail produit par la machine. Donc à ce moment-là, si on fait payer la machine, on a de l'argent que l'on peut redistribuer à tout le monde pour permettre d'acheter la richesse produite par la machine. Eh bien ! Mitterrand a dit ça ! A une réunion à l'UNESCO où il y avait Jacques Delors, je lui ai demandé : - " Est-ce vous qui avez suggéré cette phrase à Mitterrand ? " - " Non, ce n'est pas moi " Alors je vais voir Attali et je lui dis : -" Est-ce vous qui avez suggéré cette phrase à Mitterrand ? " -" Oui, c'est moi. " -" Ah, c'est formidable ! Voilà la solution du problème économique sur le plan mondial, parce que cette astuce de faire payer le travail de la machine - machine-robot j'entends, pas la machine de l'ouvrier, mais la machine robot qui remplace l'ouvrier - voilà un sujet formidable et ça, ça devrait être étudié sur le plan mondial. Bravo, vous êtes dans la voie de Jacques Duboin, ce qu'il a préconisé il y a 50 ans dans l'économie d'abondance. " Immédiatement il a fait demi-tour parce qu'il voulait être le premier créateur de ce ci et les hommes politiques n'aiment jamais être le second. Ils veulent être le premier, et ça ne lui a pas fait plaisir que je lui dise que déjà cette idée-là avait été émise il y a fort longtemps par un excellent économiste. Malheureusement ces idées n'ont pas été appliquées, ce qui nous a conduits à des guerres. LES PROBLÈMES ÉCONOMIQUES SONT DES PROBLÈMES MONDIAUX Tout cela pour dire que si l'on veut régler un problème, le problème du chômage en France, de l'inflation en France, il faut regarder le problème sur le plan mondial, essayer de l'organiser sur le plan mondial et ne pas l'organiser sur le plan national. Parce que maintenant nous en sommes à la fabrication de machines-robots - personnellement en tant qu'ingénieur, j'ai vendu les premières machines-robots en France. Et si on étudie cela sur le plan mondial avec une répartition de la richesse produite par la machine elle-même, à ce moment-là cela libère les individus de tout ce travail manuel, ce forçage que bien souvent les hommes font. Malheureusement, la structure mentale de nos hommes politiques fait qu'ils sont incapables de s'adapter aux machines-robots. Voilà un des drames que nous sommes en train de vivre. Peut-être est-ce cela qui nous conduira à une prochaine guerre mondiale, don à l'élimination de notre espèce. Rapidement les autres points dont je voulais parler : Nous voulons créer justement une étape supplémentaire dans l'organisation des hommes. Parce que les hommes sont très bien organisés au niveau de la commune ; ils sont très bien organisés au niveau du département ; ils sont très bien organisés au niveau de la région ou de la nation ou de l'Europe maintenant - depuis quelques temps on peut voter ; mais pour les problèmes mondiaux, ils ne sont pas encore organisés pour avoir une chambre mondiale de décideurs directement élus par le peuple du monde. Or, c'est ce que nous appelons le Congrès des Peuples. Nous avons fait jusqu'à présent six élections transnationales mondiales, ce qui permet d'être certains de ce que nous avançons, disant que nous avons pu organiser des élections transnationales mondiales où les États-nations ne sont pas considérés, où les différentes races ne sont pas considérées, où uniquement l'Homme est considéré, et cet homme peut fort bien voter pour des candidats " étrangers ". Par exemple, lorsque Josué de Castro a été élu avec plus de 50 % des électeurs mondiaux lors de la première élection, les gens du Japon, d'Afrique ou de France ou d'ailleurs ont voté pour ce médecin brésilien parce qu'ils savaient que ce médecin brésilien était un homme qui pouvait montrer une nouvelle forme d'organisation de la planète. Donc les hommes, les simples individus sont capables de comprendre qu'il y a un certain nombre de problèmes mondiaux qui ne pourront être réglés que par la possibilité d'une démocratie au niveau de la planète. Actuellement, nous en sommes à notre septième élection ; on pensait la faire l'année prochaine ; mais malheureusement, vous savez que nous avons reçu un cocktail Molotov dans notre local qui a tout détruit au mois de juin t retarde d'un cette élection ; mais nous la ferons dans deux ans. Nous faisons les dépouillements de ces élections en différents endroits ; souvent c'est à Paris, une fois ça était à San Francisco ; l'année dernière, nous l'avons fait à Tokyo ; dans deux ans, en 1983, nous allons la faire à Amsterdam au cours d'un congrès des Fédéralistes Mondiaux. Bien souvent les gens me disent : " Ah ! Mais vous voulez une dictature mondiale, un impérialisme mondial ". Mais non. C'est exactement l'inverse que nous voulons. Car nous voulons cela sur le plan fédéral. Nous voulons le fédéralisme mondial. Qu'est-ce que le fédéralisme ? C'est régler le problème le plus bas possible, c'est-à-dire donner le plus de responsabilité aux individus jusqu'à l'individu seul ; ça c'est la démocratie. Dans la dictature, on abandonne toute responsabilité puis on attend que le chef commande et on obéit ; voilà la dictature. La démocratie, c'est l'inverse : c'est chacun qui doit se sentir responsable par ses propres actions. Quand il peut faire une action au ras du sol, il la fait. Certains problèmes sont un peu trop élevés, alors il délègue une partie de sa responsabilité, c'est ce que Daniel Durand vous a expliqué tout à l'heure. Nous disons : " Il faut déléguer la responsabilité jusqu'au niveau mondial uniquement sur CINQ points. Tous les autres sont réglés en bas. Les cinq points sont : le désarmement, la surpopulation, l'écologie, la faim dans le monde et les droits de l'homme. Voilà les cinq points sur lesquels il y a besoin d'institutions mondiales, il y a besoin d'un pouvoir mondial. Mais tous les autres sont réglés le plus bas possible, jusqu'à l'homme seul. 1° l'enregistrement de Citoyens du Monde : c'est-à-dire ceux qui conçoivent que la planète est une unité, à ce moment-là ils vivent en Citoyens de la planète. 2° les mondialisations : faire voter par un conseil municipal une charte de mondialisation lorsque un groupe d'individus, c'est-à-dire une commune se considère aussi liée à toutes les autres communes du monde. Nous avons maintenant un millier de communes mondialisées à travers le monde. En France, il y en a plus de 500. 3° les media : l'Agence Mondialiste de Presse (AMIP) dont vous voyez les numéros affichés ici. Nous avons une radio libre en Belgique. Nous participons actuellement à Paris à la création avec d'autres associations d'une radio à laquelle nous pourrons parler tous les mois ou peut-être toutes les semaines. Avec FREQUENCE-NORD : tous les mois nous avons droit à une émission. A la télé, à la radio, nous avons eu l'occasion de parler, et nous savons que chaque fois que nous parlons à la radio ou à la télévision nous recevons un très grand nombre de lettres, ce qui prouve que l'homme de la rue est intéressé par les thèses mondialistes, mais que les hommes des mass-médias et les hommes politiques, eux ne l'étant pas, ne nous donnent pas la parole. Mais nous savons que si nous l'avions pour pourrions très bien intéresser le commun des mortels ; car le commun des mortels désire d'abord une chose : c'est vivre et ensuite peut-être vivre de mieux en mieux, mais d'abord vivre. Or la solution mondialiste . À moins que nous n'en ayez une autre, ais depuis 38 ans que je milite dans ces rangs, je crois que c'est la seule solution qui permette d'assurer la survie de notre espèce. 4° les éditions : d'autre part, naturellement, nous avons exprimé depuis un certain nombre d'années nos thèses, nos buts ; et tout cela s'est fait à travers des congrès dans le monde entier, s'est à fait à travers des commissions que nous avons convoquées, et de tout ceci au cours d'une centaine de réunions, de congrès de séminaires à travers le monde entier, nous avons sorti les trois tomes de ce que nous appelons la " Somme Mondialiste ", l'ensemble de toutes les idées que nous avons étudiées à travers le monde sur les problèmes d'organisation de l'humanité. Et comme nous sommes des individus très ambitieux, vous vous rendez compte : vouloir organiser la planète, c'est formidable ! Les hommes politiques ne vous disent jamais cela. Ils sont moins ambitieux que nous. Nous sommes très ambitieux. Nous disons " Nous voulons organiser la planète entière " et il faut organiser la planète entière. Nous n'avons presque aucune audience. Nous sommes 40 ou 50 ici, c'est très sympathique, je vous remercie infiniment d'être venus, c'est bravo pour les organisateurs, c'est très bien. Nous sommes 4 milliards sur la Terre : 40, 4 milliards Bien souvent nous parcourons le monde ou la France : dans les réunions, nous sommes une minorité, quelque chose de très faible. Mais nous avons cet espoir que peut-être les hommes politiques diront : " Nous sommes totalement incapables d'assurer la survie de l'espèce humaine ". Alors nous sommes prêts. Nous avons étudié le problème et si le hasard - de Gaulle le disait : " une grande partie des hommes politiques, des idées ont été connus du grand public par le hasard " - Il y a la part de hasard - Eh bien ! Nous les mondialistes, qui sommes quelques milliers à travers la planète, nous sommes prêts ; et si une publicité quelconque, les mass-médias, les journalistes, les hommes politiques, tout d'un coup disent " voilà c'est la solution, c'est ce qu'il faut faire ", nous sommes prêts. Car nous avons étudié tous les problèmes de l'organisation des hommes, avec des spécialistes, des professeurs de faculté, des Prix Nobel, des ingénieurs, des architectes, et aussi des personnes qui n'ont pas un diplôme universitaire. Tous les problèmes ont été étudiés depuis 40 ans. Nous sommes prêts. Mais voilà, je le disais tout à l'heure à mes amis d'Angers, " peut-être que c'est d'ici que partira l'étincelle ". Nous ne le savons pas ; nous l'espérons, et pour cela je vous remercie et je suis prêt à répondre à toutes les questions que vous voudrez bien me poser en supplément.
DEBAT La souveraineté contre la vie des océans La France a volé, radicalement volé plus de dix fois sa superficie ; elle a pris 10 Millions de km² dans tous les océans du monde lorsque en juin 1976 Valéry Giscard d'3Estaing a dit : " Nous étendons à 200 miles, c'est-à-dire 370 km, notre zone d'occupation des océans mondiaux ", et ceci au détriment des pays pauvres, parce que toutes les richesses que nous allons trouver dans ces endroits-là sont des richesses qui n'iront pas aux pays pauvres. Alors, si on était logique avec nous-mêmes, Mitterrand devrait dire : voilà ce qu'a fait le capitalisme libéral en ayant pris une grande partie de la richesse mondiale ; nous, socialistes, nous rendons cette richesse aux populations pauvres, à la terre toute entière. Mais cela " ils " ne le font pas. Non, non ! Au contraire ils s'en servent. Donc, vous le voyez, les océans sont de plus en plus rognés par les États-nations souverains ; ceci empêche absolument une protection efficace des océans, et certains spécialistes des océans disent : " les océans sont en trait de mourir ". Certaines mers commencent à disparaître : la Méditerranée a beaucoup de chance de disparaître aussi, ensuite ce sera les océans ; et comme la vie est venue des bordures des océans, pour l'espèce humaine, là aussi il y a un très grand danger. Il y a un autre danger pour l'environnement, c'est par exemple le gaz carbonique : les centrales thermiques sont dangereuses car elles produisent du CO2 ; ce CO2 se met dans la haute atmosphère et crée une zone de serre : alors la planète entière se réchauffe. Si elle se réchauffe trop, puisque la chaleur ne peut pas partir à cause de la couche de gaz carbonique qui se trouve dans la haute atmosphère, eh bien la terre elle-même va se réchauffer. Si elle se réchauffe trop les glaces du Groenland risquent de fondre et à ce moment là toutes les villes qui se trouvent au bord de la mer disparaîtront comme Amsterdam, Rotterdam, Le Havre, Rouen, etc. Ces problèmes là sont des problèmes mondiaux. Alors si l'on n'étudie pas ces problèmes sur le plan mondial, il est absolument impossible de lutter contre les méfaits de la pollution mondiale. Dernièrement, nous avons fait, à notre Institut d'Études Mondialistes, cette année, auprès de Bordeaux, un séminaire sur la protection de la biosphère. En effet la biosphère, l'air, la terre, la mer ne peuvent être protégés que par des lois mondiales. De temps en temps on vous parle du Sahel où il y a eu une désertification, une sècheresse épouvantable. Après on vous a parlé des inondations au Pakistan où il y eu des centaines de milliers de morts. Pourquoi ? Parce que, en haute montagne, les arbres ont été supprimés, et puis il est venu les moussons qui ont complètement dénudé les montagnes et maintenant il y a des inondations. Les forêts commencent à disparaître. Donc quand il n'y aura plus de forêts, il n'y aura plus de terre arable. Quand il n'y aura plus de terre arable, il n'y aura plus de nourriture pour les hommes. Voilà où nous en sommes. Pourquoi ? Parce qu'on laisse les humains détruire les forêts, et les forêts sont en voie de disparition. On dit par exemple que la Côte d'Ivoire est le seul pays d'Afrique qui ait réussi son décollage, et que les gens commencent à y vivre normalement : il n'y a plus de faim, etc. mais pourquoi ? Parce qu'ils ont détruit au moins la moitié de la forêt tropicale ; donc ces richesses ont été obtenues au détriment de la forêt tropicale qui est en train de disparaître et des experts ont dit que d'ici 20 ans il n'y aura plus de forêts tropicales. Alors toute l'atmosphère terrestre va changer, toutes les températures vont changer. Voilà des problèmes qui sont mondiaux, et comme il n'y a aucune loi mondiale, chaque payés - c'est l'anarchie - fait ce qu'il désire et finalement au détriment de l'espèce humaine. Je voudrais simplement savoir si vous avez des contacts avec la Foi Bahaï. Oui, la Foi Bahaï, nous les connaissons bien. Je suis allé plusieurs fois chez eux, 11 rue de la Pompe à Paris. La Foi Bahaïe considère que toutes les religions, du moins les religions chrétiennes, juives, musulmanes qui ont les mêmes origines, doivent travailler ensemble pour le bien de l'humanité et leur programme final est un gouvernement fédéral mondial, tout à fait dans notre sens et c'est pour cela que nous avons très souvent des contacts avec eux. Or j'ai voulu les faire voter au Congrès des Peuples, parce qu'au Congrès des Peuples, nous faisons voter non seulement les Citoyens du Monde et les Fédéralistes mondiaux, mais aussi les membres d'organisations, alors nous avons comme cela quelques Amis de la Terre qui ont voté, le Mouvement Pacifiste de France, le Mouvement International de la R2conciliation, etc. et je suis allé chez les Bahaïs pour leur demander : " voulez-vous voter avec nous au Congrès des Peuples. J'y suis allé plusieurs fois. Finalement ils ont dit non. Alors je leur ai dit : " " C'est ennuyeux parce que vous voulez que tout le monde soit bahaï et ce jour-là vous les ferez voter sur le plan mondial ; mais alors le mondialisme en tant que tel permet à tous les gens qui ont cette idée de structure politique mondiale de pouvoir vivre ensemble, mais on ne considère pas que tout le monde doivent avoir une seule pensée pour appartenir au mondialisme. " C'est le petit reproche que je fais aux Bahaïs ; c'est très bien, ça permet aux gens d'avoir une certaine tranquillité spirituelle intérieure d'être Bahaï. Bravo. Mais à ce moment-là sur le plan politique mondial, eh bien ! vous devriez peut-être participer à ce que nous essayons de faire pou bâtir cette structure politique mondiale. Je regrette qu'ils aient refusé; Peut-être que plus tard on pourra reprendre les négociations. Par contre, quand je vais là-bas, je vois que c'est la seule organisation dans laquelle je vais où tout le monde rit. Donc ils sont heureux. Actuellement, ils sont éliminés par Khomeiny, c'est effrayant : on leur prend leurs maisons, on leur fait perdre leur situations ; ils n'ont aucun ravitaillement, ils meurent. Ils sont battus et torturés. Je pense que l'un des graves problèmes actuellement est celui de l'information. Il est certain que les individus sont submergés d'informations. Et nous n'avons encore rien vu puisque dans 5 ou 10 ans, nous aurons des satellites artificiels qui vont diffuser une grande masse d'émissions de télévision. On va recevoir des émissions de tous les bords et donc les gens sont de plus en plus submergés par les informations. Hélas c'est la même chose pour nos hommes politiques qui sont d'une ignorance grasse dans un tas de domaines, parce qu'ils n'ont pas le temps matériel de les étudier. Alors, comment diffuser nos thèses mondialistes et un certain nombre d'autres choses, c'est très difficile. C'est un problème qu'on ne sait pas par quel bout prendre. L'état du monde actuel ne me surprend pas, parce que je crois que les hommes sont essentiellement conservateurs ; l'humanité progresse au milieu des catastrophes mais l'homme marche à reculons. Il se tourne vers le passé, mais jamais vers le futur. Les idées nouvelles sont très très difficiles à implanter. Alors nous sommes dans une espèce d'état hybride au point de vue économique, au point de vue politique, au point de vue de l'idée mondiale, etc. Ce n'est pas tellement surprenant. Ce qui est important c'est de savoir si la conscience mondiale va atteindre un certain degré avec l'explosion atomique : c'est ça qui est le problème. Et malheureusement personne n'a de réponse. Enfin je pense que l'histoire de l'information est essentielle et on ne sait pas par quel bout prendre ce problème de l'information. Absolument d'accord avec vous : nous sommes en véritable course de vitesse : ou bien la guerre atomique, ou bien les thèses mondialistes parce que je n'en vois pas d'autres actuellement ; à moins que tout d'un coup, par un coup de baguette magique, tous les hommes deviennent des petits anges, que tout le monde s'embrasse et puis hop ! ça y est, on ne fait plus d'armements. Mais ça je n'y crois pas quand même. Alors je ne vois pas d'autre solution : nous sommes dans une véritable course de vitesse et comme nous n'avons pas les mass-médias pour pouvoir nous exprimer, alors je ne sais pas, franchement je ne sais pas comment on peut faire progresser les thèses assez vite, parce qu'il faut aller très vite actuellement : si on avait les mass-médias, il est évident que cela progresserait assez rapidement, du moins je le pense. Je pense que beaucoup de monde conçoivent qu'il faut une organisation planétaire. Je suis comme vous : comment s'ouvrir les mass-médias : est-ce qu'il y a beaucoup de journalistes ici ? vous voyez : il n'y a personne. (ici présentation des diverses associations représentées) Je voulais dire, pour la LICRA Évidemment le mondialisme est tout à fait dans cette ligne-là ; et nous avons fait une brochure qui s'appelle " Les Minorités " . Car nous considérons que s'il y a une autorité fédérale mondiale, il faut absolument protéger les minorités, c'est-à-dire le droit à la différence ; il faut accepter qu'une personne soit différente d'une autre. Les minorités sont à défendre, même les plus petites, jusqu'à l'homme seul. Et c'est là où l'on arrive aux Droits de l'Homme. Donc à l'intérieur de notre future constitution mondiale, il est prévu un conseil des minorités qui permet justement ce droit à la différence ; évidemment droit à la différence de ceux qui ont une certaine culture, qui veulent la conserver et tout ça, mais quand cette culture dit : " Il faut tuer son voisin, il faut la culture nazie ... " je pense que c'est un genre de minorité qui serait difficilement acceptable. Je voudrais bien faire la différence entre " inter-national " et " mondial ". Les mondialistes ne sont pas des internationalistes ; les internationalistes font accepter la juxtaposition des États-nations souverains. Alors d'un État-nation à un autre, à un autre, on fait de l'internationalisme comme cela ; mais il n'y a aucune relation entre deux États-nations dans l'internationalisme : on peut faire des accords, on peut faire des traités, mais on n'est jamais obligés de les suivre : les traités, vous le savez sont des chiffons de papier : quand cela fait plaisir aux dirigeants des deux États-nations d'accepter ce traité, ils vivent en paix ; mais s'ils n'en ont plus envie, ils le déchirent, ils ne s'en occupent plus, ils font la guerre. Donc, cela ne sert absolument à rient. Tandis que nous, nous disons " mondial ", c'est-à-dire que nous voulons des accords trans-nationaux, afin qu'ils aient une influence à l'intérieur des deux États-nations. A ce moment-là, ils sont forcément liés l'un à l'autre. Voilà le problème transnational qui finalement débouche sur la supranationalité. Voilà pourquoi nous ne disons pas " inter-national " mais " mondial " parce que on considère l'humanité dans un sens global. Mes amis veulent me forcer à apprendre l'esperanto. J'ai bien fait quelques tentatives, mais je crois que je suis trop âgé maintenant pour me mettre à cette langue. Ceci dit, je pense que l'Esperanto est une véritable langue qu'il faudrait apprendre. Je pense que sur le plan mondialiste, on est obligé d'avoir une langue de liaison, qu'on accepte les langues régionales : l'occitan, le flamand, le breton, qu'on les développes au maximum, c'est très bien, mais il faudrait que tous les habitants de la planète aient leur langue de liaison ; actuellement ce qui est en train de gagner, je crois que c'est l'anglais : je dis cela devant des Espérantistes, mais je crois que l'anglais commence à gagner ; dans toute ma vie, j'ai toujours vu, dans la technique, des textes anglais ; si on ne sait pas l'anglais, c'est très difficile d'être un ingénieur ; maintenant dans le monde, celui qui ne sait pas l'anglais est un technicien handicapé, c'est évident. Peut-être qu'un jour ce sera l'esperanto ; mais à ce moment-là, il faudrait que dans toutes les écoles du monde on rende obligatoire l'espéranto, et ce serait la langue de liaison ; et je pense que c'est utile d'avoir une langue de liaison parce qu'est terrible d'être en face de quelqu'un et de ne pas pouvoir s'exprimer avec lui. C'est un problème considérable : personnellement, j'ai été terriblement gêné par les langues étrangères ; avant la guerre on n'apprenait pas les langues étrangères ; j'ai appris par moi-même, mais ce n'est pas merveilleux ; donc je considère que le problème des langues étrangères est vraiment un problème crucial et que la langue de liaison est vraiment indispensable si l'on veut une communication entre les gens de la planète. Il est évident qu'à l'heure actuelle nous assistons au développement intensif de l'anglais : cela ne tient pas aux qualités linguistiques de l'anglais ; cela tient uniquement, comme toujours au cours des siècles, aux pays dominants. Et cela tient à la technique et à la science de pointe des États-Unis, voilà l'explication. Maintenant, en tant que mondialiste, il faut bien voir le problème : on est très sensible à la discrimination raciale. Mais l'opinion est encore peu sensible à la discrimination linguistique, or il est évident que si un grand pays dominant impose pu à peu sa langue, derrière cette domination arrive la domination de la culture dans l'économie de e pays. Je ne conçois pas qu'il s'agisse là d'une solution mondialiste. Il est évident qu'une langue du type Esperanto qui est une langue neutre pour tous les peuples, et d'ailleurs beaucoup plus facile à apprendre qu'une langue nationale, est, à mon avis, la seule solution pour arriver à un monde civilisé. Sur un plan doctrinal, pour un mondialiste, il me semble difficile d "'avaler, de faire avaler la domination de la langue d'un pays qui, dans la période historique présente, est au summum, et dont nul ne sait s'il sera au summum dans deux siècles. GM :Je ne veux pas faire avaler la domination de l'anglais. Je fais une constatation. Je dis aussi que si toutes les écoles du monde apprenaient l'Esperanto, ce serait une bien meilleure solution que la victoire de l'anglais. Mais là aussi, comme pour la progression du mondialisme, il y a un grand point d'interrogation. Que pensez-vous du livre de J.J.S.S. : " Le défi mondial " ? J'ai lu ce livre : c'est intéressant parce qu'il a parlé sur un plan mondialiste. Son père d'ailleurs était Citoyen du Monde et nous avait beaucoup aidé. Lui, je l'ai rencontré plusieurs fois, notamment au moment de l'élaboration des listes pour les élections européennes. Mais il ne veut pas tellement parler de nos activités mondialistes : pourtant je lui ai dit : " certaines de vos positions sont tout à fait dans les voies que nous avons tracées depuis 30 ou 40 ans ", mais il n'est pas tellement intéressé. Par contre, le DEFI MONDIAL : alors là je n'ai pas tellement bien compris. Il va y avoir d'ici la fin du siècle 4 à 5 milliards d'individus dans la misère. Comment ces 4 milliards d'individus vont-ils pouvoir devenir des informaticiens, des spécialistes de la petite puce électronique et tout cela Je n'ai pas compris. Je ne vois pas comment, avec les milliards de Saoudiens, les milliards de dollars, il va pouvoir transformer - C'est ça qu'il a dit : " vous qui êtes riches, donnez de l'argent pour les pays pauvres " ; bien ça, il y en a beaucoup qui ont ces idées de génie. C'est évident : faire payer les riches, d'est une très bonne idée ; mais enfin, comment transformer - il n'y aura pas de chômage, grâce à l'informatique et aux techniques de pointe - les 4 milliards d'individus qui seront dans la misère vont tout de suite devenir des informaticiens. Ils vont manuvrer des terminaux d'ordinateurs, etc. pour moi, c'est quand même déjà tout un petit mystère. Alors, non. Je ne comprends comment des gens qui n'arrivent pas à manger à leur faim, en peu de temps, seront spécialistes de ces problèmes. Qu'est-ce que cela va leur apporter pour eux ? Seront-ils plus heureux ? Voilà, mais en attendant, tout n'est pas négatif : de l'avoir vendu à des millions d'exemplaires, là c'est un crack ! Est-ce que vous pensez possible que nous, occidentaux, nous puissions garder notre niveau de vie actuel tout en assurant le développement des pays pauvres ? Oui, absolument. Pour ne pas que les gens meurent de faim, il faudrait donner aux paya pauvres 30 à 40 milliards de dollars par an. Or on en dépense 550 milliards en armements. Don si on arrivait à régler ce problème du désarmement, le problème de la faim est réglé automatiquement. Pensez-vous avoir les moyens techniques et institutionnels pour la réalisation concrète de votre programme ? Les moyens institutionnels, nous les avons. On a étudié tout cela. Sil es hommes politiques étaient d'accord, alors avec la radio et la télévision, il serait facile de convaincre assez rapidement les gens. Je suis certain que si un jour on voulait refaire une guerre entre la Franc et l'Allemagne, avec 15 jours de propagande antiallemande, et les allemands de propagande anti-française, les allemands et les français se haïraient très vite. Le problème de la haine, c'est formidable, le levier de la haine. C'est extraordinaire comment on arrive à faire manuvrer les gens. Et nous, malheureusement notre levier c'est la raison. Alors la raison à côté de la haine on a presque aucun moyen. Il y a une petite ébauche : Il y a des gens, des juristes dans différents pays qui ont rajouté dans leur constitution des petits passages : je vous parlais de la constitution française : nous avons ce passage ; les allemands ont presque la même phrase, les luxembourgeois, les indiens, les japonais ont des phrases à peu près identiques. Alors ce que nous allons tenter de faire avec le Congrès des Peuples ce sera de dire à tous ces pays : faites une réunion de juristes internationaux pour ces problèmes qui se trouvent dans vos constitutions et voyons comment on peut travailler en commun. Puisque nous l'avons dans nos constitutions on pourrait essayer de faire appliquer ce paragraphe des constitutions. Ensuite, on dirait à ceux qui ne l'ont pas : voulez-vous rajouter cette phrase dans vos constitutions ? Et à ce moment-là lorsque les 157 constitutions du monde auront le même paragraphe, on pourra dire : " commençons à instaurer une institution supranationale " Voilà un procédé que nous pouvons utiliser. Combien y a-t-il de mondialistes ? Nous sommes à peu près 50 000 personnes mondialistes, moitié Citoyens du Monde, moitié Fédéralistes Mondiaux. Beaucoup sont les deux à la fois, comme moi-même, par exemple. Et là-dedans, nous avons des professeurs de faculté, des juristes, des polytechniciens, des hommes politiques. Nous touchons à peu près tous les milieux. Nous essayer de diffuser nos idées dans tous les milieux : nous avons la possibilité d'atteindre l'opinion, mais ça ne suffit pas. Senghor, par exemple est l'un des nôtres : il est vice-président du Mouvement Universel pour une Fédération Mondiale ; Nyerere, en Tanzanie, on l'a approché plusieurs fois. Bourguiba connaît bien toutes nos thèses. Pourquoi n'ont-ils pas sorti leur pays de la misère ? Et je dirai NON parce chacun en tant que chef d'État ne peut pas organiser sur le plan mondial ne serait-ce que la stabilisation des cours des matières premières. Nehru : on est allé en Inde de nombreuses fois depuis 1949, où nous avons rencontré Nehru lui-même, sa fille, ou le Président de l'Inde. Ils connaissent nos thèses. Nous avons fait souvent des congrès là-bas ; ils viennent à nos congrès ; ils viennent nous parler. Le Président des Chambres, les députés viennent discuter. Ils sont toujours en deux morceaux : ils savent ce qui est raisonnable à faire mais ils sont chefs d'État, ils pensent qu'il faut préférer la raison d'État. Quels rapports avez-vous avec les mouvements de non-violence ? Le M.A.N. par exemple ? Nous les connaissons, nous sommes en relation avec eux. L'union des Pacifistes de France a voté lors des élections au Congrès des Peuples. Évidemment, si tout le monde était non-violent, il n'y aurait plus de problème. La non-violence, c'est Gandhi qui a démarré ça : il s'en est servi comme d'un levier politique pour chasser les Anglais de chez eux ; mais les Indiens eux, ils sont comme tout le monde : ils ne sont pas des non-violents. Pourquoi n'a-t-on pas vu de banderole des Citoyens du Monde lors des manifestations pacifistes de ces derniers temps ? Eh bien, parce que cela a surtout été organisé par le Mouvement de la Paix qui applaudit plus à la progression de l'Armée Rouge qu'à l'autre camp. Personnellement j'ai été invité plusieurs fois à leurs réunions ; ils m'avaient demandé d'y venir. Alors je leur ai dit " je suis d'accord d'y venir à condition que vous me donniez la parole " - " De quoi vous parlerez ? " - " Vous savez très bien que ce que je dirai ne sont pas forcément les idées que vous défendez ". Quand ils m'invitent, j'y vais, mais à la Porte de Pantin, c'était une grande réunion publique avec les médias et tout cela et je ne tenais pas à ce que la présence d'une banderole " Citoyens du Monde " implique notre adhésion aux revendications du Mouvement de la Paix. Notre action, c'est empêcher toutes les armées puissantes, toutes les puissances mondiales de faire une guerre mondiale. Pour cela il faut contrôler le désarmement en Russie ave un contrôle supranational mondial, et contrôler le désarmement des États-Unis avec un contrôle supranational mondial, parce que tous les deux sont des menteurs. Aucun des deux n'a confiance en l'autre et personne ne peut avoir confiance dans aucune des paroles que prononcent leurs dirigeants. Pour que le contrôle soit possible, il faut que les deux côtés l'acceptent et pour cela il faut prouver que la commission de contrôle est absolument neutre. Par exemple, les Russes vous diront " on ne veut pas que les américains nous contrôlent. " Dans cette commission de contrôle, il y aura un américain, il y aura un Russe, un Français, un Chinois, un Zaïrois, etc. il y aura don des gens d'une dizaine de nationalités différentes qui pourront aller voir les usines américaines et les usines russes. Il faut que le contrôle soit organisé par une commission absolument neutre de façons à ce que tous puissent croire à l'efficacité de ce contrôle. Autrement c'est impossible. S'il est unilatéral, si les américains n'ont pas le droit d'aller en Russie ou les Russes en Amérique, cela ne sert à rien. Il y n a qui disent " il y a bien les satellites " ; les satellites permettent de voir ce qu'il y a à la surface de la terre, mais ce qui se passe sous terre ça ne se voit pas. Il faut aller voir. Ne pensez-vous pas que ce soit la nature-même de l'homme qui soit la cause des guerres ? Le mondialisme permet à des gens différents, à des peuples différents de vivre ensemble parce qu'il y aura une loi commune à tous. Par exemple en France : il y a quelques siècles les habitants d'Aquitaine allaient tuer les habitants de Bourgogne et ils ont peu s'en donner à cur-joie ; il y a eu aussi des guerres de religions et tout ça qui ont eu lieu entre Français. Et le jour où la royauté - une autorité supérieure - a empiété sur toute la France, un droit a été créé, des lois ont été votées, et maintenant les Français ont des députés parce qu'ils ont accepté un droit. Mais les gens ne sont pas meilleurs en Aquitaine, en Bourgogne ou ailleurs. Ils sont aussi mauvais les uns que les autres et comme il y a trois siècles. Mais ils ont accepté une loi commune. Nous disons la même chose : nous acceptons les hommes tels qu'ils sont, bons ou mauvais, différents, mais nous leur demanderons d'accepter une loi qui leur permettra de vivre sans se détruire. Ce qui a été très bien réalisé en France, en Suisse ou ailleurs peut l'être aussi sur le plan mondial. Évidemment dès l'instant où une loi commune prévaudra, les impérialistes ne seront plus impérialistes. N'est-ce pas aussi un problème d'éducation ? Oui, évidemment. Il y a surement des professeurs qui sont là. C'est dès l'école maternelle qu'on peut enseigner aux enfants que chaque enfant s'il est différent, n'en demeure pas moins un être humain et nous avons des amis qui travaillent sur ce problème, par exemple Jacques Mulhethaler, avec l'École Instrument de Paix qu'il a créée en Suisse il y a quelques années, disant que c'est pas l'éducation qu'on peut éviter aux gens de se haïr mutuellement. Nous avons aussi notre amie Andrée Gaymard-Rollet qui a créé une organisation : le Centre de Recherche pour une Éducation Mondialistes (CREPEM) pour permettre à l'enseignant d'apprendre à chaque individu la tolérance, le respect mutuel. Angers, le 17 novembre 1981 |
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FAO : Food and Agricultural Organisation = Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture - AMIP : Agence Mondialiste de Presse créée par le Congrès des Peuples : elle diffuse chaque mois des informations et prises de position mondialistes auprès des grandes agences et journaux du monde entier. Indira GNADHI a adressé le 13 février 1981 aux membres de l'Association pour une Constitution et un Parlement Mondial " réunis à New-Delhi, le message suivant : " Le monde devient de plus en plus interdépendant. Le développement de la communication, les problèmes de la distribution équitable des ressources naturelles du monde et la menace universelle que pose l'accroissement des armes classiques et nucléaires exigent que l'humanité agisse solidairement. Un ordre international équitable est une nécessité inévitable pour la survie de l'homme. Le contrôle, clé du désarmement, de Louis Périller, publié par le Club Humaniste. St-Exupéry, Gandhi, Pie XII, Anatole France, Einstein Article 2 paragraphe 7 : " Aucune disposition de la présente Charte n'autorise les Nations Unies à intervenir dans des affaires qui relèvent essentiellement de la compétence nationale d'un État ni n'oblige les Membres à soumettre des affaires de ce genre à une procédure de règlement aux termes de la présente Charte " La SOMME MONDIALISTE est éditée par le CLUB HUMANISTE, déjà cité. 5 autres livres y ont été édités : " Quelques discours " de Jean Rostand, " Un ou zéro " de Guy Marchand, " La (grande) politique vue par un homme quelconque " de Pierre Moch, " Le contrôle, clé du désarmement " de Louis Périller, " Quelles paix ? Comment ? " de Théodore Pontzen. Si la conférence a pu être enregistrée intégralement, il n'en a pas été de même lors du débat. Divers incidents techniques ont rendu incompréhensibles certaines périodes du débat que la rédaction n'a donc pas pu transcrire dans son intégralité. Ligue Internationale Contre le Racisme et l'Antisémitisme. Brochure numéro 20 , reproduite dans le 2ème tome de la Somme Mondialiste. |
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