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Registre des Citoyens du Monde - Assemblée - Délégués élus

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Compte-rendu de la Session 2003

Paris, les 25, 26 et 27 Octobre 2003

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1. PARTICIPANTS

  •  Congrès des Peuples
  • Délégués Elus
    • Marc GARCET
    • Bhupendra " Bhuppy " KISHORE
    • Georges KRASSOVSKY
    • Josiane TROUMPS-AH.SIM
    • Roger WINTERHALTER
  • Délégués Suppléants
    • Henri CAINAUD
    • Peter DAVIDSE
  • Registre des Citoyens du Monde
    • Daniel DURAND, Président
    • Basile GINGER, Trésorier
    • Jean-Claude LOEWINSKI
    • René MARLIN
    • Bernard J. HENRY
    • Christopher J. HAMER, Correspondant du Registre à Sydney (Australie)
  • Centre français d'Enregistrement
    • Joël LUGUERN, Secrétaire Général
    • Thierry TOULON, Ancien Trésorier
    • Gabrielle TREANTON
    • Roger HARDY
  • Centre international espérantiste
    • Geneviève CHARPENTIER, Directrice
  • Autres Citoyens du Monde
    • Gilles BAUDAT
    • Fernando ELENA DIAZ
    • Jean Michel RICHARD
    • Gabrielle TREANTON
    • Jean-Marc ZAN
  • Fonds Mondial de Solidarité Contre la Faim
    • Claude TELLIER, Ancien Administrateur
  • Institut d'Etudes Mondialistes
    • Marc GARCET, Président
  • Comité Permanent Mondialiste
    • Michel CHARIER, Secrétaire
  • Délégation de la Cité Espérantienne
    • Giorgio SILFER, Membre de la Cour de Justice
    • Perla MARTINELLI
    • Marie-France CONDE REY, membres du Sénat de la Cité
  • Comité international de Liaison pour une Autorité mondiale de l'Environnement
    • Michel CHARIER, Vice-Président
    • Michel FORESTIER, Secrétaire Général
    • Christiane LIBOUBAN
  • Fondation pour le Progrès de l'Homme
    • Mathieu CALAME

 Ont exprimé leur soutien à la réunion sans pouvoir y assister eux-mêmes :

Congrès des Peuples

  • Délégués Elus
    • Hideaki KUWABARA
    • Landing NIASSY
    • Muriel SARAGOUSSI
  • Délégués Suppléants
    • Ursula GRATTAPAGLIA
    • Rolf Paul HAEGLER
    • John ROBERTS
    • Keith SUTER
    • René WADLOW

Registre des Citoyens du Monde

  • Liliane METZ-KRENCKER
  • Gunnar EKEGARD
  • Amel DJEMAI
  • Souleymane DRABO
  • Leo REBELLO
  • Aimé RUZUBA BISIMWA
  • Eric SAUVAT
  • Dorothea SHEASBY
  • François TETE
  • Jean VERSTRAETEN

Citoyens du Monde

  • Bernard MUET
  • Janine STERL
  • Laurent KENUM
  • Djemil KESSOUS
  • Ferdinand KINKANI
  • Jean PREDINE
  • Véronique TRUCHOT 

Autres organisations mondialistes :

Mouvement fédéraliste mondial

  • Daniel SCHAUBACHER
  • Jerry BOURGEOIS

Fonds Mondial de Solidarité Contre la Faim

  • Danièle CHARIER

Communes mondialisées :

  • Joël LABBE (St-Nolff, 56, France)

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2. OUVERTURE

PARIS, Samedi 25 octobre 2003, 9 h 50

Accueil de Daniel Durand - Le NON de l'ONU - le dossier de participation - Introduction par Henri Cainaud - Ouverture par Marc Garcet

2.1. Bienvenue

Daniel DURAND, Président du Registre des Citoyens du Monde, secrétaire du Congrès des Peuples par intérim, ouvre la séance en remerciant de leur présence ceux qui sont venus. Il présente la succession d'évènements, depuis que Renée MARCHAND a chargé Henri CAINAUD de relancer l'activité du Congrès des Peuples, et le cheminement qui a conduit le Registre des Citoyens du Monde à s'impliquer dans le Comité de Soutien au Congrès des Peuples jusqu'à la convocation de cette Réunion Plénière.

L'organisation de la Réunion Plénière du Congrès des Peuples est l'aboutissement des deux réunions précédentes organisées, l'une à Dabo en septembre 2002, l'autre à Dijon en mars 2003, ainsi que du débat de Stratégie mondialiste du 3 mai dernier. Ces réunions étaient placées sous la stricte compétence du Registre des Citoyens du Monde ; toutefois, les comptes-rendus des trois événements ont été envoyés aux Délégués du Congrès des Peuples afin de les tenir informés de nos travaux.

Lors de la réunion de Dijon, les 15 et 16 mars derniers, nous avons réfléchi à une relance du Congrès des Peuples suite à la disparition de Renée MARCHAND, réflexion qui fut menée sous l'égide du Comité de Soutien au Congrès des Peuples préalablement constitué lors des Journées d'Études de Dabo. Trois Délégués étaient présents, nommément Rolf HAEGLER aujourd'hui absent ainsi qu'Henri CAINAUD et Roger WINTERHALTER qui sont ici avec nous. L'objet de la réunion de Dijon était de dégager des propositions relatives au fonctionnement au Congrès des Peuples.

2.2. L' ONU dit non à un Parlement mondial

A l'issue de la réunion de Dijon un courrier signé par plusieurs Délégués au Congrès des Peuples a été adressé au Secrétaire Général de l'ONU, Kofi ANNAN, auquel il était demandé de saisir l'occasion créée par la guerre annoncée en Irak pour remettre la création d'une Deuxième Chambre à l'ONU, élue démocratiquement par les citoyens du monde entier, au programme des débats de l'Organisation internationale. La réponse en anglais envoyée par le Service des Réponses au Public, nous dit que l'ONU « n'est pas favorable » au concept d'un gouvernement mondial.

Ceci nous renvoie à la lettre du Docteur Herbert EVATT, Président australien de l'Assemblée générale de l'ONU en 1948 qui écrivait à Garry DAVIS et Robert SARRAZAC que « l'ONU [n'était] pas là pour faire la paix, mais pour la maintenir lorsque les États l'auront organisée ». Ce sont les termes de cette lettre qui avaient entraîné la création du Registre international des Citoyens du Monde.

La réponse de l'ONU nous montre que cette organisation semble être comme prisonnière de sa Charte, qui l'empêche de prendre la direction d'une représentation démocratique des citoyens. C'est donc bien dans ce but, que les Citoyens du Monde se sont manifestés et organisés et que le Congrès des Peuples existe.

2.3. Le dossier de participation

Sur présentation de sa carte d'invitation, nominative et numérotée, chacun a reçu un dossier de participation personnalisé sur le plan linguistique avec des documents additionnels en anglais et en Espéranto. Ce dossier comprend :

  • La lettre du Congrès des Peuples à Kofi Annan, et, au dos, la réponse de l'ONU sur la question de la représentation démocratique des peuples ;
  • Le livret Congrès des Peuples inspiré du livre du même nom, lequel comprend notamment les Statuts et le Règlement intérieur;
  • Les propositions du Comité de Soutien pour un meilleur fonctionnement du Congrès des Peuples, avec au verso, les propositions de révision de certains articles ;
  • l'organigramme des institutions mondialistes issues du Registre des Citoyens du Monde, dont le Congrès des Peuples et ses créations ;
  • l'Appel du trentenaire du 3 mars 1996, Appel rédigé par le Congrès des Peuples lors de la réunion organisée à l'occasion des trente ans de l'Appel de 1966 ;
  • l'ouvrage Une Seconde Chambre et les Nations Unies, des Citoyens du Monde et professeurs de droit international Tsuruji KOTANI (Japon) et Paul DE LA PRADELLE (France) ;
  • un document signé de Philip ISELY, Délégué suppléant et Président de la World Constitution and Parliament Association basée aux États-unis ;
  • une déclaration de la Fondation pour le Progrès de l'Homme sur un Parlement Mondial pour le 21ème siècle – programme du 1er semestre 2003 ;
  • un dépliant de présentation en français du Fonds mondial ;
  • un document de huit pages intitulé Réformer l'ONU, lequel reprend des articles récents du quotidien français Le Monde s'inscrivant dans cette thématique. 

2.4. Présentation des participants

Les participants se présentent brièvement, après quoi Daniel DURAND donne lecture des messages (voir annexe n°3) adressés par celles et ceux qui n'ont pas pu venir puis des noms de ceux des nôtres qui nous prient d'excuser leur absence, parfois causée par des refus de visas, problème concernant en premier lieu les Citoyens du Monde d'Afrique.

2.5. Introduction de Henri CAINAUD, au nom du Comité de Soutien

Je remercie Daniel DURAND et Liliane METZ-KRENCKER pour leur travail. Je vous remercie toutes et tous d'être venus, témoignant ainsi de votre intérêt pour le Congrès des Peuples.

Comme vous le savez, le Congrès des Peuples est la traduction dans les faits d'une idée vieille déjà de quatre-vingts ans, puisque ce sont deux Américaines qui l'ont lancée en 1924, après quoi elle a été très vite reprise en Europe.

En 1963, le Congrès de Bruxelles a donné naissance au Comité pour la Création du Congrès des Peuples, qui a tenu sa première élection en 1969. A cette mémorable occasion, le Docteur Josué DE CASTRO (Brésil), Administrateur Général de l'Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture (FAO), élu avec 58% des voix, avait pris ses fonctions de Délégué lors d'une cérémonie historique à la Mutualité, célèbre salle de réunion parisienne. Par la suite, pendant plus de trente ans, nos amis Guy et Renée MARCHAND ont porté pour ainsi dire à bout de bras le Congrès des Peuples, qui a aussi bénéficié du soutien d'éminents juristes internationaux, tels que Rolf HAEGLER et les regrettés Tsuruji KOTANI et Paul DE LA PRADELLE.

Après les disparitions successives des époux MARCHAND, qui faisaient suite à celle des premiers Délégués élus, les activités du Congrès ont été considérablement ralenties. Mais aujourd'hui, l'évolution de la situation internationale fournit une occasion au Congrès de se réveiller, en même temps que se réveille la population mondiale qui a massivement protesté contre la guerre en Irak et qui a montré son pouvoir lors du sommet de l'Organisation mondiale du Commerce à Cancún (Mexique), qui a échoué sous la pression populaire, sans oublier le retour des États-unis vers l'ONU qu'ils snobaient jadis, ainsi que vers l'UNESCO qu'ils avaient quittée en 1985. A l'ONU, Kofi ANNAN lui-même s'est plusieurs fois dit favorable à l'adjonction d'une Deuxième Chambre élue par les peuples ; dans le même temps, tous les grands mouvements citoyens mondiaux tels qu'ATTAC demandent dans leur ensemble une représentation citoyenne à l'ONU.

Le Congrès des Peuples doit sans aucun doute s'efforcer d ‘ « internationaliser » son action, à laquelle ne prennent part ni les Chinois, qui n'ont fourni à ce jour ni Délégués ni Citoyens du Monde, ni les Russes, exception faite du Délégué Georges KRASSOVSKY qui vit à Paris. Même du côté des États-unis, pourtant réputés isolationnistes, l'espoir existe, car beaucoup plus d'Américains que l'on ne le croit sont favorables à l'action de l'ONU. La revue Nexus, publiée en Australie et disponible en traduction en France, rappelle clairement que Nelson ROCKEFELLER, de la célèbre famille de milliardaires, a été un Vice-président des États-unis d'orientation très onusienne, la famille ROCKEFELLER ayant d'ailleurs fourni le terrain sur lequel se tient aujourd'hui le Siège de l'ONU à New York.

A l'inverse, peut-être y a-t-il trop de Français parmi les Délégués, ce qui constitue encore une autre raison pour souhaiter un rééquilibrage géographique et culturel du Congrès des Peuples, sans oublier que des élus par exemple chinois et indiens apporteraient sans doute des idées différentes et nouvelles dont le Congrès a grand besoin.

Le regretté Guy MARCHAND se demandait quelle forme pourrait prendre une représentation citoyenne mondiale : s'agirait-il d'une représentation des ONG, une Chambre des Économistes, une assemblée composée de députés nationaux investis de pouvoirs mondiaux ? Guy MARCHAND souhaitait pour sa part une chambre démocratiquement élue. De nombreux projets existent, disait-il, et nous devons tous insister pour qu'un État membre émette une proposition officielle afin qu'un projet de cet ordre soit débattu à l'ONU.

Dans quelle direction devrions-nous aller ? C'est en ce sens que devra s'orienter notre réflexion.

2.6. Ouverture par le président de séance : Marc GARCET

Je salue tout le monde ici présent, dont les amis que je reconnais. Il n'est pas facile pour moi de présider cette réunion, car je ne suis jamais à l'aise dans ce rôle ; mais je vais le faire malgré tout.

Le Congrès des Peuples est aujourd'hui « éteint ». En son sein, il y a la « tête » et il y a les autres. Depuis que Guy et Renée MARCHAND sont morts, le mouvement est tout simplement orphelin. Les Délégués ont leurs idées propres, ils forment des cercles, et le cœur du Congrès des Peuples bat bien isolé rue Victor Duruy. Il est certes difficile de relancer les choses ou de continuer dans ces conditions ; mais nous devons absolument le faire. Je suis très heureux que Daniel DURAND se place dans cette ligne stratégique. Notre position est suffisamment forte pour que nous entreprenions l'effort de rebâtir quelque chose avec d'autres camarades. Avec eux, nous devons reconstruire des solidarités, des idées et des stratégies.

Pour moi, j'ai dans mon sac l'idée de la solidarité internationale. Mon background est celui du service civil international, notamment dans l'organisation qui porte ce nom. En mon temps, j'ai aussi été objecteur de conscience. Mon engagement personnel a toujours été celui de la « pelle et la pioche », de la concrétisation plutôt que de la déclaration. Je préfère travailler avec des gens de la base plutôt qu'avec des personnalités, car celles-ci sont tout juste des marionnettes de l'opinion publique. C'est la base, encore et toujours, que je préfère ; plutôt que de dire « nous devons demander », je préfère dire « nous devons construire ».

J'ai beaucoup réfléchi à la situation du Congrès des Peuples. Entre 1975 et 1993, celui-ci s'est réuni quelques trois ou quatre fois par an, et à cette époque, les Délégués avaient une véritable réalité physique. Ils faisaient des déclarations, dont nous nous souvenons bien ; aujourd'hui, hélas, quand nous regardons de près l'état dans lequel se trouve le Congrès, nous avons l'impression d'être dans un autre monde. Un certain nombre de nos amis ont disparu, et le monde – pas cet « autre monde », mais bien le nôtre – a changé. Le concept de l'État-nation est battu en brèche. Il n'a fait que générer des guerres, et pour cette raison, il doit être détruit. Nous devons regarder la Terre comme une seule et même entité. Hélas, le concept qui correspond à cette approche, celui de mondialisation, au premier chef applicable aux villes et aux institutions, a « migré » du fait des altermondialistes. Aujourd'hui, il est chargé d'autre chose qui est bien différent.

Les concepts et les valeurs ont changé. Ce que nous croyions être l'aboutissement de nos travaux, tous ces changements survenus dans le monde, a été happé par la finance. Aujourd'hui, le monde est dans une dialectique totalement différente. Comment pouvons-nous nous re-situer dans ce contexte ?

Nous devons redéfinir un cadre, et pour ce faire revenir aux Statuts du Congrès des Peuples. C'est à cela que nous allons consacrer les quelques heures que nous avons devant nous, avec à l'esprit le souci de rendre le Congrès des Peuples aussi constructif dans ses travaux et pérenne dans son existence que possible. N'oublions pas que le Fonds mondial et l'Institut d'Études mondialistes (ci-après, l'IEM), tous deux des créations du Congrès des Peuples, sont encore bien vivants et debout. C'est bien la preuve que l'idée du Congrès des Peuples est elle aussi bien vivante.

L'idée de créer un Comité pour le Congrès des Peuples élargit encore le concept original. Cette idée est excellente, et nous pouvons aller encore au-delà ; chacun et chacune est donc libre d'apporter de nouvelles idées à l'ordre du jour.

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3. Institutions liées à la CITOYENNETE MONDIALE

Registre des Citoyens du Monde - Mondialisations - Fonds Mondial de Solidarité Contre la Faim - Institut d'Études Mondialistes - Agence Mondialiste de Presse (AMIP).

3.1. Le Registre des Citoyens du Monde

Par Daniel DURAND, Président

Créé en 1949, le Registre est un état-civil mondial, historiquement chargé d'établir les listes électorales mondiales qui ont servi aux élections au Congrès des Peuples.

Avant Daniel, se sont succédés à la présidence Jeanne HASLE (qui fut également l'une des premières élues au Congrès des Peuples), Roger WELLHOFF, et Jean PREDINE. Après sa prise de fonction en 1998, Daniel a dû reconstituer une équipe. L'arrivée de Liliane METZ-KRENCKER, aujourd'hui Secrétaire Générale, a été un élément déterminant.

Le Registre est l'organisme fédérateur des enregistrements réalisés par les Centres d'Enregistrement et les Correspondants. A noter que n'importe quel Centre et/ou Correspondant peut enregistrer n'importe qui vivant n'importe où, sans distinction de géographie.

Les Centres d'enregistrement et Correspondants du Registre se répartissent ainsi à ce jour :

  • Albanie : 1 Correspondante [
  • Algérie : 2 Correspondants
  • Allemagne : 2 Correspondants
  • Australie : 1 Correspondant (bientôt un Centre ?)
  • Belgique (Flandre) : 1 Correspondant
  • (le Correspondant wallon a démissionné)
  • Burkina Faso : 1 Correspondant (bientôt un Centre ?)
  • Brésil : 1 Correspondante
  • Burundi : 1 Correspondant, toutefois peu actif
  • Cameroun : 2 Correspondants, dont Peter MBunta, enlevé par la police et à ce jour porté « disparu »
  • Canada : 1 Centre
  • Congo (République du) : 1 Correspondant
  • Congo (R. D.) : 2 Centres : l'un à Kalonge (Sud-Kivu), chefferie mondialisée, l'autre à Kinshasa, mais devenu peu actif depuis la guerre.
  • Côte d'Ivoire : 1 Correspondant, qui vivait à Bouaké avant la guerre civile ; sans nouvelles depuis.
  • Espagne : 1 Centre, devenu inactif.
  • France : 1 Centre très actif
  • Gabon : 1 Correspondant
  • Ghana : 1 Correspondant
  • Inde : 2 Correspondants
  • Italie : 1 Correspondant
  • Japon : 1 Centre très actif
  • Lituanie : 1 Correspondant
  • Luxembourg : 1 Correspondante
  • Pays-Bas : voir Belgique Flamande
  • Pologne : 1 Correspondant devenu inactif
  • Royaume-Uni : 1 Centre, mais dont la direction est à ce jour assurée de manière incertaine
  • Russie : 1 Correspondant
  • Sénégal : 1 Correspondant sur le point de réorganiser le Centre.
  • Suède : 1 Correspondant
  • Suisse : 1 Correspondant en région alémanique et 1 Centre en Romandie
  • Tchéquie : 1 Correspondante, actuellement indisponible
  • Togo : 1 correspondant
  • USA : 1 Centre devenu inactif
  • et bien sûr le Centre international espérantiste.

On appelle "Correspondant du Registre" une personne seule travaillant avec le Registre des Citoyens du Monde en fonction d'un contrat. On appelle "Centre d'Enregistrement" un groupe de personnes organisées en association, et agréée par le Registre des Citoyens du Monde.

Lorsque Daniel DURAND prit la présidence en 1998, le nombre de Centres et Correspondants était de treize. Aujourd'hui, il est de trente-neuf. Des contacts sont en cours pour le renouvellement des certains correspondants (Espagne, Pologne, Côte d'Ivoire) ; pour la transformation d'un statut de correspondant en un Centre d'Enregistrement (Australie, Burkina Faso, Cameroun, Sénégal) ; pour la réactivation de certains centres devenus peu actifs (Royaume Uni, Kinshasa) ; pour la découverte de nouveaux Correspondants (Syrie, Tunisie …) . Bref, la situation évolue continuellement. La liste en est tenu à jour sur Internet : http://www.recim.org

Combien sommes-nous de Citoyens du Monde enregistrés ? C'est ce que demande Jean-Marc ZAN. Daniel DURAND parle de 180 000 voire plus, ce sous les réserves que nous impose l'impression de cartes par séries qui fait que toutes les cartes ne sont pas forcément distribuées (actuellement, 20 000 sont dans ce cas) et ce chiffre n'est donc que peu indicatif.

Le problème majeur réside en les déménagements sans laisser d'adresse, ce qui concerne dans la seule France, nous dit Joël LUGUERN, quelques 3 000 personnes. Daniel DURAND ajoute que, si nous disposons aujourd'hui de l'outil informatique, un certain nombre d'adresses retranscrites sur le papier ont en revanche été perdues dans l'attentat commis en 1981 contre le local du Centre français. Nous sommes en tout 14 000 Citoyens du Monde avec adresse connue, dont 7 000 à 8 000 enregistrés auprès du Centre français. Michel FORESTIER précise que l'ancien Président Jean PREDINE établit des recoupements qui l'amènent à considérer que le nombre des Citoyens du Monde enregistrés et vivants s'élève en réalité à 80 000.

Quel est le statut juridique du Registre ? Répondant à cette question de Giorgio SILFER, Daniel DURAND précise que le Registre des Citoyens du Monde est juridiquement une association de droit français déclarée selon la loi dite de 1901. Cela n'empêche pas que certains Centres, comme celui de Romandie, n'aient aucun statut légal, les lois de chaque pays variant à ce sujet. Pour le Registre, il suffit d'être trois pour en former un.

Le Registre a-t-il des langues officielles ? A cette nouvelle question de Giorgio SILFER, Daniel DURAND répond que la Somme mondialiste stipule clairement que ce sera à la future Assemblée constituante mondiale de trancher cette question, puisqu'il s'agira de décider des langues officielles des institutions mondiales telles que celle-ci. C'est pourquoi le Registre ne possède que des langues de travail ; en revanche, un autre membre de la famille du Congrès des Peuples, le Fonds mondial, a symboliquement adopté comme langue officielle l'espéranto.

Joël LUGUERN précise que le Centre français, à sa meilleure époque, possédait jusqu'à 30 centres régionaux. A présent, en tenant compte y compris de la fermeture du Centre local de l'Isère et de l'ouverture du Centre « Grand Est » à Mulhouse sous l'égide de Roger WINTERHALTER, le Centre français compte entre dix et quinze antennes locales. Le Centre français a également été longtemps le siège des Commissions thématiques, la plus célèbre d'entre elles étant la Commission Faim et Développement qui s'est transformée en 1982 en "Fonds mondial". Ces commissions ont dans l'ensemble cessé d'exister.

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3.2. Les Mondialisations

Il existe toutefois une Commission qui fonctionne, et dont l'existence ne remonte en revanche qu'à l'Assemblée générale de 2003 : la Commission des Mondialisations.

Mondialisation des communes

Il y a au total 963 communes mondialisées dans 14 pays.

  • France : (dont 12 départements) 521
  • Japon : 307
  • États-unis (dont quelques institutions) : 88
  • Canada : 22
  • Belgique : 11
  • Allemagne : 3
  • Italie : 2
  • Congo.R.D. : 2
  • Inde : 2
  • Kosovo : 1
  • Madagascar : 1
  • Danemark : 1
  • Nicaragua : 1
  • Sénégal : 1

Liste complète sur Internet

Jean-Claude LOEWINSKI rappelle que c'est Robert SARRAZAC qui a créé le concept de mondialisation.

Henri CAINAUD rappelle qu'en 1972, étant alors Maire d'Orval, ville française du Département du Cher, il avait mondialisé sa commune, relançant ainsi un processus qui s'était arrêté en 1949 presque aussi vite qu'il avait commencé.

Roger WINTERHALTER, éminent praticien des mondialisations, rappelle qu'en tant que Maire de Lutterbach (Haut-Rhin), il se disait toujours dans ses discours « Citoyen du Monde ». En cette qualité, il s'est efforcé pendant 24 ans d'insuffler la Citoyenneté Mondiale dans le contexte du conservatisme alsacien, ce qui a culminé lorsqu'il a déclaré Lutterbach « ville Citoyenne du Monde », juste avant d'être élu au Congrès des Peuples. Hélas, le nouveau Maire de Lutterbach semble hermétique (temporairement, espérons-le) au concept de mondialisation. Il reste en tout cas l'exemple de Saint-Nolff (Morbihan), dont le Maire, Joël LABBE, est un autre praticien des mondialisations, qui s'est dit prêt à relayer toute nouvelle initiative en ce sens dans la presse.

Le 3 juin 2002, Roger a visité la ville de GJILAN, au Kosovo, avec laquelle Lutterbach avait établi un partenariat avant même la campagne militaire de l'OTAN en 1999 et qui s'est à son tour déclarée Citoyenne du Monde ; Roger a pu constater à cette occasion que dans cette ville, les associations et structures scolaires se mondialisent à leur tour, le Kosovo étant lui-même entièrement sous « protectorat » de l'ONU depuis cinq ans. L'expérience d'élu local de Roger lui permet d'affirmer que la grande majorité de ses anciens collègues sont surtout préoccupés par la gestion d'un fonds de commerce électoral, le résultat en étant que les élus réellement prêts à s'investir dans le mondialisme, notamment les mondialisations, restent plutôt rares.

Daniel DURAND cite l'exemple de Kalonge (République démocratique du Congo), chefferie mondialisée suite à une pétition signée par 7 000 habitants sur 50 000. Dans un pays en guerre, cette mondialisation a permis une véritable prise de conscience, à tel point que la mondialisation a fini par apparaître comme un moyen, rien de moins, de remplacer l'Etat alors en pleine déliquescence. Les Statuts de la Commune mondialisée font nettement apparaître les préoccupations quotidiennes des habitants de Kalongé, dans des domaines comme la santé, l'éducation, les infrastructures et tant d'autres. Dans un discours prononcé à cette occasion, on a entendu des mots comme ceux-ci : « Nous sommes des victimes, celles d'un phénomène qui nous dépasse complètement. Nous ne voulons pas rester des victimes ».

Selon Claude TELLIER, les Centres d'Enregistrement ne produisent pas beaucoup d'électeurs potentiels au Congrès des Peuples de par les enregistrements qu'ils effectuent, la principale source du corps électoral mondial que nous nous efforçons de créer provenant en majorité des mondialisations. Il faut en effet rappeler que tous les habitants d'une commune mondialisée deviennent automatiquement membres de ce corps électoral. Claude TELLIER est lui-même l'auteur d'une collection de 200 cartes postales anciennes consacrées aux communes mondialisées de France, collection reprise dans une exposition au sein de laquelle elle côtoie un historique des mondialisations accompagné de documents d'un grand intérêt historique pour nous. L'auteur nous décrit volontiers cette exposition comme un « outil de propagande ».

Mondialisation des ONG

Marc GARCET ajoute que les ONG devraient elles aussi adopter le concept de mondialisation. Pour Claude TELLIER, cela est d'autant plus vrai que, dans les associations qui rejoignent notre démarche politique et « philosophique » au sens large du terme, il existe moins de mouvements d'humeur que dans les municipalités où les changements de bord politiques sont monnaie courante ; cela peut être très gênant dans la mesure où, contrairement à une idée reçue hélas très répandue, la mondialisation n'est pas le signe d'un engagement politique à gauche, mais bien au contraire, quelque chose de festif par nature. Roger WINTERHALTER confirme volontiers ce point, ajoutant que, lorsque la ville de DARIO (Nicaragua) a été mondialisée, la municipalité plutôt marquée à droite a accepté d'ouvrir le débat politique et social comme jamais auparavant – même l'Ambassadeur de France, nous dit Roger, n'en revenait pas !

 

Le secrétariat du Fonds mondial de Solidarité Contre la Faim reçoit des demandes d'adhésion d'associations entières, ce qui est statutairement impossible (l'adhésion au Fonds mondial étant individuelle) mais prouve, on ne peut mieux, l'enthousiasme pour le mondialisme tel que nous l'incarnons. C'est à partir de réalités comme celle-ci qu'est venue la Charte pour une Institution Mondiale de Solidarité, signée à ce jour par 39 organisations de la société civile dans 10 pays. La rédaction et la diffusion de cette charte s'inscrit dans la lignée de nulle autre que la Charte de Mondialisation des Villes et Institutions.

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3.3. Fonds Mondial de Solidarité Contre la Faim

par Claude TELLIER, ancien Administrateur

Tout d'abord, soyez francs : combien d'entre vous, Citoyens du Monde de France ici présents se sentent capables d'expliquer pleinement ce que c'est ? [Peu de gens lèvent la main.]  Ça ne m'étonne pas ! Moi, j'ai adhéré au Fonds Mondial dès 1988, puis je suis entré au Conseil d'Administration et j'ai finalement été coopté pour devenir  Secrétaire général adjoint . J'ai été chargé non pas du « suivi des dossiers », mais de la promotion auprès des médias, en un mot de la propagande. Comme j'ai du bagout, j'anime des réunions pour porter la « bonne parole » : j'explique aux gens que depuis 1982, il existe sous l'égide du Congrès des Peuples une organisation qui fait du mondialisme terre-à-terre, et qui est le Fonds mondial.

Vous vous souvenez quand je vous ai demandé combien d'entre vous pouvaient expliquer ce que c'est que le Fonds  Mondial ? Eh bien, les doigts levés ne faisaient pas une forêt, et je vais vous expliquer pourquoi. La relation entre quelqu'un d'enregistré comme Citoyen du Monde et ce qu'il ou elle sait du Fonds  Mondial est en deçà de ce qu'elle devrait être, parce que depuis vingt ans, on ne parle pas assez du Fonds  Mondial  dans Citoyens du Monde, le bulletin du Centre français, et on ne nous apporte pas le soutien qu'on mérite en tant qu'organisation du Congrès des Peuples. Vous vous souvenez de la manière dont a été créé le Fonds  Mondial ? Bernard MUET, Renée MARCHAND et Daniel ici présent, qui animaient la Commission Faim et Développement du Registre, ont dit que la théorie, c'était bien, mais qu'il fallait aussi passer à l'action. Ils ont décidé qu'il fallait créer un système d'aide aux populations défavorisées  qui puisse aider à améliorer la condition alimentaire des populations. Après tout, l'alimentation, c'est le droit humain numéro un, celui qui conditionne tout le reste ! C'est comme ça qu'en 1982, on a créé le Fonds  Mondial.

Le Fonds  Mondial, c'est une organisation de citoyens, mais pas seulement de citoyens « du monde ». Depuis 1982, il s'occupe de financement de projets et de rien d'autre. Il n'impose pas les projets, mais  ceux qu'il finance  procèdent d'initiatives locales . On parle ici de populations qui ont des projets de production visant à l'autosuffisance alimentaire soit par l'autoconsommation des denrées produites, soit en dégageant un revenu qui permettra d'acheter des compléments alimentaires.  Nous intervenons donc en finançant  de tels projets, auprès de groupements  qui disposent généralement du savoir-faire nécessaire , d'un peu d'épargne, mais non des moyens techniques initiaux pour lancer leur production. Bref, la chose qui leur manque  le plus pour démarrer, c'est l'argent ; ils ont 500 € dans leur cagnotte, mais le reste, ils vont le trouver où ?  dans des grandes organisations d'État ?  dans les banques ? laissez-moi rire !  alors  le Fonds Mondial, organisation citoyenne, le leur apporte.

Un projet type au Fonds  Mondial, c'est 4.500 € de financement. Les 500 € du départ, ils les ont, et pour les 4.000 € qui restent, ils viennent solliciter le Fonds  Mondial. Il faut que l'association qui nous sollicite soit établie, collective et démocratique dans son fonctionnement. Elle peut travailler dans l'élevage, le maraîchage, la pisciculture,  la transformation, l'artisanat, faire tourner un centre nutritionnel, bref, tout ce qui  ouvre l'accès à l'alimentation.  S'il s'agit de denrées destinées au marché local, elles contribuent à améliorer le niveau alimentaire des villages et des régions : il s'agit donc de produire pour la consommation locale, jamais pour l'exportation. Le Conseil d'Administration ainsi sollicité est  constitué uniquement de bénévoles  qui travaillent sur les dossiers à domicile.  Il se réunit au moins quatre fois par an  pour contrôler le travail effectué, prendre les décisions et distribuer le travail à venir . (...phrase supprimée...)

Beaucoup des demandes  que nous recevons ne sont pas fondées. Le Conseil les étudie en demandant un gros complément d'informations aux plans socio-économique, technique, de gestion, de responsabilité etc. Une partie du financement arrive sous forme de subvention et une autre sous forme de prêt. Tout est négocié,  y compris l'échéancier de remboursement du prêt . Quand les négociations arrivent à leur terme,  les engagements du Fonds Mondial et du groupement font l'objet d'un contrat de solidarité.

Ressources 

D'où viennent  les ressources  du Fonds Mondial ?  des cotisations des membres, qui sont  environ 1.500 : 250 en Europe (dont seulement 200 en France) et  le reste surtout en Afrique. D'ailleurs, pour recevoir un financement de notre part, il faut soi-même adhérer au Fonds mondial, ce qui est le principe même du mutualisme ; ensuite, on cotise et  on peut présenter une demande de financement de projet 2 ans  après 2 années révolues de cotisation. Il y a aussi les dons qu'on nous consent et les remboursements des prêts faisant partie des financements de projets, qui partent eux-mêmes vers d'autres projets. Le montant de la cotisation est libre, fixé par chacun(e) en conscience et selon ses moyens ; mais on demande quand même qu'il soit  au minimum égal  au montant de la dépense quotidienne alimentaire que l'on a là où on vit. Résultat :  les cotisations ne sont pas les mêmes pour tout le monde, mais elles représentent un effort comparable de chacun.

Seulement, quand on y pense, sur les 300 à 350 Citoyens du Monde qui s'enregistrent chaque année, si seulement un sur les trois pouvait devenir membre du Fonds mondial et verser ne serait-ce que la cotisation de base, ça serait encore mieux !

 Contrôle des projets, partenariats 

 S'il fallait contrôler  les projets  par nous-mêmes à distance, ce ne serait pas évident !   Alors, via des contacts personnels et des rencontres de terrain,  nous avons progressivement obtenu l'appui d'ONG locales.  Ces ONG   disposent   des moyens humains et matériels d'étudier la faisabilité des projets proposés, d'assurer les formations utiles aux projets, d'en assurer le suivi et  de  vérifier la bonne exécution des  contrats .  Elles sont co-signataires des contrats de solidarité, donc engagées au même titre que le Fonds Mondial et les bénéficiaires.  Depuis que le Fonds Mondial s'appuie sur ces relais locaux, le taux d'échec des projets est devenu pratiquement nul. 

Budget

Le budget du Fonds Mondial s'élève à quelques 20.000 € par an ; depuis 21 ans qu' il existe, c'est tout ce  dont il dispose  pour aider chaque année des gens qui veulent s'en sortir.  Le Fonds Mondial est une toute petite organisation, même  s'il  est membre de collectifs nationaux comme le CRID  ( Centre de Recherche et d'Information sur le Développement ) et Coordination SUD (Solidarité-Urgence-Développement) ou européen comme CONCORD ; c'est la manière dont  nous travaillons  qui suscite l'intérêt.  Les frais de fonctionnement  du Fonds Mondial ne dépassent pas 15%,  taux fixé par  son règlement intérieur (certaines années, ils plafonnent à 14%,  voire moins). Et puis, l'important, c'est  de faire  ce  nous faisons  nous sommes Citoyens du Monde, oui ou non  ?  C'est pour ça que, dans la rédaction des contrats il  est bien spécifié que le Fonds  Mondial  est « une institution de Droit mondial dépendant du Congrès des Peuples ».

Origine des projets

Au départ, certains Citoyens du Monde qui voyageaient  ont eu connaissance de tels ou tels projets, dont ils ont pensé qu'ils mériteraient  le soutien  du Fonds Mondial. Ce sont eux qui ont fait connaître ces projets au Fonds Mondial et nous avons commencé ainsi.  D'autre part, le Fonds Mondial est répertorié dans les annuaires nationaux et internationaux de solidarité internationale : quelques contacts arrivent par ce canal.  Mais, surtout, les ONG partenaires, qui encadrent le plus souvent plusieurs dizaines de groupements sur de vastes étendues géographiques, sont devenues les grandes pourvoyeuses de projets. Quelques projets sont venus aussi par des réseaux espérantistes.

Domaine de compétence

Spécialisé sur l'objectif d'autosuffisance alimentaire Le Fonds Mondial travaille  dans le cadre du développement durable. Mais il n'intervient pas dans les domaines de la santé, de l'éducation ou de la culture qui sont pris en charge par d'autres organismes.  Il s'agit pour nous d'éliminer la dépendance la plus basique, celle qui conditionne tous les autres volets du développement : la dépendance alimentaire ; de cette  façon,  on voit bien que l'effet obtenu va bien au-delà de l'objectif visé : un enfant correctement nourri réussira bien mieux à l'école et sera moins sujet aux maladies.

Gestion des fonds

Il est clair qu'on ne  peut pas techniquement recevoir individuellement  les cotisation de chaque villageois membre du Fonds Mondial : les modalités de transferts internationaux ne le permettent pas.  Elles arrivent donc groupées,  le plus souvent  par l'intermédiaire des  ONG locales de soutien. Aujourd'hui, 5 ONG  sont conventionnées avec le Fonds Mondial, dans un partenariat qui va jusqu'à comprendre  dans leur comptabilité une ligne budgétaire de fonctionnement réservée  au Fonds Mondial.  Cette ligne reçoit l'ensemble des cotisations locales et les remboursements de prêts.  Ainsi, les ONG peuvent abonder une partie des financements sans que l'argent ait besoin de traverser x fois les frontières.   Le compte européen du Fonds Mondial apporte la différence.  A signaler que ce dernier compte est ouvert auprès d'une banque pratiquant l'épargne solidaire et le crédit éthique.

Fédéralisation 

L'objectif est de fédérer les grandes régions mondiales où intervient le Fonds Mondial.  Actuellement, la région européenne est constituée et dispose d'un délégué élu.  La constitution de la région Afrique de l'ouest est en cours.

Voilà, je crois que tout ce temps que je viens de passer à vous parler du Fonds mondial a été du temps bien utilisé. Alors, je conclurai en vous disant ceci : vous tous ici présents, Citoyens du Monde, qui voulez être concrets, en un mot comme en cent, aidez-nous, sinon, on ne peut pas continuer ! Si vous aviez pu nous voir quand on est allés à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), à l'occasion d'un Forum associatif. Quand on leur parlait du Fonds mondial, les gens pigeaient tout ! Mieux encore : à la fin, ils nous disaient : « Le Fonds mondial, c'est notre organisation ».

Projets ou Programmes ?

Répondant à une question de Bhuppy KISHORE, Claude TELLIER explique que les projets financés par le Fonds Mondial ne sont pas des « programmes », mot qu'utilisait le Délégué indien, mais des projets qui sont séparés et autochtones, créés par de petits groupements villageois. Parfois, des jeunes qui sont allés étudier en Occident et constatent en revenant au pays l'état déplorable de l'alimentation sur place décident par eux-mêmes d'agir ; ils consultent les sages locaux, et ensemble, ils décident de monter un projet qui sollicite ensuite le Fonds  Mondial. Il n'y a pas plus local ni plus citoyen comme démarche. Daniel DURAND ajoute que non seulement le Fonds  Mondial ne cherche pas à faire entrer les paysans dans sa démarche, mais que c'est au contraire le Fonds  Mondial qui rentre dans la leur. En Afrique, par exemple, on ne pratique pas l'agriculture partout de la même manière. En conséquence, et puisque le Fonds  Mondial ne cherche en aucune manière à changer les coutumes, il lui a fallu adapter ses propres méthodes de travail.

Dignité

Brigitte CARRAZ témoigne que le Fonds  Mondial ne rentre pas dans les cases de la société actuelle, qu'il est à contre-courant car il respecte les gens et que son action s'inscrit donc dans la préservation de la dignité.

Europe - Afrique - Amérique du Sud

Gilles BAUDAT évoque la « Maison des Chômeurs » de Nanterre (France) financée en partie par le Fonds  Mondial, et Bernard J. HENRY, membre du Fonds  Mondial, confirme que cette structure qui se trouve dans son département s'est depuis transformée en une grande association locale, consacrant un vrai succès du Fonds  Mondial qui, comme on le voit, ne travaille pas que dans les pays du sud mais est vraiment « mondial ».

Claude TELLIER explique par ailleurs que le Fonds  Mondial rejette les demandes qui ne s'inscrivent pas dans le domaine strictement alimentaire. Si beaucoup de demandes proviennent  aujourd'hui d'Afrique francophone,  le Fonds Mondial a significativement travaillé sur l'Amérique latino-indienne. Mais l'équipe d'animation manque de bénévoles anglophones, hispanophone ou lusophones... 

Le Fonds mondial a son site Web : www.globidar.org, créé par Daniel DURAND et John DE LA CRUZ.

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3.4. Institut d'Etudes Mondialistes

Par Marc GARCET, Président de l'IEM

Je vais maintenant vous présenter l'IEM que je dirige. Pour travailler en connaissance de cause, il faut bien se connaître, et après les présentations qui ont été faites du Congrès des Peuples et du Fonds mondial, il reste à présenter l'IEM, qui est lui aussi une création du Congrès des Peuples.

L'organigramme mondialiste traditionnel que vous voyez affiché au mur montre très clairement que toutes les branches qui le composent forment un réseau. L'idée générale du Congrès des Peuples est certes théorique, revêtant une forte connotation abstraite, mais son but ultime n'en demeure pas moins la structuration de l'univers mondialiste. Le Congrès des Peuples répond à un désir profond des mondialistes, anti-militaristes et pacifistes. Les mondialistes ont besoin de construire et d'être solidaires, et c'est pourquoi il n'y a rien d'étonnant à la création par le Congrès des Peuples de quelque chose comme le Fonds mondial. Il importe aussi de pérenniser cette approche de la réalité qui est la nôtre à travers la perception et l'analyse particulière que nous avons développée avec le temps. C'est dans ce but qu'a été créé l'IEM.

Le projet initial consistait à créer une université-pilote dans le domaine des sciences politiques et des sciences humaines, et cet objectif ambitieux a abouti en 1977 à la création de l'IEM. L'une des premières tâches a été pour nous de faire la part des choses au sein de nos travaux entre le « prosélytisme » mondialiste et les études sur le mondialisme, distinction qui pouvait seule nous apporter une véritable définition du concept d'approche mondialiste de la société. Nous devions aussi nous différencier des autres. Notre approche était-elle politique, économique, sociologique, philosophique ? En fait, elle est tout cela à la fois, et c'est ainsi que nous pouvons dire que notre approche est transversale, et puisqu'elle constitue en elle-même une autre dimension sociale, je crois que nous pouvons même parler d'approche globale. Nous partons de la base pour aller vers le sommet, puis du sommet, nous retournons vers la base. Désormais, ce concept est admis par tous, jusque dans les écoles.

Ce sont là des principes ; qu'en advient-il dans les faits ? Dans les faits, nous devons créer les « transdisciplinarités » qui nous permettront de répondre aux besoins de notre public-cible dont l'écoute est elle aussi transdisciplinaire. A chaque session, pour un thème général, nous développons l'approche politique, économique, sociologique, philosophique et ainsi de suite. De même, le travail d'une session consiste toujours à transférer l'approche de la base vers le sommet puis inversement. Notre objectif est avant tout pédagogique, car il est d'injecter en chacun (e) le raisonnement mondialiste que nous voulons transmettre au public pour son usage professionnel et personnel. Un exemple de notre public-cible, ce sont les personnes impliquées dans la vie éducative ou sociale, qu'elles soient professionnelles ou bénévoles. Lorsque nous travaillons sur le développement durable, par exemple, l'une des personnes impliquées dans la session est une éducatrice qui travaille dans une maison d'enfants. Quel rapport, me direz-vous, entre le développement durable et une maison d'enfants ? Le rapport réside dans le chemin que nous allons faire avec la personne, afin de relier sa pratique quotidienne à la contribution qu'elle peut apporter au développement durable.

Toute attitude pédagogique peut apporter des formes d'analyse nouvelles. C'est le rôle de l'IEM que de provoquer et perpétuer ce processus. Nos comportements, l'enseignement de base que nous avons reçu, notre expérience familiale nous ont appris à nous mouvoir dans des sphères communes. Il nous a appris des comportements sociaux qui sont dictés par la tradition. Ainsi, dans les quartiers où nous vivons dans nos villes respectives, nous sommes citoyens d'une municipalité ou d'un quartier ; plus haut, nous sommes citoyens d'une nation, et en tant que tels, notre tâche est de comprendre ce que nous devons faire pour suggérer des décisions qui auront un impact sur la base. Mais quand on en vient à la Citoyenneté Mondiale, nous n'avons aucun bagage familial ou scolaire correspondant, car, dans l'un et l'autre de ces deux contextes, les éléments pour apprendre n'existent pas. Nous n'avons pas de comportements « instinctifs » traduisant un rapport naturel avec notre milieu, un rapport que nous pouvons qualifier d ' « écologique ». C'est cette « écologie sociale », qui existe très concrètement au niveau municipal, déjà moins au niveau national et pas du tout au niveau mondial, que nous nous efforçons de créer lors de nos sessions qui ont lieu chaque été.

Ces idées nous viennent de Jacques MÜHLETAHLER [Délégué suisse au Congrès des Peuples aujourd'hui disparu]. Il disait que nous devions former les enseignants aux Droits humains si nous voulions que ceux-ci puissent en transférer le concept à leur tour. Andrée GAYMARD-ROLLET [Déléguée au Congrès des Peuples et elle-même enseignante en retraite] estimait pour sa part à l'époque des débuts de l'IEM que nous devions former les enseignants de manière à ce qu'ils apportent à leur tour l'idée d'une approche mondialiste à un monde où la « mondialisation » n'était pas encore une réalité. Notre public-cible se compose donc de personnes en rapport avec le social, l'éducation et autres domaines attenants ; nous travaillons avec ces personnes parce qu'elles sont capables de transférer l'analyse que nous faisons avec elles, et qui constitue une méthode. Chacun apporte son propre contenu à la méthode ; quel que soit le sujet abordé, on reprend l'approche du sommet à la base et inversement, les deux approches se rencontrent et c'est à cela qu'une leçon peut servir de cadre.

Sur le plan historique, l'IEM a très longtemps tenu ses sessions au château de La Lambertie, qui était la demeure familiale des MARCHAND dans le sud-ouest de la France. Je rappelle à cette occasion que nous avons tenu la première de ces sessions en 1978. En fin de compte, des turbulences ont obligé l'IEM à tenir ses sessions ailleurs, notamment à Lyon, puis à Saint-Lactencin, village du centre de la France, ce dans des conditions ardues : l'IEM représente une organisation très lourde, dans la mesure où une session s'organise au moins deux ans à l'avance, nécessite un secrétariat presque permanent, une ligne téléphonique ouverte en permanence, un réseau de contacts étendu et bien d'autres choses encore. C'est ce que nous faisions lorsque Guy et Renée MARCHAND étaient là, et quand ils sont partis, nous n'en avons plus eu les moyens techniques. Nous manquions d'assistance, surtout, et les conférenciers ne pouvaient pas bien travailler dans des locaux qui n'étaient pas adaptés. Le public aussi manquait à se renouveler, ce qui fait que nous enseignions toujours aux mêmes gens et cela n'était plus du tout intéressant. Aujourd'hui, l'IEM est installé en Belgique, près de Liège. Nous avons transformé l'association loi 1901 française en ASBL [association sans but lucratif] de droit belge, ayant transféré toutes les structures originales d'un pays à l'autre et vers une structure préexistante avec laquelle l'IEM pourrait travailler.

Au cours des six dernières années, l'IEM a travaillé sur deux thèmes, dont nous avions pensé qu'il serait intéressant de les étaler chacun sur trois ans : le premier était mutation et création, et le second, développement durable et humain. Nous avons travaillé sur ces thèmes au cours de sessions qui duraient quatre jours par semaine. Là encore, nous nous adressions à un public-cible « professionnalisé », ce qui ne veut pas dire que qui n'en faisait pas partie était automatiquement rejeté ; je veux seulement dire par là qu'il s'agissait de sessions entrant dans le cadre de la formation continue de certains personnels, bâties de ce fait d'une manière adéquate.

Sur sept jours, nous avons accueilli de 200 à 300 personnes. Les première et deuxième journées étaient consacrées au format de la construction pédagogique, puis à l'organisation d'un forum de synthèse, toujours autour du développement durable et humain tant au niveau individuel que collectif. La troisième journée a tourné autour du thème de l'intelligence artificielle et du développement humain. Avec cette dernière proposition, nous sommes entrés dans un processus plus ou moins normalisé. Voilà ce qu'est l'itinéraire de l'IEM à ce jour.

J'aimerais préciser que les professeurs et/ou formateurs sont issus des liens que nous avons avec des universités dans notre région liégeoise et avec des gens de terrain. Ils permettent une approche multiculturelle qui est particulièrement adaptée aux demandes pratiques émanant de nos camarades d'Afrique subsaharienne et d'Afrique du Nord, qu'ils soient réfugiés en Europe ou vivent sur le terrain. Auparavant, les Algériens venaient très nombreux, mais depuis l'entrée en vigueur des Accords de Schengen, il est de plus en plus fréquent que l'on leur refuse un visa au Consulat de Belgique à Alger. Mais cela ne doit pas décourager notre approche multiculturelle, que nous devons continuer à développer autant que possible ; je pense en particulier en disant cela à notre camarade Bhuppy KISHORE ici présent, qui pourrait nous être très utile en transférant sa vision indienne et la culture asiatique de sa région d'origine.

[Daniel DURAND pose une question quant à la « mémoire » de l'IEM.] Elle est très réelle et bien conservée. Chaque session laisse une trace sous forme de publication, qui a pour souci premier de préserver l'intégralité des interventions. Cela donne des volumes qui font de 250 à 350 pages, sans oublier que toutes les sessions sont annoncées sur le site de l'IEM. A l'avenir, nous nous efforcerons aussi de développer l'enregistrement des sessions en vidéo afin d'attirer l'attention sur le site Web où l'on pourra les visionner. [Michel FORESTIER rappelle que la photothèque de l'IEM est aussi bien remplie.]

[Peter DAVIDSE demande si l'on peut en dire un peu plus, en dehors de la recherche d'une méthodologie mondialiste, sur l'activisme à proprement parler. Il demande en particulier comment, dans un domaine censé être plutôt neutre comme la science, on peut conduire une recherche ciblée sur la création d'un gouvernement mondial.] La dimension du droit prend toujours sa place dans le cadre du sujet abordé, à savoir que la compréhension du phénomène juridique fait elle aussi l'objet d'un traitement allant de la base vers le sommet puis inversement, étant entendu en cela qu'un phénomène juridique peut être tout aussi bien local ou plus large. Prenons par exemple le cas des réfugiés, qui sont nombreux dans nos pays occidentaux. Il y avait un Albanais qui avait traversé l'Italie clandestinement, sans aucun statut légal et s'est finalement retrouvé en Belgique. Il est allé frapper à la porte de quelqu'un et c'est cette personne qui nous a parlé de lui au bout du compte. Dans ce cas précis, l'analyse peut avoir pour point de départ la souffrance de cet Albanais, car qui décide de lui venir en aide va pouvoir se retracer l'itinéraire physique et mental qui est le sien : pourquoi a-t-il fui l'Albanie ? Quels risques a-t-il pris pour venir jusqu'ici, par exemple pour éviter la police en Italie ? Dans un cas comme celui-ci, le but est de comprendre quel dédale il a dû traverser. De là, on en arrive à la situation d'aujourd'hui dans les Balkans, et là, ça devient plus mondial, et de là plus mondialiste. Derrière lui, notre Albanais a toute l'histoire de sa région, et c'est cela qui permet de comprendre que pour nous, l'essentiel, ce soit l'humain : quand on parle de quelqu'un en situation irrégulière et/ou sans logis, on parle aussi d'autres problèmes qui sont liés à cela, comme la violence et tant d'autres.

L'implication des problèmes humains dans des problèmes plus larges est très importante. Ajoutez à cela que, dans un monde qui devient de plus en plus un village, les États-nations ne sont plus protégés comme ils pouvaient l'être jadis. De là découle le besoin d'avoir une représentation humaine mondiale qui soit à même de traiter ces problèmes au niveau humain, ce avec toute la compréhension qu'ils requièrent.

[Peter DAVIDSE demande si l'IEM possède des liens avec l'école de pensée « globaliste » existante notamment chez les Fédéralistes mondiaux. Il évoque Alexandre MARC, l'un des fondateurs de cette école, qui a participé à plusieurs sessions de La Lambertie.] C'est exact, il est venu plusieurs fois à La Lambertie, et cela s'explique par le fait qu'il soit possible au sein de l'IEM d'examiner de multiples démarches et non pas une seule omniprésente. [Geneviève CHARPENTIER demande, d'une part, si l'IEM possède une langue de travail, et d'autre part, pourquoi il faut trois ans pour aborder un seul thème.] La langue de travail de l'IEM est traditionnellement le français. Pourquoi trois ans ? Par exemple, dans le cas du développement durable, l'approche transversale qui est la nôtre fait que nous ne pourrions être, sur un an, que beaucoup trop généralistes pour ce genre de travail. C'est pourquoi nous sommes tenus d'étaler sur trois ans. De même, si nous voulons transférer une méthodologie d'approche sur le plan humain, nous devons disposer d'un cadre restreint qui nous permette d'avoir une analyse appropriée, celle de l'expérience humaine. Puisque nous parlons ici d'un travail ciblé, il est naturel qu'il soit restreint. A raison d'une session par an, nous organisons donc trois sessions sur un même sujet, toujours durant la dernière semaine du mois d'août.

[Le Professeur Chris HAMER demande si l'IEM compte se doter d'une structure permanente, à l'instar de l'Association to Unite the Democracies de Washington, D. C., qui propose un programme de stages.] Cette ambition serait-elle en rapport avec nos moyens ? Au vu de la structure de l'IEM, je ne vois pas comment nous pourrions devenir permanents. Mais l'IEM est en train de mettre en place une coopération avec un institut de développement de la formation à distance, notre ambition étant de créer les structures de formation qui nous permettront d'offrir des modèles pédagogiques de l'IEM sous la forme classique de la formation à distance. Chaque session pourrait se faire sous forme de 10 à 15 leçons sur un sujet déterminé, tant sous forme classique qu'en utilisant l'Internet et toujours avec cette démarche de la base vers le sommet et inversement. Cela est très conforme à l'orientation prise par l'Union européenne pour promouvoir l'égalité des chances, avec pour but ultime d'inclure les personnes, de les intégrer. Cette démarche s'inscrit dans un faisceau de pensée pour la création d'une citoyenneté européenne dotée de valeurs universelles. Voilà qui implique des conduites civiles et institutionnelles particulières, comme par exemple, dans le cas de notre Albanais, une incitation à la non-discrimination. Quand il s'agit de développer de telles pratiques au niveau professionnel, c'est encore plus difficile, et malgré tout, nous nous inscrivons dans cette démarche. L'idée de ce civisme de vie, de cette non-discrimination au quotidien, est facile à accepter dans son principe, mais son application s'avère bien plus complexe. Nous travaillons de manière courante dans nos entreprises avec des Noirs, des Arabes, des Juifs, des Chrétiens, et nous n'avons jamais été formés pour les accepter si nous ne connaissons pas leurs cultures respectives. Aujourd'hui, la pluralité culturelle est devenue un élément du quotidien, et malgré cela, l'égalité demeure difficile à obtenir. Comment pouvons-nous y parvenir ? C'est là ce qui nous laisse penser que notre idée d'enseignement à distance tombe à point nommé.

Roger WINTERHALTER reprend la parole. Il estime que nous allons soit vers une société multiculturelle, soit vers notre perte collective. Pour lui, en tant qu'Alsacien, son premier devoir est un devoir d'accueil, et à ce titre, il ne se sent aucun droit d'exiger de l'étranger qu'il s'intègre car celui-ci pourrait se sentir rejeté, cependant qu'il lui appartient et à lui seul de comprendre qu'il doit s'intégrer. Il estime aussi que cet état de fait est encourageant et qu'il importe donc de l'utiliser ainsi que de le vulgariser. En ce sens, il importe de lier l'exportation du mondialisme vers le public, tel que pratiqué à travers le Fonds mondial, à la réflexion proprement dite. Accueillir les étrangers est une question de tous les jours, et le Congrès des Peuples devra donc s'efforcer de trouver des moyens de vulgarisation de ce concept.

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3.5. AMIP : Agence Mondialiste d'Information et de Presse

Par Henri CAINAUD

Autre création du Congrès des Peuples : l'Agence Mondialiste d'Information et de Presse qui servait notamment à faire connaître aux politiques les points de vue mondialistes. De 1980 à 1990 L'AMIP a publié 130 dépêches sur lesquelles une vingtaine restent aujourd'hui d'actualité. L'AMIP éditait ses dépêches en Français, Anglais et Espéranto.

L'AMIP est au sommeil depuis 1990. Sa relance est éminemment souhaitable.

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4. AUTRES ORGANISATIONS MONDIALISTES

CILAME - ATTAC - Amis du Monde Diplomatique - Fondation Charles Léopold Mayer - Forums Sociaux - Fédéralistes Mondiaux - Cité Espérantienne

4.1. CILAME (Comité international de Liaison pour une Autorité mondiale de l'Environnement)

Par Michel FORESTIER

Je précise d'abord que le mot « international » n'était pas notre premier choix, mais a été retenu afin que nous ayons un sigle prononçable, ce qui n'aurait pas été le cas avec « mondial ». Le souci de l'environnement est très ancien chez les Citoyens du Monde, qui, avec Guy Marchand avaient soutenu les programmes NEPTUNO pour la mer (1955), ETHERUNO pour les airs (1956) et TERRUNO pour la terre (1960). Mais aucun de ces projets n'aboutit. En 1971 est sorti un célèbre tract intitulé Pollution, et en 1989, suite à la Réunion de La Haye (Pays-Bas) qui s'était terminée par une déclaration en faveur d'une autorité mondiale de l'environnement, Guy MARCHAND et Jerry BOURGEOIS ont créé le CILAME en se fondant sur cette déclaration. Intentionnellement, ils en ont fait une association de droit non pas français mais suisse, son siège social étant à Genève ; mais dans les faits, tout a toujours été fait en France.

L'Appel de La Haye précédemment cité, au départ inspiré par Guy MARCHAND, avait reçu l'assentiment des Premiers Ministres d'alors Michel ROCARD, de France, et Ruud LUBBERS, des Pays-Bas, en plus d'avoir été signé par 43 pays (dont la Grande-Bretagne et les Etats-Unis ne faisaient pas partie). Les Fédéralistes mondiaux ont récemment rappelé que l'Appel était toujours valable ; mais comment obliger un pays à le signer ?

L'action essentielle du CILAME a été dans un premier temps de former une commission juridique, ce qui fut fait sous l'égide du Bâtonnier de Paris Louis-Edmond PETTITI et de la juriste Florence DE GALZAIN. Une plaquette a ensuite été produite qui résumait l'idée générale du CILAME.

Notre objectif est de créer un ensemble d'organismes permettant une gestion convenable de l'environnement à l'échelle planétaire. Il suffirait d'un noyau de quelques dizaines de personnes, qui pourraient travailler en réseau comme cela se fait aujourd'hui, et cet ensemble d'organismes pourrait faire partie d'une structure plus grande déjà existante. Nous estimons qu'il faudrait que cet ensemble d'organismes en comporte un d'ordre général, un qui aurait des fonctions d'observatoire et pourrait conduire des audits, un chargé des études, un qui aurait une mission normative au plan de la création de lois, un qui aurait pour but l'administration des lois, nommément une Cour mondiale de l'Environnement, et enfin, un organisme de financement.

A ce jour, le CILAME compte une cinquantaine de membres et déplore un certain assoupissement. Afin de relancer l'intérêt, il est envisagé de créer un nouveau tract et de le distribuer dans les réunions consacrées d'une manière ou d'une autre à l'environnement, comme celles du parti des Verts français. A nous aussi, il faut une méthodologie, tout comme il en faut une au niveau commun du Congrès des Peuples, du Fonds mondial et du CILAME. Nous pensons organiser une réunion d'une semaine cet été, dont les buts seront expliqués dans un petit guide à sortir.

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4.2. ATTAC (Association pour la Taxation des Transactions financières et pour l'Aide aux Citoyens)

Par Roger Winterhalter

Fondant son action sur la « taxe TOBIN » préconisée par le défunt économiste américain James TOBIN, l'association préconise une taxe de 0.1% sur toutes les transactions financières effectuées dans le monde, dont le résultat serait déjà bien conséquent pour venir en aide aux plus démunis. Aujourd'hui, ATTAC a dépassé ce simple cadre dans son action ; mais dès le départ, en souhaitant taxer le capitalisme, ATTAC ne lui confère-t-il pas une légitimité qui contraste quelque peu avec son esprit d'origine ?

 

Quoi qu'il en soit, ATTAC remet en cause le marché et prône l'économie solidaire, et en cela, elle fait le pari de l'humain. Elle nous rappelle aussi que, souvent, c'est du sud que vient l'espoir, comme ce fut le cas en 2002 lorsque le Forum social mondial de Porto Alegre (Brésil) opéra un salutaire rappel à la notion de budget participatif.

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4.3. Les Amis du Monde diplomatique

par Roger Winterhalter

Soutenant le célèbre journal mensuel français de ce nom, les Amis du Monde diplomatique inscrivent leur action à contre-courant des tendances actuelles, travaillant sur des sujets de société par le biais des conférences et débats qu'ils organisent. Mais à ce stade, leur action s'inscrit toujours contre quelque chose sans proposer concrètement des alternatives. C'est déjà plus le cas dans les articles publiés dans le Monde diplomatique.

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4.4. La Fondation Charles-Léopold Mayer

Par Mathieu CALAME

Merci de me recevoir. Je voudrais tout d'abord rappeler qu'une fondation n'est pas un mouvement social, mais une institution dont la première fonction est d'accomplir les voeux de son fondateur et de donner de l'argent en fonction de ces derniers. Il n'y a pas, par exemple, d'adhésion à une fondation, et en tout état de cause, la Fondation ne fait pas le Larzac.

La Fondation a adopté récemment de nouvelles orientations. Au cours des dix dernières années, la Fondation a surtout octroyé des financements dans le domaine du développement ; elle a pris conscience qu'une somme de petits projets ne donnera jamais un changement global. Le problème est politique, et sa solution réside en une gouvernance mondiale. Au bout de ces dix années, la Fondation a donc invité ses partenaires à se regrouper pour formuler des propositions dans des domaines tels que l'agriculture, la construction, la paix, la coexistence culturelle, la gouvernance de la recherche et la lutte contre l'exclusion.

Ces thématiques sont nées des actions que nous avions financées, et notre but nouveau était de déterminer comment aller plus loin. Notre démarche n'est pas née d'une grande vision globale, et nous avons notamment entendu des reproches comme : « Vous ne faites rien dans le domaine de la santé, ni sur la place des femmes dans la société ». Mais cette démarche était très volontariste, basée sur une idée ainsi définie : « Tout doit arriver à constituer un cadre collectif ». C'est de là qu'est née l'Alliance pour un Monde Responsable, Pluriel et Solidaire.

Une fois constituée, l'Alliance s'est étendue à d'autres partenaires. C'est ainsi que la Fondation a organisé en 2001 à Lille une rencontre préfigurant une Assemblée mondiale des Citoyens ; nous voulions l'appeler « Etats Généraux de la Planète », mais cela nous semblait un nom trop spécifiquement lié à l'histoire française. Le mode de « recrutement » des représentants était basé sur le fait que l'Assemblée regroupait avant tout et surtout des gens qui avaient adhéré à celle-ci. Dans certains pays, tels la Chine populaire, cela pouvait être très dangereux ; hélas, cela a créé des distorsions au niveau de la représentation culturelle, ce qui a fait naître en nous un désir de prospection. Le résultat en est que l'Assemblée est devenue un panel de la diversité des gens, plutôt que de résulter d'une démarche volontariste, ce qui nous a amené aussi à sortir des seuls pays démocratiques.

Ensuite, la question a été : comment agir ? Avant tout, notre souci était de promouvoir la gouvernance mondiale, face à une volonté sans cesse croissante d'hégémonie politique mondiale de la part des États-Unis.

La Fondation est convaincue qu'il faut travailler sur les trois choses suivantes, qui sont liées entre elles :

  • le développement durable (production, consommation,
    ecosystème), ce qui nous relie au CILAME ;

    la gouvernance, à savoir le mode d'organisation des sociétés humaines les plus démocratiques, que l'on peut qualifier de « participatives » au niveau du citoyen ;

    l'éthique personnelle (thème qui est sorti très renforcé de la réunion de Lille), celle qui consiste à trouver des valeurs qui soient communes à l'humanité.

  • Après 1945, ces questions se sont peu posées. Au sortir de la Seconde Guerre Mondiale, les valeurs progressistes occidentales se sont imposées au monde, celles-là même qui, tout attrayantes qu'elles aient pu paraître au départ, ont été liées entre temps à certaines « aventures » discutables, comme ce fut notamment le cas cette année en Irak. Un tel état de fait ne saurait être autorisé à perdurer.

    Pour nous, ces trois piliers sont très liés : quand on part d'une éthique personnelle, on peut développer la gouvernance qui crée enfin les conditions du développement durable. Cela nous permet d'envisager nos rapports tant avec tout ce qui n'est pas humain sur terre qu'avec les autres humains, ainsi qu'avec notre état personnel au bout du compte.

    Pendant les dix années qui viennent, la Fondation a le souhait de financer et de soutenir tous types d'actions dans le monde, par région dans le cadre de l'Alliance, par profession, ce que nous appelons les « collèges » professionnels, ainsi que des chantiers thématiques sur des thèmes comme l'économie solidaire et l'eau. De cette manière, nous entendons constituer non pas une Alliance mais des Alliances, ce qui ne prendra pas forcément la forme d'une institution mais consistera en un travail commun sur trois niveaux. Nous parlons donc ici davantage d'une « super-alliance ». En parlant d'alliances, nous pensons ici à des groupes qui se forment sur des thématiques précises et dont le travail consiste surtout à mettre en avant des propositions. Ici, nous parlons de groupes qui sont tous plus ou moins liés au mouvement altermondialiste, certains qui sont très « contre » et d'autres qui, au contraire, proposent.

    Notre démarche inclut également les moyens de gestion de l'information. Il faut contrôler l'information et la sélectionner, surtout celle que l'on trouve sur l'Internet, et une fois que c'est fait, il faut la rendre transmissible et fournir un équipement approprié à ceux qui veulent nous faire des propositions en retour, un peu, quitte à vous choquer, sur le modèle de l'organisation terroriste al-Qaïda ! Toutefois, le Conseil de la Fondation n'a pas encore tout validé parmi ces orientations générales, ce qui fait que je ne puis guère vous en dire plus.

    Une dernière chose : la Fondation avait abandonné le financement de projets locaux, et à présent, nous souhaitons intervenir certes au niveau global mais aussi local. Cela se traduit par le soutien que nous apportons à des petits groupes, travaillant par exemple sur le crédit solidaire et le traitement économique de l'eau. Disons que les projets que nous soutenons sont de petits « prototypes ».

    La Fondation souhaite effectuer un apport à la construction d'un autre monde, ce qui est la raison pour laquelle elle a pris contact avec d'autres. La réunion de Lille a en effet représenté un effort considérable, et ce sont véritablement des gens du monde entier qui y étaient présents. Les valeurs communes à tous ont permis un véritable respect des diversités. Quant au soutien à des petits projets, il tient tout à la fois de la réflexion et de l'expérimentation.

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    4.5. Les Forums sociaux

    C'est ce que créent des gens qui dans une région, un continent ou au niveau mondial veulent se réunir pour montrer, une fois encore, que « la politique est l'affaire de tous ». A Porto Alegre, des élus sont allés au Forum social mondial mais celui-ci n'est pas allé les chercher. Ces forums sont des lieux de rencontre où des gens viennent réfléchir ensemble : ils font le pari de s'enrichir de leur diversité et de se trouver des ressemblances.

    Tous ces mouvements existent, c'est un fait. L'on peut vouloir apporter des bémols et/ou des compléments à cela, et c'est à nous de les découvrir. En tout cas, un facteur commun à tous ces groupes est qu'ils se passionnent pour l'humanité. Quels liens pouvons-nous développer avec eux ? Nous pouvons nous dire prêts à travailler dans le respect de la différence de l'autre mais ensemble sur des thèmes communs et dans une « transversalité » reposant sur les différentes régions du monde.

    Nous devons réfléchir sur des mises en réseau, ainsi que sur la manière dont nous pouvons créer des partenariats égaux. Les organisations politiques aujourd'hui existantes sont dépassées, et nous devons construire avec tous ces groupes une structure souple mais sérieuse.

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    4.6. Les Fédéralistes mondiaux

    Par Peter Davidse et Bernard Henry

    La différence fondamentale entre les Citoyens du Monde et les Fédéralistes Mondiaux : cependant que les Citoyens du Monde souhaitent en premier lieu faire prendre conscience à chacun de sa Citoyenneté Mondiale avec pour but ultime de créer une Autorité Mondiale qui sera fédérale ou fédérative, les Fédéralistes mondiaux veulent au contraire partir d'un Gouvernement mondial fédéral centré autour des Nations Unies qui fera comprendre aux uns et aux autres, mais seulement une fois créé, qu'ils sont Citoyens du Monde. En somme, deux démarches proches dans leurs buts mais inverses dans leurs méthodes. Certains déplorent l'approche trop "pratique" adoptée par le WFM

    Si Rolf HAEGLER, Délégué Suppléant au Congrès des Peuples, est aujourd'hui absent, c'est parce que le WFM tient en ce moment même une réunion à Copenhague (Danemark) à l'occasion de la Journée des Nations Unies. Il rappelle le rôle du WFM dans la création de la Cour pénale internationale, grâce aux efforts notamment de son Directeur exécutif William PACE. Selon Peter, le WFM compte 7 000 membres en Amérique du Nord et 5 000 au Japon. Des membres existent aussi en Inde, beaucoup moins en Afrique et un certain nombre en Amérique latine ; si l'Europe de l'Ouest compte plusieurs mouvements locaux, l'ouverture vers l'Europe de l'Est a en revanche été un échec.

    Existe-t-il une différence entre le fédéralisme et la Charte des Nations Unies ? « L'ONU n'est-elle pas une fédération d'Etats ? ». Bernard J. HENRY répond que la Charte comprend en effet des éléments de fédéralisme, mais ne fournit pas aux Nations Unies les mécanismes permettant l'exécution forcée des décisions prises notamment par le Conseil de Sécurité, qui peut être considéré comme le Gouvernement de l'Organisation mondiale. Toutes les décisions de l'ONU sont politiques par nature et facultatives dans les faits, cependant que celles d'un gouvernement fédéral dans une seule nation ont force de loi et sont à ce titre exécutoires. Renforcer le pouvoir de l'ONU en mettant l'accent sur les éléments fédéralistes de sa Charte rejoint d'ailleurs les buts du WFM depuis sa création.

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    4.7. La cité Espérantienne

    Par Giorgio SILFER, membre de la délégation Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les Délégués, Mesdames et Messieurs les Citoyens du Monde, au nom de la Délégation de la Esperanta Civito / Cité espérantienne, je vous présente les salutations de notre Sénat. Nous avons créé la Cité comme sujet de droit international afin de représenter les différences de la communauté espérantophone à travers le monde.

    Il existe trois écoles de pensée au sein de cette communauté:

    • celle qui veut que l'espéranto soit seulement un moyen de communication, à savoir une langue auxiliaire. Cette école de pensée est celle de l'Association Universelle d'Espéranto qui se veut proche de l'ONU, plus particulièrement de l'UNESCO qui a déjà adopté deux résolutions en faveur de l'espéranto ;
    • celle qui voit dans l'espéranto est la langue pour la classe qui est vouée à gouverner le monde, à savoir la classe prolétaire (c'est là ce que promeut la SAT, Sennacieca Asocio Tutmonda, Association mondiale anationaliste) ;
    • celle qui pense que l'espéranto doit vivre en trois dimensions : la communication, la créativité artistique et l'identité, et c'est de là qu'est venue l'inspiration pour la Cité espérantienne. Nous sommes des « citoyens de l'espéranto », et en tant que tels, nous entendons cultiver l'héritage de la culture espéranto qui est âgée de cent ans et s'est développée pendant tout ce temps dans la diaspora espérantophone à travers le monde.

    En 1922, l'un des plus fameux apôtres du fédéralisme mondial, le Suisse Edmond PRIVAT, a proposé à la Société des Nations d'adopter l'espéranto, non pas seulement pour lui économiser des frais de traduction, mais surtout parce qu'il voyait l'espéranto comme un moyen de bâtir l'éducation à la paix dans le cour des enfants. En effet, le pacifisme a toujours été l'un des piliers de la culture espéranto, et c'est de manière naturelle que l'on le retrouve dans la Cité espérantienne.

    La Cité espérantienne dispose d'une structure fédérale, qui est basée sur l'adhésion au pacte d'établissement. Tous ceux qui en acceptent le contenu peuvent demander la citoyenneté espérantienne. La Cité espérantienne est pour nous une étape vers la Citoyenneté Mondiale, et en cela, la Cité n'est pas ce que l'on peut appeler neutre. L'une de nos écoles de pensée l'est, certes, mais la Cité a fait ses choix et les revendique. Par contraste, la SAT n'exprime qu'une partie des idées espérantistes existantes ; à la Cité, notre Sénat possède trois groupes émanant de trois partis politiques qui ont leurs idées propres, même si nous sommes bien sûr tous unis sur l'essentiel.

    Question de Bhupy : Quel est le concept de gouvernement mondial que défend la Cité espérantienne ? Pour celle-ci, un gouvernement mondial doit-il être un organe doté de pouvoirs exécutifs ou une autorité purement juridique ?

    Comme je l'ai dit précédemment, il y a plusieurs écoles de pensée au sein de la Cité espérantienne, et parmi celles-ci, la Cité n'a pas encore décidé laquelle elle adoptera comme étant la sienne propre. Toutefois, nous privilégierons certainement une approche qui soit fédéraliste. En tout cas, la Cité espérantienne a bien des buts politiques en soi, et notre Délégation est ici pour apprendre le plus possible au sujet des Citoyens du Monde qui ont déjà une grande expérience dans cette politique mondialiste dont je parle.

    Perla MARTINELLI, Sénatrice de la Cité espérantienne, précise que les travaux de la Cité espérantienne en matière politique se réfèrent tout à la fois au Mahatma GANDHI et aux thèses d'Edmond PRIVAT qui était un ami personnel de ce dernier, ainsi qu'au mondialisme dans son ensemble historique.

    Roger WINTERHALTER exprime le souhait que nous gardions des liens avec la Cité espérantienne et travaillions même à leur renforcement ; il demande aussi ce qu'il est entendu par « identité espérantiste », à savoir le lien qui peut être fait éventuellement entre les langues régionales et l'espéranto.

    Giorgio SILFER répond qu'il existe deux extrêmes au sein de la Cité espérantienne, l'un pour lequel l'espéranto est une langue mondiale et il est donc excellent de voir une langue « nationale » s'éteindre (ce qui représentait la position de la SAT à ses débuts) et l'autre pour lequel la Cité espérantienne est un moyen de protéger les langues comme un attribut d'identité ; c'est en foi de cela que les membres de la Cité ne sont pas seulement des espérantistes, mais bien des espérantiens. Ils sont un peuple à part entière, en ce qu'ils veulent « se souvenir des bonnes choses qu'ils ont faites ensemble et conserver la volonté d'en faire d'autres encore ». En tant que peuple minoritaire, ils se pensent plus sensibles à cette notion que tous les autres. Un heureux hasard a d'ailleurs fait que, cependant que la diaspora espérantiste promulguait le 2 juin 2001 la Constitution de la Cité espérantienne, le 20 juillet était adoptée la Constitution de la Gitanie, nation sans territoire de la communauté tzigane. La Cité espérantienne est par ailleurs signataire de la Déclaration universelle des Droits linguistiques.

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    5. « UN NOUVEAU DEPART »

    Le débat -Assemblée Consultative -

    Par Marc GARCET

    Nous devons économiser le débat le plus possible. Ici, nous sommes tous des mondialistes avec des sensibilités plus ou moins différentes, et nous avons une opportunité de remettre en selle le Congrès des Peuples comme nous le souhaitons tous. Le Congrès des Peuples est un organe législatif, qui a été imaginé à titre exemplatif. Le rôle joué par de nombreuses ONG internationales dans ce processus montre bien que tout n'est plus le seul fait du Congrès des Peuples tel qu'imaginé au départ, mais aussi d'un grand nombre d'associations. Le Comité de Soutien aux Congrès des Peuples est une adjonction au Congrès des Peuples ; il constitue un forum pour le Congrès des Peuples et nous permet de tous nous reconnaître dans la diversité, tout en nous retrouvant en fin de compte dans le forum. Dans ce cadre, nous préparerons des inventaires, mais nous nous efforcerons surtout de travailler ensemble. Pour ce faire, nous devons officialiser le Comité, planifier un ordre du jour et savoir qui fait quoi dans chaque ONG qui nous est connue. Le Congrès des Peuples est un objectif à long terme, qui devra être atteint par voie démocratique. Il constitue une alternative à la mondialisation telle qu'elle nous est proposée.

    Le débat

    Fernando ELENA. « Je suis complètement étonné ». « Comment osez-vous vous dire ‘Congrès des Peuples' ? Un nom si ambitieux rend cette entreprise parfaitement ridicule ! Il est totalement grandiloquent ! Veuillez m'excuser, mais je parle ici avec le cœur. La Citoyenneté Mondiale est une idée originale, et c'est pour cela qu'elle m'a attiré. Après tout, à notre naissance, nous sommes tous Citoyens du Monde, et c'est pourquoi nous devrions tous pouvoir voter pour un gouvernement mondial. Mais en Espagne, mon pays, il y a quelques milliers de gens qui pensent comme moi que la manière dont vous l'incarnez est ridicule ! Il faut trouver d'autres façons de le faire. »

    Roger WINTERHALTER : « Si une réunion comme celle-ci a lieu, c'est parce que la Citoyenneté Mondiale se compose de plusieurs portes à ouvrir, et que notre tâche est de toutes les ouvrir pour obtenir une avenue.

    Daniel DURAND : « Le Congrès des Peuples est avant tout une grande aventure, à laquelle ont pris part 100 000 électeurs dans 120 pays. C'est loin d'être ridicule. En tout cas, après l'échec de la création d'une Assemblée constituante mondiale en 1950, l'idée de Rodriguez Brent s'est trouvée plus justifiée que jamais, celle d'un organe élu dont le but serait d‘« imposer » la loi des habitants de la terre. Seulement, le processus de réalisation de cette idée a été un peu trop ambitieux par rapport à l'évolution du monde et nous devons donc le réajuster, ce qui ne constitue en rien un recul. Le Congrès des Peuples est le seul à avoir l'expérience de la démocratie mondiale, et ici, nous devons fixer des garde-fous à ne pas franchir.

    Marc GARCET : « Le Congrès des Peuples, composé de vingt Délégués élus et vingt Délégués suppléants, doit théoriquement se réunir quatre à cinq fois par an en plus du travail effectué le reste du temps par courrier. Or, la dernière Réunion Plénière du Congrès remonte déjà à 1990, lorsque trois titulaires et sept suppléants, soit un maigre quart du Congrès, s'étaient retrouvés à Genève. Si le symbolisme y était, c'est aussi et d'abord la réalité du Congrès des Peuples que nous devons faire vivre, car ses créations, tant l'AMIP que le Fonds Mondial et l'IEM, sont des réalités. Puisque nous allons aujourd'hui créer un forum, que nous nommerons peut-être plutôt « assemblée », nous devons veiller à ce que ce nouvel organisme nous serve surtout à pérenniser des faits. Nous devons nous en servir pour faire circuler des idées et alimenter des réflexions. L'Assemblée sera le législatif et le Congrès l'exécutif, l'assemblée pouvant recueillir le soutien des associations intéressées.

    - « Mais si les associations entrent en jeu de cette manière », répond Jean-Marc ZAN, « n'y a-t-il pas perte de légitimité démocratique ? »

    Roger WINTERHALTER répond que les schémas avec lesquels nous travaillons ne sont autres que ceux que nous connaissons, ce qui fait que l'assemblée sera pleinement légitime en ce qu'elle constituera une forme de démocratie participative, basée sur l'autogestion, en plus de la démocratie élective représentée par le Congrès des Peuples.

    Giorgio SILFER : « L'organisation que nous proposons pour le Congrès des Peuples pose trois problèmes. Le premier, c'est qu'il y a confusion des rôles, le Congrès des Peuples étant à la fois but et moyen. Le second, c'est cette idée de créer un « Sénat à vie », et le troisième qui en découle, c'est qu'il n'y a pas de partis politiques dans le Congrès des Peuples. Au Sénat de la Cité espérantienne, il y en a trois. Dans de telles conditions, le Congrès des Peuples se verrait voué à devenir une sorte d'académie, à moins que l'on ne lui adjoigne, par exemple, un « Comité des Garants ».

    Marc GARCET relève le distinguo intéressant entre le but et le moyen. Pour lui, le Congrès des Peuples, qui est une préfiguration de la future Assemblée constituante mondiale, est un but, les moyens étant le Comité déjà existant et l'assemblée que nous allons créer. Cette assemblée ne sera pas réellement législative ou « constituante », puisqu'elle ne sera pas élue. En cela, elle ressemblera en effet davantage à une « académie ».

    Giorgio SILFER estime que, si nous créons une assemblée attenante au Congrès des Peuples et investissons celle-ci du pouvoir législatif, le Congrès doit quant à lui recevoir le pouvoir judiciaire. On parle de Conseil des Sages, mais en matière juridique, ce serait au Congrès lui-même que seraient attribués les pouvoirs dudit Conseil avec une fonction d'arbitrage. Il propose en outre que soit institué, outre la démocratie élective déjà en place et la démocratie participative que nous allons instituer, le référendum qui instaurera en outre la démocratie directe. Il demande enfin qu'au sein de l'assemblée (ou forum ?), où seront présentes notamment des associations, l'individu soit reconnu à sa pleine valeur.

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    5.1. L'assemblée du Congrès des Peuples voit le jour

    Nous devons maintenant décider si nous sommes d'accord pour créer cette fameuse assemblée, ou « forum », quel que soit son nom à venir, qui s'ajoutera au Congrès des Peuples. S'agissant d'une création qui concernera toutes les parties représentées dans la salle, le Président décide d'élargir le vote à toutes les personnes présentes.

    Le résultat du vote est le suivant :

    • Pour 17
    • Contre 0
    • Abstentions 4

    Daniel DURAND réagit ainsi à l'énoncé des résultats : « Regardez vos montres. Il est 15H10, nous sommes le 26 octobre 2003, et le Congrès des Peuples vient de prendre un nouveau départ. » Avec les applaudissements qui reviennent de droit à un tel moment historique !

    Qui pourra rejoindre l'assemblée ?

    Marc GARCET nous rappelle que, maintenant que l'assemblée du Congrès des Peuples existe, nous devons à présent savoir qui va la rejoindre, en particulier en ce qui concerne les associations. Selon Daniel DURAND, la tâche est rendue complexe par le manque de réponse de certaines associations qui ont été officiellement invitées à la Réunion Plénière du Congrès des Peuples, au premier chef celles qui composent le Comité Permanent Mondialiste. En foi de cela, la meilleure manière de procéder serait donc de convier à l'assemblée les associations que nous savons avoir déjà fourni des électeurs au Congrès des Peuples ainsi que celles composant le Committee for a Democratic World Government (CDWG), sur le modèle duquel lors de sa conférence à La Chaux-de-Fonds en juillet dernier Daniel Durand a appelé à la création d'une alliance des organisations mondialistes espérantistes.

    Pour Marc GARCET, nous devons commencer par travailler avec les associations ici représentées, et tout de même celles que nous avons invitées, l'assemblée ayant toujours la possibilité d'élargir ses horizons. Nous avons déjà ici le Registre des Citoyens du Monde, son Centre français d'Enregistrement, le Fonds Mondial, l'IEM, le CILAME, la Cité espérantienne et les Fédéralistes mondiaux. Joël LUGUERN estime que ce sera à ce qu'il appelle pour sa part le « partenariat » de décider, y compris en ce qui concerne les communes mondialisées qui pourraient vouloir se joindre à nous.

    Giorgio SILFER : Pour lui, l'assemblée ou forum doit aussi permettre l'épanouissement du travail individuel, n'hésitant pas à s'appuyer pour ce faire sur « les moyens télématiques » aujourd'hui disponibles, et inclure aussi, outre les associations et communes, les établissements mondialisés.

    Roger WINTERHALTER rappelle à juste titre qu'il reste à lui trouver un nom !

    Diverses propositions sont élaborées :

    • Assemblée consultative du Congrès des Peuples
    • Partenariat international du Congrès des Peuples
    • Union pour le Congrès des Peuples
    • Commission pour le Congrès des Peuples
    • Parlement du Congrès des Peuples

    Résultat du vote :

    • Assemblée consultative 16
    • Partenariat 1
    • Union 1
    • Parlement 0
    • Commission 3

    Le nom complet sera donc : Assemblée Consultative auprès du Congrès des Peuples.

    Le fonctionnement de l'Assemblée consultative

    Daniel DURAND aborde quelques questions cruciales pour l'avenir immédiat de l'Assemblée consultative : non seulement : Qui va en faire partie ? mais encore : Quel sera son fonctionnement interne ? Un Règlement intérieur devra trancher bon nombre de nos interrogations. Une chose est sûre en tout cas : nous devrons instaurer un solide mécanisme de « filtrage » qui nous permettra d'accepter ou refuser qui il nous semblera bon, l'un des buts premiers étant bien sûr d'éviter des infiltrations, comme par exemple celle de sectes.

    A côté de cela, il y a bien sûr les associations sur lesquelles nous n'avons aucun doute, à commencer par celles qui ont fourni des électeurs lors des Elections précédentes au Congrès des Peuples (Mouvement International de la Réconciliation, Service Civil International, Union Pacifiste, Amis de la Terre, Libre Pensée, Secouristes du Lot, ISMUN, Oomoto, World Union…). Il y a également les associations qui ont signé la Charte pour une Institution Mondiale de Solidarité, ce qui représente aujourd'hui trente associations réparties sur quinze pays. Pour ce qui est des moyens financiers, nous avons aussi les cotisations de ces associations, même si certaines dans les pays en développement sont très pauvres.

    Jean-Marc ZAN observe que les citoyens individuels doivent eux aussi être pris en compte. Daniel DURAND répond que nous avons toute possibilité d'établir un forum au sein de l'Assemblée consultative qui permettra aux citoyens de faire entendre leur voix.

    Roger WINTERHALTER s'intéresse de son côté aux associations que nous ne connaissons pas encore. Nous devons, dit-il, faire une liste de celles qui nous sont proches et leur faire part des conclusions de la Réunion Plénière ; quant aux autres, nous pouvons toujours les accueillir ultérieurement dans l'Assemblée après proposition préalable et après un vote officiel. Nous pourrions par exemple décider que chaque nouvel arrivant doit obtenir au préalable le parrainage de deux membres existants, puis signer la Charte pour une Institution Mondiale de Solidarité à son arrivée. Il conviendra aussi de réfléchir au taux de cotisation que nous lui demanderons, sachant que nous n'exclurons personne uniquement parce qu'il ne pourra pas payer. Il nous faudra aussi fixer un rythme de réunions, lequel devra répondre à des minima réalistes.

    Des Assemblées régionales

    Pour Daniel DURAND, ce qui serait souhaitable, c'est que des réunions de ce style aient lieu partout dans le monde, sous forme d'Assemblées régionales de l'Assemblée consultative. Roger WINTERHALTER considère qu'il s'agit là d'une excellente proposition, qui correspond bien à notre volonté. Nous pourrions par exemple organiser une ou deux Assemblées régionales en Europe centrale, au cours desquelles nos objectifs seraient de faire connaître les idées des Citoyens du Monde, réunir des gens et mettre en commun notre réflexion et nos expérimentations.

    Cela pourrait être fait grâce à l'aide de la Fondation et impliquerait des recherches en faisabilité de la part des Correspondants régionaux du Registre, qui proposeraient par ailleurs des thèmes de rencontre (par exemple l'économie distributive, la solidarité, les valeurs de la Citoyenneté Mondiale), préparant le terrain pour une réunion à laquelle seuls un ou deux d'entre nous auraient besoin d'assister pour la soutenir.

    Henri CAINAUD trouve cette idée très bonne, d'autant plus que les Assemblées régionales feraient remonter vers nous les résultats de leurs débats, assumant ainsi la fonction de « laboratoires » des idées du Congrès des Peuples.

    Daniel DURAND craint pour sa part que la multiplicité des idées qui viendront à être exprimées ne noie l'enthousiasme sous un flot de littérature superflue. Il s'interroge aussi sur le besoin de créer un « Tribunal de la Bonne Conduite » pour réguler les comportements au sein de l'Assemblée. Dans le même esprit, Roger WINTERHALTER estime que, dans les cas où des blocages interviendraient au sein de l'Assemblée, le Conseil des Sages que nous entendons créer pourrait être habilité à trancher.

    La prochaine réunion de l'Assemblée consultative

    L'Assemblée consultative se réunira à Paris le samedi 7 février 2004 pour son Assemblée constitutive. La convocation sera faite par le Secrétariat du Congrès des Peuples. Seront invitées toutes les organisations qui ont pris part d'une manière ou d'une autre à la présente Réunion Plénière.

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    5.2. Elections internes au Congrès des Peuples

    A la demande de Bhuppy, il est convenu que tous les votes intervenant au cours de cette Réunion Plénière du Congrès des Peuples devront être confortés par le vote écrit des Délégués absents avant le 7 février 2004.

    Roger WINTERHALTER appelle les Délégués présents à élire les organes prévus par le Règlement Intérieur du Congrès des Peuples :

    • Un Comité exécutif
    • Un Bureau constitué d'un Président, un Vice-président, et un Délégué aux Finances ;
    • Un Secrétaire Général auquel on pourra ajouter un Secrétaire Général Adjoint

    Après divers échanges entre les participants, les Délégués au Congrès des Peuples procèdent au vote.

     

    Résultat : Sont élus à l'unanimité

    Membres du Comité Exécutif

    • Henri CAINAUD
    • Peter DAVIDSE
    • Marc GARCET
    • Bhuppy KISHORE
    • Muriel SARAGOUSSI
    • Roger WINTERHALTER
    • Ursula GRATTAPAGLIA
    • Josiane TROUMPS

     

    Membres du Bureau :

    • Président Roger WINTERHALTER
    • Vice-présidente Ursula GRATTAPAGLIA, sous réserve de son acceptation
    • Déléguée aux Finances Josiane TROUMPS

    Est élu à l'unanimité Secrétaire Général : Jean-Marc ZAN

    Est nommé par consensus Secrétaire Général Adjoint : Bernard J.HENRY

    Selon le vœu du Président Roger WINTERHALTER, Bernard J.HENRY sera plus spécialement chargé de la communication du Congrès des Peuples.

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    6. DIVERS

    6.1. Vers un Congrès mondial des PEUPLES SANS ETATS.

    Par Giorgio SILFER au nom de la Délégation de la Cité espérantienne.

    Giorgio SILFER propose l'organisation à La-Chaux-de-Fonds, capitale de la Cité, d'une réunion du Congrès des Peuples consacrée aux peuples sans États. La Cité espérantienne remplirait surtout un rôle d'hôte et de participant, l'initiative revenant au seul Congrès des Peuples. Il rappelle enfin que son but ultime est de prouver que l'on peut faire autrement qu'avec l'ONU, ce pour quoi il entend, lors de cette réunion si elle a lieu, promouvoir le principe d'une alternative à l'ONU.

    Giorgio SILFER demande que, maintenant que le Congrès des Peuples possède un exécutif, il soit procédé à un vote formel sur cette proposition d'inviter le Congrès en Suisse, assorti d'un mandat officiel du Congrès des Peuples qui sera ainsi à même de vérifier un projet préparé par la Cité espérantienne. Giorgio SILFER estime que l'invitation ne pourra se traduire en actes qu'en 2006, mais demande néanmoins un vote de principe pour cette réunion qui pourrait durer, selon lui, entre trois jours et une semaine.

    Le vote est appelé par le Président :

     

    Résultat : La proposition est adoptée à l'unanimité moins 2 abstentions.

    6.2. Les finances du Congrès des Peuples

    Relativement à la situation laissée par Renée Marchand, selon une circulaire datée du 30 avril 1999, un état des lieux semble nécessaire : existence de comptes bancaires, sommes sur ces comptes ou en sous-compte d'autres organisations. Daniel DURAND s'engage à éclaircir la situation et en faire un rapport à Josiane TROUMPS.

    6.3. Adresse du Secrétariat du Congrès des Peuples

    Le Congrès des Peuples est, au regard des législations nationales, une organisation informelle. Le siège n'est pas fixé par les statuts. De ce fait, l'adresse de référence se trouve être celle du Secrétariat. Depuis la fondation du Congrès des Peuples, l'adresse du secrétariat était au 15 rue Victor Duruy, Paris 15ème , lieu de travail des secrétaires successifs.

    La nomination de Jean-Marc ZAN comme Secrétaire du Congrès des Peules implique que le courrier adressé au Congrès des Peuples lui parvienne dans les meilleurs délais. Il est donc impératif de considérer son adresse comme étant l'adresse officielle du secrétariat du Congrès des Peuples :

  • CONGRES DES PEUPLES
    Chez Jean-Marc ZAN
    4 bis avenue Gallieni
    91800 BRUNOY (France)
  • Cette proposition reçoit un consentement unanime, sans vote.

    6.4. Elus et électeurs

    Le Congrès de Bruxelles, en 1963, fondateur du Congrès des Peuples, avait imaginé un processus électoral progressif, rapide et exponentiel. Progressif, il le fut par la succession des 10 élections ; rapide, il le fut de moins en moins, le délai entre les élections s'allongeant de plus en plus ; exponentiel, il ne le fut pas du tout : nous devions passer de tranches électorales de 10.000 électeurs par élection à des tranches de cent mille et plus ! Certains Délégués sont toujours en poste après trente-quatre ans de mandat, ce qui est trop long. Il faut du sang neuf au Congrès des Peuples, élire des gens plus jeunes et pour un mandat qui ne soit plus à vie. A cette fin, nous devons fonctionner sur le principe du renouvellement par tiers et d'un mandat limité à neuf ans.

    Cette proposition de limitation du mandat à neuf ans et de renouvellement par tiers tous les trois ans, telle qu'incluse au dossier de Réunion Plénière, est adoptée à l'unanimité des Délégués présents du Congrès des Peuples.

    Lors des Journées d'Études de Dijon, il a été proposé de travailler avec le nombre d'électeurs existants en tout et pour tout, c'est-à-dire ceux enregistrés comme électeurs par le Registre des Citoyens du Monde : Citoyens du Monde enregistrés et listes d'électeurs issues des organisations mondialistes et communes mondialisées partenaires, liées ou non à l'Assemblée Consultative. Ce corps électoral pourra être appelé par tiers pour élire treize Délégués à la fois.

    6.5. Révision des textes

    Roger WINTERHALTER estime qu'il importe d'officialiser la fonction de Secrétaire Général Adjoint confiée à Bernard J. HENRY, laquelle ne figure pas dans les textes. Il évoque aussi l'idée de rehausser la durée d'un an, prévue par l'Article VIII.3 des Statuts comme durée du mandat du Président et du Vice-président, à trois ans.

    Cette révision des textes, insuffisamment préparée, est reportée à une Réunion Plénière ultérieure.

    6.6. La communication du Congrès des Peuples

    Henri CAINAUD rappelle qu'en ce qui concerne la communication du Congrès des Peuples, nous disposons toujours de la collection complète des dépêches de l'AMIP et pouvons certainement compter sur le bulletin Citoyens du Monde, ainsi que sur les publications internes aux institutions du Congrès.

    6.7. Les relations avec l'ONU et l'UNESCO

    Bernard J. HENRY rappelle les termes de la lettre adressée par les participants des Journées d'Etudes de Dijon à Kofi ANNAN, Secrétaire Général de l'ONU, au sujet d'une Deuxième Chambre élue par les peuples, ainsi que la réponse de l'ONU qui dit qu'elle « n'est pas favorable à un tel concept », que sa Charte n'intègre pas de toute manière.

    Roger WINTERHALTER estime que la réponse de l'ONU nous place devant un choix : devons-nous en rester là ou envoyer une réponse ? Nous pourrions par exemple dire à l'ONU que nous prenons bonne note de ses propos, même si ceux-ci nous déçoivent, et après un rappel historique, souligner que rien n'a changé du point de vue qui nous intéresse et que nous sommes de notre côté en train de nous réorganiser. « A vous de choisir », pourrions-nous conclure, comme l'ont fait en leur temps Tsuruji KOTANI et Paul DE LA PRADELLE : « Voulez-vous prendre le risque d'un contre-pouvoir citoyen mondial qui vous serait extérieur ? »


    Clôture de la Réunion Plénière du Congrès des Peuples

    Lundi 27 octobre 2003, 16 h 00

    Secrétaire de séance : Bernard J. HENRY

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