Cest le "Centre de Recherches et
dExpression Mondialiste", animé par
Sarrazac, qui eut lidée de cette technique
nouvelle.
Constatant la vague denthousiasme
soulevée par le geste de Garry Davis plantant sa
tente sur le territoire de lONU au palais de
Chaillot, en présence des réactions
très favorables provoquées par cette prise
de position, devant le succès du meeting au
Vélodrome dhiver, le Centre de Recherches
mit au point, avec des camarades de Cahors dont le
Docteur Sauvé, le texte de la Charte de
Mondialisation qui allait être proposée
à lacceptation du Conseil Municipal de
Cahors le 30 juillet 1949.
Le 30 juillet,
le Conseil, nouvellement élu, adoptait la Charte
par 20 voix et 7 abstentions.
Dès le lendemain, un groupe de travail
commençait une consultation populaire. 70 % du
corps électoral fut touché, 59% des
électeurs inscrits votaient oui, 11 %
sabstenaient.
Le 30 septembre, le Conseil Général du
Lot adoptait un motion favorable et "invitait les
municipalités du Lot à examiner
lextension du geste de Cahors au département
tout entier".
Le 15 février 1950, 239 communes du Lot avaient
voté le texte de la Charte. A Figeac, où
les dissensions politiques étaient
particulièrement vives, un vote de la population
fut organisé. 82 % des électeurs inscrits
répondirent oui.
Les 24 et 25 juin 1950, des cérémonies
consacrant la mondialisation du Lot furent
organisées à Cahors.
Tous ceux qui eurent le joie dassister à
ces manifestations en conservent un souvenir inoubliable.
La cérémonie au pont Valentré
atteignit une ferveur et un enthousiasme indescriptibles.
Les 5000 habitants étaient dans la rue.
AUTRES
DÉPARTEMENTS
Parallèlement des tests semblables
intervenaient dans la Haute-Garonne et le
Tarn-et-Garonne. Revel, patrie de Vincent Auriol, alors
président de la République, se mondialisait
le 10 février 1950 et son maire, à cette
occasion, était reçu à
lElysée.
Au printemps 1950, 10 Conseils Généraux,
dune zone allant des Landes à
lHérault, représentant 3.400.000
habitants, votaient des résolutions favorables
à la Charte.
Dans diverses régions de France, au cours de
lannée 1950, de nombreuses communes
suivaient lexemple de Cahors.
16 municipalités dans lAude, 24 en
Haute-Garonne, 13 dans le Tarn-et-Garonne, 13 dans le
Pas-de-Calais, lîle de Sein, 2 communes de la
Meuse se déclaraient territoire mondial. En 1951
et 1952 dautres encore venaient sajouter
à la liste ; en Isère en particulier,
Marius POIZAT, maire de Mousteroux-Milieu, profitant du
renouvellement du Conseil Municipal, organisait une
consultation électorale parallèle et
obtenait sur le vote de la Charte une majorité
plus substantielle que celle recueillie sur sa liste.
Dans la Drôme, par consultation individuelle de
chaque électeur, nous obtenions la mondialisation
de Bourdeaux, chef-lieu de canton et de deux communes
avoisinantes ; ces référendums ont
été confirmés par le vote du Conseil
Municipal
Hors de nos frontières, les mêmes
résultats encourageants étaient obtenus. En
Allemagne Koeningswinter et Oberwinter, Brande au
Danemark se mondialisaient. En Belgique, grâce
à Maurice Lejeune, Chassepierre et Florenville
puis Mont-sur-Marchienne et Grand-Manil en Italie Rocca
Sinibalda, partout où lexpérience
étaient tentée, les résultats
étaient semblables.
En Inde, le syndicat paysan de Kisan Panchayat, les
deux plus grandes universités, Lucknow et
Allahabad adoptaient le texte de la Charte.
Le Japon, encore traumatisé par les horreurs
dHiroshima et de Nagasaki commençait
à son tour à sintéresser
à cette action avec la mondialisation de la
cité dAyabe, et grâce en particulier
à lassociation Oomoto, de nombreuses villes,
puis des préfectures entières se joignaient
au mouvement.
GARD
Puis, dans le département du Gard,
laction fut poussée encore plus en
profondeur par Renée et Roger
Volpelière.
Le 11 décembre 1950, le Conseil
Général avait voté la motion
suivante :
"Mis au courant des
initiatives de mondialisation des communes et villes
françaises entreprises dans divers
départements par ladoption de la Charte de
mondialisation,
Après avoir
reconnu la haute portée de cette Charte, appelant
individuellement et librement les habitants des communes
de France à affirmer leur volonté de paix
en liant cette volonté à celle de tous les
peuples du monde,
Considérant
que la paix et le souhait sacré de tous les
Français, quelle est un bien commun à
lhumanité tout entière et
quainsi sa sa défense nappartient pas
seulement à tel ou tel parti ou mouvement, mais
quelle doit sorganiser unanimement par des
voies et moyens démocratiques sur des propositions
constructives.
Considérant
que cette formule de consultation individuelle populaire
en dehors des partis natteint aucun deux et
quainsi au lieu de diviser les hommes, elle les
unit fraternellement.
Le Conseil
Général du Gard enregistre avec
satisfaction linitiative et ladhésion
de plusieurs communes du départements
français à la Charte de mondialisation qui
rend possible cette unanimité
populaire,
Engage les communes
du département du Gard à étudier
attentivement la Charte de mondialisation qui va leur
être soumise par le Conseil français
provisoire des communes et villes mondialisées et
les invite à y souscrire, afin que leur geste
prouve au monde la volonté unanime de paix du
peuple de France, sans considération de parti, de
croyance ou didéologie."
Aidés du pasteur Monteil et de M.Soubeyran,
forts de cet appui du Conseil Général,
Renée et Roger Volpelière
commençaient, pendant tous leurs loisirs, une
campagne intensive. Visite aux Maires, aux Conseillers
municipaux, à toutes les personnalités de
la commune, réunions dinformation, articles
de presse.
Le 1er juillet 1951, une réunion à
Nozières permettait danalyser les premiers
résultats. 91 communes mondialisées en 6
mois. Le Conseil Français des Communes et Villes
mondialisées était créé, dont
M. Paganelli, Inspecteur Général honoraire,
Préfet du Gard honoraire, prenait la
présidence ; M. Amphoux bien connu dans les
milieux agricoles et viticoles, en assumant le
secrétariat général.
Le nombre des communes mondialisées dans le
département croissait rapidement : Uzes, Le Vigan,
Alès, puis Nîmes, se joignaient à ce
grand élan et lors des fêtes de
mondialisation de Nîmes, les 18 et 19 octobre 1958,
260 communes sur 355 avaient adopté la Charte, 31
avaient voté des subventions annuelles de 1.000
à 15.000 A.F., le Conseil Général,
à partir de 1955, versait une subvention de 25.000
A.F. puis votait un crédit exceptionnel de 500.000
A.F. pour le colloque international du Pont du Gard,
auquel assistaient, entre autres personnalités,
Lord Attlee, ancien Premier ministre anglais, et Lord
Boyd Orr, Prix Nobel de la Paix. La ville de Nîmes
votait une participation de 1.000.000 A.F. pour les
fêtes de mondialisation. Des
cérémonies dinauguration du disque
arc-en-ciel étaient organisées dans de
nombreuses localités chaque fois devant un public
toujours aussi nombreux et dans un enthousiasme
fervent.
Enfin, démouvantes manifestations se
déroulèrent à Vallon-Pont-Darc
le 14 mai 1956, en présence des principales
personnalités du Département, sous la
présidence du Maire, M. Ageron.
Linauguration de la stèle de mondialisation
donna lieu à une cérémonie
inoubliable, devant une foule vibrante qui proclamait par
sa présence son espoir en une organisation plus
harmonieuse de notre planète.
Vallon-Pont-dArc sera la première commune
qui donnera limpulsion pour voter au Congrès
des Peuples, grâce à la réunion du 12
juillet 1970. Elle entraînera dans ce vote
transnational Orval, mondialisée en 1971 par Henri
Cainaud, et Chassepierre, qui participera à la
2ème élection au Congrès des
Peuples.
NÎMES
TEXTE DE
LINSCRIPTION PLACÉE SUR LA
STÈLE DE
MONDIALISATION
Cette
commune est territoire français et
sest reconnue territoire mondial
:
La
collectivité, mondiale, faite de villages
et de villes, doit être
protégée contre la menace
atomique, les reculs de civilisation de la
guerre froide, et les dévastations de la
guerre. Elle doit organiser les
coopérations minima indispensables
à son développement au
bénéfice de tous les
hommes.
Seuls les
Contrôles Mondiaux, des Lois, des
Institutions et une Haute Autorité
Mondiale garantiront à tous, des
coopérations et des protections minima de
mondialité.
En se
mondialisant, cette commune entre au Service du
Bien Public Mondial. Elle appelle au devoir de
protection de chaque commune par toutes,
à la prise en charge des
Intérêts Supérieurs de la
Collectivité Mondiale.
Parcelle
de cette collectivité, elle sengage
à contribuer à sa protection et
à son développement. Elle
participera à fonder par le vote, le
service et le respect de ses lois, la
première civilisation de cohabitation
mondiale.
Une telle
entreprise de défense de la patrie de
lhomme requiert, plus que la guerre,
élévation et
sacrifice.
|
LES MONDIALISATIONS
HORS DEUROPE
La technique des mondialisations,
expérimentée en Europe dès 1949
(particulièrement en France, mais aussi en
Belgique, en Grande-Bretagne, Italie, Allemagne, etc.) se
retrouve peu après, sous linfluence du
Mouvement Universel pour une Fédération
Mondiale, dans les continents américain et
asiatique.
En Asie, après quelques expériences en
Inde, le mouvement trouve un terrain
particulièrement favorable au Japon, durement
touché matériellement et surtout
psychologiquement par la guerre et l'expérience"
atomique.
En Amérique, le mouvement se développe
essentiellement au Canada, sous limpulsion de
responsables du MUFM particulièrement dynamiques,
le couple A. et H. Newcombe.
Nous dirons successivement quelques mots de la
situation dans ces deux pays.
MONDIALISATIONS A
LA MODE JAPONAISE
Cest en 1950, peu avant que néclate
la guerre de Corée, que se déclare
mondialisée la cité de Ayabe, qui vient de
se former par la fusion de plusieurs villes et villages
juxtaposés jusque-là.
La résolution du Conseil Municipal fait
référence à larticle 9 de la
Constitution du Japon qui comporte le renoncement de
celui-ci à la guerre. La déclaration
suivante est adoptée : "La Ville de Ayabe se
déclare en complet accord avec lobjectif
dune fédération mondiale à
créer, sur la base du maintien de la paix mondiale
comme prévu par la Constitution japonaise, et
affirme quaucun effort ne doit être
épargné en vue détablir une
paix permanente sur la terre en coopération avec
le reste du monde."
Quelques autres villes et villages du Japon se
déclarent mondialisés, entre 1950 et 1956,
dont Hiroshima en 1954. Mais le mouvement prend vraiment
de lampleur à partir de 1956 (entrée
je Japon aux Nations Unies) et surtout 1957
(mondialisation votée par lAssemblée
Provinciale de Okayama, province de plus de 2 millions
dhabitants. La "déclaration" finalement
adoptée ne comporte cependant pas strictement le
mot "mondialisation" : lAssemblée
déclare "être en faveur de la
création dun gouvernement
fédéral mondial par le renforcement des
Nations Unies".
A ce jour (1970) près de la moitié des
provinces du Japon ont adopté des
déclarations de mondialisation. En 1966, un
Conseil Mondial pour la Mondialisation a
été créé par le M.U.F.M. et
son siège se trouve au Japon à
Hiroshima.
MONDIALISATIONS A
LA MODE CANADIENNE
Daprès Alan et Hanna Newcombe, une
résolution votée par un Conseil Municipal
(ou une autre autorité locale) risque
dêtre oubliée si aucune autre action
ne rappelle aux citoyens sa valeur permanente. Dans cette
optique, ils ont proposé en 1966 que chaque vote
soit accompagné de trois autres décisions
:
- Faire flotter sur lHôtel de
Ville, le drapeau des Nations Unies, à
côté du drapeau national,
- organiser chaque année une collecte en vue
de verser au compte spécial des Nations Unies
une somme égale à 0,01 % des
impôts de la collectivité
locale,
- Organiser un jumelage avec une communauté
mondialisée dun autre pays.
Les arguments quils donnent en faveur de cette
mondialisation "nouvelle manière" sont les
suivants :
- Drapeau : malgré tous leurs défauts,
les Nations Unies possèdent le seul drapeau
reconnu dans le monde comme étant celui
dune organisation mondiale. Chaque jour, il
rappelle aux citoyens quil existe un monde
au-delà des confins locaux
- Collecte : tout le monde ne peut lire Clark &
Sohn ou discuter avec un membre du Foreign Office,
mais chacun, même un enfant de 13 ans, peut
vendre des "timbres pour la paix" en donnant les
explications nécessaires, on peut donc acheter
ces timbres en écoutant ces explications.
- Jumelage : cest une opération
populaire. Presque tout le monde peut se trouver
concerné par une activité en
découlant : échanges de dessins
denfants, de photos, de films damateurs,
correspondance, échange de jeunes, etc. Les
différences locales sestompent. La presse
locale parle de ces activités, ce qui constitue
une bonne propagande.
- Une réaction en chaîne favorable est
ainsi amorcée.
A ce jour (1970), huit gouvernements locaux,
représentant plus de deux millions de Canadiens,
ont voté la mondialisation assortie des
décisions ci-dessus. En particulier, Ottawa et
Toronto ont été mondialisées. Le
programme a le soutien du Premier Ministre P.
Trudeau.
CONCLUSION
Quelle que soit la technique de mondialisation
employée, il est urgent que toutes les villes du
monde qui se sont déclarées
mondialisées, se rassemblent dans un Conseil
International de mondialisation afin
daccélérer le processus de
mondialisations à travers la planète et de
se saisir dévènements mondiaux pour
faire prévaloir à chaque fois la
nécessité de la mise en place
dInstitutions Mondiales, seule solution aux
conflits et aux problèmes économiques de
lhumanité.
Le Conseil International de mondialisation
pourrait par exemple :
- exiger que des lieux stratégiques ou
indispensables à la survie de
lhumanité passent sous le contrôle
et la gestion dorganismes supranationaux, tels :
le canal de Suez, la forêt brésilienne,
Jérusalem, le canal de Panama, le Sahara, les
océans... ;
- faire participer les communes aux élections
transnationales pour le Congrès des
Peuples.