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du 12 au 16 mai 1990 |
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Ce n'était pas la première fois que les délégués et délégués-suppléants élus au Congrès des Peuples tentaient de se rencontrer. Une réunion plénière avait déjà eu lieu lors des réunions mondialistes internationales de 1977 à Paris. Il y avait alors 10 délégués, puis à La Lambertie en 1984. D'autres réunions partielles se sont tenues au cours des ans à travers le monde lors des grands rassemblements internationaux. Participation Délégués et suppléants présents : La difficulté pour réunir les délégués est évidemment l'effort financier que cela suppose et si, en ce mois de mai, la rencontre a eu lieu (pas intégralement, hélas .. ) c'est au détriment de la 9ème élection. Il n'était en effet pas possible de réaliser rencontre et élection. Ce fut un choix que nous ne devons pas regretter, la réunion a été riche, fructueuse, on comptait 12 délégués sur les 18 élus et 6 suppléants : Marc Garcet, Andrée Gaymard-Rollet, Bhupenda Kishore, Tsuruji Kotani, Hideaki Kuwabara, Paul de La Pradelle, Renée Marchand, Jacques Muhlethaler, Hanna Newcombe, Pierre Martin, Muriel Saragoussi (présidente de séance), Helen Tucker et Josiane Troumps Ah-Sim, M.K. Banerji, Henri Cainaud, Bamba Fall, Etienne Reclus, Reinhart Ruge. Les délégués étaient entourés d'une cinquantaine de participants, parmi lesquels 12 représentants d'associations dont certaines avaient voté au Congrès des Peuples. Excusés : Nous avons reçu les excuses de Lucile Green, dont le télégrame souhaitait franc succès au Congrès des Peuples, Douglas Mattern (tous deux empêchés au dernier moment), Hazel MacCallion, de Mrs Prachoomsuk Achava-Amrung, Safi Faye, Lucien Harmegnies, Ivan Supek.. John Roberts, en voyage, adresse au Congrès des Peuples un message : " Cette très importante réunion se tien à un moment où se manifestent d'énormes possibilités pour les mondialistes. Les événements de 89 et 90, presque tous imprévisibles, justifient en partie les thèses que les Citoyens du Monde et les Fédéralistes Mondiaux défendent depuis si longtemps. Le désir des être humains d'être libres et en paix était certain de triompher tôt ou tard du nationalisme et de toutes les autres divisions de l'humanité... " Des " invités " nous avons reçu aussi des excuses : celles de Brice Lalonde, de Willy Brandt, de Franco Spoltore (du Mouvement Fédéraliste Européen), de la Fondation Cousteau, de Bernard Kouchner qui avait délégué Mario Bettati pour participer à la Conférence de presse aux Nations Unies. En effet, les deux temps forts du Congrès ont été la réunion au sein des Nations Unies et la Conférence de presse aux Nations Unies aussi. Lundi 14, aux Nations Unies, Jan Martenson, retenu par d'autre obligations, était représenté. A cette manifestation, présidée par Muriel Saragoussi, assistait Dinah Cosyn, fille de Maurice Cosyn, l'un des promoteurs du Congrès des Peuples. Plusieurs interventions on marqué cette réunion, celles de Roger Wellhoff, de Keith Best, ancien député britannique, d'Hanna Newcombe, de Tsuruji Kotani, de Paul de La Pradelle et de Jacques Muhlethaler. Autorité Mondiale de l'Environnement Le même jour, conférence de presse pour les correspondants de presse des Nations Unies, six journalistes y assistent, posant des questions très précises tant sur le Congrès des Peuples que sur les Citoyens du Monde après que Muriel Saragoussi eut présenté le Congrès des Peuples, rappelant la Déclaration des délégués élus lors de la Conférence de Stockholm et la déclaration de François Mitterand à l'issue de la Conférence de La Haye, où l'on retrouve la même formulation et le même souhait d'une Autorité Mondiale de l'Environnement, ce qui doit réjouir les mondialistes ; Paul de La Pradelle rappelle l'ouverture de la Décennie du Droit International décidée par l'Assemblée Générale des Nations Unies, qui devra nous permettre de présenter nos propositions d'une Seconde Chambre. Le devoir ou le droit d'ingérence Mario Bettati, chargé de mission auprès de Bernard Kouchner, présente le " devoir d'ingérence " qui, progressivement, devient le " droit d'ingérence ", " on est au début de la norme qui va devenir une coutume internationale ". Il cite un phrase de François Mitterand, lors du transfert des cendres de René Cassin, " parce qu'elle est celle de chaque homme, la souffrance relève de l'universel, le droit des victimes à être secourues, dès lors qu'elles appellent au secours, et secourues par des volontaires qui se veulent professionnellement neutres, dans ce qu'on a appelé il y a peu " le devoir d'ingérence " humanitaire dans la situation d'extrême urgence, tout cela figurera un jour dans la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme tant il est vrai qu'aucun État ne peut être tenu pour propriétaire des souffrances qu'il engendre ou qu'il abrite. " Déclaration du Congrès des Peuples C'est au cours de cette Conférence de presse que Muriel Saragoussi a lu la Déclaration suivante du Congrès des Peuples mise au point lors de la réunion plénière du 13 mai : " Le Congrès des Peuples est la préfiguration d'une Assemblée Mondiale démocratiquement élue. Réuni en Assemblée Plénière à Genève, du 12 au 16 Mai 1990, le Congrès des Peuples affirme que les peuples doivent être représentés au niveau des instances internationales et à égalité de pouvoirs avec elles. Le Congrès des Peuples a pris acte avec intérêts de la Résolution, prise par l'Assemblée Générale des Nations Unies dans sa 54ème séance, proposant une décennie du Droit International. Il remarque que cette résolution a été adoptée sans renvoi à une grande commission. Il demande que l'Assemblée Générale inscrive à l'ordre du jour de la prochaine session, dans les mêmes conditions, l'examen des projets qui lui seront proposés par différentes organisations non-gouvernementales en faveur d'une Chambre qui sera celle des peuples ". Une force de pression Muriel Saragoussi rappelle aux journalistes " que l'opinion publique, c'est certes " nous ", le Congrès des Peuples, mais que c'est aussi " vous ", les journalistes, qui faites passer les idées. Elle rappelle que le Congrès des Peuples constitue une force de pression puisque 80000 personnes ont été appelées à voter transnationalement pour dire qu'elles voulaient des représentants au plan mondial. L'Assemblée plénière a entendu les interventions de plusieurs représentants d'associations ayant participé aux élections au Congrès des Peuples, : René Cruse, au nom de l'Union Pacifiste, Clotilde Hellier au nom de la Libre Pensée, Etienne Reclus au nom du Service Civil International, Satish Kumar au nom des Fédéralistes Mondiaux, Jacques Muhlethaler au nom de l'Ecole Instrument de Paix. Marc Garcet est intervenu pour insister sur l'opportunité tout à fait exceptionnelle de se retrouver. Il a rappelé que le Congrès des Peuples n'a pas sa contrepartie à l'extérieur et a souligné les points essentiels :
Il faut être pragmatique pour exister davantage encore et trouver des modes d'actions, des stratégies à développer ", bien qu'il considère que le travail souterrain de réflexion est très efficace. Enfin les différents sujets prévus à l'ordre du jour ont été traités : " Protection de la biosphère ", " l'état de droit pour résoudre les problèmes mondiaux : désarmement, pollution, développement ", " la Seconde Chambre auprès des Nations Unies ", " le droit d'ingérence " et la présentation des différentes créations du Congrès des Peuples, auxquelles s'est ajoutée la présentation par Claude Landos de l'Action d'Urgence Internationale. A l'issue de ces travaux, le Congrès des Peuples a diffusé la résolution suivante : Résolution du Congrès des Peuples Le Congrès des Peuples, réuni en sa 12ème Assemblée plénière du 12 au 16 Mai 1990 à Genève (Suisse) a adopté la Résolution suivante : 1) Considérant que le Congrès des Peuples constitue une nécessité actuelle pour l'instauration de la paix au niveau mondial, nécessité accrue en raison des changements politiques qui se déroulent sous nos yeux à travers le monde, le Congrès des Peuples invite ses élus à prendre davantage conscience de l'importance qu'il revête en tant qu'assemblée des peuples, afin de renforcer son rôle politique et d'éducation par la multiplication et la diversification de ses domaines d'activités ; d'autre part, il recommande à tous de soutenir l'action des créations du Congrès des Peuples, dans les domaines de l'éducation, de l'information et de la solidarité mondiale, à savoir
2) Tenant compte des évolutions récentes enregistrées dans le domaine du désarmement, en même temps que la Déclaration de l'Assemblée Générale des Nations Unies de proclamer les années 90, Décennie du Droit International, décide de profiter du souhait ainsi exprimé pour présenter au Secrétariat des Nations Unies et aux États-membres, sa proposition d'une Seconde Chambre représentant les peuples auprès des Nations Unies et ce avant la 54ème session de l'Assemblée Générale des Nations Unies. 3) Prenant acte que les océans et l'atmosphère constituent un bien commun de l'humanité le Congrès des Peuples appelle à la formation d'une Autorité Mondiale chargée d'assurer la protection de l'environnement ; Constatant qu'il existe plusieurs alternatives à la production d'énergies non-polluantes nécessaires à la satisfaction des besoins des hommes, condamne le gaspillage de l'énergie, ainsi que la production d'énergies polluantes et le dépôt des déchets toxiques, aussi bien dans les pays économiquement dominés que dans les océans et autres lieux. Le Congrès des Peuples considère également que le problème de la pollution doit être traité individuellement et collectivement par des attitudes non-polluantes. Il condamne l'actuel modèle de développement, tant à l'Ouest qu'à l'Est, source entre autres d'une grande partie de la pollution mondiale. 4) le Congrès des Peuples se réjouissant que l'évolution prise actuellement par le cours de la politique internationale lui donne raison, notamment en matières des droits de l'homme, demande aux États une observation rigoureuses des conventions relatives aux droits de l'homme qu'ils ont ratifiées. Il les exhorte à poursuivre les négociations en cours pour le désarmement afin de consacrer le montant de ces dépenses énormes à la lutte contre la pauvreté et la faim dans le monde. Ce compte-rendu a été rédigé pour être publié dans le bulletin "Citoyens du Monde" |
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Ci-dessous, un autre regard, celui de René Marlin dans un article publié dans la revue "La Grande Relève" reproduit ici à titre conservatoire. |
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