plan de cette partie du site - -

Registre des Citoyens du Monde - Assemblée - Délégués élus

Les titres - Au jour le jour - Libres propos - Autres publications
LIBRES PROPOS

Roger Winterhalter

J'ai fait un rêve (l'adieu de Brasilia)

Cher-e-s ami-e-s,

Nous voilà arrivés à la fin de notre rencontre.

Tout d'abord un grand merci à Ulysses et toute sa troupe,
Tout au long de notre séjour,nous avons apprécié
la disponibilité de son groupe.

Merci aussi à Ursula et son homme,
C'est naturel, en somme.

Merci non seulement pour sa gentillesse,
Mais aussi pour sa délicatesse.

Cette rencontre a été riche en émotions,
et... parfois aussi en tensions.

Et pourtant... pourtant, l'espoir est là.

L'espoir d'un nouveau monde,où chacune et chacun a sa place
Sans distinction de revenus, de statut social,
et, aussi et surtout, de race.
Quoi de plus normal?

Figurez-vous, cher-e-s ami-es,
que j'ai fait un rêve, cette nuit:

J'ai rêvé d'une société où les affaires du monde,
sont les affaires de tout le monde.

J'ai rêvé d'un monde où l'on apprend à se serrer les coudes,
Au lieu de jouer des coudes.

J'ai rêvé d'un monde où l'on remplace la notion de méfiance
Par une pratique de confiance.

J'ai rêvé d'un monde où l'on apprend à s'enrichir de nos diversités,
J'ai rêvé d'un monde où les êtres humains ne vivent plus dans la peur,
Et où chacune et chacun laisse parler
Son Coeur,

J'ai rêvé d'un monde où l'on partage le pouvoir,
l'avoir et le savoir,
D'un monde, où l'on ne privilégie pas seulement le besoin
du faire valoir.

J´ai rêvé d'un monde où l'on ne se penche pas sur le malheur du pauvre,
mais où l'on se met à la hauteur de l´autre.

J' ai rêvé d'un monde où l'on apprend à être,
au lieu de chercher à paraître.

J'ai rêvé d'un monde, où l'on allie réflexion à expérimentation.
J'ai rêvé d'un monde où le lien,
est plus important que le bien.

Utopie, diriez-vous !

Alors... alors... à nous
de nous révolter, de nous battre,de lutter,
de faire en sorte que cela
devienne possible, que les hommes
et les femmes qui peuplent le monde
soient pris en considération
en fonction de ce qu'ils sont
et non de ce qu'ils ont (dans leur portefeuille).

Alors. alors. arrêtons d'en parler

Mettons-nous en marche et faisons-le.

Utopie, direz vous, et pourquoi pas ?

L'utopie de la haine, de l'horreur, elle a existé
et continue à exister.

Alors, pourquoi ne pas croire de toutes nos forces à
l'utopie de la fraternité, de la solidarité?

Roger Winterhalter
15/05/2009

supren

Lors de la réunion plenière du Congrès des Peuples du 4 mars 2006, nous avons, à la demande du Centre français de l'enregistrement, mis à l'ordre du jour la question de "Immigration clandestine et mondialisme". Cette demande avait été formulée par le groupe des Citoyens du Monde de la Guadeloupe et a été reprise ensuite par les Citoyens du Monde présents à l'assemblée générale du Centre français. Cette question a donc donné lieu à un débat qui a permis aux uns et aux autres de s'exprimer, de confronter nos points de convergence et de divergence. Il va être poursuivi dans les mois à venir pour donner lieu, si possible, à une synthèse et à une prise de position. C'est dans le cadre de ce forum de discussion que je vais tenter de vous livrer ci-après quelques impressions.

Immigration clandestine et mondialisme

Rien que la formulation de la question me semble présupposer une certaine opposition entre une immigration qualifiée de clandestine et le mondialisme. Pourtant, l'immigration est un fait connu et, à priori, elle ne semble pas être en opposition avec le mondialisme. Les immigrés (es) sont des personnes qui viennent d'ailleurs, pour vivre sur un territoire, dans l'espoir de mieux vivre, ce qui n'est d'ailleurs pas toujours le cas, mais c'est pourtant cet espoir qui les guide.

Ceci étant précisé, les uns sont tout à fait en accord avec des idées mondialistes alors que d'autres, à l'image des autochtones, sont totalement ignorants, indifférents à ce concept. En fait, nous vivons dans un monde où les uns gèrent le superflu alors que les autres vivent dans la précarité et l'exclusion.

Il est évident que les richesses sont bien souvent accumulées dans le Nord alors que la pauvreté s'est installée dans le Sud. Mais n'oublions pas qu'il y a de plus en plus de Nord dans le Sud et de Sud dans le Nord. En d'autres termes, les riches du Sud deviennent de plus en plus riches, alors que les pauvres du Nord s'enfoncent de plus en plus dans l'exclusion et la précarité. Mais l'appel, l'illusion de la richesse qui s'étale dans les vitrines du Nord reste un pôle d'attraction très fort. Et voilà pourquoi la poussée de l'immigration du Sud vers le Nord reste importante, tout en précisant qu'il existe aussi une immigration Nord-Nord et Sud-Sud.

Certains immigrent dans des conditions légales, souvent ils s'installent sur le territoire qui les a accueillis, parfois ils repartent chez eux. D'autres arrivent par des cheminements divers. Il sont souvent guidés par des passeurs, des réseaux divers et variés. Parfois, ils se débrouillent par leurs propres moyens. D'autres encore débarquent en tant que touristes (avec des visas officiels) et oublient de repartir.

Pour ces deux derniers cas de figure, comme d'ailleurs dans le premier cas, la raison principale reste l'attrait économique.

Certes, il y a aussi les réfugiés politiques qui eux rentrent toujours illégalement et dont les dossiers sont examinés par l'OFPRA qui, dans la plupart des cas, les rejette faute de preuves. En effet, il est assez rare que la personne qui a été torturée, menacée dans son pays d'origine puisse le prouver témoins à l'appui. Il est également assez rare qu'un tortionnaire vienne attester qu'il a effectivement torturé le ou la réfugié (e) en question.

Les divers parcours de ces personnes sont souvent longs, onéreux, semés d'embûches. Ils quittent tout, pour fuir, pour aller vers les pays de la liberté, de l'égalité, de la fraternité et lorsqu'elles arrivent, épuisées, pleines d'espoir, une autre galère commence: celle de la régularisation de leur situation administrative, de leurs papiers. N'oublions pas, n'oublions jamais, ils sont sans papiers, sans toit, sans travail mais pas sans utopie.

Certes, ces personnes n'ont pas toutes les qualités du monde. Elles ne sont ni meilleures ni plus mauvaises que les autres, celles qui ont des papiers, celles qui sont nées ici alors qu'elles n'y sont pour rien d'ailleurs. En fait, elles font toutes partie de la même planète terre. Et dans la pratique, il existe des personnes qui ne respectent pas les règles élémentaires de la vie en commun. Elles volent, tuent, polluent, violent, abusent des autres, etc., etc. En un mot, elles commettent des fautes, des délits. Elles se mettent en infraction et, à ce titre, elles doivent être sancitonnées.

Par contre, il y en a d'autres qui, elles, se respectent, apprennent à s'écouter, à se connaître, à se reconnaître, à se comprendre pour mieux vivre ensemble.

En d'autres termes, et en dehors de leur situation administrative, de la légalité ou de l'illégalité de leur présence sur un territoire, elles sont respectueuses de certaines règles fondamentales qu'on appelle les Droits de l'Homme.

Voilà pourquoi, il me paraît important de dire et d'affirmer que le restect des Droits de l'Homme est fondamental et que celles et ceux qui y dérogent (qu'ils soient d'ici ou d'ailleurs, qu'ils vivent légalement ou illégalement sur un territoire) soient rappelés à l'ordre et parfois condamnés pour des faits contraires aux droits en question.

J'ai tenu à faire cette mise au point pour éviter tout malentendu et pour affirmer haut et fort que le fait d'ajouter le terme clandestine à immigration m'a choqué profondément.

En efet, nous vivons dans un monde où il y a des personnes, des peuples qui voyagent à travers le monde alors qu'ils ne sont pas fixés sur un territoire: on les appelle les gens du voyage. Ce sont des zintis, des manouches, des roms, des tziganes, des gitans. Il vont, viennent, repartent, voyagent et sont bien souvent rejetés par tout le monde; nous vivons dans un monde où il y a des personnes, des peuples, tels que les palestiniens, les kurdes, etc., qui recherchent désespérement une reconnaissance, un territoire, un lieu ils peuvent poser leurs valises et mieux vivre ensemble.

Alors, au lieu de parler

  • d'immigration clandestine
  • d'immigration incontrolée
  • d'envahissement
  • de pollution à travers l'immigration

(ces termes ont été cités lors du débat du Congrès des Peuples et j'avoue que cela m'a profondément choqué, fait mal)

Je pense que l'important c'est d'affirmer clairement et nettement que le Congrès des Peuples des Citoyens du Monde appellent les hommes et les femmes qui peuplent la planète:

  • à apprendre à vivre ensemble sans distinction de race, de culture, de religion, de territoire
  • à respecter les règles fondamentales des droits de l'Homme et à mettre en cause, à sanctionner celles et ceux qui y dérogent
  • à partager le pouvoir, le savoir et l'avoir et à se battre contre celles et ceux qui s'accaparent la puissance, qui gèrent une culture élitiste et accumulent la richesse
  • à vivre en paix, à apprendre à gérer pacifiquement les conflits et à lutter contre la fabrication, la vente, l'utilisation des armes et contre les fauteurs de troubles
  • à accueillir l'autre, l'étranger qui vient d'ailleurs
  • à rechercher nos racines communes
  • à s'enrichir des diversités des uns et des autres
  • à découvrir nos ressemblances
  • à construire ensemble un monde de fraternité, de solidarité où il fait bon vivre ensemble.

Voilà le message que je tenais à trasnmettre à mes amis (e) Citoyens du Monde. N'oublions pas, n'oublions jamais que ce ne sont pas des immigrès clandestins ou légaux qui nous polluent, qui nous envahissent, ce sont des hommes et des femmes d'ici et d'ailleurs qui exploitent, surexploitent la planète. Pour eux, l'appat du gain, de puissance sont devenus une véritable obsession. C'est à eux et à eux seuls qu'il s'agit de s'attaquer et non à leurs victimes.

Roger Winterhalter
Citoyen du Monde

Au sujet du site

supren